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La mission Saturnisme de la mission Banlieue témoigne :
Le saturnisme : vie et dangers des enfants vivant en habitat insalubre :
Le saturnisme est la maladie des taudis et touche les populations les plus vulnérables. L’état de santé des familles se
dégrade rapidement. Lors des visites de Médecins du Monde on constate des cas d’allergies, d’asthmes liés à l’humidité
et à la moisissure sur les murs, des infections sur le corps des enfants dues aux vermines, aux araignées, aux cafards
et aux rats.
Une mère à Villeneuve la Garenne nous dit qu’elle met du coton dans les oreilles de ses enfants la nuit par crainte de
voir les cafards rentrer dans les conduits auditifs pendant qu’ils dorment. A Clichy, une petite fille a été hospitalisée en
urgence après une morsure de rat au visage pendant son sommeil. A Gennevilliers, nous avons retrouvé à l’entrée d’un
immeuble où des enfants sont intoxiqués par le plomb, une jeune femme terrorisée, portant dans ses bras deux petits
enfants couverts de poussière, le plafond de la pièce principale venait de s’écrouler sur la famille.A Nanterre, au premier
étage d’un immeuble en bon état, une famille vivait à quinze personnes dans deux pièces où un des enfants est
malade du saturnisme, comment peuvent-ils faire leurs devoirs d’école, vivre, jouer… dans des situations de sur-occupation
extrême où la dégradation du logement est importante.
La situation au regard du logement varie très sensiblement selon les caractéristiques des patients (tableau 8). Ainsi les patients
français sont plus de 43 % à se trouver sans logement, soit deux à trois fois plus souvent que l’ensemble des autres patients.
De la même façon, c’est parmi les 30-44 ans que l’on retrouve le plus de personnes sans domicile même si les autres classes
d’âge ne sont pas épargnées, et en particulier les mineurs (17 % sans logement) et les plus de 60 ans qui sont tout de
même près de 10 % à vivre à la rue.
L’analyse enfin des conditions de logement des personnes étrangères selon l’ancienneté de leur présence en France apporte
plusieurs informations :
- la part des personnes disposant d’un logement fixe semble effectivement augmenter avec le temps, passant
d’environ 35 à 48 % ;
- le logement précaire reste cependant à un niveau élevé ;
- les patients sans logement sont deux fois plus nombreux parmi les « primo arrivants » mais également parmi
les personnes installées depuis plus de dix ans en France…
Les primo-arrivants sont souvent demandeurs d’asile et bénéficient d’hébergements (quand ils ne sont pas saturés), les
autres ont souvent des solutions familiales qui s’épuisent au bout de quelques années de présence…
Tableau 8 : Situation des patients au regard du logement selon le sexe, la nationalité, l’âge et la durée de résidence en France (% en ligne)
LOGEMENT FIXE LOGEMENT PRÉCAIRE SANS LOGEMENT
% n % n % n
HOMMES
- français 35.0 524 21.8 327 43.2 648
- étrangers 33.4 3 236 46.9 4 551 19.7 1 912
FEMMES
- françaises 54.2 395 22.8 166 23.0 168
- étrangères 44.8 3 690 45.0 3 705 10.2 837
CLASSES D’ÂGE
- moins de 18 ans 37.5 680 45.4 822 17.1 310
- 19-29 ans 37.4 2 500 44.4 2 971 18.2 1 216
- 30-44 ans 34.9 2 683 46.0 3 536 19.1 1 468
- 45-59 ans 42.1 1 217 40.6 1 174 17.3 500
- 60 ans et plus 65.8 798 24.7 300 9.5 115
DURÉE DE RÉSIDENCE EN FRANCE DES PATIENTS ÉTRANGERS
- Moins de 3 mois 36.7 2 036 41.6 2 308 21.7 1 203
- 3 mois à moins d’un an 34.8 1 617 53.6 2 492 11.6 541
- 1 an à moins de 3 ans 38.1 1 285 50.5 1 705 11.4 384
- 3 ans à moins de 10 ans 45.8 1 417 43.2 1 338 11.0 340
- 10 ans et plus 48.1 359 31.5 235 20.5 153
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