Gestion des déchets - Le Conseil Général de la Martinique

Fiche 14: GESTION DES DECHETS
La gestion des déchets est globalement satisfaisante et structurée en Martinique, les notions de tri et de
recyclage semblant être rentrées dans les pratiques locales. Mais des progrès restent à faire concernant
la valorisation des déchets ménagers et la gestion de certains déchets industriels spécifiques.
SYNTHESE DE L’ETAT DES LIEUX
Un gisement bien identifié pour les déchets ménagers et assimilés
La Martinique produit annuellement 370 000 tonnes de déchets ménagers et assimilés soit 955kg/hab./an dont :
- 44% d’ordures ménagères, 0.2% emballages
- 17% d’encombrants et déchets verts,
- 14% déchets agricoles
- 12 % de DIB
- 6.8% de boues de STEP, matières de vidanges déchets de nettoiement,
- 2% de VHU
- 1% DTQD
Une gestion des déchets ménagers structurée mais à améliorer
Elle est aujourd’hui structurée autour de 4 établissements publics de coopérations intercommunales : la CACEM,
CCNM, CESM, SMITOM.
• Une collecte performante des ordures ménagères, encombrants et déchets verts
67% des communes sont collectés par un prestataire FISER et SEEN (CACEM et CESM), 33% en régie.
Pour les ordures ménagères : 100% de la collecte est mécanisée, et à 96% au porte à porte.
Pour les encombrants et déchets verts des ménages : la collecte se fait avec les ordures ménagères selon les
communes, et au porte à porte pour ceux déposés sur la voie publique. Les biodéchets : L’expérimentation du
compostage individuel a donné des premiers résultats satisfaisant, 1000 composteurs distribués par la CACEM
en 2003. Le SMITOM a lancé en juin 2004 la collecte des biodéchets sur son territoire.
• Une collecte sélective opérationnelle pour certains emballages recyclables
Elle est similaire sur la CACEM, la CCNM, et la CESM et est effectuée par un prestataire privé avec la signature
d’un contrat avec Eco-Emballages. L’apport volontaire est réalisé dans des espaces tri à quatre flux ou bi-flux.
L’objectif de collecte fixé par Eco-Emballages est très approché pour le plastique et le métal mais la performance
est faible pour le carton et surtout le verre. Les emballages collectés subissent un tri complémentaire au centre
de tri privé de Martinique Recyclage pour le plastique, carton, verre. Les métaux sont regroupés et compactés
au centre de Métaldom. Les emballages une fois triés sont envoyés dans divers sites dans le monde.
• Un parc d’équipements à développer
Les carences en matière de valorisation et traitement des déchets ménagers sont indéniables.
Les déchetteries sont en nombre insuffisant et une alternative aux centres d’enfouissements technique doit être
mise en oeuvre dans les meilleurs délais. De nombreux dépôts sauvages sont dénombrés, environ une centaine
sur toute l’île.
Bilan des «équipements actuels »et en projet
‣ 3 déchèteries opérantes, 9 en projet
‣ 388 points d’apport volontaire
‣ 2 centres de transfert, 5 prévus
‣ 1 centre de tri
‣ 1 Centre de valorisation Organique du
SMITOM depuis 2005 : 20000t/an de
biodéchets traités au Robert par
méthanisation.
‣ 1 Centre de Stockage de Déchets Ultimes
‣ 3 Centres d’Enfouissement Technique
ouverts
‣ 1 Unité d’incinération des Ordures
ménagères (UIOM) depuis 2002 ou Centre
de Valorisation Energétique
Gestion des ordures ménagères après collecte en
2004 en fonction de la zone concernée
Les autres déchets: des filières de valorisation existantes et/ou naissantes :

Les boues de Station d’Epuration et les matières de vidange
Le Schéma départemental de gestion des boues de stations d’épuration a été validé début 2004. Actuellement,
ces déchets sont stockés en CET, à la Trompeuse en majorité.
Les filières proposées dans le schéma concernent la valorisation agronomique pour 32% boues, et la valorisation
énergétique pour le reste: (incinération à l’UIOM).
Le Schéma départemental d’élimination des matières de vidange a été validé en 2002 prévoit l’aménagement
spécifique des STEP pour le prétraitement des matières de vidanges : 5 stations équipées puis 2
supplémentaires.
Les déchets industriels banals (DIB):
• Les DIB des entreprises de plus de 10 salariés (45000t /an): ne sont pas collectés avec les OM, mais
par un prestataire privé qui 35 500t/an achemine vers le CET Trompeuse, sauf ceux les déchets
organiques des industries agroalimentaires qui les valorisent comme amendements ou aliments pour le
bétail directement 6500t.
Carton : 20-25% des DIB
Déchets de bois
• Les DIB des entreprises de plus de 10 salariés sont collectés au porte à porte avec les OM
(38800t/an) ou apporté directement en CET pour ceux qui entrent dans la catégorie encombrant
(10000t).
Au total, sur un gisement de 94000tonnes de DIB par an : 84 300t sont stockées en CET, 6750t valorisées et
3000 t brûlées.
Les Déchets Toxiques en Quantité Dispersée
• Les piles : 200t/an
Quelques bornes de collecte d’apport volontaire existent chez certains distributeurs, qui se chargent de leur
élimination au cas par cas. Depuis 2004, une association des importateurs de piles et accumulateur « Traitement
des Piles Usagée TPU) est chargée de mettre en place une filière de valorisation pérenne pour ces déchets
• Les batteries : 1500t/an.
Filière de collecte valorisation des batteries au plomb mise en place par l’association TDA. 520t/an valorisé.
E. Compagnie : collecte regroupement et expédition en Métropole où elles sont valorisées.
Batteries de démarrage collecté par un réseau de 42 points et 61 bacs étanches placé chez les
concessionnaires, importateurs et certains garages.
Projet d’extension du réseau points à 80 points installés dans les stations services et déchèteries.
• Les huiles de vidange : 3000t/an
Collecte opérationnelle depuis 1984, assurée par un réseau de conteneurs mis à disposition des usagers : centre
auto, concessionnaires, garages.
Collecteur agréé E. Compagnie regroupe stocke les huiles dans 2 cuves de 150m3, puis sont conditionnée en
conteneur et expédiée en Métropole pour valorisation par l’intermédiaire de la SARA, éliminateur agréé
Les déchets d’activité de soins à risque infectieux
Le Plan Régional d’Elimination des Déchets d’Activité de Soins à Risque Infectieux a été approuvé. L’Usine
d’incinération des Ordures Ménagères dispose des aménagements nécessaires au traitement des DASRI.
Les Déchets agricoles 50000t/an
Les déchets organiques de producteurs de bananes et ananas bénéficient d’une bonne valorisation, l’apport en
décharge est faible.
• Les Films plastiques : films de gaine banane (800t/an) dont 430t sont valorisés par Martinique
Recyclage. (Repreneur en Métropole) mais la filière reste fragile.
• Les emballages vides de produits phytosanitaires et les Produits non utilisés : aucune gestion
spécifique n’est mise en place, beaucoup finissent en décharge ou brûler. Une planification de la gestion
de ces déchets est en cours avec le concours d’ADIVALOR depuis fin 2005. Par ailleurs, le GREPHY
(Groupement régional phytosanitaire de la Martinique) favorise la récupération des emballages et des
produits phytosanitaires non utilisés.
Les déchets industriels spéciaux (DIS)
Le Plan Régional d’Elimination des Déchets Industriels Spéciaux a été approuvé en 1998. Le gisement des DIS
est relativement modeste (10 000 tonnes à terme de 10 ans) et permet difficilement la mise en place de filières
d’élimination rentables spécifiques. Un projet d’incinérateur pour les déchets hydrocarburés et les déchets
d’abattoirs est à l’étude.
Une plateforme de transit des DIS permet de regrouper les déchets avant expédition. Toutefois ‘l’amélioration de
leur élimination nécessite aujourd’hui une sensibilisation et un contrôle plus rigoureux des entreprises et artisans.
…mais encore de nombreuses autres à mettre en œuvre
Les déchets de nettoiement de voirie ne bénéficient d’aucune collecte spécifique, ils sont mélangés aux Ordures

Ménagères.
Les Déchets d’équipements Electroniques et Electroniques (DEEE)
Il n’existe aucune filière de traitement des Déchets d’équipements Electroniques et Electroniques en Martinique,
ils sont collectés avec les encombrants ou apportés en déchèterie, mais principalement en CET
Les Véhicules Hors d’Usage (VHU) :
DE 2001 à 2004 : la Région avait lancée une opération de repérage en vue de la mise en place d’une Filière de
valorisation des VHU. Le Marché avait été attribué à Antilles Propreté qui sous-traitait à Central Cass’ Auto
(dépollution) et à Métaldom pour le compactage et l’expédition en Métropole par bateau: à raison de2 fois/an,
rythme insuffisant compte tenu de la capacité limitée de stockage des prestataires.
Le bilan 2004 est celui de 4528 VHU éliminés pour un budget total de 673 870 euros.
Depuis 2003, afin de se mettre en conformité avec le décret relatif à l’élimination des VHU (décret du 1/08/03),
l’Association TDA VHU est chargée de mettre en place une filière de valorisation pérenne pour ces déchets dont
les estimations d’élèvent à 20000 véhicules à traiter d’ici à 2010.
Les déchets du BTP :
Ils sont acceptés en déchèterie, car il n’existe pas de filière de valorisation spécifique à ces déchets, leur seul
exutoire consiste à les stocker en CET ou les réutiliser en remblais.
Le Plan Départemental des déchets BTP a été validé fin 2004 (ADEME, DDE, Préfecture).
Les Déchets d’activité de soins non contaminés
Aucune organisation spécifique à la collecte et au traitement de ces déchets, ils suivent lamême filière
que les ordures ménagères.
ENJEUX ET PROPOSITIONS D’ACTIONS
1 : Lien social et identité culturelle
Enjeu 1 : Amélioration du traitement des déchets à toutes ses étapes
Enjeu 2 : Propreté des sites et élimination des pollutions visuelles: VHU, Décharges sauvages, friches
A1: Améliorer la collecte des encombrants, des DIS, des boues de STEP en autre : instauration du tri des
déchets à la source, installation de conteneurs et déchetteries.
A2 : Fermer les décharges, ouvrir les unités de traitement permettant le tri sélectif et le recyclage, le compostage
des déchets verts, et l’incinération des déchets non récupérables
A3 : Responsabiliser la population par de la sensibilisation et des procès verbaux sur le terrain
2 : Equilibre interne et cohérence territoriale
eu 3 : Cohérence des efforts de sensibilisation menée par les 4 EPCI, autour de problématiques primordiales sur le
toire (résorption des décharges sauvages, débouchés du compost…)
3 : Capacité d’adaptation au changement
Enjeu 4 : Anticipation de besoins en collecte et traitement des déchets au regard de l’accroissement
démographique prévu, dans un contexte actuel de retard d’équipements au regard de la programmation du plan
départemental d’élimination des déchets ménagers
4 : Coopération internationale
Enjeu 5 : Limitation de l’exportation vers l’Europe comme unique débouché pour certains déchets et organisation
d’une coopération à l’échelle de la Caraïbe pour le traitement des déchets
A3 : Signer des conventions internationales sur le traitement des déchets afin de diminuer les coûts
Enjeu 6 : Sélection de produits à l’importation selon des critères de diminution de déchets d’emballage
A4 : Produire des cahiers des charges environnementaux sur les produits à l’importation (minimisation
des déchets induits, responsabilisation des producteurs sur le traitement…)
politique
POLITIQUES DU CONSEIL GENERAL
Description et prise en compte des enjeux

Déchets ménagers et
assimilés
Déchets de soins à
risques infectieux
Politique / acteur
Soutien de la politique publique de gestion des déchets, validation du Plan
départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés.
Participation à l’élaboration du Plan Régional d’Elimination des Déchets d’Activités de
Soins à risques infectieux PREDASRI
AUTRES POLITIQUES ET INITIATIVES REMARQUABLES
Description et prise en compte des enjeux
Soutien financier pour le Programme Régional de Maîtrise des Déchets 2000-2006.
(complété par des fonds de l’Europe et ADEME)
Observatoire des déchets, étude lancée avec l’ADEME en 2002.
REGION
Schéma départemental de gestion des boues validé début 2004 avec l’ADEME, et
actuellement en phase de mise en œuvre.
Schéma départemental d’élimination des matières de vidange validé en 2002, en
phase de mise en œuvre, constitution d’un plan de financement Conseil Régional,
Conseil Général, Europe. Une première phase du schéma consiste à équiper la station
d’épuration de DILLON d’un équipement de prétraitement des matières de vidange.
PREFECTURE
CACEM
CCNM CESM
SMITOM
Instruction des dossiers ICPE, prescriptions techniques, contrôle du respect des
prescriptions, soutien financier pour la mise en place des filières de valorisation et de
traitement des déchets
Compétent en matière de collecte et de traitement, propreté urbaine, …
Compétent en matière de collecte. -Schémas directeurs de gestion des déchets de la
CCNM, et de la CESM
Compétent en matière de traitement- étude de marché compost -
Conseil technique et soutien financier sur opérations innovantes en matière de
traitement, valorisation et élimination des déchets
ADEME
Synthèse, réactualisation, rédaction finale du Plan Départemental d’Elimination des
Déchets Ménagers et Assimilés
Participation à l’élaboration du PREDASRI
Assistance technique pour l’élaboration du PLAN BTP
DRIRE
DSDS
DDE
PREDIS, contrôle des ICPE : usine d’incinération, …
Contrôle des installations classées (décharges, déchetteries, centres de transferts),
Police sanitaire sauf pour la ville de Fort de France, Secrétariat du groupe de travail sur
le problème des déchets d’activités de soin (et matière de vidange), participation aux
dossiers relatifs aux OM, DIS, boues de STEP
Secrétaire de la commission chargée de l’élaboration du PLAN BTP.

Carte 1: Organisation Administrative de la collecte et du traitement des déchets ménagers (source PDEDMA)

Carte 2 à 5 : sources PDEDMA 2004
Localisation des CET en Martinique
Localisation des déchèteries en Martinique
Organisation du traitement des déchets verts
Localisation des centres de transferts et tonnages
associés