Télécharger - Médecins du Monde
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La situation des patients mineurs au regard <strong>du</strong> logement n’est pas meilleure que celle des a<strong>du</strong>ltes (tableau 69). Seul un peu<br />
plus <strong>du</strong> tiers vit dans un logement fixe (a<strong>du</strong>ltes : 39 %), les autres vivent soit dans un logement précaire (45 % vs 43 % des<br />
a<strong>du</strong>ltes), soit à la rue (17 % vs 18 % des a<strong>du</strong>ltes).<br />
A noter la part inquiétante de jeunes enfants (moins de 15 ans) vivant dans des logements de fortune ou carrément à la rue.<br />
L’analyse de la situation <strong>du</strong> logement des mineurs selon la nationalité souligne les difficultés des étrangers qui vivent deux<br />
fois plus souvent dans un habitat précaire ou à la rue.<br />
Tableau 69 : Situation des mineurs vis-à-vis <strong>du</strong> logement selon l’âge et la nationalité (% en ligne)<br />
FIXE PRÉCAIRE SANS LOGEMENT<br />
% n % n % n<br />
ENSEMBLE DES MINEURS 37.5 680 45.4 822 17.1 310<br />
AGE DES MINEURS<br />
0-4 ans 31.3 224 46.7 334 22.0 157<br />
5-9 ans 39.0 153 45.7 179 15.3 60<br />
10-14 ans 46.1 152 38.8 128 15.2 50<br />
15-17 ans 40.3 151 48.3 181 11.5 43<br />
Mineurs français 66.2 137 26.1 54 7.7 16<br />
Mineurs étrangers 33.8 530 47.9 752 18.3 287<br />
Notre équipe de Toulouse témoigne de la situation des enfants et familles à la rue ou en hébergement très précaire par<br />
cette lettre ouverte adressée aux institutions de Haute-Garonne et de la région Midi-Pyrénées, en juin 2005 :<br />
Lettre ouverte à Messieurs : le Préfet de la Haute-Garonne, le président <strong>du</strong> Conseil Régional, le président <strong>du</strong> Conseil<br />
Général, le Directeur de la DRASS, le Directeur de la DDASS, le Maire de Toulouse.<br />
Copie : aux députés et sénateurs de la Haute-Garonne.<br />
Aux ministres de l’emploi, <strong>du</strong> travail de la cohésion sociale et des solidarités, de la santé et de la famille.<br />
Objet : enfants et familles à la rue ou en hébergement très précaire.<br />
Le collectif inter-associations, réuni ce 7 Juin 2005, tient à vous faire part de ses très vives inquiétudes, en ce qui concerne<br />
la situation préoccupante et dramatique, tant sur le plan humain que sanitaire d’un certain nombre de familles et D’EN-<br />
FANTS, DONT DES NOURRISSONS, POTENTIELLEMENT EN DANGER CAR A LA RUE .<br />
Nous avons récemment eu confirmation, dans un premier temps lors d’une réunion à la DDASS, puis auprès <strong>du</strong> PAIO,<br />
d’une évaluation chiffrée que nous vous rappelons ; actuellement, sont recensés sur Toulouse :<br />
- 32 familles qui vivent à la rue ou en hébergement très précaire (voiture, garage, camion…)<br />
- 59 enfants font partie de ces familles<br />
- 4 femmes enceintes à 8 ou 9 mois de grossesse<br />
- 10 femmes hébergées en ce moment en structure d’urgence (Riquet, la Grave, Cépière), elles sont sans solution à la<br />
sortie de la maternité.<br />
Depuis le 18 Avril, date à laquelle a pris fin l’hébergement hivernal d’urgence, aucune famille n’a pu bénéficier de nuitées<br />
d’hôtel et les chambres libérées ne sont plus réattribuées.<br />
L’inquiétude pèse pour une trentaine de familles à l’hôtel pour qui le renouvellement d’accords financiers risque de ne<br />
pas avoir lieu à la fin de ce mois.<br />
Pour la première fois, le PAIO qui accueille sans rendez-vous les familles trois matinées par semaine, devra fermer en<br />
Juillet et en Août faute de financement.<br />
Concrètement, cela veut dire que non seulement il n’y a plus de solution d’hébergement pour elles, mais en plus, on<br />
retire à ces familles le lieu où elles pouvaient se poser et être écoutées.<br />
Alors même que débute en ce moment le plan départemental de gestion de la canicule 2005, l’un des objectifs de<br />
celui-ci est l’ouverture de lieux d’accueil de jour !<br />
Le bilan est très inquiétant, mais nous sommes persuadés que des solutions peuvent et doivent être trouvées.<br />
Nous n’ignorons pas la diversité, voire la complexité de certaines situations familiales, cependant, pour nous, la seule<br />
priorité est : .../...<br />
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