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6 - Lien social
Plus de 4 patients sur 10 de Médecins du Monde vivent seuls (tableau 10), certains avec un ou plusieurs enfants (3.8 %), les
autres vivent soit en couple (19.1 %), soit avec de la famille ou des amis (36.4 %) (avec ou sans enfants).
Tableau 10 : Répartition des patients selon leur environnement social
VIT… % n
seul(e) 40.8 8 471
seul(e) avec enfant(s) 3.8 794
en couple avec enfant(s) 9.8 2 031
en couple sans enfant 9.3 1 928
avec famille, amis (avec enfant(s) ou non) 29.9 6 209
avec parents (mère et/ou père) 6.5 1 353
L’environnement social est clairement associé à la fois au sexe et à la nationalité (tableau 11).
On observe ainsi que les trois quarts des hommes français vivent seuls contre la moitié environ des hommes de nationalité
étrangère. Les femmes françaises sont 40 % à vivre seules, les femmes étrangères 24.7 %.
On note également que 7 à 8 % des femmes, françaises ou étrangères, vivent seules avec un ou des enfants.
Logement et lien social enfin sont étroitement associés : en effet, près de 7 patients sur 10 sans logement (69.6 %) sont
également seuls, proportion qui est de 34 % chez les personnes disposant d’un logement fixe ou précaire.
Tableau 11 : Environnement social des patients selon le sexe et la nationalité (% en ligne)
SEUL(E)
SEUL(E) AVEC
ENFANT(S)
EN COUPLE (AVEC
OU SANS ENFANT(S))
AVEC FAMILLE OU
AMIS
% n % n % n % n
HOMMES
- français 74.8 1 099 1.8 26 8.5 125 15.0 220
- étrangers 49.2 4 901 1.2 117 14.4 1 438 35.1 3 496
FEMMES
- françaises 40.5 294 8.5 62 24.8 180 26.2 190
- étrangères 24.7 2 075 6.9 582 26.0 2 186 42.4 3 564
L’équipe du Caso de Lyon témoigne :
L’histoire de Madame S. est d’abord l’histoire d’une mère et de sa fille, deux destins si finement entrecroisés qu’on ne
les distinguait plus l’un de l’autre, une conjugaison d’elles au féminin pluriel. Un jour, la mère de Madame S. est tombée
gravement malade, et les liens se sont encore resserrés, jusqu’à la mort de la mère.Avec la mort de sa mère, c’est
tout un pan de la vie de Madame S. qui s’est effondré, et celle-ci a peu à peu sombré dans l’isolement et la solitude.
L’engrenage de l’exclusion s’est lentement, mais inexorablement, mis en route. Madame S. a cessé de régler le loyer
d’un appartement trop grand et trop vide pour elle. Elle a cessé de s’intéresser à elle, peut-être parce qu’elle sans l’autre
peinait à retrouver une place dans l’existence.
Alors Madame S. a été expulsée de son logement, elle a fait l’expérience de la rue. Puis, Madame S. est à son tour tombée
malade, sans personne pour prendre soin d’elle, et sans toit pour se soigner.
C’est dans ce contexte qu’elle a intégré un lit de repos courant 2005, après plusieurs mois passés à la rue.
Lors de sa dernière hospitalisation, dans un état grave, Madame S. a remis sa chambre en ordre au foyer de l’Armée
du Salut, et à l’assistante sociale de l’hôpital, elle a déclaré que sa chambre au foyer, c’était chez elle.
Madame S. est morte à l’hôpital un matin de décembre 2005.
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