Les Rencontres de Biarritz 2007 - THS 10

EXPÉRIENCE DE FACILITATION DE L'ACCÈS AU TRAITEMENT DE L'HÉPATITE C
POUR LES USAGERS DE DROGUES AU SEIN D'UN
PROGRAMME DE RÉDUCTION DES RISQUES.
RÉSUMÉ / ABSTRACT
LEAL F
LATOUR V
La prévalence du VHC est très élevée chez les usagers de drogues, qui représentent l’essentiel
des nouvelles contaminations. On peut parler d’échec relatif de la politique de réduction des
risques, puisque la mise à disposition de matériel d’injection et de sniff stérile ne permet pas
à ce jour une réduction significative des contaminations.
Les conséquences pour les patients qui ne guérissent pas spontanément sont la survenue dans
un délai d’une vingtaine d’années d’une cirrhose et/ou d’un hépato carcinome.
Le rôle d’une équipe pluridisciplinaire comme la nôtre, en plus du volet préventif, est désormais
d’accompagner les usagers porteurs du VHC en respectant leur volonté ou non de soins et
en tentant de soulager au mieux l’angoisse générée par cette menace. Or, on sait qu’à ce jour
seule une faible proportion des UD infectés par le VHC bénéficient d’un traitement, malgré
l’efficacité reconnue de ce dernier. Aussi l’accès aux soins entre logiquement dans le cadre de
l’accès au soin type bas seuil tel que nous nous efforçons de l’appliquer pour les usagers les
plus marginalisés.
Dans le cas du VHC, la peur de la biopsie a longtemps été avancée comme l’obstacle principal
à l’accès au traitement. L’apparition de moyens non invasifs de l’évaluation de la fibrose hépatique
(Fibroscan) contribue à améliorer le diagnostic dans cette population mais il reste encore
à faciliter la mise sous traitement. Notre rôle consiste donc à optimiser la rencontre de
l’usager avec le système de soins par une prise en charge globale qui prend en compte le mode
de vie du patient. Le volet social, fondamental, concerne la mise à jour de la couverture sociale
et l’accès au logement. Ainsi mettons-nous le cas échant une chambre ALT à disposition,
avec un suivi régulier par un travailleur social. L’expérience a révélé qu’un accompagnement
vers les structures de soins spécialisées, chez les patients les plus précarisés, était une condition
majeure d’une bonne observance. Enfin, une fois le traitement instauré, nous assurons un
soutien en collaboration avec le service d’hépatologie, soutien qui est fonction de la demande
et du degré d’autonomie du patient. Ces conditions d’ouverture et de pluridisciplinarité
remplies, nous enregistrons des résultats très encourageants. Nous espérons que cette
approche globale aura aussi un impact positif sur la prévention.
MOTS CLÉS / KEYWORDS
VHC, accès aux soins, usagers de drogues, réduction des risques.
HCV, access to care, drugs users, harm reduction.
Coordonnées
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