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Les principaux obstacles à l’accès aux soins, lorsqu’il s’agit de patients mineurs, ne diffèrent guère de ceux des adultes.
Difficultés financières et méconnaissance de notre système médico-social sont toujours aussi prégnantes.
Relevons cependant l’obstacle linguistique qui concerne près de 28 % des mineurs contre 12 % des patients adultes.
Diagnostics médicaux et comportements de santé
Le tiers des consultations de patients mineurs (33.5 %) concerne des pathologies ORL.
Les autres pathologies les plus fréquemment diagnostiquées relèvent de la dermatologie (10.6 %), de la pneumologie (9.8 %)
et de la gastro-entérologie (9.2 %).
La comparaison des pathologies concernant des patients mineurs selon la nationalité ne met pas en évidence de disparités
importantes. Elle indique cependant (une fois contrôlé l’effet de l’âge et du sexe), que les mineurs de nationalité française
consultent plus fréquemment que les étrangers pour des troubles ophtalmologiques (10.2 % des consultations vs 6.5 %) et
en revanche un peu moins souvent pour des pathologies ORL (31.3 % des consultations vs 33.3 %).
Des signes de souffrance psychique enfin, mentionnés pour près du quart des patients vus par Médecins du Monde en 2005,
ont été évoqués chez 10 % des patients mineurs.
Signalons par ailleurs les difficultés de prise en charge médicale des enfants, au sein des PASS pédiatriques, notamment à Paris.
La mission Cafda, auprès des familles demandeuses d’asile témoigne :
La prise en charge médicale des enfants primo arrivants qui n’ont pas encore accès aux soins pose un problème au
niveau du système de santé de droit commun sur Paris et la région parisienne : contrairement aux PASS adultes qui
fonctionnent relativement bien sur Paris, les PASS enfants (répertoriées par l’AP HP) ont un fonctionnement très aléatoire.
Un enfant adressé à la PASS sera vu et examiné par un médecin qui délivrera une ordonnance ; dans un très petit
nombre de cas, les médicaments seront donnés sur place à la famille ; dans la majorité des cas, la famille ressort avec
l’ordonnance et se verra facturer la consultation.
Cas d’un enfant de 1 an, adressé un vendredi à la PASS de l’hôpital Trousseau pour toux et fièvre. Il ressort avec un
diagnostic de bronchiolite, une ordonnance d’antipyrétiques et de kiné respiratoire à débuter rapidement. Les parents,
serbes, ne sont pas francophones et il n’y avait pas d’interprète à l’hôpital. Ils reviennent le lundi matin à la Cafda à la
première heure, très inquiets car le petit est très fébrile et a du mal à respirer. C’est le médecin MDM qui va expliquer
– via ISM -, fournir un thermomètre et du paracétamol et demander une CMU en admission immédiate pour pouvoir
trouver un kiné le jour même.
Autre cas d’un enfant diarrhéique vu à Robert Debré, qui ressort avec une ordonnance. Les parents mettront 2 jours
avant de revenir à la Cafda montrer le petit dont l’état de santé ne s’est pas amélioré… il n’a toujours pas eu de traitement
et la famille veut aller consulter un autre médecin.
Zoom sur les adolescentes de 13-17 ans.
La proportion de patients mineurs, comme nous l’avons vu au début de cette partie, est plus importante chez les filles que
chez les garçons. Cette dernière analyse consacrée aux mineurs est destinée à présenter les principales caractéristiques
de ces jeunes patientes et en particulier des jeunes filles âgées de 13 à 17 ans.
En 2005, 272 adolescentes de 13 à 17 ans sont venues consulter à Médecins du Monde, représentant 1.2 % de l’ensemble
des patients (2.8 % de l’ensemble des femmes), proportion qui est restée stable ces dernières années.
Ce groupe de patientes est composé très majoritairement d’étrangères, essentiellement originaires d’un pays européen
hors Union Européenne (49 %).
Plus de 8 adolescentes étrangères sur 10 (84 %) sont arrivées en France depuis moins d’un an, la moitié depuis moins de 3 mois.
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