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2 - Statuts sérologiques<br />

De même que pour les vaccinations, les taux de réponses concernant les statuts sérologiques sont relativement faibles et<br />

avoisinent les 37 %.<br />

On observe également que les proportions de non réponses à ces items sont sensiblement plus élevées parmi les patients<br />

d’origine étrangère (+ 10 points environ). Les résultats de l’analyse seront donc à interpréter avec quelques précautions.<br />

Peu de patients se présentant à Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> connaissent leurs statuts sérologiques : ils sont environ 15 % concernant<br />

l’hépatite B et C, 18 % pour le VIH (tableau 36).<br />

L’analyse des taux de dépistage par nationalité et par sexe fait apparaître deux éléments très nets : les français d’une part<br />

sont mieux dépistés que les étrangers, les hommes d’autre part sont plus nombreux à connaître leur statut sérologique<br />

que les femmes, ceci chez les patients français et étrangers.<br />

En résumé, les personnes les moins bien dépistées sont les femmes étrangères suivies des hommes étrangers.<br />

Or c’est justement à l’intention de ces populations qu’un effort particulier doit être mené, notamment pour l’infection au<br />

VIH. Les dernières données <strong>du</strong> système de surveillance <strong>du</strong> sida indiquent en effet que les personnes migrantes en France,<br />

particulièrement celles originaires d’Afrique subsaharienne, représentent une part croissante des personnes vivant avec<br />

l’infection à VIH-sida et des nouveaux diagnostics. Une découverte de séropositivité sur trois en 2003-2004 concernait des<br />

personnes de nationalité d’un pays d’Afrique subsaharienne 30 .<br />

Une enquête explorant le recours tardif aux soins des personnes infectées par le VIH 31 estime que les étrangers originaires<br />

d’Afrique subsaharienne présentent un risque plus élevé d’être dépistés tardivement, augmentant <strong>du</strong> même coup la<br />

probabilité de décéder <strong>du</strong>rant les six premiers mois de traitement par rapport aux personnes ayant bénéficié d’un traitement<br />

à temps.<br />

Les taux de positivité des patients de Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong>, calculés à partir des statuts sérologiques connus indiquent 8.6 %<br />

pour l’hépatite C et 3.4 % pour le VIH 32 .<br />

Aucune relation claire n’émerge lorsque l’on analyse les séroprévalences selon la nationalité et le sexe (pas de différences<br />

statistiquement significatives), à l’exception des hommes de nationalité française qui sont manifestement beaucoup plus<br />

souvent touchés par l’hépatite C que l’ensemble des autres patients. Cette caractéristique est très probablement liée à la<br />

fréquence nettement plus élevée de l’abus répété de substances illicites dans ce groupe de patients (cf. paragraphe suivant<br />

Les dépendances aux substances psychoactives).<br />

Mais il est difficile rappelons-le de conclure plus précisément sur ce point compte tenu des faibles taux de réponses à ces items.<br />

Pour les mêmes raisons, les comparaisons de nos chiffres avec des données en population générale paraissent hasardeuses,<br />

d’autant que les prévalences des infections au VIH et aux hépatites B et C ne sont pas précisément connues dans la population.<br />

L’estimation de la prévalence de l’infection par le VIH en France était de 100 000 cas (+/- 30 000) à la fin des années 90 33 .<br />

Par ailleurs, le système de notification obligatoire des cas de séropositivité mis en place par l’InVS en 2003 souligne que les<br />

populations les plus touchées actuellement restent les homosexuels masculins et les hétérosexuels originaires d’Afrique<br />

subsaharienne (1/3 des découvertes de séropositivité en 2003-2004), soulignant toute l’importance <strong>du</strong> dépistage dans ces<br />

populations à risque. Les autres nationalités en proportion (à l’exception des français) sont beaucoup moins représentées :<br />

Afrique <strong>du</strong> Nord 1.9 % des nouvelles contaminations, Asie 1.2 %, Europe de l’est 0.3 % 34 .<br />

Nos données, concernant le VHC et le VHB, peuvent être mises en perspective avec les résultats d’une étude réalisée en<br />

2004 auprès des assurés sociaux <strong>du</strong> régime général de l’assurance maladie en France métropolitaine 35 .<br />

30. Les migrants africains au sein <strong>du</strong> dépistage anonyme <strong>du</strong> VIH, 2004. InVS, BEH n° 46-47, novembre 2005<br />

31. Calvez M., et al. Le recours tardif aux soins des personnes séropositives pour le VIH. Modalités d’accès et contextes socioculturels. InVS, ANRS, LAS, PRISM,<br />

Observatoire <strong>du</strong> Samu Social. Paris, janvier 2006.<br />

32. Nous ne donnons pas les résultats concernant l’hépatite B car le dossier médical ne permet pas à ce jour de donner avec précision le statut sérologique des<br />

patients.<br />

33. La prévalence de la séropositivité VIH en France. InVS, BEH n° 11, mars 2005.<br />

34. Infection VIH-sida en France : vision d’ensemble et spécificités des départements français d’Amérique. InVS, BEH n° 46-47, novembre 2005.<br />

35. Estimation des taux de prévalence des anticorps anti-VHC et des marqueurs <strong>du</strong> virus de l’hépatite B chez les assurés sociaux <strong>du</strong> régime général de France<br />

métropolitaine, 2003-2004. InVS, CNAMTS, CETAF, janvier 2005.<br />

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