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Les usagers de drogues : programmes de ré<strong>du</strong>ction<br />

des risques avec échange de seringues<br />

Le premier programme a débuté à Paris en 1989 face au développement de l’épidémie <strong>du</strong> sida chez les<br />

usagers de drogues. La logique répressive de l’époque a obligé Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> à agir de façon clandestine.<br />

Ce n’est qu’en 1995 qu’un décret a autorisé l’échange de seringues dans la rue, facilitant le<br />

rapprochement des usagers marginalisés avec des structures sociales, de soins, d’information, d’orientation<br />

et d’accompagnement.<br />

La distribution de matériel stérile, fondamentale pour ré<strong>du</strong>ire les risques liés à l’usage de pro<strong>du</strong>its psychoactifs, permet<br />

d’établir un contact avec une population marginalisée qui, sans ces programmes, n’aurait pas accès à l’information et aux<br />

structures de prise en charge de droit commun. Le contact créé, les équipes peuvent alors transmettre des messages de<br />

prévention, écouter et orienter les usagers de drogues pour des questions d’ordre médical, social ou juridique.<br />

Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> intervient en 2005 dans 5 villes,Angoulême, Bordeaux, Lyon, Marseille, et Paris, par l’intermédiaire de :<br />

- 5 structures mobiles : bus, camionnettes et équipes allant à pied au-devant des usagers de drogues dans la<br />

rue ou les squats,<br />

- 1 lieu fixe d'accueil de jour à Bordeaux, 1 lieu fixe pour l'échange de seringues à Paris et Marseille.<br />

Près de 2 600 usagers de drogues par voie intraveineuse (UDVI) fréquentent ces programmes, ce qui représente 12 500<br />

passages sur les antennes mobiles et en lieux fixes.<br />

Près de 230 000 seringues ont été données, 36 % de seringues usagées ont été rapportées en 2005. Outre le matériel d’injection<br />

stérile, les équipes proposent d’autres outils adaptés aux différents modes d’usage des pro<strong>du</strong>its (embouts de pipe<br />

à crack, roule ta paille,…).<br />

Nous comptabilisons par ailleurs plus de 19 000 autres passages (informations, orientations et demandes autres que <strong>du</strong><br />

matériel).<br />

Les pathologies les plus fréquentes sont les risques infectieux liés à l’usage de drogues par voie intraveineuse (VHC,VIH,<br />

VHB), abcès, co-morbidités psychiatriques, problèmes dentaires, souffrance psychique liée à l’exclusion.<br />

Nos équipes constatent une nette évolution vers une polyconsommation de pro<strong>du</strong>its injectés ou non. Elles constatent également<br />

la persistance d’une forte prévalence de l’hépatite C chez les usagers injecteurs.<br />

Dépistage de l’Hépatite C par test salivaire<br />

Le programme de proximité de ré<strong>du</strong>ction des risques en milieu urbain de Paris propose des tests salivaires de dépistage<br />

de l’hépatite C depuis octobre 2004. Le bus méthadone de Paris avait initié cette action 91 .<br />

L'objectif principal de cette action est de favoriser, auprès de la population d’usagers de drogues <strong>du</strong> programme, la prévention<br />

en renforçant la connaissance des hépatites, de faciliter le dépistage de l’hépatite C et d’in<strong>du</strong>ire des démarches de soins<br />

par la proposition d’un test diagnostic d’accès simple et rapide, la « salivette » 92 :<br />

- en proposant à tous les usagers de drogues rencontrés lors d’une permanence, sous la responsabilité <strong>du</strong><br />

médecin, un test de dépistage salivaire <strong>du</strong> VHC ;<br />

- en proposant à tous les usagers de drogues rencontrés lors de cette permanence des informations et des<br />

brochures sur les hépatites (modes de contamination et traitements) ;<br />

- à cette occasion la passation d’un questionnaire élaboré spécifiquement pour cette action nous permet d’avoir<br />

une photographie de la population rencontrée, notamment sur ses pratiques, comportements et situation<br />

sociale.<br />

Nous présentons ici quelques résultats de l’enquête portant sur 76 personnes ayant répon<strong>du</strong> au questionnaire (que le test<br />

salivaire ait été accepté ou non).<br />

91.Voir rapport d’activité 2004 <strong>du</strong> Bus Méthadone de Paris.<br />

92. Pour plus de précisions sur les modalités pratiques, se référer au rapport d’activité 2005 <strong>du</strong> programme de proximité de ré<strong>du</strong>ction des risques en milieu<br />

urbain de Paris.<br />

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