Didactique, philosophie, transparence et séduction - Depositum
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132 une organisation progressive et méthodique des matières, constitue la pratique courante de ces institutions. Les élèves, affirme Martinet «ne peuvent aborder la philosophie qu'après avoir subi un examen qui permet de juger s'ils ont été convenablement Initiés à la grammaire, aux humanités et à la rhétorique (latine, bien entendu)». Sur le plan de la didactique de la philosophie, on n'exigeait pas des apprentis-philosophes le moindre travail écrit alors que les élèves des classes inférieures devaient en remettre. À titre d'exercice, on trouvait la répétition textuelle des leçons magistrales du maître que les étudiants pratiquaient au préalable par un type d'enseignement mutuel ou coopératif et on s'adonnait bien sûr aussi à la disputatio qui avait pris tant d'ampleur dans les Universités du Moyen Age. Pour éviter que cette joute argumentative ne dégénère en rixe physique, on met au point un rituel modérateur. Chaque protagoniste doit saluer son adversaire, prendre la peine de répéter son affirmation et répondre point par point à son argumentation en rejetant ou concédant les prémisses, en introduisant des distinctions, en infirmant la validité des liens logiques ou en dénonçant les paralogismes et les sophismes. Ces disputes, nous dit Martinet (1992), même si elles demandent plus d'habileté que les répétitions «sont elles aussi foncièrement tributaires des leçons magistrales», ce qui l'amènera à dire plus loin que «l'enseignement de la philosophie telle qu'on l'a pratiquée dans les collèges procède sans rupture de l'enseignement médiéval». Les Actes qui constituent un exercice moins scolaire que les disputes en classe, font des raccourcis sur les rituels mais le principe du débat argumentatif reste le même. «Les Actes, écrit Martinet (1992, p.802) n'impliquent aucun travail
133 de recherche. ni même de composition ... (Les élèves) font moins preuve d'Intelligence que de mémoire. de technique, de vivacité d'esprit et de facilité d'élocution». Pour faciliter le travail des élèves, o n élabore des manuels (Candidatus) qui présentent la liste des questions de déba t habituelles et l'énoncé des arguments pour et contre. Aristote est toujours à l'ordre du jour et les Jésuites y insistent fortement. Cependant petit à petit les maîtres composeront des cours plus personnels qu'ils prendront l'habitude de dicter. Du XVIème au XVIIème siècle les cours conservent sensiblement la même structure. L'enseignement de la philosophie semble être resté attaché aux traditions car comme le souligne. Martinet (1992, p.805), on n'a «jamais aboli l'obligation d'enseigner la philosophie en latin, tandis que l'usage du français a été introduit dans les classes de rhétorique au début du XVIIIème siècle». L'esprit de dispute semble toujours persister même si on élimine au début du XVIIIème les traditionnelles «questions disputées». Qu'en est-il de l'attrait des cours de philosophie À l'époque de la Renaissance, on la loue et un curriculum ne semble pas être complet sans elle. Plus tard, constituant la porte d'accès à des disciplines bien vues comme la médecine ou la théologie, on suit son enseignement par nécessité et sans conviction jusqu'au jour où. moyennant finances. les étudiants purent obtenir de faux dipl6mes ès arts. «Quant à ceux qui abordent le cycle de la philosophie en attendant monts et merveilles, l'enseignement qu'on leur dispense. soutient Martinet (1992. 807). a souvent t6t fait d'éteindre leur enthousiasme».
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Martin<strong>et</strong> (1992, p.805), on n'a «jamais aboli l'obligation d'enseigner la <strong>philosophie</strong><br />
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