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Médecins du Monde déplore cet état de fait car le testing permettait d’établir un dialogue avec les personnes concernées.
Ce dispositif visait à :
- fournir une information générale sur les risques associés à l’usage de drogues,
- fournir des conseils personnalisés sous forme d’entretiens et d’informations individualisés.
Un mini-questionnaire « No-Testing » a été mis en place lors du Teknival du 1 er mai 2005 pour recueillir les réactions des
usagers tout en les informant de ce nouveau décret. Quelques résultats sont présentés ci-dessous 106 .
L’analyse porte sur 354 questionnaires.
Plus de la moitié des personnes interrogées (57 %) est déjà venue à Médecins du Monde faire tester des produits.
Les personnes qui ont déjà utilisé le dispositif sont très sensibilisées à la protection de la santé : c’est la première motivation
pour près de 78 % d’entre elles. 35 % viennent parce qu’ils ont été alertés sur des produits dangereux.
Deux tiers des personnes déclarent avoir suivi le message de prévention délivré lors du dernier testing.
La question ouverte « Aujourd’hui le Testing est interdit depuis le 14 avril 2005, qu’en penses-tu » a donné lieu à plusieurs types
d’expressions (classées par ordre décroissant de fréquence) :
- Réprobation de la décision de non autorisation
- Inquiétudes concernant la santé
- La « non autorisation » est de nature à aggraver les prises de risques
- L’effet sur la réduction de la consommation est estimé comme nul
- Sentiment d’abandon
- Incompréhension
- Questionnements sur le rôle et les intentions des pouvoirs publics
Le besoin d’informations et de dialogue est évoqué fréquemment. La mise en danger du fait de l’impossibilité de mise à
l’écart de produits « non conformes » (du moins les produits n’ayant pas de réactions colorées attendues) est amplement
soulignée.
Une écrasante majorité du public (98.8 %) fait état d’une désapprobation de la mesure. La notion de santé est présente
dans près des trois quarts des réponses.
L’analyse sémantique montre que le mot le plus fréquent après « testing » est le mot « dommage », ce qui exprime parfaitement
le ressenti général. La notion de danger est présente dans la moitié des réponses.
Un sentiment d’abandon est mentionné. Le testing est perçu comme occasionnant un moment privilégié pour établir un
dialogue entre l’usager et les associations de réduction des risques.
Cette mesure est considérée comme une régression dans la réduction des risques, le testing étant admis comme un outil
efficace de prévention.
Les équipes de Médecins du Monde poursuivent en 2006 cette enquête « No-testing »,
certaines questions ont été affinées, et ce, pour continuer à recueillir les avis et à
témoigner. Si on veut écouter la préoccupation des jeunes pour leur santé, il est indispensable
de rétablir ce dispositif.
106. Hervé Galvan, Mémoire de Master « Aspect médiatique et communicationnel du Testing dans les actions de Réduction des Risques» Média Santé Communication,
Faculté de médecine de la Timone,Aix-Marseille II, 2005.
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