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54 signes. Séduire. ce n'est pas chercher à convaincre. c'est chercher une complicité dans un jeu. le jeu des apparences. Si dans la séduction. il faut parler de complicité, c'est qu'elle reste toujours une relation duelle qui nécessite la résistance de l'autre. La complicité n'est pas régie par des lois. il y a uniquement des règles tacites. Ce sont des règles auxquelles on consent pour que le jeu puisse être jeu et si nous n'en voulons pas. il ne tient qu'à nous de ne pas jouer. Celui qui refuse le jeu ne viole pas la règle alors que ce même refus devant la loi constituerait une transgression. Le jeu est donc l'objet d 'un pacte tacite et non d'un contrat en bonne et due forme. Il n'exige pas de preuve textuelle d 'obéissance. d'assiduité. Il n' y a pas de sanction pour le retrait du joueur. La règle pose uniquement les rituels sans lesquels le jeu ne serait pas. mais le jeu reste toujours une relation duelle qui peut se défaire. Séduire constitue au fond une Invitation à jouer au sein d ' un jeu dont les règles. purement rituelles. n'ont pas de nécessité ontologique. Une fois dans le jeu. tous deviennent des joueurs au sein de cette réverbération infinie des signes et. ce qui les enchaîne et les séduit mutuellement. c'est le rituel du jeu et la passion qu' il suscite. Il y a. certes. un meneur du jeu mais la frontière entre meneur et mené reste très mouvante. Elle reste mouvante parce que la relation de séduction reste toujours essentiellement agonistique et qu'elle n'est pas la dissolution du séduit dans la réalité du meneur. La séduction. nous dit Baudrillard. n'est pas une relation «fusionnelle», «confusionnelle», elle est un défi lancé à l'autre de se détourner d'une vérité qui se prétend la totalité de l'être. Si elle constitue un défi lancé à l'autre. elle est au départ entreprise de liberté, mais sit6t que les joueurs entrent

55 dans le jeu, il n'est plus question de liberté mais de passion du jeu, passion initiatique, rituelle. Considérations pédagogiques Sur le plan pédagogique, on a coutume de parler de la

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signes. Séduire. ce n'est pas chercher à convaincre. c'est chercher une complicité<br />

dans un jeu. le jeu des apparences.<br />

Si dans la séduction. il faut parler de complicité, c'est qu'elle reste toujours<br />

une relation duelle qui nécessite la résistance de l'autre. La complicité n'est pas<br />

régie par des lois. il y a uniquement des règles tacites. Ce sont des règles<br />

auxquelles on consent pour que le jeu puisse être jeu <strong>et</strong> si nous n'en voulons pas. il<br />

ne tient qu'à nous de ne pas jouer. Celui qui refuse le jeu ne viole pas la règle<br />

alors que ce même refus devant la loi constituerait une transgression. Le jeu est<br />

donc l'obj<strong>et</strong> d 'un pacte tacite <strong>et</strong> non d'un contrat en bonne <strong>et</strong> due forme. Il<br />

n'exige pas de preuve textuelle d 'obéissance. d'assiduité. Il n' y a pas de sanction<br />

pour le r<strong>et</strong>rait du joueur. La règle pose uniquement les rituels sans lesquels le jeu ne<br />

serait pas. mais le jeu reste toujours une relation duelle qui peut se défaire. Séduire<br />

constitue au fond une Invitation à jouer au sein d ' un jeu dont les règles. purement<br />

rituelles. n'ont pas de nécessité ontologique. Une fois dans le jeu. tous deviennent<br />

des joueurs au sein de c<strong>et</strong>te réverbération infinie des signes <strong>et</strong>. ce qui les enchaîne<br />

<strong>et</strong> les séduit mutuellement. c'est le rituel du jeu <strong>et</strong> la passion qu' il suscite. Il y a.<br />

certes. un meneur du jeu mais la frontière entre meneur <strong>et</strong> mené reste très<br />

mouvante. Elle reste mouvante parce que la relation de séduction reste toujours<br />

essentiellement agonistique <strong>et</strong> qu'elle n'est pas la dissolution du séduit dans la<br />

réalité du meneur.<br />

La séduction. nous dit Baudrillard. n'est pas une relation<br />

«fusionnelle», «confusionnelle», elle est un défi lancé à l'autre de se détourner<br />

d'une vérité qui se prétend la totalité de l'être. Si elle constitue un défi lancé à<br />

l'autre. elle est au départ entreprise de liberté, mais sit6t que les joueurs entrent

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