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Couplage Coeur M1-UE..

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Le Cœur en Tant que Pompe<br />

<strong>Couplage</strong> des Cavités Cardiaques,<br />

<strong>Couplage</strong> Cœur-Système Artériel<br />

Année 2008-2009<br />

Professeur Alain Nitenberg<br />

SMBH Léonard de Vinci – Bobigny<br />

Université Paris 13<br />

Service de Physiologie et d’Explorations Fonctionnelles<br />

CHU Jean Verdier - Bondy


Généralités


Volume<br />

Télédiastolique<br />

Systole<br />

Auriculaire<br />

Volume<br />

Télédiastolique<br />

Diastasis<br />

Le Cycle<br />

Cardiaque<br />

Contraction<br />

Isovolumique<br />

Volume<br />

Télésystolique<br />

Remplissage<br />

Rapide<br />

Volume<br />

Télésystolique<br />

Éjection<br />

Ventriculaire<br />

Relaxation<br />

Isovolumique<br />

L’activité du cœur est cyclique. Le cycle cardiaque est décomposé en plusieurs phases qui se<br />

succèdent sans discontinuité. On distingue 6 phases:<br />

le cycle cardiaque débute avec la systole auriculaire car les oreillettes sont les premières à<br />

être activées à partir du nœud sinusal. Viennent ensuite:<br />

la phase de contraction isovolumique,<br />

la phase d’éjection,<br />

la phase de relaxation isovolumique,<br />

la phase de remplissage rapide,<br />

la phase de diastasis ou remplissage lent qui précède la systole auriculaire suivante.<br />

Ce sont ces phases qui vont être décrites.


Ventriculographie Gauche<br />

Télédiastole<br />

Télésystole<br />

Ce schéma montre la forme du ventricule gauche en télédiastole et en télésystole. La cavité<br />

est opacifiée par un liquide de contraste injecté dans le ventricule.


Volume<br />

Télédiastolique<br />

120 mL<br />

80 mL/m 2<br />

Volume d' Éjection<br />

Systolique<br />

70 mL<br />

45 mL/m 2<br />

Fraction d'Éjection<br />

60%<br />

Volume<br />

Télésystolique<br />

50 mL<br />

35 mL/m 2<br />

Chez un adulte normal au repos, les volumes caractéristiques du ventricule droit et du<br />

ventricule gauche sont sensiblement identiques, même si la forme de ces 2 ventricules est<br />

totalement différente. Le volume maximal du ventricule en fin de diastole (après la systole<br />

auriculaire) est appelé volume télédiastolique. Ce volume est d’environ 120 mL. À la fin de<br />

l’éjection ventriculaire, le volume ventriculaire appelé volume télésystolique est d’environ 50<br />

mL, le ventricule n’est jamais vide de sang à la fin de l’éjection. La différence entre ces 2<br />

volumes est le volume d’éjection systolique, c’est la quantité de sang qui a été injectée dans<br />

le système artériel. Sa valeur est d’environ 70 mL. Le rapport volume d’éjection<br />

systolique/volume télédiastolique s’appelle la fraction d’éjection, c’est la fraction du<br />

volume télédiastolique qui a été injectée dans le système artériel. Sa valeur est d’environ<br />

60%. Cette valeur est l’indice de performance ventriculaire le plus simple à déterminer, c’est<br />

une grandeur sans dimensions, indépendante du poids et de la taille du sujet.<br />

Afin de comparer des sujets de corpulences différentes, les volumes doivent normalisés<br />

(divisés) par la surface corporelle du sujet qui dépend du poids et de la taille du sujet. On<br />

obtient un index télédiastolique de 80 mL/m², un index télésystolique de 35 mL/m² et un<br />

index systolique de 45 mL/m².


Débit Cardiaque au Repos<br />

Volume d'Éjection Systolique x Fréquence Cardiaque<br />

70 mL x 70 batt/min<br />

5 ± 1 L/min<br />

Index Cardiaque<br />

Débit Cardiaque / Surface Corporelle<br />

3,3 ± 0,3 L/min/m 2<br />

Chez un adulte de poids et de taille moyens, le débit cardiaque au repos, à jeun et à la<br />

température de neutralité thermique est d’environ 5L/min, ce qui correspond à un volume<br />

d’éjection systolique d’environ 70mL par battement cardiaque et à une fréquence cardiaque<br />

d’environ 70 battements par minute. Chez le sujet normal, la valeur absolue du débit<br />

cardiaque dans ces conditions est à peu près égale à celle du volume sanguin circulant, soit<br />

environ 5 litres.<br />

Afin de comparer des sujets de poids et de taille différents (le débit cardiaque n’est pas le<br />

même chez un sujet de 50 kg et chez un sujet de 80 kg), ces valeurs sont normalisées par la<br />

surface corporelle du sujet qui dépend du poids et de la taille. La valeur obtenue est appelée<br />

index cardiaque, elle est d’environ 3,3L/min/m 2 . Ce n’est qu’une valeur moyenne indicative<br />

car cet index cardiaque varie avec l’âge, plus élevé chez l’enfant, diminuant progressivement<br />

avec l’âge.


Physiologie<br />

Contraction Relaxation<br />

Distension<br />

Pressions<br />

Artère<br />

Ventricule<br />

Volume<br />

Ventriculaire<br />

Bruits du <strong>Coeur</strong><br />

Clinique<br />

B4<br />

B1<br />

Systole<br />

B2<br />

B3<br />

Diastole<br />

La segmentation du cycle cardiaque n’est pas la même pour le clinicien et pour le<br />

physiologiste:<br />

en clinique, c’est l’auscultation qui définit la systole et la diastole à partir des bruits du<br />

cœur: la systole est comprise entre le 1 er et le 2 ème bruit du cœur, elle est contemporaine de<br />

la palpation du pouls;<br />

pour le physiologiste, le cycle cardiaque comprend 3 phases qui sont déterminées par la<br />

pression ventriculaire:<br />

la contraction qui débute avec la montée de pression dans le ventricule et qui s’achève<br />

vers le milieu de la phase d’éjection du ventricule,<br />

la relaxation qui suit la phase de contraction et se termine à la fin de la phase de<br />

remplissage rapide du ventricule,<br />

la distension qui va de la fin du remplissage rapide à la contraction suivante.<br />

Si le début de la contraction peut être déterminé avec précision, la séparation des autres<br />

phases est plus floue. En effet, l’activation cardiaque n’est pas un phénomène instantané<br />

(tous les myocytes cardiaques ne sont pas activés en même temps), sa durée est<br />

d’environ 0,08 seconde chez un sujet normal, si bien que la contraction est progressive.<br />

De même, le début de la relaxation est imprécis et dans la paroi du myocarde coexistent<br />

des myocytes encore en train de se contracter alors que d’autres ont déjà débuté leur<br />

relaxation. La fin de la relaxation est également un phénomène progressif qui n’est<br />

achevé qu’à la de la phase de remplissage rapide après laquelle on considère que<br />

l’ensemble des myocytes ventriculaires est relaxé.<br />

Pour le physiologiste:<br />

la systole comprend la contraction et la relaxation, ces 2 phases nécessitant un<br />

apport énergétique;<br />

la diastole se résume à la phase de distension passive du ventricule pendant<br />

laquelle les myocytes ventriculaires sont au repos.


<strong>Coeur</strong> Gauche<br />

Contenu Artériel<br />

en Oxygène<br />

19 mL/100mL de Sang<br />

Poumons<br />

Différence Artério - Veineuse<br />

en Oxygène<br />

4 mL/100 mL de sang<br />

Consommation d'Oxygène<br />

200 mL/min<br />

Circulation<br />

Systémique<br />

<strong>Coeur</strong> Droit<br />

Contenu Veineux Mêlé<br />

en Oxygène:<br />

15 mL/100mL de Sang<br />

Le système circulatoire est donc un circuit fermé dans lequel le sang circule plus ou moins<br />

vite. Les poumons sont positionnés dans le système circulatoire entre le cœur droit et le cœur<br />

gauche. Contrairement à la circulation systémique où chaque circulation locale ne reçoit<br />

qu’une partie du débit cardiaque, les poumons sont les seuls à voir passer la totalité du débit<br />

cardiaque (en dehors du cœur bien entendu). C’est au niveau de la circulation pulmonaire que<br />

vont s’organiser les échanges gazeux, le dioxyde de carbone produit par le métabolisme de<br />

l’organisme est libéré dans l’air alvéolaire et le sang capillaire se charge en oxygène, c’est ce<br />

qu’on appelle l’hématose.<br />

Dans le sang artériel chez un sujet normal au repos, le contenu en oxygène est d’environ<br />

19mL/100mL de sang. Ce contenu est le même de l’aorte à l’entrée dans les capillaires de<br />

chacune des circulations locales périphériques car il n’y a pas de lieu d’échange entre l’aorte<br />

et les sphincters pré-capillaires. Par contre, à la sortie de chacune des circulations locales, le<br />

contenu en oxygène du sang est différent, dépendant de la demande en oxygène de chacune<br />

de ces circulations.<br />

Le sang veineux mêlé est le sang recueilli dans l’artère pulmonaire. Ce sang est le<br />

mélange des sangs veineux provenant de chacune des circulations locales, mélange qui a lieu<br />

dans le ventricule droit. C’est donc un sang « moyen » représentatif de l’ensemble des<br />

circulations locales. Chez le sujet au repos, à jeun et à la température de neutralité thermique,<br />

le contenu en oxygène du sang de l’artère pulmonaire est d’environ 15mL/100mL de sang.<br />

La différence des contenus en oxygène du sang artériel et du sang veineux mêlé s’appelle la<br />

différence artério-veineuse en oxygène (DAVO 2 ). Elle est chez le sujet au repos d’environ 4<br />

à 5 mL/100mL de sang.<br />

Le produit de la DAVO 2 et du débit cardiaque, qui est d’environ 5L/min chez un adulte au<br />

repos, permet de calculer la consommation d’oxygène du sujet VO 2 soit environ<br />

200mL/min.


Exercice Musculaire<br />

Activité<br />

Musculaire<br />

Transport<br />

O 2<br />

et CO 2<br />

Ventilation<br />

Muscle<br />

Squelettique<br />

Système<br />

Circulatoire<br />

Poumons<br />

QCO 2<br />

QO 2<br />

FC<br />

VES<br />

FR<br />

VC<br />

L’exercice musculaire (et toute activité musculaire) est un facteur d’augmentation de la<br />

consommation d’oxygène (QO 2 ) et de la production de dioxyde de carbone (QCO 2 ). Une des<br />

fonctions du système circulatoire est de permettre l’augmentation de l’apport en oxygène et<br />

de permettre l’évacuation du dioxyde de carbone. Ceci est réalisé par l’intermédiaire du<br />

système circulatoire et des variations du débit cardiaque, produit de la fréquence<br />

cardiaque, FC, et du volume d’éjection systolique, VES. Le système circulatoire met en<br />

relation les muscles squelettiques et les poumons au niveau desquels l’oxygène est apporté au<br />

sang et le dioxyde de carbone est évacué vers l’extérieur (c’est l’hématose) par la ventilation,<br />

le débit ventilatoire variant en fonction des besoins par l’intermédiaire de la fréquence<br />

respiratoire, FR, et du volume courant, VC.


Activité<br />

Musculaire<br />

Transport<br />

O 2 et CO 2<br />

Ventilation<br />

Muscle<br />

Squelettique<br />

Système<br />

Circulatoire<br />

Poumons<br />

QCO 2<br />

QO 2<br />

FC<br />

VES<br />

FR<br />

VC<br />

Débit<br />

Cardiaque<br />

= FC x VES<br />

VO 2<br />

DAVO 2<br />

Le débit cardiaque n’est pas une grandeur régulée car il n’y a pas de capteur de débit dans<br />

l’organisme, c’est une grandeur adaptée aux besoins de l’organisme, et en particulier aux<br />

besoins en oxygène. Lorsque la consommation d’oxygène augmente lors de l’exercice dans<br />

les muscles striés squelettiques en activité, deux mécanismes sont mis en jeu afin de pourvoir<br />

à cette augmentation de la demande en oxygène:<br />

1. l’augmentation du débit cardiaque par l’intermédiaire de l’augmentation de la<br />

fréquence cardiaque et du volume d’éjection systolique,<br />

2. l’augmentation de la différence artério-veineuse en oxygène (DAVO 2 ).


Les Déterminants<br />

de la<br />

Performance Cardiaque


Performance Ventriculaire<br />

Post-Charge<br />

Ao<br />

Fréquence<br />

Cardiaque<br />

OD<br />

AP<br />

VD<br />

OG<br />

VG<br />

Contractilité<br />

Pré-Charge<br />

La performance ventriculaire définit la capacité du ventricule à délivrer au système<br />

circulatoire un débit adapté aux besoins de l’organisme sous une pression efficace. Elle<br />

est gouvernée par 4 paramètres:<br />

1. la fréquence cardiaque: plus la fréquence cardiaque est élevée, plus le débit<br />

cardiaque pourra potentiellement augmenter. Cette capacité à augmenter la<br />

fréquence cardiaque sera d’autant plus grande que la fréquence cardiaque de<br />

repos sera plus basse (entraînement);<br />

2. la contractilité du myocarde: elle dépend de la force développée par chaque<br />

sarcomère et de la vitesse avec laquelle ils se raccourcissent;<br />

3. la pré-charge: elle dépend du volume de sang contenu dans le ventricule en<br />

télédiastole qui détermine la longueur des sarcomères avant la contraction (voir<br />

la Loi de Starling). En effet, un ventricule ne peut éjecter pendant la systole<br />

que ce qu’il reçoit pendant la diastole. Un ventricule vide n’éjectera rien<br />

quelles que soient sa fréquence cardiaque et la contractilité du myocarde;<br />

4. la post-charge: ce sont toutes les forces qui s’opposent au raccourcissement<br />

des sarcomères au premier rang desquelles la pression qui règne dans le<br />

système artériel, mais également le volume télédiastolique du ventricule. En<br />

effet, plus le volume de sang contenu dans le ventricule en télédiastole est<br />

grand, plus l’énergie nécessaire à faire augmenter la pression et à le mettre en<br />

mouvement sera élevée: le volume télédiastolique est donc un déterminant<br />

de la pré-charge et de la post-charge.


Remplissage Cardiaque<br />

et<br />

<strong>Couplage</strong> Veino-Ventriculaire


PVG<br />

mmHg<br />

20<br />

POG<br />

10<br />

0<br />

RELAXATION<br />

PROPRIETES<br />

PASSIVES<br />

CONTRACTION<br />

AURICULAIRE<br />

Le remplissage du ventricule dépend de 3 facteurs:<br />

1. la relaxation: plus la relaxation est rapide, meilleure est le remplissage rapide. En effet,<br />

la relaxation crée une dépression dans le ventricule qui « aspire »le sang contenu dans<br />

l’oreillette, ce qui aide au passage du sang comprimé par les forces de distension<br />

élastiques mises en réserve dans l’oreillette pendant la durée de fermeture de la valveauriculo-ventriculaire,<br />

2. la systole auriculaire: la quantité de sang propulsée dans le ventricule dépend de la<br />

force contractile du myocarde auriculaire, de la quantité de sang accumulé dans<br />

l’oreillette pendant la durée de fermeture de la valve auriculo-ventriculo-ventriculaire<br />

et,<br />

3. des propriétés passives de la paroi ventriculaire, c’est-à-dire de la facilité avec<br />

laquelle elle se laisse distendre.


FACTEURS PARIÉTAUX<br />

Composition du Myocarde<br />

Épaisseur de la Paroi<br />

FACTEURS PHYSICO-<br />

CHIMIQ<strong>UE</strong>S<br />

Hypoxie<br />

Acidose<br />

Ischémie<br />

PROPRIÉTÉS PASSIVES<br />

du<br />

VENTRICULE<br />

FACTEURS EXTRA-PARIÉTAUX<br />

Interaction Volume des Cavités-Péricarde<br />

Poumons<br />

Les propriétés passives du ventricule dépendent de 3 groupes de facteurs:<br />

1. les facteurs pariétaux: ce sont les facteurs qui déterminent la résistance à l’étirement<br />

de la paroi, composition du myocarde (collagène souple ou tissu fibreux), épaisseur de<br />

la paroi et,<br />

2. les facteurs physico-chimiques: se sont les facteurs qui modifient de façon transitoire<br />

la rigidité du myocarde tels que l’hypoxie, l’acidose, l’ischémie (ces facteurs altèrent la<br />

libération des ponts entre l’actine et la myosine), la température (la viscosité du<br />

myocarde augmente avec le froid);<br />

3. les facteurs extra-pariétaux: les variations de volume du cœur sont limitées par un sac<br />

fibreux peu distensible de façon aiguë, le péricarde. Ainsi, toute augmentation brutale<br />

du volume d’une des cavités cardiaques limite les variations de volume des autres<br />

cavités. Le cœur est également entouré par les poumons qui, dans certaines conditions<br />

de distension massive, peuvent limiter l’expansion du cœur.


Normal<br />

Hypertrophie<br />

Fibrose<br />

Compliance Myocardique<br />

Normale<br />

Compliance Myocardique<br />

Diminuée<br />

Compliance Ventriculaire Diminuée<br />

La compliance (ou distensibilité ventriculaire) dépend de 2 paramètres:<br />

1. l’épaisseur de la paroi: si la paroi du ventricule devient plus épaisse (hypertension<br />

artérielle par exemple), la force nécessaire pour distendre le ventricule augmente, même<br />

si le myocarde est de structure normale. Dans ce cas, la compliance ventriculaire<br />

est diminuée mais la compliance myocardique est normale (les propriétés<br />

mécaniques intrinsèques du myocarde sont normales);<br />

2. la composition du myocarde: si le tissu collagène interstitiel souple (le tissu interstitiel<br />

et les vaisseaux intramyocardiques représentent 20% du volume myocardique) est<br />

remplacé par de la fibrose rigide, la force nécessaire pour distendre le ventricule<br />

augmente également, même si l’épaisseur de la paroi est normale. Dans ce cas, la<br />

compliance ventriculaire et la compliance myocardique sont diminuées.<br />

Dans les pathologies cardio-vasculaires, ces 2 mécanismes, épaississement de la paroi et<br />

fibrose myocardique, peuvent être associés chez le même individu:


VD<br />

VG<br />

VD<br />

VG<br />

Pression<br />

VG<br />

Pression<br />

VG<br />

Volume<br />

Volume<br />

Les cavités cardiaques interagissent les unes avec les autres en raison de la rigidité du sac<br />

péricardique. En effet, ce dernier n’est pratiquement pas distensible de façon aiguë (il peut<br />

se dilater progressivement avec la croissance ou lors d’une distension progressive des<br />

cavités cardiaques.<br />

Si brutalement une des cavités se dilate, elle limite la place disponible à l’intérieur du sac<br />

péricardique pour les autres cavités. Par exemple, une distension aiguë du ventricule droit<br />

(lors d’une embolie pulmonaire par exemple), réduit la capacité de distension du ventricule<br />

gauche et déplace vers le haut et la gauche la relation pression-volume passive du ventricule<br />

gauche: le même volume ventriculaire gauche ne peut être atteint qu’au prix d’une<br />

augmentation de la pression de remplissage passive du ventricule gauche. Cependant, les<br />

propriétés mécaniques intrinsèques (distensibilité) de la paroi du ventricule gauche<br />

restent normales, la pression de distension efficace du ventricule gauche est la pression<br />

intracavitaire à laquelle il faut retrancher la pression intrapéricardique qui est<br />

augmentée par la dilatation du ventricule droit.


Augmentation de la Fréquence Cardiaque<br />

PVG<br />

PVG<br />

POG<br />

POG<br />

L’augmentation de la fréquence cardiaque contient ses propres limites car au-delà d’un<br />

certain niveau, le remplissage ventriculaire est perturbé. Nous avons vu que le remplissage<br />

du ventricule se fait en protodiastole (remplissage rapide) et en télédiastole (systole<br />

auriculaire). Lorsque la fréquence cardiaque augmente, c’est la phase de diastasis<br />

(remplissage lent) qui se raccourcit, ce qui ne perturbe pas le remplissage ventriculaire<br />

jusqu’à une certaine valeur de la fréquence cardiaque. Cette valeur limite de la<br />

fréquence cardiaque est atteinte lorsque remplissage rapide et systole auriculaire se<br />

produisent en même temps, ce qui entraîne une diminution du remplissage ventriculaire<br />

et par voie de conséquence, une diminution du débit cardiaque: un ventricule n’éjecte<br />

pendant la systole que la quantité de sang qu’il a reçue pendant la diastole.


Retour Veineux et Débit Cardiaque:<br />

La Loi de Starling<br />

VTD<br />

A<br />

Volume VD & VG<br />

PTD<br />

-2<br />

-0<br />

0 2<br />

8<br />

4 6<br />

16<br />

8 10 12<br />

24<br />

VD<br />

VG<br />

Pression Télédiastolique (mmHg)<br />

B<br />

Volume d'Éjection<br />

Systolique (mL)<br />

100<br />

50<br />

Travail d'Éjection<br />

Systolique (gm/m 2 )<br />

Stimulation<br />

Sympathique<br />

Base<br />

40<br />

120<br />

30<br />

100<br />

20<br />

80<br />

Insuffisance 10<br />

Cardiaque<br />

40<br />

PTD<br />

0 0<br />

-2 0 2 4 6 8 10 12 14 VD<br />

0 8 16 24 VG<br />

Pression Télédiastolique (mmHg)<br />

Retour veineux et débit cardiaque sont étroitement dépendants.<br />

Sur la figure A est représentée la relation passive entre le volume ventriculaire et la pression.<br />

La forme de cette relation est similaire pour les 2 ventricules mais les pressions sont plus<br />

élevées dans le ventricule gauche. La fin du remplissage ventriculaire, représentée par le<br />

volume télédiastolique (VTD) et la pression télédiastolique (PTD), ne correspond pas au<br />

volume maximal du ventricule car le remplissage est toujours interrompu par le début de la<br />

contraction ventriculaire. Cependant, on peut observer que le volume télédiastolique est très<br />

proche du volume maximal du ventricule.<br />

Sur la figure B, on observe que le volume d’éjection systolique (et/ou le travail d’éjection<br />

systolique du ventricule) augmente avec la pression de remplissage du ventricule (qui est<br />

le reflet du volume ventriculaire), mais au-delà d’un certain niveau, qui est assez proche du<br />

volume télédiastolique normal, on atteint un plateau qui est lié au fait que bien que la pression<br />

augmente, le volume ventriculaire ne peut plus augmenter: la réserve de pré-charge est<br />

modeste (environ 10 mL au maximum) car la dilatation brutale des cavités cardiaques<br />

est limitée par le péricarde.<br />

Si la contractilité du myocarde est augmentée (stimulation sympathique par exemple), le<br />

volume d’éjection systolique (et/ou le travail d’éjection systolique) augmentent pour une<br />

même pression (un même volume) de remplissage. En cas de dépression de la contractilité<br />

du myocarde (insuffisance cardiaque), c’est l’inverse que l’on observe, le volume d’éjection<br />

systolique (et/ou le travail d’éjection systolique) diminue pour une même pression (un même<br />

volume) de remplissage.


Retour Veineux et Débit Cardiaque<br />

Débit Veineux et Débit Cardiaque (L/min)<br />

Débit Veineux et Débit Cardiaque (L/min)<br />

20<br />

Exercice<br />

20<br />

Exercice<br />

15<br />

15<br />

10<br />

Remplissage<br />

10<br />

Repos<br />

Repos<br />

5<br />

5<br />

Insuffisance<br />

Cardiaque<br />

C<br />

-2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 VD<br />

0 8 16 24 VG<br />

Pression Télédiastolique (mmHg)<br />

D<br />

-2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 VD<br />

0 8 16 24 VG<br />

Pression Télédiastolique (mmHg)<br />

Nous venons de voir que le volume d’éjection (et/ou le travail d’éjection) ventriculaire<br />

augmente avec le volume télédiastolique (la pré-charge). Le débit instantané de remplissage<br />

des ventricules dépend du gradient de pression instantané entre le système veineux situé<br />

en amont et le ventricule (Figure C). Lorsque ce gradient de pression devient nul, le<br />

remplissage s’arrête, c’est ce qui se passe lorsque le ventricule se remplit car sa pression<br />

augmente progressivement. Si l’on augmente le débit de remplissage, soit par un remplissage<br />

liquidien, soit parce qu’un exercice augmente le débit de retour veineux, la pression<br />

ventriculaire augmente car le ventricule se dilate. Afin de bien comprendre ce qui se passe<br />

dans un cœur normal, il faut garder en mémoire que le remplissage ventriculaire est<br />

interrompu par la contraction, le cœur n’est pas une pompe à débit continu mais une<br />

pompe à débit alternatif dans laquelle le remplissage et l’éjection se font à des temps<br />

différents.<br />

Si l’on reporte sur un même diagramme (Figure D) le débit de retour veineux et le débit<br />

cardiaque (qui est le produit du volume d’éjection systolique par la fréquence cardiaque), on<br />

observe que quel que soient les potentialités du retour veineux ou du débit cardiaque, il<br />

n’existe qu’un seul point qui est le point d’équilibre entre débit de remplissage et débit<br />

cardiaque. Si le débit de retour veineux augmente sans augmentation des capacités de<br />

pompage des ventricules, très rapidement l’augmentation des pressions de remplissage<br />

ventriculaires va adapter le débit de retour veineux à la capacité de la pompe cardiaque.<br />

Inversement, si la capacité théorique de la pompe cardiaque est augmentée sans<br />

augmentation du débit de retour veineux, le débit de la pompe va s’adapter rapidement au<br />

débit de retour veineux.


Dépression Intrathoracique<br />

Baroréflexes, Chémoréflexes,<br />

Réflexes cardio-pulmonaires,<br />

Réflexes musculaires<br />

Diaphragme<br />

Ventilation<br />

Veines<br />

Splanchniques<br />

Retour<br />

Veineux<br />

Muscle Strié<br />

Contraction musculaire<br />

Veines<br />

Cutanées<br />

Débit<br />

Cardiaque<br />

Température locale, Thermorégulation,<br />

Réflexes respiratoires, Émotion<br />

Le retour veineux nécessaire à l’alimentation de la pompe cardiaque, en particulier lorsque la<br />

demande de l’organisme est augmentée est assuré par plusieurs mécanismes:<br />

la ventilation dont l’augmentation entraîne une diminution de la pression intrathoracique<br />

qui est transmise au cœur. La pression intrathoracique devient plus négative par rapport à<br />

la pression atmosphérique, ce qui augmente le gradient entre les veines extrathoraciques et<br />

le cœur et favorise le retour veineux vers le cœur;<br />

la compression des viscères abdominaux par la contraction du diaphragme et les<br />

muscles de la paroi abdominale, augmente la pression extrathoracique et propulse le<br />

sang qu’ils contiennent vers le cœur. Cette « vidange » du sang contenu dans les viscères<br />

abdominaux est aidée par des réflexes véhiculés par le système parasympathique;<br />

la contraction des muscles striés squelettiques en activité qui augmente la pression<br />

intramusculaire et comprime la microcirculation musculaire, ce qui augmente le retour<br />

veineux vers le cœur (cet effet ne se manifeste qu’en cas de contraction cyclique des<br />

muscles);<br />

la température locale exerce des effets contrastés qui dépendent de la<br />

thermorégulation. Lorsque l’évacuation de la chaleur produite par l’organisme se fait<br />

facilement (air froid et sec), le débit cutané est faible, ce qui favorise le retour veineux.<br />

Dans le cas contraire, une partie du débit cardiaque circule lentement dans la peau, ce qui<br />

diminue le retour veineux;<br />

Le rôle de la vasomotricité veineuse sera examiné plus loin.<br />

Tous ces mécanismes alimentent le cœur droit et constituent le point de départ de<br />

l’augmentation du débit cardiaque par l’augmentation du retour veineux, dont le moteur est le<br />

ventricule droit, vers le cœur gauche. La circulation pulmonaire ne constitue pas un<br />

« réservoir » capable d’alimenter une augmentation du remplissage du ventricule<br />

gauche.


Performance Contractile


Relation Tension-Longueur<br />

(Contractions Isométriques)<br />

Tension Isométrique<br />

(% de Tmax active)<br />

Tension<br />

Totale<br />

Tmax100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

a<br />

Tension Isométrique<br />

(% de Tmax active)<br />

Tension<br />

Active<br />

a<br />

b c<br />

d<br />

Tension<br />

Totale<br />

b c d<br />

100<br />

Lmax<br />

Longueur du Muscle (% de Lmax)<br />

Muscle Strié<br />

Tension<br />

Passive<br />

Tmax 100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Tension<br />

Active<br />

a<br />

b<br />

c<br />

d<br />

100<br />

Lmax<br />

Longueur du Muscle (% de Lmax)<br />

Myocarde<br />

Tension<br />

Passive<br />

Dans le myocarde, l’élongation du muscle en l’absence de contraction permet de construire<br />

une relation tension passive-longueur qui dépend des propriétés passives du myocarde.<br />

Dans le myocarde, la tension passive augmente dès l’élongation du muscle.<br />

Pour chaque niveau d’étirement, la stimulation du myocarde induit une contraction qui permet<br />

de mesurer la force développée par le raccourcissement des sarcomères qui s’ajoute à la force<br />

d’étirement passive nécessaire pour étirer le muscle au repos, c’est la tension totale.<br />

La soustraction de la tension passive à la tension totale permet d’estimer la force développée<br />

par les sarcomères pour chaque niveau d’étirement du muscle, c’est la tension active.<br />

On voit que la courbe de tension active passe par une longueur initiale Lmax pour laquelle le<br />

muscle développe la tension active maximale Tmax. On observe également qu’au-delà d’un<br />

certain étirement, la tension totale tend à devenir uniquement dépendante de la tension passive<br />

du muscle, la tension active devenant pratiquement nulle (les sarcomères ne se<br />

raccourcissent plus). Toutefois, la portion descendante de la courbe est moins brutale que<br />

pour le sarcomère isolé car tous les sarcomères n’ont pas exactement la même longueur, ils ne<br />

cessent donc pas de fonctionner tous en même temps.<br />

Dans le muscle strié squelettique, des relations semblables sont mises en évidence mais,<br />

l’élongation du muscle n’entraîne le développement d’une tension passive qu’au voisinage de<br />

la Lmax. Le muscle strié squelettique est donc un muscle plus compliant (moins rigide)<br />

que le myocarde.


Relation Force-Vitesse<br />

(Contractions Isotoniques)<br />

Vitesse de Raccourcissement<br />

(% de Vmax)<br />

Amplitude de Raccourcissement<br />

Vitesse de Raccourcissement<br />

100<br />

I+<br />

Charge<br />

Temps<br />

I-<br />

0<br />

Contraction<br />

Isométrique<br />

Étirement<br />

Initial<br />

Force<br />

La seconde relation qui permet d’évaluer la contractilité du myocarde est la relation forcevitesse.<br />

Cette relation est obtenue à l’aide d’une série de contractions isotoniques de force<br />

croissante pour une longueur initiale (avant contraction) du muscle constante.<br />

Dans ce protocole on observe que l’amplitude de raccourcissement du muscle et la vitesse<br />

initiale de raccourcissement du muscle (tangente à la partie initiale de la courbe, schéma de<br />

gauche) diminuent avec l’augmentation de la force développée (post-charge). On observe<br />

également que la durée du raccourcissement diminue avec la charge. Ce résultat est analogue<br />

à celui d’une automobile pour laquelle on observerait que, avec le même plein d’essence, la<br />

vitesse et la distance parcourue décroitraient avec la charge.<br />

Si chaque point est reporté sur un diagramme force-vitesse (schéma de droite), la vitesse de<br />

raccourcissement est nulle pour une contraction isométrique et augmente progressivement<br />

avec la diminution de la post-charge. L’extrapolation de la courbe permet de déterminer une<br />

vitesse maximale de raccourcissement pour une charge nulle: Vmax. Cette valeur est<br />

théorique car la charge n’est jamais nulle, le muscle ayant au minimum à déplacer les<br />

structures non contractiles qui le constituent. Si l’on augmente l’étirement initial du muscle<br />

(avant la contraction), la force de la contraction isométrique augmente (cf relation tensionlongueur),<br />

mais la Vmax ne change pas. In vitro, la Vmax est caractéristique de la<br />

contractilité du myocarde.<br />

L’augmentation de la contractilité (I+) déplace l’ensemble de la relation force-vitesse vers<br />

le haut : augmentation de la force et de la Vmax. À l’inverse, la diminution de la<br />

contractilité (I-) déplace l’ensemble de la relation vers le bas (diminution de la force et de la<br />

Vmax).


Échangeur<br />

H +<br />

Na + - K + Échangeur<br />

ATPase Na + - Ca 2+<br />

3Na + 1Ca 2+<br />

Na + - H + 2K +<br />

Na +<br />

Ca<br />

Ca 2+ 2Na + IP3<br />

Réticulum<br />

Sarcoplasmique<br />

AMPc<br />

Ca 2+ Ca 2+<br />

Ca<br />

2+ Ca 2+<br />

AT 1<br />

α1<br />

β1<br />

β2<br />

M<br />

Récepteurs<br />

Adrénergiques<br />

2+<br />

ATP<br />

A<br />

Proteines<br />

Contractiles<br />

I<br />

C T<br />

Longueur-Dépendance<br />

La contractilité du myocarde dépend du nombre de ponts qui se forment entre l’actine et la myosine et de la<br />

vitesse de recyclage de ces ponts. La formation des ponts dépend de la fixation du calcium sur la troponine C et<br />

donc de la quantité de calcium disponible (libre) au niveau des protéines contractiles. Cette quantité est gouvernée<br />

par plusieurs paramètres, en sachant qu’au repos, la concentration en calcium libre dans le cytosol des myocytes<br />

ventriculaires est de l’ordre de 10 -7 M:<br />

le potentiel d’action: lors du plateau du potentiel d’action, une faible quantité de calcium pénètre de façon passive<br />

dans le myocyte. Cette quantité est insuffisante pour activer les protéines contractiles mais elle va induire une<br />

augmentation de la perméabilité de la membrane du réticulum sarcoplasmique au calcium. Comme la concentration<br />

en calcium est bien supérieure dans le réticulum sarcoplasmique à celle du cytosol, une grande quantité de calcium<br />

sort passivement du réticulum sarcoplasmique, se fixe sur la troponine C et provoque l’activation des protéines<br />

contractiles. La stimulation du système orthosympathique augmente la quantité de calcium qui entre dans la cellule<br />

lors du potentiel d’action via les récepteurs β-adrénergiques, l’adénylate cyclase et l’AMP cyclique (AMPc), ce qui<br />

accroît d’autant plus la sortie de calcium du réticulum sarcoplasmique;<br />

la longueur des sarcomères: l’affinité de la troponine C pour le calcium augmente avec la longueur des<br />

sarcomères, c’est la longueur-dépendance, plus les sarcomères seront étirés lors du remplissage, plus l’activation<br />

sera importante, c’est une des explications du phénomène de Starling;<br />

la quantité de calcium stockée dans le réticulum sarcoplasmique: plus la concentration en calcium est élevée<br />

dans le réticulum sarcoplaslmique, plus le gradient de concentration transmembranaire sera élevé et plus il sortira<br />

de calcium lors du potentiel d’action. Ce stockage du calcium dépend de l’activité de la calcium-ATPase de la<br />

membrane du réticulum sarcoplasmique qui est stimulée par l’action du système orthosympathique sur les<br />

récepteurs β-adrénergiques de la membrane du myocyte via l’adénylate cyclase et l’AMPcyclique (AMPc);<br />

la perméabilité de la membrane du réticulum sarcoplasmique au calcium: cette perméabilité est augmentée par<br />

l’inositol triphosphate (IP3) sous l’action de l’angiotensine II via les récepteurs AT1, et sous l’action du système<br />

orthosympathique via les récepteurs α1-adrénergiques.<br />

Note:<br />

Le système orthosympathique est donc un puissant activateur de la contractilité puisque:<br />

1. il augmente l’entrée de calcium lors du potentiel d’action,<br />

2. il augmente la perméabilité de la membrane du réticulum sarcoplasmique au calcium (IP3),<br />

3. il augmente la concentration en calcium du réticulum sarcoplasmique (AMPc).<br />

Comme le système orthosympathique stimule également la relaxation, et donc le remplissage ventriculaire, il<br />

joue un rôle fondamental dans l’augmentation de la performance ventriculaire, et ce d’autant plus qu’il<br />

augmente la fréquence cardiaque.<br />

À l’inverse, le système parasympathique a un effet dépresseur myocardique dû à un effet freinateur du système<br />

orthosympathique via les récepteurs muscariniques des myocytes ventriculaires.


Pression<br />

VTD<br />

Volume VD & VG<br />

PTS<br />

PTD<br />

Travail<br />

d'Éjection<br />

-2 0 2 4 6 8 10 12 VD<br />

-0 8 16 24 VG<br />

Pression Télédiastolique (mmHg)<br />

PTD<br />

VTS<br />

Volume<br />

VTD<br />

Les variations de la pression et du volume ventriculaire pendant un cycle cardiaque peuvent<br />

être représentés sur un même diagramme appelé relation pression-volume:<br />

la contraction du ventricule débute en télédiastole avec une pression télédiastolique (PTD)<br />

basse et un volume télédiastolique (VTD) élevé. Dans un premier temps, la pression<br />

augmente pour atteindre le niveau de la pression artérielle (c’est la phase de contraction<br />

isovolumique);<br />

ensuite, le volume ventriculaire diminue, c’est la phase d’éjection ventriculaire dont la fin<br />

est marquée par une pression télésystolique (PTS) et un volume télésystolique (VTS);<br />

suit la phase de relaxation isovolumique avec une baisse de la pression sans variation du<br />

volume ventriculaire;<br />

enfin, le remplissage ventriculaire ferme la boucle.<br />

La surface délimitée par cette boucle est appelée « travail d’éjection », c’est ce que le<br />

ventricule a délivré au système circulatoire en terme de pression et de volume de sang. On<br />

observe également sur cette courbe que le volume éjecté pendant la systole est égal au<br />

volume de remplissage.


Performance Contractile<br />

PRESSION<br />

PTS<br />

Ets<br />

A<br />

Pression<br />

PTS<br />

Ets<br />

B<br />

APV<br />

PTD<br />

Vo<br />

VTS<br />

VOLUME<br />

VTD<br />

PTD<br />

EP<br />

WE<br />

Vo VTS VTD<br />

Volume<br />

Relation pressionvolume<br />

passive<br />

L’évaluation de la contractilité du myocarde est beaucoup plus délicate pour un ventricule<br />

fonctionnant in situ. Néanmoins, celle-ci peut être évaluée à partir d’une série de courbes<br />

pression-volume obtenues en faisant varier la pré-charge ou la post-charge ventriculaires.<br />

Sur le schéma de gauche, la relation pression-volume est représentée à l’état basal (en vert),<br />

lors d’une augmentation de la pré-charge (en rose) et lors d’une augmentation de la postcharge<br />

(en rouge):<br />

lorsque la pré-charge est augmentée (augmentation du volume télédiastolique (VTD) et de<br />

la pression télédiastolique (PTD), la pression ventriculaire augmente car le volume de sang<br />

éjecté dans l’artère efférente augmente, la pression en fin de systole (pression<br />

télésystolique (PTS) augmente de même que le volume télésystolique (VTS);<br />

lorsque la post-charge est augmentée à partir du même volume télédiastolique qu’à l’état<br />

basal, on observe également une augmentation de la pression et du volume télésystoliques;<br />

Les 3 points télésystoliques sont alignés et la pente de la droite passant par ces points<br />

(droite d’élastance télésystolique Ets) est représentative de l’état contractile du<br />

myocarde. Cette droite intercepte l’axe des volumes en un point appelé volume résiduel<br />

Vo, volume qu’aurait le ventricule pour une pression nulle.<br />

Sur le schéma de droite:<br />

le travail d’éjection (WE) et la droite d’élastance télésystolique délimitent une surface<br />

appelée aire pression-volume. Cette surface est linéairement corrélée à la consommation<br />

d’oxygène du myocarde par battement. L’augmentation de cette surface correspond à<br />

une augmentation de la consommation d’oxygène par le myocarde, sa diminution signifie<br />

l’inverse;<br />

La surface située à gauche du travail d’éjection et à droite de la droite d’élastance<br />

télésystolique est appelée énergie potentielle. Cette énergie peut être utilisée en partie<br />

lorsque l’on modifie les conditions de fonctionnement du ventricule.


Repos<br />

Exercice<br />

Pression<br />

Ets<br />

Pression<br />

PTS<br />

Ets<br />

Ets<br />

PTS<br />

PTS<br />

APV<br />

APV<br />

PTD<br />

EP<br />

WE<br />

PTD<br />

PTD<br />

EP<br />

WE<br />

Vo VTS VTD<br />

Volume<br />

Vo<br />

VTS<br />

VTS<br />

Volume<br />

VTD VTD<br />

La représentation des modifications induites par l’exercice sur le schéma précédent montre:<br />

l’augmentation de la pré-charge (volume télédiastolique du ventricule),<br />

l’augmentation de la contractilité (pente de la droite d’élastance télésystolique),<br />

conduisent mécaniquement à:<br />

une augmentation du travail d’éjection WE du ventricule,<br />

une diminution de la surface EP,<br />

une augmentation du volume d’éjection systolique,<br />

une augmentation de l’aire pression-volume,<br />

une augmentation de la pression systolique.


Pression<br />

Volume<br />

Télédiastolique<br />

120 mL<br />

80 mL/m 2<br />

Volume d'Éjection<br />

Systolique<br />

70 mL<br />

45 mL/m 2<br />

Fraction d'Éjection<br />

60%<br />

Volume<br />

Télésystolique<br />

50 mL<br />

35 mL/m 2<br />

PTS<br />

Travail<br />

d'Éjection<br />

PTD<br />

Retour<br />

Veineux<br />

Performance<br />

Contractile<br />

Pression<br />

VTS<br />

Volume<br />

VTD<br />

PTS<br />

Volume<br />

Télédiastolique<br />

Volume d'Éjection Volume<br />

Systolique Télésystolique<br />

Fraction<br />

d'Éjection<br />

Travail<br />

d'Éjection<br />

PTD<br />

Impédance Aortique<br />

Viscosité du Sang,<br />

Accélération,<br />

Compliance Artérielle,<br />

Résistances Systémiques<br />

VTS<br />

Volume<br />

VTD<br />

Toutes ces modifications sont représentées sur cette figure, le repos en haut, l’exercice en bas.


Post-Charge<br />

et<br />

<strong>Couplage</strong> Ventriculo-Artériel


Éjection<br />

Ventriculaire<br />

Diastole<br />

L’élasticité de la paroi artérielle joue un rôle important au niveau de l’aorte lors de l’éjection<br />

ventriculaire. En effet chez le sujet normal, lors de la systole le volume d’éjection systolique<br />

distend l’aorte initiale qui joue un rôle de réservoir pour le ventricule. Le retour élastique de la<br />

paroi de l’aorte pendant la diastole propulse le sang vers la périphérie. Elle et est à l’origine<br />

en protodiastole de l’onde dicrote sur la courbe de pression artérielle. Cette élasticité de la<br />

paroi artérielle joue un rôle d’ « amortisseur » qui atténue la post-charge ventriculaire<br />

gauche.


Pression Télésystolique<br />

(mmHg)<br />

150<br />

A<br />

Ra<br />

100<br />

Ra<br />

50<br />

0<br />

50 100 150<br />

Volume d'Éjection<br />

Systolique (ml)<br />

Nous avons vu que chaque ventricule éjecte le sang dans un système artériel: la quantité de<br />

sang qui sort du ventricule est égale à la quantité de sang qui entre dans le système<br />

artériel. La circulation systémique est un système vasculaire peu compliant dans lequel une<br />

faible augmentation de volume entraîne une forte augmentation de la pression. Dans un<br />

schéma très simplifié dans lequel on considère que les propriétés mécaniques du système<br />

artériel dépendent essentiellement des résistances artériolaires périphériques (Ra), on peut<br />

postuler que si le volume d’éjection systolique (celui qui est injecté dans le système artériel)<br />

du ventricule est égal à zéro, la pression dans le système artériel sera également nulle. À partir<br />

de cette origine, on peut construire une relation linéaire croissante entre le volume d’éjection<br />

systolique et la pression télésystolique artérielle, la pente de la droite est appelée élastance<br />

artérielle effective Ea. Si l’on modifie les propriétés mécaniques du système artériel, cette<br />

relation volume d’éjection systolique-pression télésystolique artérielle est modifiée.<br />

L’augmentation des résistances artérielles (qui peut être assimilée à une diminution du<br />

volume artériel) déplace la relation en haut et à gauche, pour le même volume d’éjection<br />

systolique, la pression télésystolique sera plus élevée. Inversement, la diminution des<br />

résistances artérielles (qui peut être assimilée à une diminution du volume artériel) déplace la<br />

relation en bas et à droite, pour le même volume d’éjection systolique, la pression<br />

télésystolique sera plus basse.


Ra<br />

Pression Télésystolique<br />

(mmHg)<br />

A<br />

150<br />

Ra<br />

100<br />

50<br />

150<br />

100 50<br />

Volume d'Éjection<br />

Systolique (ml)<br />

0<br />

On peut faire pivoter ce diagramme de 180° afin de le superposer sur le diagramme<br />

représentatif de la performance contractile du ventricule.<br />

Pression Artérielle<br />

Télésystolique (mmHg)<br />

150<br />

A<br />

Pression Ventriculaire<br />

Télésystolique (mmHg)<br />

150<br />

B<br />

100<br />

100<br />

50<br />

50<br />

0<br />

Ea<br />

50 100 150<br />

Volume d'Éjection<br />

Systolique (mL)<br />

0<br />

Vo<br />

Ets<br />

Pression Artérielle<br />

Télésystolique (mmHg)<br />

50 100 150<br />

Volume (ml)<br />

VTD<br />

C<br />

150<br />

100<br />

50<br />

150<br />

100<br />

50<br />

Volume d'Éjection<br />

Systolique (mL)<br />

Ea<br />

0<br />

En haut et à gauche, on a uniquement représenté la droite d’élastance effective artérielle Ea<br />

qu’on a fait pivoter de 180° en bas. En haut et à droite, on a représenté la droite de la<br />

performance contractile du ventricule gauche appelée élastance télésystolique Ets. Pendant<br />

l’éjection ventriculaire, à chaque instant, les pressions sont identiques dans le ventricule<br />

gauche et dans l’aorte. Si l’on postule qu’au moment où le ventricule gauche atteint son<br />

volume télédiastolique, il n’a pas injecté de sang dans le système artériel, on peut superposer<br />

l’origine de la droite d’élastance artérielle effective inversée sur le point représentatif du<br />

volume télédiastolique du ventricule gauche.


Pression<br />

(mmHg)<br />

150 D<br />

100<br />

50<br />

WE<br />

0<br />

Vo<br />

Ets Ea VTD<br />

50 100 150<br />

Volume (mL)<br />

Ces 2 droites se croisent au niveau du point télésystolique et l’on peut schématiquement construire le<br />

travail d’éjection du ventricule. Si la pente des 2 droites est identique, ce qui en mécanique correspond à<br />

un accord optimal entre producteur d’énergie et récepteur, la surface est maximale, c’est le travail<br />

d’éjection maximal WEmax. Chez l’homme, WEmax n’est pas compatible avec les valeurs<br />

physiologiques de la pression artérielle et des volumes ventriculaires.<br />

Pression<br />

(mmHg)<br />

150<br />

100<br />

WEmax<br />

50<br />

EP<br />

Ets<br />

0 Vo 50 VTS 100<br />

Volume (ml)<br />

WE<br />

Ea<br />

150<br />

VTD<br />

Les valeurs physiologiques sont obtenues lorsque la pente Ea est égale à la moitié de la<br />

pente Ets, valeur pour laquelle WE n’est pas maximal. On peut donc conclure que chez<br />

l’homme, le ventricule ne travaille pas dans des conditions lui permettant de délivrer au<br />

système artériel son travail maximal. Le ventricule travaille dans des conditions de<br />

rendement optimal, c’est-à-dire pour le meilleur rapport travail d’éjection/aire pressionvolume.


Augmentation<br />

de Pré-charge<br />

PTS<br />

Ea<br />

Ets<br />

PTS<br />

PRESSION<br />

Augmentation<br />

de Contractilité<br />

Ea<br />

Ets<br />

PTD<br />

PTD<br />

VTS VOLUME VTD<br />

Augmentation<br />

de Post-charge<br />

Ea<br />

Ets<br />

PTS<br />

PTS<br />

PTS<br />

PRESSION<br />

PRESSION<br />

PTD<br />

PTD<br />

VTS VTD<br />

VOLUME<br />

VTS VTD<br />

VOLUME<br />

La superposition sur un même schéma des propriétés mécaniques du ventricule représentée<br />

par l’élastance télésystolique Ets et des propriétés mécaniques du récepteur artériel<br />

représentées par l’élastance artérielle effective Ea permet de prédire les modifications induites<br />

dans le système cardio-vasculaire par les variations de la pré-charge, de la post-charge, de la<br />

contractilité du myocarde et de la compliance ventriculaire. En l’absence de toute autre<br />

modification:<br />

1. l’augmentation de la pré-charge entraîne un déplacement vers la gauche de Ea sans<br />

en modifier la pente. Il en résulte une augmentation du volume d’éjection systolique<br />

et de la pression télésystolique (augmentation du volume entrant dans le système<br />

artériel) et une discrète augmentation du volume télésystolique. L’augmentation du<br />

volume d’éjection systolique ne persistera que si le retour veineux augmente à<br />

son tour;<br />

2. l’augmentation de la contractilité du myocarde (augmentation de la pente de Ets)<br />

entraîne une discrète augmentation du volume d’éjection systolique et de la pression<br />

télésystolique et une diminution du volume télédiastolique (si le retour veineux n’est<br />

pas augmenté);<br />

3. l’augmentation de la post-charge (augmentation de la pente de Ea) entraîne une<br />

diminution du volume d’éjection systolique aux dépends du volume télésystolique et<br />

une discrète augmentation du volume télédiastolique (si la contractilité du myocarde<br />

n’augmente pas);


Diminution<br />

de Compliance<br />

Augmentation<br />

de Compliance<br />

Ea<br />

Ets<br />

Ea<br />

Ets<br />

PTS<br />

PTS<br />

PTS<br />

PTS<br />

PRESSION<br />

PRESSION<br />

PTD<br />

PTD<br />

VTS VTD<br />

VOLUME<br />

VTS<br />

VOLUME<br />

VTD<br />

4. la diminution de la compliance ventriculaire (déplacement en haut et à gauche de la<br />

relation pression-volume passive) entraîne une diminution du volume télédiastolique<br />

et un déplacement vers la gauche de Ea qui se traduit par une diminution très<br />

importante du volume d’éjection systolique et moindre du volume télésystolique (si les<br />

pressions de remplissage ne sont pas augmentées).<br />

5. l’augmentation de la compliance ventriculaire (déplacement en bas et à droite de la<br />

relation pression pression-volume passive) entraîne une augmentation des volumes<br />

télédiastolique, une augmentation du volume d’éjection systolique et du volume<br />

télésystolique associée à une légère augmentation de la pression télésystolique.<br />

L’augmentation du volume d’éjection systolique ne persistera que si le retour<br />

veineux augmente à son tour.

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