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LES MAL-AIMÉS - Parc national de la Guadeloupe

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<strong>LES</strong> <strong>MAL</strong>-AIMÉS<br />

Petits Reportages Nature


LA BLATTE<br />

Des b<strong>la</strong>ttes par milliers<br />

On connaît cet insecte sous le nom <strong>de</strong> «b<strong>la</strong>tte» ou encore «ravet» aux Antilles. Pour d’autres,<br />

c’est aussi le cafard, le cancre<strong>la</strong>t ou <strong>la</strong> coquerelle … il a plusieurs noms, c’est peut-être pour mieux<br />

tromper l’ennemi. Il existe 4 000 espèces <strong>de</strong> b<strong>la</strong>ttes dans le mon<strong>de</strong>! Mais, seulement une vingtaine<br />

vit en Gua<strong>de</strong>loupe. La plus connue est le «ravet <strong>de</strong>s maisons». Il en existe d’autres: le<br />

«c<strong>la</strong>c<strong>la</strong>te» qui est en voie <strong>de</strong> disparition, <strong>la</strong> b<strong>la</strong>tte germanique qui prend <strong>de</strong> plus en plus <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<br />

du ravet <strong>de</strong>s maisons et <strong>de</strong> nombreuses autres b<strong>la</strong>ttes qui vivent dans les bois.<br />

La b<strong>la</strong>tte, aux couleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre<br />

La b<strong>la</strong>tte a un corps ovale et ap<strong>la</strong>ti, recouvert d'une peau luisante <strong>de</strong> couleur brune à rouge<br />

marron, voire noire ou même verte chez celles qui vivent dans les bois. C’est ainsi plus facile pour<br />

se cacher sous les feuilles vertes! Comme presque tous les insectes, elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux antennes,<br />

trois paires <strong>de</strong> pattes et <strong>de</strong>ux paires d’ailes. La première paire d’ailes est plus épaisse et plus<br />

colorée. Tout ce<strong>la</strong> pour dire que <strong>la</strong> b<strong>la</strong>tte ne se sert pas souvent <strong>de</strong> ses ailes. Elle vole seulement<br />

pour fuir ou, pendant <strong>la</strong> nuit, pour changer <strong>de</strong> lieu d'exploration. En fait, elle préfère courir<br />

furtivement sur le sol. C'est <strong>la</strong> championne <strong>de</strong> course à pied parmi les insectes.<br />

Cachée dans les endroits sombres et humi<strong>de</strong>s<br />

La b<strong>la</strong>tte adore les endroits humi<strong>de</strong>s. Par exemple, elle se cache dans les trous et dans les fentes<br />

<strong>de</strong>s murs et dans les interstices <strong>de</strong>s meubles. Parfois, les trous sont si étroits que l’on se <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

bien comment elle réussit à s’y faufiler. C’est grâce à son corps très ap<strong>la</strong>ti. Bien sûr, <strong>la</strong> b<strong>la</strong>tte<br />

traîne surtout où il y a <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture. Dans les maisons, elle reste près <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s-manger, dans<br />

les cuisines, elle réserve sa p<strong>la</strong>ce à côté <strong>de</strong>s réfrigérateurs, elle «squatte» les p<strong>la</strong>cards et les<br />

tiroirs, et elle se cache dans les caves. Dans les bars et les restaurants, elle traîne du côté <strong>de</strong>s<br />

entrepôts <strong>de</strong> nourriture et dans les recoins, à l’affût <strong>de</strong> <strong>la</strong> moindre miette qui tombe au sol.<br />

2


Équipe au sol,<br />

dégagez le terrain, dégagez !<br />

Les commandos parachutistes<br />

en vol atterissent !<br />

Vous êtes drôles là-haut !<br />

Dégagez, dégagez … Faudrait<br />

peut-être qu'il y ait <strong>de</strong>s fissures<br />

pour se cacher aussi !<br />

3


Le savais-tu<br />

La plupart <strong>de</strong>s ravets ne sortent <strong>de</strong> leur cachette que <strong>la</strong> nuit; ce sont <strong>de</strong>s animaux nocturnes qui<br />

n’aiment pas <strong>la</strong> lumière; ils l’évitent. S’ils sont délogés <strong>de</strong> leur trou en plein jour, ils se mettent à courir<br />

dans tous les sens et à toute allure, cherchant le moindre recoin sombre pour se cacher. Même une<br />

minuscule fente entre <strong>de</strong>ux pierres fait l’affaire.<br />

Gourman<strong>de</strong> <strong>de</strong> tout<br />

La b<strong>la</strong>tte se nourrit <strong>de</strong> tout: fruits et légumes, vian<strong>de</strong>s, pain, graisses, céréales, sucre, ... On dit<br />

qu’elle est «omnivore». En quelque sorte, elle sait se rendre indispensable à <strong>la</strong> maison. C’est un<br />

nettoyeur; très pratique comme «éboueur» naturel. Elle doit sa capacité à tout manger à ses<br />

mandibules broyeuses. C’est un insecte «broyeur».<br />

Les b<strong>la</strong>ttes sont envahissantes lorsqu’elles <strong>de</strong>viennent trop nombreuses. Elles sont dites<br />

«dévastatrices» quand elles mangent les <strong>de</strong>nrées alimentaires. Bien sûr, elles ne sont pas toujours<br />

très propres car elles déposent <strong>de</strong>s excréments sur les aliments. Ce<strong>la</strong> dégage une o<strong>de</strong>ur<br />

nauséabon<strong>de</strong>, très désagréable. Et, ce<strong>la</strong> peut être dangereux pour <strong>la</strong> santé <strong>de</strong> l’homme car les<br />

excréments, déposés sur <strong>la</strong> nourriture, attirent <strong>de</strong>s germes toxiques.<br />

Le savais-tu<br />

La b<strong>la</strong>tte est un animal très résistant. D’ailleurs, elle survit et s’adapte aux insectici<strong>de</strong>s (insectici<strong>de</strong>:<br />

qui tue les insectes). Une b<strong>la</strong>tte un peu plus résistante à un insectici<strong>de</strong> que les autres aura plus <strong>de</strong><br />

chance <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s petits que les autres. En plus, elle leur transmettra sa résistance. Une fois adultes,<br />

ils transmettront eux-mêmes <strong>la</strong> résistance à leur propres petits et ainsi <strong>de</strong> suite, <strong>de</strong> génération en<br />

génération. C’est ainsi qu’une b<strong>la</strong>tte actuelle est plus résistante aux insectici<strong>de</strong>s que son arrière arrière<br />

grand-mère.<br />

Pour éviter <strong>la</strong> prolifération <strong>de</strong>s b<strong>la</strong>ttes à <strong>la</strong> maison, il faut nettoyer régulièrement les miettes et jeter<br />

les restes <strong>de</strong> nourriture dès que l’on en produit. C’est important dans les pays tropicaux où <strong>la</strong><br />

température élevée augmente <strong>la</strong> vitesse <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s aliments. Les o<strong>de</strong>urs attirent les animaux!<br />

4


LA SCOLOPENDRE<br />

La scolopendre, un bel animal<br />

La scolopendre fait partie <strong>de</strong>s mille-pattes. En Gua<strong>de</strong>loupe, elle est appelée <strong>la</strong> «bête à mille<br />

pieds». Elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreuses particu<strong>la</strong>rités. C’est un «arthropo<strong>de</strong>»(= qui possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />

pieds articulés) comme les insectes, les crustacés ou les araignées. C’est aussi un animal invertébré<br />

(= qui n’a pas <strong>de</strong> vertèbres). Et son squelette se trouve à l’extérieur <strong>de</strong> son corps, c'est sa<br />

carapace formée par <strong>de</strong>s parties dures <strong>de</strong> sa peau. Rappelle toi, chez les vertébrés dont l'homme<br />

fait partie, le squelette est formé par les os et il se trouve à l’intérieur du corps.<br />

Lorsqu’elle est jeune, <strong>la</strong> scolopendre est <strong>de</strong> couleur vert bleue. Elle est assez jolie. Elle change <strong>de</strong><br />

couleur en grandissant puisqu’elle est marron rouge à noire une fois adulte. Son corps est un peu<br />

ap<strong>la</strong>ti, parfois aussi <strong>la</strong>rge que le doigt <strong>de</strong> ton papa. Il est très allongé, long d’une douzaine <strong>de</strong><br />

centimètres, voire 20 centimètres pour les plus gran<strong>de</strong>s. En fait, son corps est annelé, c’est-à-dire<br />

qu’il est constitué d’une suite <strong>de</strong> segments, <strong>de</strong> couleur verdâtre, articulés comme un collier <strong>de</strong><br />

grosses graines. Elle possè<strong>de</strong> une tête avec 2 antennes, suivie <strong>de</strong> vingt-<strong>de</strong>ux segments, le premier<br />

porte <strong>de</strong>s crochets venimeux qui ne sont visibles qu’au niveau du ventre. Les 21 segments suivants<br />

portent chacun une paire <strong>de</strong> pattes. Et oui, tout ça <strong>de</strong> pattes! As-tu remarqué avec quelle facilité<br />

<strong>la</strong> scolopendre se dép<strong>la</strong>ce On a l’impression que <strong>de</strong>s vagues traversent son corps vers l’avant ou<br />

vers l’arrière. C’est parce que les pattes se dép<strong>la</strong>cent <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue vers l’avant!<br />

La scolopendre se cache<br />

La scolopendre adore les zones humi<strong>de</strong>s, à l’abri <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière. On peut <strong>la</strong> trouver dans les rochers,<br />

sous l’écorce <strong>de</strong>s arbres ou dans les troncs d’arbre pourris et sous les feuilles mortes. Mais elle<br />

occupe aussi certains endroits <strong>de</strong>s maisons: sous les p<strong>la</strong>nches et sous les pierres, dans les fissures<br />

<strong>de</strong>s murs, <strong>de</strong>rrières les plinthes, près <strong>de</strong>s drains <strong>de</strong>s cuisines et <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong> bain. Lorsqu’elle est<br />

débusquée, elle se faufile à toute vitesse vers <strong>la</strong> cachette <strong>la</strong> plus proche. Elle n’a pas l’air comme<br />

ça, mais c’est une gran<strong>de</strong> timi<strong>de</strong>.<br />

6


Du vent <strong>la</strong> scolopendre !<br />

Rends toi utile, va donc chasser<br />

les insectes <strong>de</strong>hors !<br />

Oh là là !<br />

Moi qui vou<strong>la</strong>it faire<br />

mon roupillon sous<br />

l'oreiller !<br />

7


La scolopendre est une attaquante<br />

L’animal possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux longues antennes vibrantes et sensibles. Grâce à elles, <strong>la</strong> scolopendre, à<br />

l’affût du moindre mouvement, peut détecter <strong>de</strong> très petites proies. Les antennes lui permettent<br />

aussi <strong>de</strong> sentir une menace et <strong>de</strong> réagir en conséquence. Si elle est attaquée, elle bondit sur son<br />

ennemi en un rien <strong>de</strong> temps. Il faut dire qu’elle a aussi une détente remarquable. C’est un peu<br />

comme si elle avait <strong>de</strong>s ressorts dans ses longues pattes. Si malgré sa fuite, elle est rattrapée et se<br />

retrouve en mauvaise situation, elle se contorsionne et s’en<strong>la</strong>ce autour <strong>de</strong> son ennemi pour le<br />

mordre. Ses 2 crochets venimeux injectent un venin qui fait très mal. Tu peux faire l’expérience<br />

avec le manche d’un ba<strong>la</strong>i. En effet, son échine est très souple; elle lui permet <strong>de</strong> jouer à <strong>la</strong><br />

gymnaste. La scolopendre est aussi très vigoureuse et très résistante. Attention! Car, si elle est<br />

touchée une première fois, elle peut revenir à l’assaut très rapi<strong>de</strong>ment. Une attaquante née!<br />

Le savais-tu<br />

La scolopendre possè<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> pattes que l’iule ou "congolio" qui est aussi un mille-pattes et pourtant<br />

elle est bien plus rapi<strong>de</strong> et plus habile; en effet ses pattes sont plus agiles et plus longues.<br />

Que mange <strong>la</strong> scolopendre<br />

La scolopendre est «carnivore»: elle mange <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>. Et, autant dire qu’elle a un bon appétit!<br />

Elle aime particulièrement les insectes: ravets, criquets, araignées, fourmis, … Pour les gran<strong>de</strong>s<br />

occasions, elle s’offre <strong>de</strong> petits lézards et <strong>de</strong> petites grenouilles. Si l’on réfléchit bien, on se rend<br />

compte qu’elle débarrasse nos maisons <strong>de</strong>s petits envahisseurs. C’est un insectivore utile dans nos<br />

maisons (insectivore: qui mange <strong>de</strong>s insectes). Et, en plus elle nettoie, car c’est un charognard: elle<br />

mange les animaux morts.<br />

8


LE MOUSTIQUE<br />

Des milliers d’espèces dans le mon<strong>de</strong><br />

Les scientifiques ont reconnu plus <strong>de</strong> 3 500 espèces <strong>de</strong> moustiques dans le mon<strong>de</strong>. Ce<strong>la</strong> représente<br />

beaucoup <strong>de</strong> moustiques! Ils sont plus ou moins grands: entre 3 et 20 millimètres <strong>de</strong> longueur<br />

selon les espèces. Parmi eux, 30 espèces vivent en Gua<strong>de</strong>loupe et seulement 8 espèces nous piquent.<br />

Le moustique, un insecte aux longues pattes<br />

Tout le mon<strong>de</strong> sait ce qu’est un moustique! Dans les régions tropicales, telle <strong>la</strong> Caraïbe, ils font<br />

partie <strong>de</strong> notre quotidien. Pas un jour ne passe, ou presque, sans qu’un moustique ne vienne nous<br />

chatouiller du bout <strong>de</strong> ses petites pattes et qu’il déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> se poser sur notre peau pour nous<br />

piquer. Mais, as-tu vraiment regardé un moustique <strong>de</strong> près Le moustique possè<strong>de</strong> un corps allongé.<br />

Il est recouvert d’écailles. Ces écailles ne se voient qu’au microscope car elles sont minuscules. Ses<br />

membres, les antennes, les ailes et les pattes sont longs et fins. La trompe <strong>de</strong> <strong>la</strong> femelle est dure<br />

pour transpercer <strong>la</strong> peau <strong>de</strong>s êtres humains et <strong>de</strong>s animaux; elle est dite «trompe piqueuse». Les<br />

antennes du mâle sont recouvertes <strong>de</strong> plumes. C’est grâce à ces plumes que l’on distingue le mâle <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> femelle.<br />

Le menu du moustique<br />

Contrairement à ce que l’on croit, le moustique ne se nourrit pas que <strong>de</strong> sang. Il aime aussi le nectar<br />

<strong>de</strong>s fleurs. Le mâle, comme <strong>la</strong> femelle, aspire ce doux nectar avec sa longue trompe, comme le font<br />

les abeilles et les papillons, les colibris et certaines chauves-souris. Le mâle moustique ne mange<br />

que ça. Il est donc totalement inoffensif. Mais, <strong>la</strong> femelle moustique a besoin d'un autre aliment<br />

pour fabriquer <strong>de</strong>s œufs dans son ventre : du sang. Le moustique femelle aspire le sang chaud <strong>de</strong>s<br />

oiseaux et <strong>de</strong>s mammifères, comme l’être humain, mais aussi pour certaines espèces le sang froid<br />

<strong>de</strong>s grenouilles, <strong>de</strong>s crapauds et <strong>de</strong>s tortues <strong>de</strong> terre ou encore d’autres insectes et <strong>la</strong>rves. C’est au<br />

choix: boisson chau<strong>de</strong> ou boisson froi<strong>de</strong> pour Madame! De toute façon, tout le mon<strong>de</strong> a droit à <strong>la</strong><br />

prise <strong>de</strong> sang!<br />

9


Mais enfin Mous'<br />

tu sais bien que j'ai besoin<br />

<strong>de</strong> bien plus qu'un simple jus<br />

multi vitaminé <strong>de</strong> fleurs !<br />

10


La piqûre du moustique<br />

En piquant son «donneur <strong>de</strong> sang», <strong>la</strong> femelle moustique inocule par <strong>la</strong> salive une substance dite<br />

«anti-coagu<strong>la</strong>nte». Cette substance permet <strong>de</strong> conserver le sang bien liqui<strong>de</strong>. Futée cette femelle<br />

moustique! C’est justement cette substance qui provoque <strong>de</strong> très désagréables démangeaisons. Ça<br />

gratte! et ça peut gratter <strong>de</strong>s heures, voire <strong>de</strong>s jours, chez les personnes très sensibles. As-tu<br />

déjà remarqué comme une femelle moustique <strong>de</strong>vient grosse au fur et à mesure <strong>de</strong> ses piqûres<br />

Pendant qu’elle suce le sang, son abdomen se gonfle. Grâce à sa peau souple et flexible, elle est<br />

capable <strong>de</strong> doubler son propre poids en un seul repas <strong>de</strong> sang!. La quantité est minuscule pour<br />

nous, mais pour sa taille, c’est énorme. On dirait une petite bonbonne remplie <strong>de</strong> sang!<br />

Le vrai problème c’est que les moustiques servent aussi <strong>de</strong> taxi involontaire et gratuit pour<br />

certains virus. Ils les transmettent d'une personne ma<strong>la</strong><strong>de</strong> à une personne en bonne santé. Les virus<br />

peuvent provoquer <strong>de</strong>s ma<strong>la</strong>dies graves et éventuellement mortelles comme <strong>la</strong> <strong>de</strong>ngue en<br />

Gua<strong>de</strong>loupe, mais aussi <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>ria, <strong>la</strong> fièvre jaune et bien d'autres encore dans d'autres pays.<br />

Le savais-tu<br />

Les moustiques sont appelés «maringouins» au Canada. Chez nous les Yens Yens sont voisins <strong>de</strong>s<br />

moustiques, mais ils sont bien plus petits. À tel point qu’ils passent à travers les moustiquaires. Lorsqu’ils<br />

piquent, un petit point rouge apparaît. Ces piqûres provoquent <strong>de</strong>s démangeaisons plus douloureuses et<br />

plus désagréables, plus longues aussi à s’estomper par rapport aux piqûres <strong>de</strong>s moustiques.<br />

11


Sang d'homme, premier cru,<br />

Aspiré tout juste ce matin.<br />

Bonne dégustation Madame !<br />

12


<strong>LES</strong> FOURMIS MANIOC<br />

Les fourmis manioc vivent dans un nid<br />

Il n’est pas possible <strong>de</strong> voir un nid <strong>de</strong> fourmis manioc <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> surface du sol. On voit les insectes<br />

aller et venir, s’activant à leurs affaires quotidiennes. Elles semblent toujours pressées, mais, on ne<br />

sait jamais où elles vont. Leur nid, appelé «fourmilière», se situe sous le sol, entre les fissures<br />

<strong>de</strong>s rochers ou entre les racines <strong>de</strong>s arbres. Une colonie <strong>de</strong> fourmis manioc peut comporter<br />

plusieurs milliers d'individus en Gua<strong>de</strong>loupe. Mais en Guyane il existe d'autres espèces <strong>de</strong> fourmis<br />

manioc, <strong>de</strong>ux fois plus gran<strong>de</strong>s, et un nid peut comprendre plusieurs millions d’individus! On<br />

appelle <strong>la</strong> fourmilière <strong>de</strong>s fourmis manioc une «champignonnière». Tu vas bientôt comprendre<br />

pourquoi.<br />

Que mangent les fourmis manioc<br />

Les fourmis manioc sont <strong>de</strong>s «champignonnistes»: elles cultivent un champignon directement dans<br />

le nid. Il évolue grâce à <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière végétale fraîche que lui apportent les fourmis. Dans le<br />

mon<strong>de</strong> animal, ce sont les seules à avoir cette capacité <strong>de</strong> jardinière spécialisée en culture <strong>de</strong><br />

champignon. Ce champignon ne ressemble pas aux petits champignons qui poussent sur les arbres et<br />

sur les souches. Il ressemble à une grosse éponge naturelle, comme les éponges <strong>de</strong> mer, ou à <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

moisissure sur du pain pourri par exemple. Il est <strong>de</strong> couleur gris - vert.<br />

Les petites agricultrices s’activent sur leur champignon géant. Il est à <strong>la</strong> fois leur refuge et leur<br />

gar<strong>de</strong>-manger. Elles se nourrissent directement du champignon avec un peu <strong>de</strong> sève <strong>de</strong>s feuilles<br />

pour l’agrémenter, comme une sauce. Elles doivent apporter beaucoup <strong>de</strong> matières végétales pour<br />

faire pousser leur champignon; c’est pour ce<strong>la</strong> qu’elles coupent tant <strong>de</strong> feuilles à l’extérieur <strong>de</strong><br />

leur nid. On les appelle aussi «fourmis parasol» car elles transportent leur morceau <strong>de</strong> feuille<br />

au-<strong>de</strong>ssus d’elles, comme si elles se protégeaient du soleil.<br />

13


Ouinnnn !<br />

Mais oui les enfants,<br />

on arrive !<br />

Quand je pense<br />

que Madame <strong>la</strong> Reine<br />

se contente <strong>de</strong> pondre<br />

elle !<br />

Et oui, chacun son rôle<br />

dans cette fourmilière ...<br />

14


Une colonie très organisée<br />

La colonie <strong>de</strong> fourmis manioc est très organisée. Quelle discipline! Pour cause, elle fonctionne par<br />

un système <strong>de</strong> castes. On y trouve les ouvrières, gran<strong>de</strong>s et petites, <strong>la</strong> reine et à certaines saisons<br />

les futures fourmis ailées.<br />

- Les gran<strong>de</strong>s ouvrières ont <strong>de</strong>s tâches physiques. Ce sont les fourmis les plus costau<strong>de</strong>s.<br />

Elles construisent le nid et le débarrassent <strong>de</strong>s déchets et <strong>de</strong>s corps <strong>de</strong>s fourmis mortes. Elles ont<br />

un rôle <strong>de</strong> soldates: elles défen<strong>de</strong>nt le nid contre les agresseurs en se ruant <strong>de</strong>ssus et en leur<br />

infligeant <strong>de</strong>s morsures douloureuses. À <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre, elles partent sur <strong>de</strong> longues<br />

distances pour découper les feuilles puis elles les ramènent dans le nid, en petits morceaux. Elles<br />

les confient aux petites ouvrières.<br />

- Les petites ouvrières effectuent un travail <strong>de</strong> minutie. Elles aiment le détail. Elles<br />

récupèrent les morceaux <strong>de</strong> feuilles apportées par les gran<strong>de</strong>s ouvrières et elles les découpent en<br />

plus petits morceaux encore, comme <strong>de</strong>s confettis. Puis, elles les écrasent et les pétrissent en<br />

boules avec <strong>de</strong> <strong>la</strong> salive et <strong>de</strong>s excréments. En fait, elles fabriquent <strong>de</strong>s boulettes <strong>de</strong> compost qui<br />

vont servir d’engrais au gros champignon. Tes parents et tes grands-parents font aussi leur<br />

compost au fond du jardin. Ils s’en servent ensuite comme engrais pour nourrir leurs arbres<br />

fruitiers et leurs jolies fleurs.<br />

- Les petites ouvrières réalisent alors une opération digne <strong>de</strong>s plus grands jardiniers: elles<br />

effectuent une sorte <strong>de</strong> «bouturage». Ce<strong>la</strong> consiste à multiplier le champignon en rep<strong>la</strong>ntant <strong>de</strong><br />

petits fragments <strong>de</strong> celui-ci sur les boulettes <strong>de</strong> compost. Les petites ouvrières s’occupent aussi <strong>de</strong><br />

l’entretien du nid. Enfin, elles nourrissent les bébés, qui sont sous forme <strong>de</strong> <strong>la</strong>rves, installés<br />

confortablement au cœur même du nid.<br />

15


Seule <strong>la</strong> Reine pond <strong>de</strong>s œufs. D’ailleurs c’est sa seule fonction dans <strong>la</strong> fourmilière. Elle est<br />

nourrie par les ouvrières qui ne peuvent pas avoir <strong>de</strong> petits. Ces œufs <strong>de</strong>viendront <strong>de</strong>s ouvrières<br />

qui feront le même travail que leurs aînées.<br />

À certaines saisons, <strong>de</strong>s bébés sont véritablement gavés par les petites ouvrières. Grâce à ce<br />

régime pour géant, ils <strong>de</strong>viendront plus grands et il leur poussera <strong>de</strong>s ailes. Ce seront <strong>de</strong>s<br />

fourmis ailées qui s'envoleront pour fon<strong>de</strong>r d'autres colonies.<br />

Le savais-tu<br />

La culture du champignon géant est une tâche extrêmement importante, car toute <strong>la</strong> colonie s’en nourrit.<br />

Les fourmis sont capables <strong>de</strong> transporter <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> feuilles qui font quatre à cinq fois leur poids!<br />

16


LA CHENILLE DU FRANGIPANIER<br />

Une chenille bien colorée<br />

Qu’elle est belle <strong>la</strong> chenille du frangipanier avec sa tête, ses pieds rouge vif, ses anneaux jaunes<br />

sur son corps <strong>de</strong> velours noir et une sorte antenne dressée à l'arrière. On croirait qu’elle porte un<br />

joli pyjama rayé. Elle est gran<strong>de</strong> aussi: jusqu’à 15 centimètres <strong>de</strong> long! Mais, qu’on ne s’y méprenne<br />

pas: qui dit couleurs éc<strong>la</strong>tantes dit «danger». Tout oiseau qui se respecte connaît ces règles <strong>de</strong><br />

base dans <strong>la</strong> nature.<br />

Que mange <strong>la</strong> chenille du frangipanier<br />

La chenille du frangipanier est très gourman<strong>de</strong>. Elle aime particulièrement les feuilles du<br />

Frangipanier rouge ou b<strong>la</strong>nc d’où son nom <strong>de</strong> «chenille du frangipanier». Elle adore aussi les<br />

feuilles <strong>de</strong> l’Al<strong>la</strong>manda. Elle les aime tant qu’elle est capable <strong>de</strong> dévorer toutes les feuilles d’un<br />

arbre jusqu’à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière, invitant volontiers ses congénères au festin. C’est une vorace!<br />

Une chenille peut dévorer à elle seule une dizaine <strong>de</strong> feuilles par jour! Elle possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

mandibules qui fonctionnent à longueur <strong>de</strong> journée. C’est pire qu’une vache! Un frangipanier peut<br />

être aussi dénudé qu’un arbre caduc (caduc = qui perd ses feuilles pendant l’hivernage).<br />

Cependant, certains botanistes (botaniste = scientifique qui étudient les arbres et les p<strong>la</strong>ntes)<br />

pensent que les ravages qu’elle occasionne sur les arbres augmenteraient leur floraison. Autrement<br />

dit, l’arbre réagirait à «l’agression» <strong>de</strong>s chenilles du Frangipanier en donnant encore plus <strong>de</strong><br />

feuilles et <strong>de</strong> fleurs. C’est un moyen <strong>de</strong> défense et <strong>de</strong> survie que l’arbre a trouvé contre <strong>la</strong> chenille.<br />

Les chenilles seraient-elles <strong>de</strong> petits jardiniers qui opèrent <strong>de</strong>s coupes rases sur les arbres du<br />

jardin pour leur bienfait Les scientifiques n’ont pas encore tranché sur <strong>la</strong> question.<br />

17


Hum ! J'ai trouvé mon déjeuner.<br />

Comme elle est belle cette chenille.<br />

Elle doit-être sucrée et croquante<br />

comme un sucre d'orge !<br />

N'y va pas malheureux !<br />

Ses couleurs sont un signal d'alerte.<br />

Ce<strong>la</strong> veut dire : « Attention danger !<br />

N'approchez pas ». Elle comporte<br />

un poison toxique.<br />

Le savais-tu<br />

Le nom <strong>de</strong> Sphinx vient du comportement <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rves. Lorsqu’elles sont dérangées, par un prédateur par<br />

exemple, elles dressent leur tête et l’avant <strong>de</strong> leur corps pour impressionner leur ennemi. Elles<br />

ressemblent alors à un Sphinx d’Égypte!<br />

Par erreur on appelle souvent <strong>la</strong> chenille du frangipanier, chenille rasta. La vraie chenille rasta est<br />

reconnaissable par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> touffes <strong>de</strong> poils noirs sur tout son corps, qui ressemblent à <strong>de</strong>s<br />

«locks» d’où son surnom «rasta». Elle ne dépasse pas 4 centimètres <strong>de</strong> long et se nourrit surtout <strong>de</strong>s<br />

feuilles du Laurier rose. Cette petite chenille rasta <strong>de</strong>vient un papillon <strong>de</strong> jour, noir bleuté avec <strong>de</strong>s<br />

taches b<strong>la</strong>nches et le bout <strong>de</strong> l'abdomen rouge.<br />

18


uoi qu’il en soit, ces chenilles sont inoffensives pour les êtres humains. Elles ne causent ni brûlures<br />

ni démangeaisons. Cependant, il ne faudrait pas s'amuser à les croquer car elles sont pleines du<br />

poison que contiennent les p<strong>la</strong>ntes qu'elles dévorent (elles-mêmes étant immunisées contre ce<br />

poison). Les oiseaux et les lézards les gouttent une fois, mais ils les recrachent aussitôt et ne<br />

recommencent plus jamais cette fâcheuse expérience. C’est pour ce<strong>la</strong> qu’elles affichent <strong>de</strong> si belles<br />

couleurs; elles avertissent tous les mangeurs <strong>de</strong> chenilles:<br />

«Attention, je ne suis pas comestible!».<br />

Un grand papillon <strong>de</strong> nuit<br />

Comme chacun sait, les chenilles <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s papillons. Or, <strong>la</strong> chenille du frangipanier <strong>de</strong>vient un<br />

papillon <strong>de</strong> nuit ou «nocturne». Il s’agit du Sphinx du Frangipanier. Il possè<strong>de</strong> un corps beaucoup<br />

plus puissant et fuselé que les papillons <strong>de</strong> jour. C'est un très grand papillon: son envergure peut<br />

atteindre 15 centimètres (envergure = dimension <strong>de</strong>s ailes). Ses ailes avant, sont très allongées, ses<br />

ailes arrière sont beaucoup plus courtes. Il a un vol vibrant comme un colibri et il peut butiner les<br />

fleurs sans se poser. La femelle est toujours plus gran<strong>de</strong> que le mâle. Elle pond <strong>de</strong>s œufs qui<br />

donnent <strong>de</strong>s <strong>la</strong>rves qui <strong>de</strong>viennent ensuite <strong>de</strong>s chenilles. Quand une chenille a fini <strong>de</strong> grandir, elle<br />

<strong>de</strong>scend <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte et se fait un cocon formé <strong>de</strong> feuilles mortes collées entre elles par <strong>de</strong>s fils <strong>de</strong><br />

soie. Dans cette logette, <strong>la</strong> chenille se transforme en chrysali<strong>de</strong> que l’on appelle en créole<br />

«tobitobi» comme tu le sais. Du cocon sortira un papillon tout gris et moucheté, se confondant<br />

parfaitement avec l’écorce d’un arbre où il se pose.<br />

Il faut savoir que le papillon ne gar<strong>de</strong> pas le poison qui vient <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte dont il se nourrissait<br />

quand il était encore une chenille. Il est donc plus vulnérable et c'est une merveilleuse friandise<br />

pour les oiseaux. Tu comprends donc qu’il a tout intérêt à ne pas se faire repérer !<br />

19


<strong>LES</strong> RATS<br />

Deux rats voisins<br />

Deux gros rats cohabitent en Gua<strong>de</strong>loupe. Ils se ressemblent et pourtant ils sont bien différents.<br />

Il y a le rat noir, aussi appelé «rat commun», «rat <strong>de</strong>s champs» ou encore «rat <strong>de</strong>s greniers».<br />

Et, il y a le surmulot, appelé «rat d’égout».<br />

LE RAT NOIR<br />

De quelle couleur sont les poils du rat noir Contrairement à ce que son nom indique, les poils du<br />

rat noir ne sont pas noirs; ils sont gris sombre à brun c<strong>la</strong>ir. Le rat noir mesure 16 à 23<br />

centimètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête au postérieur. Sa queue est encore plus longue, elle mesure 19 à 25<br />

centimètres! Il peut peser jusqu’à 300 grammes. Bel animal! Les mâles sont plus grands que les<br />

femelles. Il possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s moustaches, plus gran<strong>de</strong>s que ses oreilles. On les appelle <strong>de</strong>s<br />

«vibrisses» parce qu’elles vibrent. Elles sont très sensibles au toucher.<br />

Le rat noir s’est introduit en Gua<strong>de</strong>loupe<br />

Le rat noir est venu en Région Caraïbe sur les galions espagnols avec l’arrivée <strong>de</strong> Christophe<br />

Colomb, dès le début du XVIe siècle. On dit qu’il est originaire d’Égypte. Il y a <strong>la</strong>issé toute sa<br />

gran<strong>de</strong> famille <strong>de</strong> rats noirs. Puis, il a envahi l’Europe avant d’embarquer, en passager c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stin,<br />

sur les bateaux à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s Antilles.<br />

Le menu varié du rat noir<br />

Le rat noir peut vivre partout dans le mon<strong>de</strong>. Sais-tu pourquoi <strong>Parc</strong>e qu’il est capable <strong>de</strong> se<br />

nourrir <strong>de</strong> tout ce qu’il trouve sur son chemin. Ainsi, il est plus facile pour lui <strong>de</strong> s’adapter<br />

n’importe où. C’est un grand gourmand: il mange <strong>de</strong>s graines et <strong>de</strong>s fruits, <strong>de</strong>s œufs et <strong>de</strong>s<br />

oisillons, <strong>de</strong>s couresses (petites couleuvres), et même <strong>de</strong>s déchets et <strong>de</strong>s charognes (animaux<br />

morts). On dit qu’il est «omnivore».<br />

20


Le rat noir se cache en zone sèche<br />

Le rat noir se réfugie dans les endroits qui ne sont pas occupés par son rival, le rat d’égout. Il<br />

préfère rester seul et tranquille. Le rat d’égout est peut-être trop bavard. Ainsi, le rat noir<br />

recherche les lieux secs (le rat d’égout, lui, préfère les lieux humi<strong>de</strong>s). Mais, il niche aussi dans les<br />

arbres <strong>de</strong>s forêts marécageuses – juste <strong>de</strong>rrière les mangroves – et <strong>de</strong>s forêts tropicales humi<strong>de</strong>s.<br />

Il est très habile pour sauter d’arbre en arbre, <strong>de</strong> branche en branche. Un saltimbanque né!<br />

Son nid est facilement reconnaissable. A première vue, il ressemble à un nid d’oiseau. Mais, à y<br />

regar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> plus près, il est rond et fait <strong>de</strong> feuilles sèches. À force d’observations, tu ne te<br />

tromperas plus. Dans nos maisons, il niche dans les toitures et les charpentes, dans les fissures <strong>de</strong>s<br />

murs, dans les p<strong>la</strong>nchers et bien sûr non loin <strong>de</strong>s entrepôts <strong>de</strong> nourriture.<br />

Le rat noir provoque <strong>de</strong>s dégâts<br />

C’est un coquin, il faut le reconnaître. Dans les maisons, il vole dans les réserves alimentaires.<br />

Malheureusement, il crée beaucoup <strong>de</strong> dégâts. Dans les champs et les vergers, il détériore les<br />

cultures cannières et fruitières car il entame les végétaux avant même qu’ils soient mûrs. Il est<br />

difficile: «je goûte cette canne. Et puis, celle-ci. Non, je préfère celle-là». C’est un animal<br />

considéré comme nuisible. Malgré ce<strong>la</strong>, il faut reconnaître qu’il a sa p<strong>la</strong>ce sur notre p<strong>la</strong>nète bleue.<br />

LE RAT D'ÉGOUT<br />

Le rat d’égout est plus gros que le rat noir. Il mesure 27 centimètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête au postérieur.<br />

Mais, sa queue écaillée est plus courte que celle du rat noir: 22 centimètres. Son museau est tout<br />

rond et ses moustaches, plus courtes, ne dépassent pas ses oreilles. Il peut peser jusqu’à 500<br />

grammes. Il est donc plus musclé que son rival le rat noir. Il est <strong>de</strong> couleur gris brunâtre sur le<br />

dos et b<strong>la</strong>nc sale sur le ventre avec les f<strong>la</strong>ncs gris jaunâtre.<br />

21


Alors rat d'égout,<br />

<strong>la</strong> pêche est-elle<br />

fructueuse <br />

Tiens, salut rat <strong>de</strong>s champs !<br />

Et bien oui, comme tu vois : rien n'est trié !<br />

Je trouve <strong>de</strong>s trésors <strong>de</strong> nourriture.<br />

22


Il viendrait d’Asie: d’In<strong>de</strong> et <strong>de</strong> Perse (nom ancien <strong>de</strong> l’actuel Iran). Il est arrivé après<br />

l’instal<strong>la</strong>tion du rat noir dans les Petites Antilles, vers <strong>la</strong> fin du XVIIIesiècle.<br />

Le rat d’égout aime les lieux humi<strong>de</strong>s<br />

Le rat d’égout préfère les milieux humi<strong>de</strong>s. D’ailleurs, son nom l’indique bien. Contrairement à son<br />

cousin le rat noir, il ne vit pas perché dans les arbres. Il est le maître <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> ravine et <strong>de</strong>s<br />

zones cultivées <strong>de</strong>s mangroves et <strong>de</strong>s forêts marécageuses. Il é<strong>la</strong>bore son nid directement au sol. Il<br />

investit alors les terriers, les fosses, les canalisations souterraines et évi<strong>de</strong>mment les égouts.<br />

Sinon, il ne s’appellerait pas «rat d’égout»! Dans les gran<strong>de</strong>s villes et les bourgs, il s’incruste<br />

dans les caves <strong>de</strong>s maisons et près <strong>de</strong>s entrepôts <strong>de</strong> nourriture. C’est plus facile pour trouver à<br />

manger! Il vit aussi dans les décharges où <strong>la</strong> nourriture est abondante, presque servie sur un<br />

p<strong>la</strong>teau.<br />

Le menu du rat d’égout<br />

Comme le rat noir, il mange <strong>de</strong> tout. Il mange bien sûr <strong>de</strong>s fruits et <strong>de</strong>s céréales et même du cuir,<br />

du papier et <strong>de</strong> l’écorce d’arbre. C’est normal, c’est un rongeur et ses incisives sont très pointues<br />

et coriaces. Il lui arrive <strong>de</strong> sucer le sang <strong>de</strong> certains animaux pendant leur sommeil: poules, coqs,<br />

oiseaux se retrouvent au petit matin avec une patte entaillée. Le rat d’égout est passé par là!<br />

Le rat d’égout est un athlète!<br />

Le rat d’égout possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> très nombreuses qualités. En effet, il est très agile dans ses<br />

dép<strong>la</strong>cements. Tout d’abord, c’est un champion d’esca<strong>la</strong><strong>de</strong>. Ses aptitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> grimpeur, il les doit à<br />

sa queue car elle comporte <strong>de</strong>s écailles qui lui permettent <strong>de</strong> s’appuyer sur les parois, même les<br />

plus lisses. De plus, c’est un excellent nageur, grâce à <strong>la</strong> présence d’une membrane fine entre les<br />

doigts <strong>de</strong> ses pattes. Il peut nager d’un îlot à un autre et embarquer facilement sur les bateaux en<br />

s’accrochant aux cor<strong>de</strong>s et aux chaînes <strong>de</strong>s ancres. Aussi, c’est un bon sauteur. Il peut effectuer<br />

<strong>de</strong>s sauts <strong>de</strong> 6 mètres <strong>de</strong> haut! Il peut même creuser <strong>de</strong>s trous et <strong>de</strong>s tunnels grâce à ses griffes<br />

acérées. Bref, il pourrait gagner tous les triathlons <strong>de</strong> Gua<strong>de</strong>loupe. En plus, il est très intelligent<br />

et possè<strong>de</strong> une ouïe et un odorat très développés.<br />

23


<strong>LES</strong> CHAUVES-SOURIS<br />

Il existe près d'un millier d'espèces <strong>de</strong> chauves-souris dans le mon<strong>de</strong>. 13 vivent en Gua<strong>de</strong>loupe. On<br />

peut les séparer en <strong>de</strong>ux groupes: les plus gran<strong>de</strong>s que l’on appelle aussi les «Guimbôs» et les<br />

plus petites chauves-souris. Il est possible <strong>de</strong> les reconnaître grâce à leur tête mais surtout grâce<br />

à leur museau. Ainsi, l’une ressemble à un petit rat, une autre à un petit chien, une autre à un petit<br />

cochon. Quelle confusion!<br />

Des chauves-souris différentes<br />

En Gua<strong>de</strong>loupe, il existe:<br />

- 6 espèces <strong>de</strong> Guimbôs. Elles sont généralement appelés «rats vo<strong>la</strong>nts» parce que leur tête<br />

ressemble à celle d’un rat. Mais, ce sont bien <strong>de</strong>s chauves-souris. Elles se nourrissent surtout <strong>de</strong><br />

fruits, <strong>de</strong> nectar et <strong>de</strong> pollen.<br />

- 6 espèces <strong>de</strong> petites chauves-souris qui mangent surtout <strong>de</strong>s insectes certaines sont appelées<br />

«molosses».<br />

- 1 espèce, c’est <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutes, qui mange <strong>de</strong> petits poissons et <strong>de</strong>s insectes aquatiques.<br />

Où vivent les chauves-souris<br />

Selon les espèces, les chauves-souris vivent dans différents milieux. En pleine nature, elles nichent<br />

sous les arbres, dans les fissures <strong>de</strong>s rochers et <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises. Certaines aiment particulièrement les<br />

grottes, les trous profonds dans <strong>la</strong> roche, mais aussi les trous dans certains arbres comme les<br />

sapotilliers. Quitte même à trouver refuge dans <strong>la</strong> loge abandonnée par un pic <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe!<br />

D’autres vivent dans ou près <strong>de</strong> nos habitations: sous les toits <strong>de</strong>s maisons, <strong>de</strong>s terrasses et <strong>de</strong>s<br />

carbets, dans les hangars et les garages, dans les clochers, sous les ponts et dans les vieux moulins.<br />

24


Hey, les filles !<br />

Si on al<strong>la</strong>it faire un tour du côté<br />

du Petit Bras David Il paraît qu'il y a<br />

un vrai festin ce soir !<br />

Oh oui, oui ...<br />

Quelle bonne idée !<br />

Le savais-tu<br />

Autrefois, les Guimbos étaient chassées pour leur chair. On en faisait <strong>de</strong>s mets très appréciés pendant<br />

les réunions <strong>de</strong> famille ou entre amis. Les techniques <strong>de</strong> chasse étaient très violentes: les animaux<br />

étaient abattus à coups <strong>de</strong> pierre, par balle, par le feu ou avec <strong>de</strong>s perches pointues en bois <strong>de</strong> campêche<br />

sur lesquelles les ailes <strong>de</strong>s pauvres bêtes s’accrochaient. Cette chasse est aujourd’hui strictement<br />

interdite.<br />

25


Que mangent les chauves-souris<br />

Les chauves-souris ont <strong>de</strong>s régimes alimentaires différents selon les espèces. En quelque sorte,<br />

elles ont <strong>de</strong>s goûts différents et elles vivent là où elles ont le plus <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> trouver leurs p<strong>la</strong>ts<br />

préférés. Certaines mangent surtout <strong>de</strong>s fruits (mangues, sapotilles, papayes). D’autres ne mangent<br />

que <strong>de</strong>s insectes (mouches, moustiques, grillons, hannetons, papillons <strong>de</strong> nuit, araignées, termites,…).<br />

Une espèce ne mange que <strong>de</strong> petits poissons et <strong>de</strong>s insectes aquatiques. Elle vit près <strong>de</strong>s cours<br />

d’eau, <strong>de</strong>s mares, <strong>de</strong>s côtes, <strong>de</strong>s «étangs bois secs».<br />

Elle capture les poissons en vol à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’eau avec ses pieds aux griffes très puissantes et<br />

recourbées. C’est une très bonne technique <strong>de</strong> pêche! D’autres chauves-souris mangent, en plus <strong>de</strong>s<br />

fruits, du nectar et du pollen <strong>de</strong>s fleurs. Comme les abeilles et les colibris, elles participent à <strong>la</strong><br />

reproduction <strong>de</strong>s fleurs. Enfin, celles qui ne boivent que du sang, les «vampires», ne vivent pas<br />

aux Antilles. Pas <strong>de</strong> panique donc, tu n’en verras pas en Gua<strong>de</strong>loupe.<br />

Les chauves-souris <strong>de</strong> Gua<strong>de</strong>loupe se dép<strong>la</strong>cent grâce à un sonar<br />

Les chauves-souris sont les seuls mammifères <strong>de</strong> notre ère qui puissent encore voler. Elles<br />

possè<strong>de</strong>nt une membrane très fine qui s’étend entre leurs longs doigts, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s pattes avant<br />

jusqu’aux pattes arrière et parfois jusqu’à <strong>la</strong> queue. Tout le mon<strong>de</strong> connaît Batman avec sa cape<br />

noire! Elles ont un vol très précis et très rapi<strong>de</strong> grâce à leur «système sonar». La technique<br />

qu’elles utilisent s’appelle «l’écholocation». Elles émettent <strong>de</strong> petits sons, très aigus, inaudibles<br />

pour nous autres, les êtres humains. Ces sons tapent sur les obstacles ou sur les proies et<br />

reviennent comme <strong>de</strong>s échos aux oreilles <strong>de</strong> <strong>la</strong> chauve-souris qui les a émis. C’est un peu comme une<br />

balle qui rebondit contre un mur. Ces sons s’appellent <strong>de</strong>s «ultrasons». Grâce à eux, les chauvessouris<br />

réussissent à éviter les murs <strong>de</strong>s maisons ou les arbres, même en pleine nuit! Elles peuvent<br />

aussi très facilement attraper <strong>de</strong>s insectes en vol. En voilà donc <strong>de</strong> drôles d'animaux qui voient<br />

grâce à leurs oreilles!<br />

26


Le repos <strong>de</strong>s chauves-souris<br />

Les chauves-souris sortent <strong>de</strong> leur refuge à <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit. Elles se reposent le jour, en<br />

colonie. La tête en bas, elles sont accrochées par les griffes <strong>de</strong>s pattes arrière aux branches <strong>de</strong>s<br />

arbres ou aux parois <strong>de</strong>s grottes. Elles ont <strong>de</strong>s pattes bien musclées pour pouvoir tenir ainsi!<br />

Celles qui vivent dans les cavernes sont dites «cavernicoles». Leurs pattes avant sont repliées sur<br />

elles-mêmes, recouvrant tout leur corps avec leurs ailes, comme une cape. Les ailes <strong>de</strong>s chauvessouris<br />

sont multifonction. Elles leur servent aussi à se ventiler quand il fait trop chaud.<br />

La vie en colonie<br />

En général, les chauves-souris ont un seul petit par an. Il naît tout nu avec <strong>de</strong> petites ailes. Un<br />

bébé chauve-souris tète le <strong>la</strong>it maternel, accroché aux poils <strong>de</strong> sa mère. Heureusement qu’il a <strong>de</strong>s<br />

griffes et <strong>de</strong>s crochets aux <strong>de</strong>nts; ils lui permettent <strong>de</strong> bien s’agripper aux poils <strong>de</strong> Maman.<br />

Certaines chauves-souris molosses vivent en colonies très resserrées. Pendant que les papas<br />

vaquent à leurs occupations, les mamans élèvent les petits ensemble. On appelle ce système une<br />

«pouponnière». Aussi, pendant que certaines mamans chauve-souris partent à <strong>la</strong> chasse, il arrive<br />

que d’autres donnent <strong>la</strong> tétée à un petit qui n’est pas le leur. Quelle solidarité! On dit <strong>de</strong> ces<br />

animaux qu’ils sont sociaux.<br />

Les chauves-souris ont un rôle écologique très important<br />

On dit que les chauves-souris insectivores régulent les popu<strong>la</strong>tions d’insectes naturellement. Pas<br />

besoin d’insectici<strong>de</strong>! Tu peux les voir chasser leurs proies sous les grands arbres. Certaines<br />

attrapent près <strong>de</strong> 600 moustiques par nuit et mangent 2 kilos d’insectes par an! Ce<strong>la</strong> représente<br />

beaucoup pour <strong>de</strong> si petits animaux. N’oublions pas que parmi ces insectes, il y a les insectes<br />

piqueurs comme les moustiques!<br />

27


Ouinnnn !<br />

Et voilà !<br />

C'est toujours pareil !<br />

Qui joue à <strong>la</strong> baby sitter <br />

C'est bobonne !<br />

28


Quant aux chauves-souris qui mangent du nectar et du pollen, elles participent, comme les abeilles<br />

par exemple, à <strong>la</strong> reproduction <strong>de</strong> certaines fleurs. En effet, elles transportent le pollen <strong>de</strong>s<br />

fleurs sur leur museau et sur leur corps. Elles contribuent ainsi à maintenir <strong>la</strong> biodiversité <strong>de</strong>s<br />

zones naturelles <strong>de</strong> l’archipel gua<strong>de</strong>loupéen. Certaines adorent le pollen <strong>de</strong>s fleurs <strong>de</strong> fromager.<br />

Une aubaine pour elles puisque ces fleurs ne s’ouvrent que pendant <strong>la</strong> nuit.<br />

Les chauves-souris frugivores jouent le rôle <strong>de</strong> jardinières. En mangeant les fruits, elles<br />

recrachent les noyaux et les graines en plein vol. On dit qu’elles disséminent les graines. Ces<br />

<strong>de</strong>rnières, bien enfouies dans le sol, se mettent à germer et <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> belles p<strong>la</strong>ntes, <strong>de</strong>s<br />

arbustes ou <strong>de</strong>s arbres qui donnent à leur tour <strong>de</strong>s graines et <strong>de</strong>s fruits. Parmi les graines<br />

disséminées par les chauves-souris, certaines appartiennent à <strong>de</strong>s espèces très rares en<br />

Gua<strong>de</strong>loupe. Ceci est très utile après le passage <strong>de</strong> fortes tempêtes, <strong>de</strong> cyclones ou après un<br />

défrichement. On dit qu’elles restaurent le milieu naturel en apportant <strong>de</strong>s espèces «pionnières»<br />

(p<strong>la</strong>ntes pionnières = premières espèces nécessaires pour recoloniser un endroit déboisé).<br />

Le savais-tu<br />

Les chauves-souris vivent entre huit et dix ans. Certaines, les doyennes, peuvent atteindre l’âge <strong>de</strong> vingt<br />

ans!<br />

Les chauves-souris <strong>de</strong> Gua<strong>de</strong>loupe ne mor<strong>de</strong>nt pas. Les petits vampires, celles qui sucent le sang, vivent<br />

en Amérique Latine, en Guyane par exemple.<br />

29


<strong>LES</strong> MABOUYAS<br />

Deux mabouyas bien différents<br />

Le mabouya est aussi appelé gecko. Comme les anolis, ce sont aussi <strong>de</strong>s «reptiles», mais ils vivent<br />

surtout <strong>la</strong> nuit. Deux mabouyas vivent en Gua<strong>de</strong>loupe: le «mabouya <strong>de</strong>s maisons» et le «mabouya<br />

<strong>de</strong>s bananiers». Ils sont différents et comme leur nom l’indique, ils n’habitent pas dans les mêmes<br />

milieux.<br />

I. DANS <strong>LES</strong> MAISONS<br />

Le mabouya <strong>de</strong>s maisons est aussi appelé «mabouya domestique». Il mesure entre 10 et 15<br />

centimètres <strong>de</strong> long. Sa queue fait <strong>la</strong> même longueur que sa tête ou son corps; elle mesure 8<br />

centimètres. On le reconnaît grâce à sa tête ap<strong>la</strong>tie et en forme <strong>de</strong> triangle, et grâce à <strong>de</strong> gros<br />

yeux globuleux. Ses pupilles sont verticales, comme celles <strong>de</strong>s serpents et <strong>de</strong>s iguanes. Des écailles<br />

gris marron couvrent tout son corps, <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête au bout <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue. Il est originaire d'Afrique.<br />

Il change <strong>de</strong> couleur<br />

Le mabouya est un peu comme un caméléon, il est capable <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> couleur en fonction <strong>de</strong><br />

l’endroit où il se trouve et en fonction <strong>de</strong> son humeur! On appelle ce<strong>la</strong> l’«homochromie». Il porte<br />

différentes tenues selon les situations. En cas <strong>de</strong> danger surtout, et s’il ne peut pas fuir à temps, il<br />

porte <strong>la</strong> même couleur que son support. Sur un mur b<strong>la</strong>nc par exemple, il <strong>de</strong>vient b<strong>la</strong>nc sale et sur<br />

un lit <strong>de</strong> feuilles marron, il <strong>de</strong>vient rouge-brun. Il peut aussi porter <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s. Cette capacité à<br />

changer <strong>de</strong> couleur lui est très utile en pério<strong>de</strong> nuptiale, c’est-à-dire au moment <strong>de</strong> s’accoupler. Il<br />

peut draguer tranquillement Ma<strong>de</strong>moiselle Mabouya sans risquer <strong>de</strong> se faire manger par un<br />

prédateur puisqu’il se confond avec son support. Évi<strong>de</strong>mment, il n’arbore pas toutes les couleurs <strong>de</strong><br />

l’arc-en-ciel!<br />

30


Col<strong>la</strong>nt comme un mabouya!<br />

Le mabouya peut s’agripper sur n’importe quelle surface, même sur un mur lisse, une vitre ou au<br />

p<strong>la</strong>fond. C’est un genre <strong>de</strong> «spi<strong>de</strong>r gecko». Cette capacité lui vient à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> petites «pelotes»<br />

adhésives (ou coussinets), qui fonctionnent comme <strong>de</strong>s ventouses, et <strong>de</strong> petites griffes qu’il possè<strong>de</strong><br />

au bout <strong>de</strong>s cinq doigts <strong>de</strong> chaque patte. C’est pour ce<strong>la</strong> que certaines personnes disent pour<br />

p<strong>la</strong>isanter:«Il colle comme un mabouya celui-là!». Mais, contrairement à ce qu’on croit, le<br />

mabouya ne colle pas à <strong>la</strong> peau et il ne saute surtout pas sur les gens pour les griffer.<br />

Les refuges du mabouya <strong>de</strong>s maisons<br />

Le mabouya <strong>de</strong>s maisons vit aux Antilles, mais aussi en Afrique et en Amérique Latine. C’est un<br />

animal nocturne; il ne sort que <strong>la</strong> nuit. Pendant <strong>la</strong> journée, il se cache sous l’écorce <strong>de</strong>s arbres,<br />

dans les forêts sèches: cocotiers, raisiniers bord <strong>de</strong> mer, mancenilliers, poiriers, dans les murets<br />

et les pierres et surtout dans les maisons. Il y occupe beaucoup d’endroits secrets: entre <strong>la</strong><br />

charpente et <strong>la</strong> tôle <strong>de</strong>s toits, sous les meubles, <strong>de</strong>rrière les livres et les jouets, <strong>de</strong>rrière les<br />

ri<strong>de</strong>aux et les tableaux. Finalement, ce petit gecko vit avec nous!<br />

II. DANS <strong>LES</strong> BANANIERS ET <strong>LES</strong> COCOTIERS<br />

Le mabouya <strong>de</strong>s bananiers a une grosse tête et <strong>de</strong> petites pattes trapues. Les cinq doigts <strong>de</strong> ses<br />

pattes sont ap<strong>la</strong>tis et ronds. Ses griffes sont protégées par une gaine et elles se rétractent comme<br />

les griffes d’un chat. Ses doigts sont palmés et adhésifs; c’est ce qui lui permet aussi <strong>de</strong> rester<br />

collé aux murs. Il est appelé le «grand mabouya col<strong>la</strong>nt». Là encore, certaines personnes croient<br />

que, une fois qu’il est collé à <strong>la</strong> peau, on ne peut plus l’en détacher. Mais, c’est faux. On dit que sa<br />

queue est «turbinée» parce qu’elle ressemble à une turbine ou à une toupie. Il est plus grand que<br />

le mabouya <strong>de</strong>s maisons, 10 à 20 centimètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête à <strong>la</strong> queue. Certains atteignent le record <strong>de</strong><br />

25 centimètres!<br />

31


Sur les murs b<strong>la</strong>ncs<br />

d'une maison, cette tenue b<strong>la</strong>nc-cassé<br />

vous ira très bien Monsieur. Par contre, en situation<br />

<strong>de</strong> détresse, sur fond brun, je vous conseillerai<br />

plutôt cette tenue rouge-brune !<br />

32


Le mabouya <strong>de</strong>s bananiers se protège<br />

Le mabouya <strong>de</strong>s bananiers n’a pas <strong>la</strong> capacité du mabouya <strong>de</strong>s maisons à changer <strong>de</strong> couleur pour se<br />

protéger, mais il a d’autres tours dans son sac. Il est gris c<strong>la</strong>ir à gris foncé ou brun olive avec <strong>de</strong>s<br />

taches irrégulières. Certains mabouyas <strong>de</strong>s bananiers ont <strong>la</strong> tête toute b<strong>la</strong>nche et le reste du corps<br />

gris bleu. C’est une drôle <strong>de</strong> combinaison. Leur ventre est c<strong>la</strong>ir.<br />

Ce grand mabouya col<strong>la</strong>nt peut s’ap<strong>la</strong>tir le plus possible sur un substrat rugueux: un rocher ou un<br />

tronc d’arbre. On ne le voit même pas! Mais, il est encore plus malin. Si sa technique <strong>de</strong><br />

camouf<strong>la</strong>ge ne fonctionne pas face à ses prédateurs, le mabouya peut tenter <strong>de</strong> les tromper en<br />

agitant sa queue. Son ennemi prend sa queue pour un gros ver. Il l’attaque et celle-ci se détache<br />

d’un coup d’un seul du corps du mabouya. La queue reste entre les pattes ou dans <strong>la</strong> gueule du<br />

chasseur perplexe. Le mabouya peut s’enfuir et se réfugier bien tranquille dans un trou ou sous une<br />

écorce d’arbre.<br />

Le mabouya se cache dans les régimes <strong>de</strong> bananes<br />

Le mabouya <strong>de</strong>s bananiers vit sur les bananiers bien sûr, mais aussi sur les cocotiers et les<br />

manguiers et dans l’aisselle <strong>de</strong>s feuilles d’ananas-bois <strong>de</strong>s forêts humi<strong>de</strong>s. Il se cache sous l’écorce<br />

<strong>de</strong>s arbres, dans les rochers et sous les pierres. Il peut aussi venir dans les maisons, où agrippé<br />

aux murs, il <strong>de</strong>vient voisin avec le mabouya domestique. On le trouve aux Antilles, en Guyane, au<br />

Mexique et dans toute l'Amérique du Sud tropicale (Brésil, Argentine, …).<br />

Le savais-tu<br />

Comme pour tous les amphibiens et reptiles, <strong>la</strong> température du corps <strong>de</strong>s mabouyas est celle <strong>de</strong> l’air<br />

ambiant où ils vivent. Les murs <strong>de</strong>s maisons sont chauds car ils ont emmagasiné <strong>la</strong> chaleur <strong>de</strong>s rayons du<br />

soleil pendant <strong>la</strong> journée. Les mabouyas restent donc cachés, collés sur les murs en pleine journée, le<br />

temps <strong>de</strong> se réchauffer. En fin <strong>de</strong> journée, ils sont prêts pour aller chasser toute <strong>la</strong> nuit.<br />

33


Opération<br />

camouf<strong>la</strong>ge réussi !<br />

Mais où va-t-on <br />

Heu, Tatie <br />

34


III. DES COMPORTEMENTS SEMBLAB<strong>LES</strong><br />

Les mabouyas chassent à l’affût<br />

Le gecko <strong>de</strong>s maisons sort <strong>de</strong> sa cachette à <strong>la</strong> tombée <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, au crépuscule. Il chasse les<br />

insectes qui sont attirés par <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong>s ampoules et <strong>de</strong>s néons. Il chasse sans relâche jusqu’au<br />

petit matin. Ceux qui vivent dans <strong>la</strong> forêt chassent directement sur le sol. Ceux qui vivent dans les<br />

maisons attrapent tout ce qui vit dans le coin <strong>de</strong>s murs, sous les <strong>la</strong>mpes ou <strong>de</strong>rrière les meubles.<br />

Ce sont encore <strong>de</strong> petits nettoyeurs. Ils mangent <strong>de</strong>s araignées, <strong>de</strong>s b<strong>la</strong>ttes, <strong>de</strong>s papillons, <strong>de</strong>s<br />

grillons, <strong>de</strong>s hannetons, <strong>de</strong>s sauterelles, <strong>de</strong>s moustiques, <strong>de</strong>s moucherons, … Le grand mabouya<br />

col<strong>la</strong>nt a le même régime alimentaire que le mabouya <strong>de</strong>s maisons, mais en plus il mange <strong>de</strong>s<br />

grenouilles et <strong>de</strong>s anolis et même <strong>de</strong>s bébés mabouyas. Ils chassent tous les <strong>de</strong>ux à l’affût. Ils<br />

guettent leur proie silencieusement et s’avancent tout doucement vers elles. Lorsqu’ils <strong>la</strong>ncent leur<br />

grosse <strong>la</strong>ngue col<strong>la</strong>nte sur leurs victimes, celles-ci sont «scotchées»; elles ne peuvent plus en<br />

réchapper.<br />

Le savais-tu<br />

Le changement <strong>de</strong> couleur permet également aux mabouyas <strong>de</strong> renvoyer <strong>la</strong> lumière lorsqu’elle est trop<br />

forte, pour éviter qu’ils aient trop chaud. S’il y a trop <strong>de</strong> lumière, ils <strong>de</strong>viennent plus c<strong>la</strong>irs.<br />

On reconnaît un jeune mabouya grâce à <strong>de</strong>s anneaux noirs sur <strong>la</strong> queue.<br />

Les geckos n’ont pas <strong>de</strong> paupière. À <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, ils ont <strong>de</strong>s «lentilles <strong>de</strong> contact». Il s’agit en fait d’une<br />

membrane transparente qui protège leurs gros yeux. C’est pour cette raison qu’ils semblent toujours<br />

avoir le regard fixe.<br />

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LE CRAPAUD BUFFLE<br />

Une différence <strong>de</strong> taille<br />

En Gua<strong>de</strong>loupe, il n’existe qu’une seule espèce <strong>de</strong> crapaud, c’est le crapaud géant. Il est aussi<br />

appelé «crapaud buffle» ou «crapaud bœuf». Il porte bien son nom! Les crapauds géants sont<br />

très différents <strong>de</strong>s grenouilles qui vivent dans l’archipel gua<strong>de</strong>loupéen. D’abord, ils sont nettement<br />

plus gros. Les mâles mesurent jusqu’à 14 centimètres. Les femelles sont encore plus grosses -<br />

jusqu’à 18 centimètres - et elles peuvent peser plus d’un kilogramme. Les grenouilles ne mesurent<br />

quant à elles que 2 à 4 centimètres selon les espèces. Aucun risque <strong>de</strong> confusion!<br />

Le crapaud buffle est le plus gros crapaud au mon<strong>de</strong>. Il est trapu: il n’a presque pas <strong>de</strong> cou et il a<br />

<strong>de</strong> courtes pattes. Il est couvert <strong>de</strong> grosses verrues sur <strong>la</strong> tête, les pattes et les f<strong>la</strong>ncs. Difficile<br />

<strong>de</strong> le prendre pour un prince charmant! Ses verrues sont <strong>de</strong>s armes <strong>de</strong> défense chimique; elles<br />

contiennent un poison toxique. Ne t’avise pas <strong>de</strong> le toucher et, au cas où, <strong>la</strong>ve tes mains tout <strong>de</strong><br />

suite.<br />

Contrairement aux grenouilles, son gros corps ne lui permet pas <strong>de</strong> sauter très loin. Ses pattes<br />

arrière sont palmées; ce qui lui permet heureusement <strong>de</strong> nager. Le mâle est <strong>de</strong> couleur marron<br />

cannelle. La femelle est brun rouge à brun choco<strong>la</strong>t avec <strong>de</strong>s pattes beiges.<br />

De l’eau, <strong>de</strong> l’eau!<br />

Le crapaud buffle sort plus souvent <strong>la</strong> nuit que le jour. Tu l’observeras donc plus facilement au<br />

crépuscule. Il est plus actif durant <strong>la</strong> saison <strong>de</strong>s pluies, l’hivernage, que pendant <strong>la</strong> saison sèche, le<br />

carême où il fait décidément trop chaud pour ce gros crapaud. En effet, au soleil il se déshydrate,<br />

c’est-à-dire qu’il perd l’eau <strong>de</strong> son corps. Il aime particulièrement les endroits cultivés: les<br />

champs <strong>de</strong> canne à sucre ou les bananeraies et les pâturages aux côtés <strong>de</strong>s vaches.<br />

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Bien ! Je vois que vous êtes<br />

très occupé Monsieur le Crapaud Buffle.<br />

Je ne vais pas vous déranger plus longtemps.<br />

Allez, faut que je file moi !<br />

Le savais-tu<br />

Si les verrues <strong>de</strong>s crapauds sont toxiques, les œufs et les têtards le sont aussi. Ce<strong>la</strong> est nécessaire<br />

pour leur survie car le poison décourage les prédateurs comme les poissons. Ainsi, ils peuvent se<br />

débrouiller seuls dès leur plus jeune âge.<br />

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Il n’est pas rare <strong>de</strong> le trouver sur <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges; d’ailleurs on l’appelle aussi «crapaud marin».<br />

Pourtant il ne nage pas dans <strong>la</strong> mer. Il fréquente aussi les jardins, près <strong>de</strong>s maisons, car les<br />

lumières attirent les insectes dont il est très gourmand.<br />

Pendant <strong>la</strong> journée, il reste dans un point d’eau; une mare par exemple. Tu peux le surprendre si tu<br />

t’approches tout doucement. Tu observeras <strong>de</strong>ux grosses narines et <strong>de</strong>ux gros yeux à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong><br />

l’eau, le reste du corps est caché dans l’eau … c’est le crapaud buffle! S’il ne trouve pas <strong>de</strong> mare,<br />

il peut se loger dans un trou <strong>de</strong> roche, un tronc d’arbre, le long <strong>de</strong>s routes dans une canalisation<br />

d’eau pluviale ou sous un pont.<br />

À table!<br />

Ce crapaud géant mange <strong>de</strong>s fourmis, <strong>de</strong>s coléoptères, <strong>de</strong>s scarabées, <strong>de</strong>s arthropo<strong>de</strong>s comme les<br />

mille-pattes (congolios et scolopendres), <strong>de</strong>s papillons, <strong>de</strong>s b<strong>la</strong>ttes, <strong>de</strong>s punaises, <strong>de</strong>s termites, <strong>de</strong>s<br />

araignées et <strong>de</strong>s escargots. C’est un <strong>de</strong>s plus gros prédateurs d’invertébrés terrestres en<br />

Gua<strong>de</strong>loupe. Et, comme si ce<strong>la</strong> ne suffisait pas, il mange aussi <strong>de</strong>s lézards et <strong>de</strong>s grenouilles. Le<br />

crapaud buffle ai<strong>de</strong> les agriculteurs en mangeant certains insectes qui s’attaquent aux p<strong>la</strong>ntations.<br />

C’est donc une espèce utile à notre environnement.<br />

35 000 œufs pondus!<br />

Les crapauds buffle s’accouplent au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison <strong>de</strong>s pluies. C’est Monsieur crapaud qui<br />

appelle Madame avec sa voix grave; il chante «ténor». Le mâle et <strong>la</strong> femelle se rencontrent près<br />

<strong>de</strong>s étangs, <strong>de</strong>s mares, <strong>de</strong>s canaux ou <strong>de</strong>s f<strong>la</strong>ques d’eau. Le mâle s’installe confortablement sur le<br />

dos <strong>de</strong> <strong>la</strong> grosse femelle. Il fécon<strong>de</strong> les œufs qui sortent l’un après l’autre en formant <strong>de</strong>ux<br />

cor<strong>de</strong>lettes <strong>de</strong> plus d’un mètre <strong>de</strong> long. La femelle pond <strong>de</strong>s milliers d’œufs dans l’eau stagnante;<br />

jusqu’à 35 000! Les oeufs éclosent en juillet, libérant <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> têtards qui s’agitent dans<br />

tous les sens en remuant leur petite queue. Ils ont très faim et ils mangent <strong>de</strong> tout: <strong>la</strong>rves<br />

d’insectes, animaux morts, p<strong>la</strong>ntes. Ils sont très utiles aux mares car ils les nettoient.<br />

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29 543, 29 544, … Ouf !<br />

Il y en a encore beaucoup<br />

comme ce<strong>la</strong> Capucine <br />

Il en reste 5 456 exactement.<br />

Courage Gaspard, courage ! Et puis arrête <strong>de</strong> te p<strong>la</strong>indre,<br />

il faut bien assurer notre <strong>de</strong>scendance non !<br />

Le savais-tu<br />

Le crapaud buffle a été introduit en Gua<strong>de</strong>loupe à <strong>la</strong> moitié du XIXe siècle pour se débarrasser<br />

d’insectes envahissants: les hannetons <strong>de</strong> <strong>la</strong> canne à sucre en particulier. Ces hannetons, très gourmands<br />

<strong>de</strong> canne à sucre, dévastaient <strong>de</strong>s champs entiers, grignotant les feuilles et les racines. Mais, le<br />

hanneton n’était pas au goût <strong>de</strong> crapaud buffle. Les hannetons ont continué à envahir les champs et le<br />

crapaud fait tranquillement sa vie en Gua<strong>de</strong>loupe.<br />

Les prédateurs du crapaud buffle sont <strong>la</strong> mangouste et le héron gar<strong>de</strong>-bœuf, qui mange surtout les<br />

jeunes crapauds.<br />

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Publication :<br />

<strong>Parc</strong> <strong>national</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe ©2009<br />

www.gua<strong>de</strong>loupe-parc<strong>national</strong>.com<br />

« Petits Reportages Nature »<br />

Dans <strong>la</strong> même collection :<br />

- Drôle <strong>de</strong> tortues<br />

- Oiseaux <strong>de</strong> jardins<br />

- La Soufrière<br />

- Une vie <strong>de</strong> Corail<br />

Auteur :<br />

NATURA MEDIA (2007)<br />

www.naturamedia.net

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