Les bourses de fret et les productions agro-alimentaires

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PREAMBULE
La présente étude est extraite d'un mémoire de stage de Maîtrise réalisé au 2 ème trimestre 1994 à l'Observatoire Régional
Transports des Pays de la Loire par Marie-Hélène FORESTIER (Faculté de Droit, d'Economie et de Sciences Sociales d'Angers). Elle
est à rattacher ainsi directement à la synthèse de ce mémoire "Transports de marchandises en Pays de la Loire - Les Flux", édité
sous la même présentation par l'O.R.T. Pays de la Loire.
Au-delà de l'étude générale des flux de transports de marchandises, il a été possible en effet d'analyser deux aspects essentiels dans
le secteur des transports :
• celui de la connaissance de l'évolution en temps réel du marché, à partir des bourses de fret ;
• celui des relations entre les transports des marchandises et leur production, dans le groupe dominant des produits
agricoles et agroalimentaires (flux inter régionaux).
Ces deux analyses ont débouché l'une sur un indicateur de suivi du marché des transports (intégré au tableau de bord mensuel de
l'O.R.T.), l'autre sur des éléments utiles à l'établissement d'une conjoncture sur trois mois.
SYNTHESE
Le marché en temps réel à partir des bourses de fret
Les bourses de fret privées ou publiques ont pour objet de mettre en relation offreurs et demandeurs de fret. De 1961 à 1991, les
Bureaux Régionaux de Fret ont tenté d'assurer le bon fonctionnement du marché des transports en rendant la déclaration de fret
obligatoire et en établissant les appairages. La déréglementation des transports et conjointement l'avènement de la télématique ont
permis la création de bourses de fret privées sur serveur Minitel.
La plus connue de ces bourses, mais aussi la plus critiquée est certainement la bourse de fret Lamy 2. A ce propos, Gaston BESSAY
dans son ouvrage Routier, sortir de la crise propose "une négociation avec la bourse de fret Lamy 2 pour élaborer une déontologie à
partir d'une observation scientifique des conditions d'utilisation de la bourse avec l'aide de l'O.E.S.T.".
D'accès facile, les transporteurs et chargeurs proposent en permanence plus de deux mille offres de fret en provenance ou à
destination des Pays de la Loire, sur ce serveur. Cette bourse de fret est particulièrement dynamique puisque cinq heures suffisent à
satisfaire la moitié des offres (la durée maximum d'affichage d'une offre est de 48 heures).
S'agissant de transport routier de marchandises pour le compte d'autrui, le suivi régulier des offres a permis de voir que ce serveur
est surtout utilisé par les transporteurs pour du fret de moins de trois tonnes et de plus de vingt tonnes, ainsi que pour des trafics
irréguliers à longue distance et pour les surplus de trafic vers les régions limitrophes. Grâce au relevé régulier du nombre d'offres
passées (relevé hebdomadaire à l'O.R.T), il est possible d'apprécier certaines tendances du marché et de mieux comprendre
l'évolution de la demande de transport à partir de confrontations avec des séries statistiques significatives.
Transports et productions agricoles et agroalimentaires
Pour analyser les relations entre les transports de marchandises et leur production, le groupe des produits agricoles et
agroalimentaires a été choisi. Celui-ci constituant le 1/3 des tonnages transportés (acheminement essentiellement effectué par route
vers et en provenance des régions limitrophes).
A priori, ces denrées nécessitent un transport en amont ou aval, en vue d'une production, transformation ou consommation. Bien que
la correspondance entre les nomenclatures (NAP 600 et NST) soit relativement délicate, cette hypothèse a été vérifiée, dans les cas
des productions agricoles et agro-alimentaires.
Ce type d'analyse effectué pour les produits agricoles et agroalimentaires peut être effectuée dans d'autres domaines de production,
comme celui du BTP, où une similitude existe entre la courbe des tonnages transportés de matériaux de construction et celle de la
consommation en tonnes de ciment.