Didactique, philosophie, transparence et séduction - Depositum
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dialogue rationnel <strong>et</strong> le souci de la définition, l'autre la technique du refl<strong>et</strong> qui<br />
renvoie le suj<strong>et</strong> à lui-même.<br />
Conclusion: séduction <strong>et</strong> <strong>transparence</strong> chez les sophistes <strong>et</strong> Socrate<br />
Si Socrate <strong>et</strong> les sophistes veulent faire accéder leur auditoire à la réflexion<br />
philosophique, le premier utilisera, avec beaucoup de gravité <strong>et</strong> de sérieux, le<br />
pouvoir de conversion de la vérité comme quête inachevée, <strong>et</strong> l'examen<br />
méticuleux, transparent comme seul accès possible à c<strong>et</strong> univers, alors que les<br />
seconds joueront avec beaucoup de légèr<strong>et</strong>é sur la magie des mots, l'illusion <strong>et</strong> la<br />
virtuosité que la pratique de techniques perm<strong>et</strong> d'acquérir sans jamais pouvoir se<br />
réduire à elles. Jacques Dalgnault (1985, p.36) montre que la pédagogie s'est<br />
laissée inféoder par l'attitude de Socrate qui dénonce toute didactique qui ne<br />
serait pas la servante de la seule Vérité. Ce «virtuose de l'ironie, écrit-il, ... dénoue<br />
patiemment tous les fils de la séduction» exercée par les sophistes pour imposer<br />
comme culte unique la Vérité. Si c<strong>et</strong>te servitude de la pédagogie à l'égard du<br />
savoir ne s'était pas instituée au coeur de l'école, on aurait pu «assister, ajoute<br />
Daignault (1985, p.40), à la genèse d'une esthétique de la pédagogie». La<br />
victoire de Socrate semble donc consacrer sur le plan philosophique le discrédit<br />
chronique de didactiques axées sur la séduction <strong>et</strong> la rhétorique (Perelman, 1952)<br />
au nom de la Vérité <strong>et</strong> d'une <strong>transparence</strong> procédurale sans réaliser que c<strong>et</strong>te<br />
<strong>transparence</strong> est liée peut-être à une certaine façon de concevoir la vérité. Nous<br />
renvoyons à ce propos à la critique célèbre de Ni<strong>et</strong>zsche (1950, p.15) pour qui. il<br />
est impensable que «la vérité reste vérité sans ses voiles». L'attitude socratique