Les Rencontres de Biarritz 2007 - THS 10

VULNERABILITY TO BINGE DRINKING-RELATED BLACKOUTS
AND VIOLENT IMPULSIVE BEHAVIOURS: DIFFERENTIAL KYNURENINE
RESPONSE TO A TRYPTOPHAN LOAD.
RÉSUMÉ / ABSTRACT
VIGNAU J
IMBENOTTE M
DUROT C
JACQUEMONT M-C
DANEL T
LIBERSA C
VANDAMME M
LHERMITTE M
Aim: the study was designed in the view of testing a mechanistic hypothesis that incriminates discrepancies in tryptophan 2,3-
dioxygenase (TDO) activity in the enhanced vulnerability of certain individuals to experience repeated Blacked Out Violent
Impulsive Behaviours (BOVIB) during binge drinking bouts.
Methods: a tryptophan (Trp) oral load (50 mg/kg) was administered to a sample of treatment-seeking alcohol-dependent
patients. BOVIB history and psychological status were screened by BOVIB-Q, depression (BDI), anxiety (BAI, STAI) and personality
(TCI) questionnaires. During the 7 hours following Trp load, serum Kyn and Trp were monitored together with urinary cumulative
excretion of 5HT metabolite 5 hydroxy-indoleacetic acid (5HIAA).
Results: Reported BOVIB were all related to binge drinking pattern of alcohol use. Patients with a history of BOVIB (BOVIB +
sub-group) differed from those exempt from such episodes (BOVIB – sub-group) for TDO activity response to Trp oral load,
assessed by the slope of concentration increase ratio (SCIR) of serum Kyn (p=.017) and for BDI (p=.003) and STAI-T (p=.001)
scores. On total sample, linear regressions confirmed significant correlations between Kyn SCIR and both BDI and STAI-T scores
and between BDI scores and TCI pathological personality scores. Besides, interesting (though non significant) correlation was
found between Kyn SCIR and 5HIAA excretion.
Conclusion: Put together, these findings corroborate the consistency of the clinical entity BOVIB and its therapeutic importance
in differentiating a particular sub-group of biologically vulnerable alcohol-dependent subjects.
But : notre étude est a été construite dans le but de tester une hypothèse de mécanisme neurobiologique sous-tendant la vulnérabilité
de certains individus à présenter des ivresses pathologiques ou IP (conduites impulsives violentes suivies d’amnésie
des faits) lors de prises aiguës d’alcool (« binges »). Cette hypothèse repose sur l’existence de variations de l’activité de la
2,3-tryptophane-dioxygénase (TDO), une enzyme impliquée dans la synthèse de la kynurénine.
Méthode : une dose de charge de tryptophane ou Trp (50mg/kg) a été administrée chez des patients alcoolo-dépendants
accueillis en service hospitalier d’addictologie pour un sevrage d’alcool. Les antécédents d’IP et l’état psychologique des
patients ont été évalués par divers questionnaires tels qu’une échelle d’auto-évaluation des IP, les questionnaires de Beck pour
la dépression (BDI) et pour l’anxiété (BAI), le questionnaire de Spielberger (STAI) et le questionnaire de Cloninger (TCI). Dans
les 7 heures suivant l’administration de la dose de charge en Trp, divers paramètres biologiques ont été mesurés : cinétique
des taux sériques de kynurénine (pente d’accroissement de la concentration ou PAC) et de Trp, excrétion urinaire du principal
métabolite de la sérotonine (acide 5-OH-indole-acétique).
Résultats : Les IP rapportées par les patients entraient toutes dans le cadre de prises aiguës d’alcool. Les patients alcoolodépendants
ayant présenté des IP (IP+) diffèrent de ceux qui n’en ont jamais présenté (IP-) en ce qui concerne la PAC de la
kynurénine sérique (reflétant l’activité de la TDO) en réponse au test de charge en Trp (p=0,017) et les scores aux questionnaires
BDI (p=0,003) et STAI-T (p=0,001). Sur l’échantillon total, les régressions linéaires ont confirmé des corrélations significatives
entre la PAC de kynurénine sérique et les scores de BDI et de STAI-T et entre les scores à la BDI et l’indice de personnalité
pathologique au TCI. Par ailleurs, une corrélation non significative a été retrouvée entre la PAC de kynurenine
sérique et la quantité totale de 5HIAA excrétée dans les urines.
Conclusion : Si les IP font classiquement partie de la nosographie française, cette entité n’a pas reçu, jusqu’à présent, de validation
de la part de la communauté scientifique anglo-saxonne. L’ensemble des résultats préliminaires de notre étude donne
de la consistance à cette entité morbide, tant sur le plan biologique que clinique. La reconnaissance de la vulnérabilité aux
IP d’un sous-groupe de sujets alcoolo-dépendants a des implications thérapeutiques importantes.
Dr Jean VIGNAU
Centre Hospitalier Universitaire – Service d’Addictologie 57, boulevard de Metz
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