Didactique, philosophie, transparence et séduction - Depositum
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50 répondrait Baudrillard (p. 70), proposent la maîtrise du réel alors que la séduction cherche la maîtrise de l'univers symbolique. «Le réel, affirme l'auteur, n'a jamais intéressé personne», il n'est jamais source d'enchantement, c'est la représentation symbolique que nous nous en faisons qui est enchanteresse. On pourrait utiliser ici ce que Kant (1986) disait de l'oeuvre d'art: elle n'est pas la représentation d'une chose belle, mais la belle représentation d'une chose. Séduire, ce n'est pas reproduire platement le réel sous prétexte d'objectivité, c'est jouer au jeu de la représentation, au jeu des apparences. Si la séduction ne peut se réduire à une technique reproductible, si elle est un phénomène évanescent, est-ce à dire q u'il n'y a rien qui pourrait circonscrire la séduction Si cela était, elle serait ce dont on ne peut parler. Or il est possible d'en esquisser les contours même si elle ne relève pas d'une description purement opérationnelle. Nous disposons en effet de quelques efforts de rationalisation qui peuvent contribuer à lui donner une forme plus précise. Nous avons comme exemple les analyses sociologiques et éducationnelles qui gravitent autour du concept de décision comme la notion de rationalité limitée avec Herbert Simon (1958), les analyses de Crozier et Friedberg (1977) sur l'acteur et le système, les considérations de Schbn (1983, 1986) sur le praticien réflexif, les recherches de Tochon (1989) sur l'improvisation, l'expert et le novice. Toutes ces approches n'envisagent pas un irrationnel irrémédiable en matière de comportement humain mais plut6t une rationalité partielle. Schbn (1983, 1986), par exemple, décrit le comportement du praticien réflexif qui réfléchit dans et sur l'action non comme celui du technicien inféodé à des consignes élaborées par la science des hauts-plateaux mais comme une
51 improvisation réflexive en terrain plut6t marécageux, improvisation à la fois intuitive et rationnelle, valorisant davantage la «pertinence» que la «rigueur». Il compare le comportement du praticien réflexif à un art, un doigté qui ne répond pas aux exigences du paradigme de la rationalité technique et à la soif d'algorithmes, de recettes pratiques qu'elle a engendrée. Cet art ne sépare pas en deux moments distincts la décision théorique et l'action. La pertinence n'est pas liée à la capacité de décrire au préalable et avec précision son action. Elle relève plut6t d'une intégration intuitive de la procédure, guidée moins par une surdétermination théorique préalable que par le plaisir que procure l'action pertinente comme celui que le joueur de tennis éprouve en sentant qu'il a bien frappé une balle. Cette pertinence de l'action ne relève pas non plus d'un «savoir» métacognitif explicité et appris au préalable. La réflexion intuitive en action n'est pas du même ordre que la réflexion sur cette réflexion intuitive. Cette réflexion au second degré, bien que fort utile dans le déroulement de l'action, constitue un autre type de performance qui dépend d'un accès aux moyens de représentation et aux méthodes de description et de notation. La réflexion en action constitue une forme d'empathie avec le contexte. «Lorsque nous nous servons d'une canne pour sonder un lieu, affirme Schbn (1986, p.83), nous ne nous concentrons pas sur la relation de la canne dans notre main, mais sur les caractéristiques du lieu, que nous découvrons par le biais de cette sensation tacite». La logique de l'explication n'est donc pas celle de l'action. Si on ne doit pas les confondre cela ne veut pas dire que la première n'a pas d'influence sur la seconde. Le praticien réflexif mène de concert un jeu de réflexion-réflection entre un savoir tacite, spontané et ce même savoir réfléchi dans et pendant l'action. Schon donne l'exemple des joueurs de jazz ou encore celui de la conversation quotidienne dans lesquels «improviser
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improvisation réflexive en terrain plut6t marécageux, improvisation à la fois intuitive<br />
<strong>et</strong> rationnelle, valorisant davantage la «pertinence» que la «rigueur». Il compare le<br />
comportement du praticien réflexif à un art, un doigté qui ne répond pas aux<br />
exigences du paradigme de la rationalité technique <strong>et</strong> à la soif d'algorithmes, de<br />
rec<strong>et</strong>tes pratiques qu'elle a engendrée. C<strong>et</strong> art ne sépare pas en deux moments<br />
distincts la décision théorique <strong>et</strong> l'action. La pertinence n'est pas liée à la capacité<br />
de décrire au préalable <strong>et</strong> avec précision son action. Elle relève plut6t d'une<br />
intégration intuitive de la procédure, guidée moins par une surdétermination<br />
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que le joueur de tennis éprouve en sentant qu'il a bien frappé une balle. C<strong>et</strong>te<br />
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que la réflexion sur c<strong>et</strong>te réflexion intuitive. C<strong>et</strong>te réflexion au second degré, bien<br />
que fort utile dans le déroulement de l'action, constitue un autre type de<br />
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méthodes de description <strong>et</strong> de notation. La réflexion en action constitue une forme<br />
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relation de la canne dans notre main, mais sur les caractéristiques du lieu, que nous<br />
découvrons par le biais de c<strong>et</strong>te sensation tacite». La logique de l'explication n'est<br />
donc pas celle de l'action. Si on ne doit pas les confondre cela ne veut pas dire<br />
que la première n'a pas d'influence sur la seconde. Le praticien réflexif mène de<br />
concert un jeu de réflexion-réflection entre un savoir tacite, spontané <strong>et</strong> ce même<br />
savoir réfléchi dans <strong>et</strong> pendant l'action. Schon donne l'exemple des joueurs de<br />
jazz ou encore celui de la conversation quotidienne dans lesquels «improviser