Didactique, philosophie, transparence et séduction - Depositum
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mensonge non avoué que Pierre Angenot (1981) dénonce dans le discours<br />
pédagogique de P. Angers. Dans la perspective organiciste de ce dernier. il n'y a<br />
pas c<strong>et</strong> espace d'hésitation prolongée. ce jeu léger ouvrant sur sa réversibilité<br />
possible, au sein de laquelle le lecteur peut encore se demander si c'est vrai ou si<br />
c'est fictif. Il y a principalement une volonté rhétorique de «faire adhérer» l'autre <strong>et</strong><br />
non de susciter une «adhésion» libre. une volonté de le subjuguer en se présentant<br />
comme le discours de la totalité du réel alors que ce dernier masque délibérément<br />
un point de vue très traditionaliste. Les métaphores de l'organisme utilisées par<br />
Angers, soutient Angenot (1981 ), proposent, sous l'apparence du bon sens <strong>et</strong> «sous<br />
le couvert d'un langage constructiviste <strong>et</strong> génétique, une doctrine classique, une<br />
théorie de la connaissance de type transcendantaliste .. ., une conception linéaire<br />
<strong>et</strong> néo-traditionaliste de l'innovation pédagogique .. » (p.218). Est-ce dire que la<br />
pédagogie ne doit pas être rhétorique Aucunement! Nous avons déjà vu à ce<br />
suj<strong>et</strong> les arguments de Gauthier (1993) .<br />
«Raconter des histoires» m<strong>et</strong> en jeu l'art du récit. l'art de conter <strong>et</strong> dans ce<br />
sens, être pédagogue, c'est toujours aller au-delà de ce qui est, en m<strong>et</strong>tre un peu<br />
plus. bref mentir un peu en quelque sorte dans une complicité ludique avec l'autre.<br />
La pédagogie dit Daignault (1985) est «leçon d'infidélité>> <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te infidélité est.<br />
croyons-nous. nécessaire. La réalité, disait Baudrillard, n'a jamais enchanté<br />
personne, c'est le scénario virtuel dans lequel nous jouons à errer qui nous séduit.<br />
Peut-on alors parler de séduction lorsque le discours s'institue comme la totalité du<br />
réel Baudrillard <strong>et</strong> Daignault y verraient la fin de tout écart. la fin de toute<br />
réversibilité possible. la fin de la séduction libre <strong>et</strong> la désolation d'un univers sans<br />
altérité, sans dualité, sans incertitude où se complairait une séduction molle <strong>et</strong>