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Sahel Dimanche - Nigerdiaspora

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Société<br />

Le Centre de formation des jeunes volontaires de N’Dounga<br />

Une pépinière de formation<br />

Tout le monde est occupé. Les<br />

garçons, habillés de chemises et<br />

culottes de couleur grise, uniforme de<br />

la maison, s’activent par petits groupes.<br />

Tandis que certains sont entrain de donner<br />

des coups de balais dans les dortoirs,<br />

d’autres sont mobilisés pour quelques<br />

tâches domestiques dans le domaine. Un<br />

autre groupe est entrain de s’adonner aux<br />

activités physiques et sportives sur le vaste<br />

terrain… Nous sommes dans le Centre<br />

national de formation des volontaires de<br />

N’Dounga, à une vingtaine de kilomètres de<br />

Niamey, sur la route de Kollo, où la 12 ème<br />

promotion, qui compte 150 jeunes<br />

Nigériens dont 21 filles, ont fait leur rentrée.<br />

Du coté de l’administration du Centre, on<br />

prépare activement cette nouvelle<br />

formation pour que les 150 jeunes reçoivent<br />

une formation de volontaires nationaux<br />

dignes de ce nom. Et c’est volontiers que le<br />

Directeur du Centre, M. Abdou Garba, et le<br />

Chef des travaux, M. Abdoulaye Sani, nous<br />

font visiter les infrastructures dont dispose<br />

le Centre, notamment les ateliers où sont<br />

dispensés aux jeunes recrues les séances<br />

de formation professionnelle. Car un des<br />

objectifs du Centre de N’Dounga, qui a 20<br />

ans d’existence, est de former des jeunes<br />

Nigériens déscolarisés, ou même<br />

analphabètes dans le temps, en leur<br />

inculquant un savoir-faire dans plusieurs<br />

domaines professionnels et en cultivant en<br />

eux, durant leur formation, des valeurs<br />

sociales de fraternité, de solidarité et<br />

d’entraide, ainsi que le goût de l’effort et le<br />

sens de l’intérêt général, afin qu’ils soient<br />

utiles à la société. La nécessité de créer un<br />

cadre de volontariat national a été formulée<br />

en 1984 lors du débat national sur la<br />

désertification tenu à Maradi. Il en est<br />

résulté l’institution, par Ordonnance 89-007<br />

du 16 février 1989, du Service National de<br />

Participation (SNP) qui a démarré ses<br />

activités en janvier 1990. Pour mener<br />

efficacement ses activités, l'administration<br />

du service a été érigée en un Etablissement<br />

Public à caractère Administratif dénommé<br />

‘’Délégation générale au Service National<br />

de Participation’’, doté de la personnalité<br />

juridique et morale, jouissant de l'autonomie<br />

financière. Les objectifs assignés au SNP<br />

sont la mobilisation de la jeunesse en vue<br />

de la réalisation des actions, opérations et<br />

travaux d'intérêt général, notamment la lutte<br />

contre la désertification, le désenclavement<br />

et la production agro-sylvo-pastorale ; la<br />

formation civique en vue du renforcement<br />

de l'unité nationale ; la préparation de la<br />

jeunesse à la vie active par le biais d'une<br />

formation professionnelle. Le plus important<br />

instrument du Service National de<br />

Participation est bien sûr le Centre de<br />

formation des jeunes volontaires de<br />

N’Dounga qui a formé en 11 promotions<br />

4.692 jeunes volontaires nigériens. La<br />

12ème promotion qui vient de faire sa<br />

rentrée compte 120 jeunes qui vont suivre<br />

une formation dans différentes filières<br />

notamment: la maçonnerie<br />

plomberie/électricité bâtiment ; la<br />

menuiserie métallique ; la menuiserie bois;<br />

le dépannage automobile/Permis B ;<br />

l’économie familiale ; la batik et l’agro-sylvopastoralisme.<br />

La durée de la formation est<br />

en moyenne de six mois. Mais cette durée<br />

peut changer en fonction du programme.<br />

C’est ainsi qu’il a eu à former, en une seule<br />

promotion, de 2000 à 2002, 1000 agents de<br />

santé communautaire et en 2003-2005,<br />

1803 agents. Le recrutement pour la<br />

formation des volontaires au Centre de<br />

N’Dounga se fait sur la base de quotas pour<br />

les 8 régions du pays. Les seuls critères<br />

Dans uu atelier de formation pour permis de conduire Catégorie B...<br />

sont la motivation et être nigérien âgé de 18<br />

à 25 ans. Mais avec le temps, et pour<br />

assurer l’efficacité de la formation, le Centre<br />

donne priorité aux jeunes ayant fréquenté<br />

l’école jusqu’au niveau 4 ème . Les recrues<br />

vivent en internat au sein du Centre qui est<br />

doté de toutes les infrastructures<br />

adéquates, dont une infirmerie. Après leur<br />

formation, les jeunes volontaires sont<br />

ramenés dans leurs communautés d’origine<br />

qui doivent tirer intérêt des formations qu’ils<br />

ont reçues. Les responsables du Centre de<br />

Depuis sa création en 1989, les<br />

volontaires formés par le Centre<br />

de N’Dounga ont été mis à<br />

contribution dans plusieurs projets et<br />

activités de développement dans les<br />

communautés rurales. Parmi ces<br />

réalisations on peut citer : la fixation des<br />

dunes à Goudoumaria dans la région de<br />

Diffa. Dans cette zone en proie à<br />

l’ensablement, 600 hectares de dunes<br />

ont été traités à l'aide du leptadenia<br />

pyrotechnica (kalumbo) et des branches<br />

d'hyphaéné thébaïca (Gomba). Ce<br />

traitement avait pour but de protéger les<br />

cuvettes (agricoles et pastorales) ainsi<br />

que la route nationale RN1. A Saya<br />

Kossey, dans la zone de Torodi, région<br />

de Tillabéry, les volontaires du SNP ont<br />

traité et récupéré à des fins agricoles<br />

765 hectares de terres dégradées (glacis<br />

et koris) et cela par la réalisation de<br />

plusieurs milliers d'ouvrages anti-érosifs<br />

(demi-lunes, tranchées, barrages en<br />

pierres sèches et en gabions, cordons<br />

en pierre). Les mêmes types d’actions<br />

ont permis de traiter et de récupérer 50<br />

hectares à Saya (Gothèye) ; 10 hectares<br />

à Kao Fako (Doutchi) ; 35 hectares à<br />

Djiwayé (Dosso) ; 120 hectares<br />

(protection de la mare d'Abalack<br />

Tahoua). Les volontaires, très sollicités<br />

par les services de l’Environnement, ont<br />

également été mobilisés dans le cadre<br />

des plantations d’arbres dans beaucoup<br />

de zones en proie à la désertification ou<br />

aux actions érosives. Sur ce plan, le<br />

bilan s’élève à total de 1 million 20 mille<br />

plants d’arbres plantés. Dans le domaine<br />

de la réalisation des travaux d'intérêt<br />

général, les volontaires ont été mis à<br />

contribution dans la lutte contre les feux<br />

de brousse à Goudoumaria ; la lutte<br />

Par Mahaman Bako<br />

Formés pour servir la communauté<br />

N’Dounga ne disposent pas de statistiques<br />

sur ce que sont devenus les jeunes formés.<br />

Cependant, ils affirment qu’ils disposent<br />

d’informations par rapport à beaucoup<br />

d’entre eux qui se sont établis à leurs<br />

comptes, en ayant créé leurs propres<br />

ateliers en rapport avec leurs domaines de<br />

formation. Après leur formation<br />

professionnelle, certains trouvent emploi<br />

dans des secteurs de travaux manuels et<br />

beaucoup sont régulièrement utilisés par<br />

des services comme ceux de<br />

contre la destruction (coupe abusive des<br />

arbres) de la ceinture verte à Niamey ;<br />

les opérations de salubrité publique dans<br />

la ville de Niamey ; la lutte contre la<br />

jacinthe d'eau à Gaya (Dosso), Tillabéry<br />

et Niamey ; l’appui à la population de<br />

Konni et aux automobilistes lors de<br />

l'inondation de la route (RN1) au niveau<br />

du village de Bazaga (Konni).<br />

A travers toutes les huit régions du Niger,<br />

les anciens du Centre de formation de<br />

N’Dounga ont également pris part à<br />

beaucoup d’autres activités comme :<br />

l’appui aux populations de Madaoua et<br />

Bouza en plantation d'arbres de grande<br />

envergure dans le cadre d'un partenariat<br />

avec le Projet Basse Vallée de la Tarka<br />

(PBVT) ; l’appui aux populations de<br />

Mayahi (région de Maradi) dans le cadre<br />

d'un partenariat avec le Projet<br />

Développement Local Mayahi ; l’appui<br />

l’Environnement dans les actions de<br />

développement que financent les projets<br />

dans les communautés rurales. L’idée de<br />

créer un centre national de formation de<br />

volontaires était une très bonne idée pour<br />

un pays comme le Niger où les besoins sont<br />

énormes dans les communautés rurales en<br />

termes notamment de formation et de<br />

mobilisation des jeunes pour qu’ils soient à<br />

l’avant-garde des actions de<br />

développement. Aussi, à sa création, le<br />

Centre de formation des jeunes volontaires<br />

de N’Dounga avait été doté par les<br />

partenaires au développement, notamment<br />

la coopération japonais, des meilleurs<br />

équipements notamment en machines,<br />

outils et matériel roulant. Plus récemment,<br />

la coopération chinoise a aussi beaucoup<br />

appuyé le Centre de N’Dounga. Mais avec<br />

le temps, le matériel de formation a vieilli et<br />

a besoin d’être renouvelé. Ce qui est loin<br />

d’être obtenu par la subvention de l’Etat qui<br />

représente 75% des ressources<br />

budgétaires du Centre. Aussi, face à<br />

l’importance de la mission du Service de<br />

participation, l’Etat doit convaincre les<br />

partenaires au développement à soutenir le<br />

Centre de formation des volontaires de<br />

N’Dounga. Et aussi à remettre à flots les<br />

deux (2) centres de formation en agriculture<br />

et en pastoralisme créés dans le même<br />

cadre respectivement à Kéguel et Bagga,<br />

dans les départements de Madarounfa<br />

(région de Maradi) et Tahoua.<br />

Des réalisations à l’actif des volontaires du SNP<br />

Page 10 9 juillet 2010 <strong>Sahel</strong> <strong>Dimanche</strong><br />

� Ibro Youka/ONEP<br />

... et dans celui de couture<br />

aux populations de Ouallam (Tillabéry)<br />

dans le cadre de la mise en valeur d'un<br />

site de cultures de contre-saison autour<br />

de la mare de Tinga (Ouallam), et de la<br />

réfection des cases de passage de<br />

Ouallam sur demande des autorités<br />

administratives de ladite localité ; la<br />

construction de classes dans les<br />

départements de Téra, Kollo, Tillabéry,<br />

dans le cadre d'un partenariat avec le<br />

Projet Edubase ; la confection de tables<br />

- bancs dans le cadre d'un partenariat<br />

avec le "Corps de la paix" des Etats-Unis<br />

d'Amérique ; la réfection du Centre<br />

d'animation des jeunes de Jangorzo<br />

(Niamey) ; la construction de l'Ecole<br />

"Baby School".<br />

M. Bako<br />

� Ibro Youka/ONEP

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