Didactique, philosophie, transparence et séduction - Depositum
Didactique, philosophie, transparence et séduction - Depositum Didactique, philosophie, transparence et séduction - Depositum
140 Le cours classique se divisait en deux cycles: les humanités d'une durée de six ans et un second cycle (philosophie) d'une durée de deux ans. Le premier cycle, en raison de sa forte cohérence et de son homogénéité favorisait. selon les auteurs. une bonne maîtrise du français. de la syntaxe, de la grammaire, des grands auteurs pour rédiger le discours oratoire, enjeu principal de la classe terminale de rhétorique. Les exercices de version latine ou grecque, en favorisant la transposition d'une langue dans une autre, obligeaient davantage à une connaissance des codes et à une approche méthodique qu'à une improvisation «vécucentrique». Travailler sur des textes de Cicéron. ajoutent les auteurs, initiait l'étudiant à la rigueur de l'argumentation juridique que l'apprentissage du raisonnement mathématique et géométrique renforçait. «Peu à peu, soutiennent Péloquin et Toussaint (1988, p.3), il comprenait les exigences de la rigueur intellectuelle et ce qu'il perdait en spontanéité, ille gagnait en rationalité. Ainsi. les Humanités préparaient adéquatement l'élève aux deux années du cycle philosophique». L'enseignement philosophique, «Couronnement des études classiques» était dogmatique et ne traitait que de la néo-scolastique. La logique d'Aristote servait de prolégomènes à la pensée de Saint Thomas. Cette limitation. aux dires des auteurs. «donnait , dans tous les cas l'impression d'un tout cohérent et clair». Déterminé jusque dans ses moindres détails, l'enseignement de la philosophie ne laissait presque pas de jeu à l'initiative individuelle des professeurs. L'utilisation de manuels et le suivi annuel assuré par un même enseignant garantissaient la continuité et l'homogénéité des enseignements. Péloquin et Toussaint (1988, p.5)
1 41 considèrent que cette situation, grâce à son «encadrement constant», son «haut degré de cohérence», avait l'avantage d'être très formatrice. La création des cégeps bouleversa cet édifice pédagogique. On misa sur l'expression de soi et la libre pensée au détriment d'une rationalité, d'une rigueur et d'un labeur trop à l'image de l'ancienne structure religieuse. Soucieuse de prendre le virage technologique, la réforme de l'éducation privilégia la technique et la science du détriment, aux dires des auteurs, des formations littéraire et philosophique qui paraissaient pour bon nombre bien surannées. On conserva donc à contrecoeur une petite place à la philosophie bien loin des 11 h et 7h hebdomadaires des collèges classiques. En modifiant la structure du secondaire, les étudiants arrivent dans les cours de philosophie collégiale bien plus jeunes, bien moins préparés, et avec une formation générale plus hétéroclite et moins solide que celle des élèves des collèges classiques. Dans ce nouveau contexte, l'enseignement de la philosophie, ne pouvant plus miser sur certains préalables et sur une cohérence entre professeurs d'un même département, ne cherche plus en général à transmettre un savoir commun comme celui de la néo-scolastique, mais à initier tant bien que mal des étudiants, peu préparés, à la réflexion et aux problématiques philosophiques. En 1973, un programme énonçant des objectifs philosophiques et pédagogiques est constitué. Ce programme ordonne d'une manière séquentielle les quatre cours obligatoires de philosophie. Mais en 1977, un nouveau programme efface cet ordre séquentiel. En 1984, un autre programme entre en vigueur qui ne rétablit pas de séquence mais met l'accent sur «la nécessité de former des individus intellectuellement autonomes par l'exercice de la rationalité»
- Page 99 and 100: 89 valorisation positive que Legend
- Page 101 and 102: 91 Inviter au voyage. c'est inviter
- Page 103 and 104: 93 métier de citoyen afin de préc
- Page 105 and 106: 95 qui était à la fois son modèl
- Page 107 and 108: 97 promouvoir une certaine «vertu
- Page 109 and 110: 99 ignorance et une invitation à s
- Page 111 and 112: 101 semble donc avoir partie liée
- Page 113 and 114: 103 seront les sujets. Dans ce mêm
- Page 115 and 116: 105 «renverser les obstacles amonc
- Page 117 and 118: 107 dialectique. perçue essentiell
- Page 119 and 120: 109 4.1.5 Aristote et les autres é
- Page 121 and 122: 111 montre que la philosophie a lon
- Page 123 and 124: 113 option philosophique et pratiqu
- Page 125 and 126: 115 gens sur la place publique. Cet
- Page 127 and 128: 117 devons surtout appliquer notre
- Page 129 and 130: 119 4.3 L'ENSEIGNEMENT PHILOSOPHIQU
- Page 131 and 132: 121 constituèrent, selon l'auteur,
- Page 133 and 134: 123 4.4.2 La séduction au sein de
- Page 135 and 136: 125 Nous le voyons, ce qui va perdr
- Page 137 and 138: 127 popularisée, c 'est qu'elle of
- Page 139 and 140: 129 Luther invite seigneurs et magi
- Page 141 and 142: 131 Durant cette période, la langu
- Page 143 and 144: 133 de recherche. ni même de compo
- Page 145 and 146: 135 Lumières annonçaient, à trav
- Page 147 and 148: 137 pure forme ... en passant l'ép
- Page 149: 139 clercs propagent dans les diff
- Page 153 and 154: 143 sur le savoir-faire et non sur
- Page 155 and 156: 145 À titre d'exemple, nous pouvon
- Page 157 and 158: 147 inviter au jeu de la culture, e
- Page 159 and 160: 149 Durant son institutionnalisatio
- Page 161 and 162: 151 Nous l'avons déjà vu (Marrou,
- Page 163 and 164: 153 constituer un relais important.
- Page 165 and 166: 155 5.2.2 Les aspects négotifs de
- Page 167 and 168: 157 Dans le schéma que nous propos
- Page 169 and 170: 159 la place de l'exclu. Ce sont ce
- Page 171 and 172: 161 Le moment est venu de nous pré
- Page 173 and 174: 163 de crédibilité. Nous avons vo
- Page 175 and 176: 165 suggérer le "continuum d'autod
- Page 177 and 178: 167 BIBLIOGRAPHIE Angenot, Pierre.
- Page 179 and 180: 169 Borel, Yves. 1979. Le paradoxe
- Page 181 and 182: 171 Brunet, Roland. 1992. «La plac
- Page 183 and 184: 173 Develay, Michel. 1993. De l'app
- Page 185 and 186: 175 Gauthier. Clermont. 1993. Tranc
- Page 187 and 188: 177 Laferrière, Serge. 1994. «L'a
- Page 189 and 190: 179 Marcuse, Herbert. 1968. L'homme
- Page 191 and 192: 181 Manière, Denis et David Easton
- Page 193 and 194: 183 Popper, Karl. 1973. La logique
- Page 195 and 196: 185 Schon, Donald A. 1986.
- Page 197 and 198: 187 Trenard, Louis. 1981 , «L'entr
1 41<br />
considèrent que c<strong>et</strong>te situation, grâce à son «encadrement constant», son «haut<br />
degré de cohérence», avait l'avantage d'être très formatrice.<br />
La création des cégeps bouleversa c<strong>et</strong> édifice pédagogique. On misa sur<br />
l'expression de soi <strong>et</strong> la libre pensée au détriment d'une rationalité, d'une rigueur<br />
<strong>et</strong> d'un labeur trop à l'image de l'ancienne structure religieuse. Soucieuse de<br />
prendre le virage technologique, la réforme de l'éducation privilégia la technique<br />
<strong>et</strong> la science du détriment, aux dires des auteurs, des formations littéraire <strong>et</strong><br />
philosophique qui paraissaient pour bon nombre bien surannées. On conserva<br />
donc à contrecoeur une p<strong>et</strong>ite place à la <strong>philosophie</strong> bien loin des 11 h <strong>et</strong> 7h<br />
hebdomadaires des collèges classiques. En modifiant la structure du secondaire,<br />
les étudiants arrivent dans les cours de <strong>philosophie</strong> collégiale bien plus jeunes, bien<br />
moins préparés, <strong>et</strong> avec une formation générale plus hétéroclite <strong>et</strong> moins solide<br />
que celle des élèves des collèges classiques. Dans ce nouveau contexte,<br />
l'enseignement de la <strong>philosophie</strong>, ne pouvant plus miser sur certains préalables <strong>et</strong><br />
sur une cohérence entre professeurs d'un même département, ne cherche plus en<br />
général à transm<strong>et</strong>tre un savoir commun comme celui de la néo-scolastique, mais<br />
à initier tant bien que mal des étudiants, peu préparés, à la réflexion <strong>et</strong> aux<br />
problématiques philosophiques.<br />
En 1973, un programme énonçant des objectifs philosophiques <strong>et</strong><br />
pédagogiques est constitué. Ce programme ordonne d'une manière séquentielle<br />
les quatre cours obligatoires de <strong>philosophie</strong>.<br />
Mais en 1977, un nouveau<br />
programme efface c<strong>et</strong> ordre séquentiel. En 1984, un autre programme entre en<br />
vigueur qui ne rétablit pas de séquence mais m<strong>et</strong> l'accent sur «la nécessité de<br />
former des individus intellectuellement autonomes par l'exercice de la rationalité»