Le Lien 191 - Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France

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Éclaireuses et Éclaireurs
Unionistes de France
express
Rêve
d’agir
agis
en vrai
Janvier-février 2006 - ISSN 0152772 - 2,43 euros - n° 191
La revue des Responsables et Cadres Unionistes de France

Edito
Ça y est, le Congrès national 2005 à
Albi est terminé ! Comme tous les participants,
je suis rentré chez moi fatigué,
mais avec une pêche d’enfer !
C’était mon 4 e Congrès national et je ne
suis toujours pas blasé. Comme tous,
j’ai raté la grande majorité des activités
proposées, mais ce foisonnement,
la participation de chacun et la mobilisation
de chaque responsable ou
cadre présent ont montré une fois
encore le dynamisme de notre Mouvement.
Merci à l’équipe d’organisation
et à la Région Midi-Pyrénées pour leur
travail et à tous pour l’énergie renouvelée
générée par cet événement.
David Honegger,
président
Sommaire
Actus : l’abécédaire de la Cité de formation . . . . . . . . . . . . . . . . p. 3
Annonces, brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 4
On a fêté nos retrouvailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 5
Unionistes’ z’acteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8
Responsable penseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10
des responsables citoyens Vaste programme… . . . . . . . . . . p. 12
Le Congrès raconté par ses organisateurs . . . . . . . . . . . . . . . . p. 13
Tous ensemble, tous… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 15
LE LIEN EXPRESS - N° 191 - janvier à février 2006
Trimestriel édité par les Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France
15, rue Klock 92110 Clichy - France – Tél. : 01 42 70 52 20
Fax : 01 47 30 40 30 – E-mail : sn@eeudf.org – www.eeudf.org
ISSN 01521772
Loi n° 49-456 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse - Dépôt légal à parution.
Prix de l'abonnement TTC pour un an : 12,20 euros (pour les membres des EEUdF 7,50 euros) - Étranger et par avion, nous consulter.
Règlement par chèque à l'ordre des EEUdF. En cas de changement d'adresse, renvoyer une étiquette de routage de la revue corrigée
aux EEUdF 15, rue Klock 92110 Clichy.
Président et Directeur de la publication : David Honegger. Rédacteur en chef : Théo Lacroix. Maquette : www.aggelos.fr.
Ont participé à ce numéro : D. Honegger, M. Lortal, N. Saint-Girons, A. Millet, N. Chapelle. Photos : toutes les photos, sauf indications,
sont © EEUdF.
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janvier-février 2006
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Stages
CALENDRIER DES STAGES
Dates des sessions
de formation
CURSUS Animateur/Animatrice
Session Générale BAFA - 1 er degré
Tarif normal (stages nationaux) : 390€ - T arif adhérent : 310€
Dates des formations
Régions organisatrices
Du 19/02/06 au 26/02/06 (Zones A et B) Région Bas-Languedoc (04 67 58 47 01)
Du 23/04/06 au 30/04/06 (Zones A et B) Région Rhône-Alpes (04 75 41 28 71)
Du 15/04/06 au 22/04/06 (zone B et C) Région Phare Ouest (05 49 05 80 94)
Du 24/06/06 au 01/07/06 (Toutes zones) Région Rhône-Alpes (04 75 41 28 71)
STAGE EN DEUX TEMPS :
Week-end des 29/30 avril et 1 er mai Région Aquitaine 05 53 84 51 58
Du 30 août au 3 septembre
Session de perfectionnement BAFA – 2 e degré
Tarif normal (stages nationaux) : 480€ - Tarif adhérent : 355€
Dates des formations
Thème/Régions organisatrices
Du 19/02/06 au 26/02/06
Théâtre Stage National (organisé en région Bas-Languedoc)
01 42 70 52 20
Du 23/04/06 au 30/04/06 (Zones A et B) Techniques d’Animation Stage National (organisé en région Rhône-Alpes)
01 42 70 52 20
Printemps 2006 (Zone B) Environnement Région FCBPM (03 81 37 37 30)
Du 15/04/06 au 23/04/06 Qualification voile Stages Scoutisme Français (01 43 37 03 57)
Et du 22/04/06 au 30/04/06
Attention, ce stage s’adresse aux personnes ayant déjà
un certain niveau en voile : maîtrise d’une embarcation
de type dériveur ou catamaran par vent de force 3
Du 24/06/06 au 01/07/06 (Toutes zones)
Environnement
Région FCBPM (03 81 37 37 30)
Du 24/06/06 au 01/07/06 (Toutes zones) Photo Région Rhône-Alpes (04 75 41 28 71)
Du 24/08/06 au 30/08/06
Animation scientifique et technique Partenariat avec la Bêta-Pi
Stage National (01 42 70 52 20)
Attention : comme vous pourrez le constater, certaines dates ne sont pas encore indiquées, mais les stages sont déjà planifiés
par période de l’année : n’hésitez pas à téléphoner aux régions organisatrices ou au Secrétariat national pour les connaître
ou demander une plaquette plus récente au cours de l’année 2005/2006
CURSUS Directeur/Directrice
Session générale BAFD 3 e degré
du 17 au 25 juin 2006
Tarif normal (stages nationaux) : 540 € - Tarif adhérent : 370 €
Contact
Stage National organisé en Scoutisme Français
contact Scoutisme Français : Laetitia Berhault
Tél. : 01 43 37 03 57
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nnonces
ANNONCES, BRÈVES
Session de perfectionnement BAFD 4 e degré
Février 2006
(Ce stage valide une licence de camps aînés)
Thème/Contact
Projets internationaux
Stage national
En partenariat avec les Éclaireurs de France( 01 42 70 52 20)
Tarifs non fixés à ce jour
Licence de camp
Thème/Contact
Fin juin 2006
Stage National
Organisé en Scoutisme Français (01 42 70 52 20)
Une autre session de formation licence de camp sera proposée en février ou au printemps 2006. Tarif : 310 €
Annonces
NAISSANCES
• Avec un peu de retard, nous souhaitons
tous nos vœux de bonheur à Anne
Lancelot et Philippe Hamel qui ont donné
naissance à Manon le 25 juin 2005.
• Myriam Basch et Didier Rigoulot ont
donné naissance à Lise le 24 juillet
2005, une nouvelle petite sœur pour
Anne et Samuel. Bravo aux parents,
longue vie à cette nouvelle famille
nombreuse !
• Thémis Valmalle est née le 20 septembre
2005, félicitations à ses
parents Samuel et Violaine et bienvenue
à leur petite fille.
• Simon et Constance Wiblé nous font
part de la naissance de Johanne qui est
née le 21 octobre 2005 : bienvenue
Johanne !
• Le 14 novembre 2005, après 9 mois
de labeur et de patience, Nathalie et
Emmanuel Boyer sont heureux de nous
faire part de la naissance de Siloé. La
princesse en pleine forme mesure 20
pouces 7/32 et pèse 8 livres 1/4. Félicitations
aux heureux parents exilés en
Tchéquie, nos vœux de bonheur les
accompagnent.
AU REVOIR ET MERCI !
Marion Crouzet et Caroline Baizeau, les
deux permanentes recrutées pour s’occuper
du congrès ont terminé leur mission
au sein de l’équipe nationale. Un
immense merci à toutes les deux
d’avoir aidé l’équipe congrès, les
cadres et les responsables du Mouvement
à rêver d’agir et à agir en vrai.
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On a fêté
nos
Congres
CONGRÈS 2005
retrouvailles
Huit ans après le rendez-vous de Compiègne, qui avait permis d’accoucher d’un nouveau projet
éducatif l’année suivante, le Congrès national d’Albi était attendu avec impatience. Au programme :
trois jours «pour rêver d’agir et agir en vrai». Trois jours (et deux nuits) pour faire la fête et prendre
le temps de réfléchir à notre action de responsable et/ou de cadre unioniste, grâce à plus de 200
ateliers, débats, concerts et animations. Chacun devait se bâtir un emploi du temps en jonglant entre
les postures de responsable acteur, de responsable penseur et de responsable citoyen. Retour sur ces
trois jours qu’il ne fallait pas rater.
disponible. L’éventail des possibles était
presque déconcertant entre les temps
pratiques (danse contemporaine, fabrication
de bracelets, de fusées à eau et
autres activités techniques) et les
débats sur le scoutisme, sur la société,
sur le lien qui les unis. La profusion
n’était cependant pas sans risque.
Coincé dans un couloir avant le début
de la première animation, Nicolas, un
membre de l’équipe d’organisation,
avouait : «je suis très content mais
stressé par le démarrage. Laisser le
choix aux gens est un défi. Il y a toujours
le risque que certains ateliers soient
pleins et d’autre vides.» La participation
est pourtant à la hauteur. Synthéveteaux,
et voir comment va évoluer le
Mouvement.» Plus jeune, Etienne
déclare sans fausse honte être venu
«faire la fête avec ses copains.»
ATELIERS À LA PELLE…
«Rêver d’agiiiir, agir en vraiiii !» Le
temps d’entonner tous ensemble le
refrain des trois jours et nous voilà invités
à réfléchir 15 minutes et lister les
ateliers qui nous attirent. Studieux,
Christian préférait organiser l’ensemble
de son congrès dès le début, grâce
au carnet de route fourni à cet usage.
Beaucoup d’autres participants ont
choisi les animations au fur et à
mesure, selon leurs envies et la place
Le livret, l’outil indispensable à tout congressiste!
UN DÉMARRAGE EN FANFARE
En cars, à vélos, ou en voitures pour les
moins écolos, nous sommes venus de
toutes les régions de France. Nous
étions 750 (dont une centaine d’intervenants)
d’après les organisateurs.
Mais, à moins d’avoir participé au
Camp national de 1999, un tel rassemblement
d’unionistes ne pouvait qu’impressionner.
L’organisation avait d’ailleurs
misé sur l’effet de masse pour
une cérémonie d’ouverture avec écrans
géants où images du passé et d’aujourd’hui
et mots clés se succédaient.
A l’instar de la majorité des responsables,
Noémie s’est laissée attendrir :
«c’était fort et très émouvant. J’ai failli
verser des larmes pendant le rappel de
notre histoire.» Anne-Charlotte est ressortie
carrément enthousiaste du chapiteau
où avait lieu la communion :
«toutes ces images, c’était trop spectaculaire.
Et puis voir la photo de
Baden Powell, notre dieu !» Après le
symbolique, le concret. Triés sur le
volet, les quatre invités d’un «Ça se
discoute» de gala ont permis à chacun
de réfléchir sur les raisons de sa présence.
Premier invité, Pierre – responsable
depuis 3 ans – affirmait vouloir
«prendre du temps pour lui, sans lou-
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ongres
CONGRÈS 2005
tique, Pierre, un responsable, résumait
en fin de week-end le sentiment général
: «on a toujours été occupé, mais on
avait aussi beaucoup de temps pour se
retrouver et pour choisir quoi faire. Alors
comme on pouvait même décider de ne
rien faire, personne n’a traîné des
pieds.»
ET VEILLÉES À LA CARTE
«Voir tout le monde chanter et danser
comme ça sur des vieux airs, c’est vraiment
formidable !» 200 scouts qui se
trémoussent furieusement en chantant
un tube de Jo Dassin : le chanteur de
la compagnie Royal de Luxe (en
concert le deuxième soir) est resté
admiratif. Les organisateurs d’Albi ont
vu les choses en grand : 3 cafés et une
kyrielle de soirées de 21h à très tard
dans la nuit. Le tout organisé de façon
à permettre un couchage échelonné. Au
lendemain de la première veillée,
Anaïs remarquait un brin émerveillée:
«il y avait toujours quelque chose qui
nous plaisait.» De fait, les plus
enthousiastes ont été flashés en train
de courir d’un lieu à l’autre pour être
sûrs de ne rien rater. Souvent intervenants
sur des ateliers pendant la journée,
les artistes invités au rassemblement
se sont impliqués pour proposer
le soir des spectacles de qualité, en
général pour des cachets symboliques.
Visiteur mandaté par nos voisins italiens,
Babagar a été agréablement surpris
: «c’est une formule [le Congrès]
originale qu’on ne retrouve pas dans
les grands rassemblements. Tous ces
moments de fête permettent aux responsables
de vivre pleinement l’événe-
ment. C’est très important dans un
Mouvement scout.» Et après la fin des
afters, après la fermeture des bars –
vers 2 heures du matin – les plus motivés
se sont retrouvés pour chanter au
clair de lune. Quand on parle de participation
!
UN MOMENT SPI À 700
Selon Jean-Pierre, près d’un demi-siècle
de présence aux congrès du Mouvement,
«la cérémonie d’inauguration
laissait un peu de côté la part spirituelle
des unionistes.» Pourtant,
comme dans tous les grands rassemblements
depuis quelques années, la
question n’a pas été éludée à Albi. Le
moment spi de dimanche a même été
le seul vrai temps collectif du weekend.
Surfant sur la parabole des
talents, les animateurs ont invité le
public à réfléchir sur la valeur que l’on
attribue à chacun. Comme la plupart
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des animateurs, les rédacteurs de
l’hebdomadaire protestant Réforme ont
été impressionnés par la qualité de
l’animation. A 700, l’occasion était
bonne de montrer qu’un moment spi se
construit comme une animation classique.
Très fréquentés, les ateliers
organisés tout au long du week-end sur
la question spirituelle dans le Mouvement
ont permis à la Commission ad
hoc de présenter les nouveaux outils
pédagogiques qui seront disponibles
après Noël.
A l’heure où les pasteurs ont plus rarement
qu’avant été des unionistes
actifs, le pasteur Jean-Arnold de Clermont
a tenu à réaffirmer son soutien
à notre Mouvement, «qui a su se
construire une place originale, au seuil
des églises de la Réforme.» Présent le
dimanche soir, le président de la Fédération
protestante de France a aussi
tenu à souligner combien : «les resexpress
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Congres
CONGRÈS 2005
Jean-Luc Bennahmias, ancien du Mouvement et
eurodéputé était le grand témoin de ces 3 jours.
La fête était bien sûr au rendez-vous.
ponsables, en accompagnant les jeunes
et en les ouvrant au monde jouent
un rôle essentiel dans la société».
ECOCITOYEN : QUELLE PLACE
POUR LES SCOUTS DANS LA
SOCIÉTÉ
«Je m’attendais à une remise en cause
du Mouvement mais ça n’a pas été le
cas», notait un peu dépité Pierre. Et le
jeune responsable d’expliquer : «les
thèmes abordés dans les échanges sur
sateurs avaient fait du congrès un acte
militant. Invité au titre de Grand
Témoin du Congrès et ancien adhérent
du Mouvement, l’eurodéputé Jean-Luc
Bennahmias a été emballé : «je n’ai
pas été déçu une seule seconde par ce
que j’ai vu. J’ai retrouvé un Mouvement
participant, diversifié et fortement
vivant, courageux dans ses choix et son
implication dans notre société.»
Théo Lacroix
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le Mouvement n’ont pas permis de
vrais débats qui pourtant existent. Par
contre, grâce aux intervenants extérieurs,
j’ai pris conscience que l’on a
une vraie mission éducative auprès des
enfants sur des questions de société
comme la tolérance ou le respect de la
nature.»
Tri des ordures, multiples ateliers sur
l’agriculture bio et le commerce équitable,
débats et ateliers sur des questions
sociales ou éthiques : les organi-
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ongres
CONGRÈS 2005
Unionistes’
animateurs avaient l’ambition de nous
donner des billes pour que ces animations
originales soient directement
exploitables avec les enfants. Voilà qui
devrait nous changer un peu des
marionnettes en chaussettes !
La grande variété des ateliers proposés a permis à chacun de trouver son bonheur!
Loin d’être la caution scoute d’un week-end assez consumériste
pour les responsables, cadres et autres participants, la position
d’acteur monopolisait pas loin de 75 ateliers - dont un dispositif
inédit : un lieu de camp 3 étoiles - pour permettre à chacun
d’optimiser sa formation.
«Et dire que je craignais qu’il n’y ait
que des débats et des discussions
dans ce congrès.» Heureux comme un
Albigeois découvrant aux premières
heures du Congrès que le rassemblement
ne se «limiterait» pas à faire la
fête et à discuter. De fait, si l’équipe du
Congrès ne proposait pas des temps de
formation sur toutes les activités
connues des EEUdF, le participant voulant
mettre à profit son séjour dans le
Sud-Ouest pour se former avait plus
que le choix. A Albi, le terme de formation
était à entendre à de multiples
degrés.
L’ART À TOUTES LES SAUCES
Composter avec style, amuser nos ados
boutonneux en leur faisant découvrir
les rudiments de la danse contemporaine
ou, plus simplement, confectionner
de magnifiques bourses de cuir. Les
GO du Congrès avaient fait le tour de
toutes les bonnes volontés pour illustrer
l’idée qu’en matière de travaux
pratiques, la réalisation n’a pas d’autre
limite que l’imagination d’un responsable.
Le bloc «De l’art dans nos
pratiques» ne se contentait pas de
nous faire découvrir ces techniques
captivantes. Pédagogues, les différents
LE CAMP COMME UNITÉ
D’ACTION
Il faut bien avouer que tout responsable
qui se respecte a, au moins une
nuit dans sa vie, rêvé de construire le
camp parfait. Et bien – le choc sera
rude pour les absents – le Congrès l’a
fait. Modestes, les Albigeois ont baptisé
ce chef d’œuvre du campisme, le
camp 3 étoiles. «L’intérêt de ce camp
modèle est qu’il présentait vraiment
deux visions du froissartage, d’un côté
des installations pratiques, solides et
faciles à faire, mais qui demandaient
un peu de logistique, et de l’autre des
constructions plus techniques, mais ne
nécessitant que du bois», explique
Nicolas, le chef des lieux. Formation
oblige, la démarche n’était pas uniquement
contemplative. Les ateliers
«Scions du bois» et «Scions encore du
bois» reprenaient même les bases du
froissartage. Pour Nicolas, «il était
important de présenter les outils, leur
fonctionnement et les règles d’entretien
et de sécurité essentielle, également
dans un objectif de retransmission.
Puis, dans un second temps, d’utiliser
ces outils pour réaliser au moins deux
assemblages.» «Ma tente est un
palace», «Coule eau chaude, cool», ou
encore « Service compris», l’objectif de
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janvier-février 2006
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z’acteurs
Congres
CONGRÈS 2005
progression personnelle. «L’objectif
était double, voire triple, tout d’abord
nous présentions la progression personnelle,
ensuite nous proposions une
méthode de lancement et d’animation
clés en mains, et en prime, nous apportions
une connaissance technique, portant
sur la photo, les fusées à eau,
l’électricité, l’ornithologie ou encore les
nœuds,» explique Pauline, la patronne
du village.
ce camp temporaire (mais à reproduire
tous les étés) était de nous inciter à
nous faciliter le quotidien et à rendre
nos camps attractifs pour les enfants.
AGIR EN SOCIÉTÉ
Mais améliorer la vie de camp ne passe
pas seulement par le renouvellement
des animations et des installations. Le
bloc «Sensibiliser, prévenir» était là
pour nous apprendre à aborder avec les
enfants de grands thèmes sociaux
comme l’alcool au volant, l’enfance
maltraitée, la sexualité hétérosexuelle
ou homosexuelle. Le grand nombre
d’intervenants extérieurs compétents a
pu faire de ces ateliers des espaces
d’échange et de discussion d’une
grande richesse.
AGIR EN PÉDAGOGUES
Chez les EEUdF, il n’y a pas de formation
sans temps réservé à la pédagogie
unioniste. C’est d’ailleurs ce qui fait
que nos stages BAFA sont uniques. Le
Congrès de Compiègne avait permis
d’entamer le ravalement de notre Projet
éducatif, à Albi, le bloc «Des pratiques
en formation» mettait l’accent
sur nos outils pédagogiques phares :
un grand jeu d’orientation pour le lancement
des spécialités en Branche
Moyenne, un jeu de présentation des
Pistes en Branche Cadette, un grand
jeu de découverte de la Loi, mais surtout,
l’incroyable «Villadge PP». Ce
dernier offrait une opportunité incroyable
: se mettre dans la peau d’un Louveteaux
ou d’un Éclaireur pour vivre ses
premiers pas dans la découverte de la
LA FRUSTRATION COMME
UNIQUE HORIZON
Seul reproche qui a pu être formulé à
l’encontre de cette posture du Responsable
Acteur : le temps manquait pour
tout faire ! Cependant, comme l’a dit
un grand maître en formation : «de la
frustration naît la curiosité.» Il y a donc
fort à parier que les pratiques découvertes
au fil de ce congrès n’aient pas
fini de susciter la curiosité et, espérons-le,
de se partager entre les
acteurs du Mouvement. Une seule
chose est sûre, si nous rêvions d’agir
avant ce congrès, nous avons désormais
toutes les cartes en mains !
Niko Chapelle
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ongres
CONGRÈS 2005
Responsable
Penser, s’interroger sur les fondements
de nos pratiques
LE CAFÉ PÉDAGOGIQUE
Quand ils sont rentrés, moi j’étais déjà
dans mon coin. On m’avait mis derrière
le bar avec un appareil photo. Au loin,
Bagheera surveillait la mer. Ils sont
entrés petit à petit pour se rencontrer,
pour boire un café, pour se détendre.
Et puis rapidement, j’ai compris qu’ils
allaient aussi discuter. Parfois, en petit
groupe, installés confortablement,
parfois plus nombreux. Ce qui m’a le
plus marqué, c’est leur attention. Les
débats étaient riches, réfléchis, passionnés.
Pourquoi une tenue, pourquoi
une vie spirituelle, pourquoi une progression
personnelle … Beaucoup ont
pris la parole : une parole nette, franche.
J’ai été impressionné par cette
envie de dire les doutes, les difficultés,
les convictions. C’est bon de se poser,
de se confronter aux autres.
Je ne les ai pas vus prendre des notes.
Non, autour d’un café, on n’écrit
pas… On s’écoute, on argumente, parfois
on élève un peu la voix ou au
contraire on se fait plus discret. Les
notes, elles sont dans leur tête. Tout
cela va mûrir lentement et se concrétiser
en stage, en camp, dans les meutes
et dans les unités.
Je suis reparti, comme eux, des idées
plein la tête et des convictions plein les
poumons. Tiens Ca me rappelle une
chanson…
Kotick
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Congres
CONGRÈS 2005
penseur
Scoutisme et réglementation
Le scoutisme, acteur de paix
Le scoutisme,
moteur d’une citoyenneté européenne
Le scoutisme, une expérience de décroissance
Engagement politique et Europe
Scoutisme et
éducation populaire
Les EEUdF, un mouvement d’évangélisation
Etc.
Hola, hola ! Doucement, n’en jetez
plus! les sujets, les interventions, les
idées présentées, défendues, argumentées
n’ont pas manqué pendant ces
trois journées. La richesse des interventions,
l’intérêt des participants comme
celui des experts et autres PQ (personnes
qualifiées, bien sûr) ont ouvert des
perspectives et des chantiers pour chacun
et pour le Mouvement. À nous
maintenant de profiter de ce foisonnement
pour rebondir et progresser,
ensemble au service des enfants dont
nous avons la charge.
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express

ongres
CONGRÈS 2005
des responsables citoyens
Vaste programme…
Il y a plus de cent ans, quand Condorcet
jetait les premières bases de ce qui
deviendrait l’Education Populaire, il
parlait déjà et avant tout de former des
adultes citoyens. Noble ambition que
nous avons partagée lors de ce
Congrès. Le livret d’accueil du weekend
affichait clairement la couleur :
être responsable citoyen, c’est « prolonger
son engagement unioniste dans
la société », celle d’aujourd’hui, celle
qui s’interroge sur nos modes de
consommation, sur notre environnement,
sur les hommes et les femmes,
sur la place de l’individu, sur l’Europe,
sur nos pratiques artistiques…
Nous nous sommes retrouvés par le
biais d’ateliers, de débats, de forums,
du Médialab, du Souk, parce que être
engagé aux Eclaireuses et Eclaireurs
Unionistes, c’est avoir envie de progresser
ensemble, d’écouter, de se mettre
en perspective avec notre monde.
Au palais de la découverte écolo, nous
avons découvert des chargeurs de portable
solaires, des lampes de poche
auto-rechargeables, des stylos en
amidon de maïs. Batien Gross nous a
fait réfléchir sur notre place d’individu
dans notre société fragmentée et
mondiale. Emilie Kasparian a fait de
nous des potiers en herbe. Le groupe
Kotouma’ nous a permis de trouver
l’harmonie au sein du groupe, par le
rythme de nos voix. Julien Nadreau,
agent de développement de jardins
solidaires, nous a communiqué sa passion
: une pratique à vivre ensemble.
Jacques Saint-Girons, élu et adjoint à la
culture, a parlé d’impôts et des enjeux
du partage de l’argent. Manu Vergès,
Robex et toute l’équipe du Médialab
nous ont entraînés autour de la radio,
des films à faire soi-même, du blog du
Congrès… Juste un aperçu pour faire
envie à ceux qui ont raté ce bouillonnement
d’idées et de pratiques !
Nous étions présents, nous étions nombreux
pour faire vivre le scoutisme
aujourd’hui. Tous les intervenants ont
été enthousiasmés par notre foi, notre
militantisme bénévole, par nos actions,
nos réflexions.
D’aucuns regrettent le scoutisme d’autrefois,
il ne faut pas : notre force
aujourd’hui, c’est d’avancer avec notre
époque et ses interrogations. Le scoutisme
unioniste est unique, il peut être
un lieu où vivre sa foi mais aussi un
lieu, pour tous, de rencontre avec la
parole biblique. Il est le lieu où l’on
peut, encore aujourd’hui, vivre dans la
nature, y planter sa tente, y construire
tables et douches. Il est le lieu du bénévolat,
de l’apprentissage de la vie en
communauté par et pour les autres, le
lieu où l’on croit encore que surconsommation
et pollution ne sont pas
des fatalités. Il est un lieu où l’on
devient citoyen engagé et responsable,
épanoui et libre, ouvert et solidaire.
Manon Lortal
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express
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Le Congrès
Congres
raconté
CONGRÈS 2005
par ses organisateurs
Bertrand, Caroline, Emmanuel, Isabelle, Manon, Magali, Marion, Nicolas, Olivier, Pierre-Luc,
Sabine et Sébastien. Le Congrès ne s’est pas fait tout seul, ni en un jour. Une « Dream Team » d’anciens
responsables s’est investie progressivement, puis intensivement, pour arriver à faire du rendez-vous
d’Albi une réussite. Comment organise-t-on un WE à 700 Le Lien leur a donné la parole.
Quand a vraiment commencé
l’organisation du Congrès
Sébastien Boutry-Loubié : Au cours
d’un CA. La préparation du Congrès
était dans l’impasse, car il n’y avait
pas d‘équipe de préparation. On venait
de le repousser d’un an. Je me suis dit:
il faut que ce congrès soit grand.
J’avais quelques idées. J’ai passé 2 ou
3 coups de téléphone pendant la pause
du CA, et je suis allé voir David [Honegger]
pour me porter volontaire. Ensuite,
j’ai eu envie de rassembler des potes
qui avaient plus ou moins quitté le
Mouvement. Les convaincre n’a pas été
trop difficile.
Schématiquement, quels ont été les
temps forts de la préparation
du Congrès
Manon Lortal : L'émergence du projet
dans nos têtes et l'arrivée massive des
participants à la cérémonie d'ouverture!
C'est comme un accouchement,
c'est douloureux mais quand on voit à
quoi ça ressemble... waouh !
Sébastien : La première réunion où j’ai
sorti mes petits Post-it en espérant que
nous pourrions en faire quelques choses
; la fois où j’ai découvert le lycée
avec Pierre-Luc et Caroline et où
enfin j’ai pu mettre des images sur nos
concepts ; le coup de téléphone de
Marion Crouzet qui m’a dit «pourquoi
pas, cela pourrait m’intéresser de bosser
pour le Congrès».
Comment avez-vous travaillé en
équipe Et avec l'équipe nationale,
le Bureau, le CA
Olivier Luc : Le Congrès ne se voulait
pas mobilisateur dans sa préparation
pour les membres du Mouvement. L’investissement
du Bureau et du CA s’est
donc limité à un rôle de suivi de
l’équipe et de son projet.
Le mode de fonctionnement de l’équipe
de préparation elle-même a été compliqué
: beaucoup d’affrontements, de
cris et de tensions sur de l’utile ou de
l’inutile (souvent), des grands
moments de complicité et des tentatives
incessantes de canaliser le process…
Autant de passion nous a été
utile pour avancer, mais a été difficile
à vivre pour les personnes extérieures.
Des soirées quasi-intimistes,
beaucoup de lieux pour échanger,
faire la fête et boire un coup au
chaud... Aviez-vous tiré des leçons
du dernier Congrès
Caroline Dachicourt : On s'est
demandé comment gérer au mieux la
frustration des participants à des ateliers
courts (1h30) et les problèmes
d'alcool. Avec le bar du dernier
Congrès, très fréquenté, on a pensé
qu'une formule avec trois bars très différents
pouvait être une réponse pour
échanger plus longtemps avec ses
amis ou des intervenants extérieurs et
pour gérer sa propre consommation. Et
puis pour nous, un Congrès c'était
avant tout une fête donc des bars....
Nicolas Saint-Girons, responsable
du Café Pédago.
13 janvier-février 2006
191
express

ongres
CONGRÈS 2005
Y a-t-il eu des idées qui ont été
abandonnées
Manon : Oui, parce qu'il faut des bénévoles
pour porter des dossiers et que,
malgré tout, nous n'avons pas toujours
trouvé les bonnes personnes au bon
moment.
Isabelle Warnery Verges : On voulait
que ce congrès ait lieu à Marseille, en
ville. Mais on n’a pas trouvé de lieu
suffisamment grand. On a même
envisagé que tout se passe sur un
bateau à quai. C'était trop cher. Par ailleurs,
on aurait aimé faire un vrai geste
citoyen. Après discussion, on avait opté
pour une collecte de sang pendant le
congrès mais l'Etablissement Français
du Sang n'a pas été intéressé. Cette
absence de geste citoyen réalisé en
direct est un vrai échec.
Il n'y a pas eu de grand jeu, mais
un grand choix d'ateliers. Du coup,
certains des participants ont
trouvé que c'était un choix très
consumériste. Vous assumez
Magali Braconnot : Que peut-on faire
d'autre que consommer quand on vient
participer à un congrès
Si on ne veut pas consommer, il faut
s'investir dans la préparation ! L'astuce,
c'était de donner le choix, un choix
très large.
Olivier : Choix complètement assumé…
Dès le départ, l’idée de proposer
aux participants des moments à
consommer sans modération a été
notre ligne directrice. Contrairement au
dernier Congrès, les objectifs portaient
essentiellement sur l’idée de permettre
à chaque participant d’avancer en
Sébastien Boutry Loubié, coordonnateur de l’équipe de préparation du congrés.
tant qu’individu, dans et hors du mouvement.
Comment fait-on pour faire venir
tant d'intervenants à un évènement
«scout»
Nicolas Saint Girons : On dit que ce
sera un Congrès très consumériste !
Magali : On couche et on offre un
calendrier de scouts à poil.
Est-ce que le congrès s'est passé
comme vous le prévoyiez
Olivier : Le Congrès et même sa préparation
ont été étonnamment conformes
à ce que nous avions anticipé… Je
crois que nous nous étions donné les
moyens pour : rien n’avait été laissé au
hasard. Il faut aussi reconnaître que
nous avons eu un peu de chance, avec
le temps par exemple !
191 janvier-février 2006
express
14

Memento
Tous ensemble,
tous…
Grand rassemblement annuel de tous les administrateurs élus, l’Assemblée générale des EEUdF,
qui se tiendra cette année à Igny, les 28 et 29 janvier 2006, permettra aux délégués de voter le budget
national du mouvement et le nouveau texte de la loi Aînée. Ce sera aussi l’occasion de faire le point
sur le Programme d’Actions National.
Imaginez la banlieue de Paris. Un petit
matin frisquet et brumeux, des pavillons
et, venus de la France entière, des
responsables, des conseillers de
groupe, des équipes régionales, des
administrateurs, un petit foulard autour
du cou et leurs convictions en bandoulière
qui arrivent pour décider, ensemble,
des nouvelles orientations du
mouvement, de notre mouvement, de
ton mouvement. Imaginez, ce sera les
28 et 29 janvier prochains à Igny, pour
l’Assemblée Générale des Eclaireurs et
Eclaireuses Unionistes de France.
Annuelle, l’assemblée générale est un
moment clé pour notre association,
puisqu’on y vote le budget national
bien sûr, mais aussi tous les textes qui
construisent nos pratiques. Ainsi, à
Igny, nous allons amender (c’est-à-dire
modifier, argumenter, voire augmenter),
puis voter le nouveau texte de la Loi
Aînée. Nous allons en outre faire le
point sur notre Programme d’Actions
National (voté l’année dernière), qui
définit les grandes actions nationales
pour les trois années à venir. Vos programmes
d’actions régionaux sont
construits à partir de ce Programme
d’Actions National.
LA DÉMOCRATIE
EN MOUVEMENT
Alors, bien sûr, on va travailler, prendre
des notes, écouter, prendre la parole, se
disputer parfois, s’enflammer souvent
mais surtout, surtout, nous allons
construire ensemble, heure après heure,
les grandes orientations de notre mouvement.
Ce pouvoir, nous l’avons dans
nos mains : délégués de toute la
France, élus lors des Assemblée Régionales
et membres du Conseil d’Administration
élus lors des AG précédentes.
Parce que vous nous avez élus, nous
avons cette responsabilité entre nos
mains, mais tu peux décider de nous
rejoindre, venir en observateur pour voir
de quoi on parle, mais aussi en délégué
pour participer activement. Pour
mémoire : «le droit de vote ne s’use
que si on ne s’en sert pas». Etre
citoyen aujourd’hui, ça veut dire prendre
la parole quand tu en as l’occasion!
Profite pleinement de militer
dans un mouvement démocratique qui
pense que tous ont leur mot à dire,
viens apporter tes convictions pour
enrichir nos réflexions.
A bientôt, à Igny
Manon Lortal,
secrétaire du Bureau National
15 janvier-février 2006
191
express