Traits d'agences - Fnau

DOSSIER Campagnes urbaines
Agence de Reims : PÉRIURBANISATION
AU SEIN DU SCOT ET IMPACTS SUR
LA MIXITÉ ET L’ENVIRONNEMENT
Par Hervé LOISEAU, INSEE, Silvina RODRIGUES-GARCIA et Benoît LEBOUCHER, AURR
L’agence d’urbanisme de Reims a conduit une réflexion exploratoire en partenariat avec l’Insee
Champagne-Ardenne pour mieux appréhender l’impact de la périurbanisation sur la mixité sociale
et l’environnement. Plusieurs problématiques ont été analysées : élargissement de l’attractivité
de Reims, corrélations entre choix résidentiels des ménages et ségrégation socio-spatiale
dans le périmètre du SCoT et conséquences environnementales de cette périurbanisation.
Toujours plus de ménages d'une personne à Reims et de familles en périphérie.
© AUDRR
Le territoire rémois connaît une situation
marquée par une augmentation de la population
des couronnes périurbaines aux dépens
de la ville-centre. En deux décennies, le
poids démographique de Reims au sein du
SCoT est ainsi passé de 71 % à 63 %. Les
flux migratoires des ménages, à l’origine de
cette périurbanisation, modifient la structure
socio-spatiale du territoire.
Traductions de cette périurbanisation
Une aire urbaine sans cesse plus large.
Comme la plupart des territoires qui accueillent
une université d’envergure régionale,
le Pays rémois présente un solde migratoire
positif pour la classe d’âge de 17 à 23 ans.
Les migrations de ces jeunes totalisent
38,5 % des arrivées. Par ailleurs, on constate
qu’un tiers des 24000 actifs occupés ayant
quitté le SCoT s’est installé dans un environnement
proche. Cette périurbanisation
lointaine montre l’influence du pôle urbain
rémois au-delà des frontières du SCoT.
Les mouvements de population bénéficient
aux couronnes proches. Jusqu'en
1975, le pôle urbain attire 92 % des nouveaux
habitants du SCoT. Depuis 1999, les
couronnes périurbaines accueillent la plus
grande part de la nouvelle population
(54 %). Le phénomène s'intensifie : désormais
le pôle urbain perd des habitants,
alors que le reste du SCoT continue d’en
gagner, notamment la couronne urbaine
et la première couronne périurbaine.
Les cadres en proche couronne, les
ouvriers en lointaine périphérie. Les couples
avec ou sans enfant sont nombreux
à quitter la ville-centre pour s’installer assez
uniformément dans les couronnes urbaines
et périurbaines. Les choix résidentiels
sont fortement liés aux catégories sociales.
Les cadres s’installent plus fréquemment
dans les premières couronnes périurbaines
où le coût du foncier est plus élevé
tandis que les ouvriers vont plutôt résider
dans les couronnes périurbaines éloignées.
Toujours plus de ménages d’une personne
à Reims et de familles en périphérie.
Les ménages de profil similaire ont
tendance à s’installer dans le même environnement.
L’offre de logement, le prix du
foncier, l’offre de services et le marché du
travail diffèrent d’un territoire à l’autre. Les
migrations résidentielles illustrent la ségrégation
socio-spatiale.
Une forte concentration des situations
de précarité à Reims. Dans la ville centre,
le revenu fiscal médian par ménage est
de 2 000 € inférieur à celui du SCoT. Audelà
de la deuxième couronne périurbaine,
le revenu fiscal médian diminue avec l’éloignement
à la ville-centre.
Des déplacements peu émissifs qui augmentent
avec la périurbanisation. Les actifs
sont de plus en plus nombreux à se déplacer
pour se rendre sur leur lieu de travail.
Le ratio pour 12,8 km parcouru par véhicule
produit environ 0,55 tonnes de CO2/an.
Entre 1999 et 2007, l’impact lié à la périurbanisation
au sein du SCoT ou de l’aire
urbaine de Reims représente 7 % des émissions
des navetteurs résidant dans le SCoT.
L'éloignement de population de la ville centre
vers les couronnes périurbaines génère
des impacts non négligeables.
12 traits d’agences été 2013