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Autre témoignage, recueilli par notre équipe de Nantes :
Line, 25 ans
Je suis arrivée en France en 2001. J’ai été hyper déçue quand on m’a expliqué que je n’avais pas le droit de travailler
comme tout le monde. Et puis, c’est de pire en pire, maintenant il y a des expulsions.Tout est difficile, le boulot dans la
rue, le logement, la police… Je ne veux pas avoir trop de contacts avec les femmes comme moi. On ne peut pas se
faire confiance. En fait, il n’y a qu’avec Médecins du Monde que je peux parler.
Je ne sais plus combien de fois je me suis faite contrôler par la police. Le plus souvent, j’étais chassée plus loin. J’ai été
arrêtée 3 ou 4 fois à Paris, mais je n’ai jamais eu de procès.
Les conditions de travail sont de pire en pire.Tout le monde a peur, les femmes, les clients. D’ailleurs, il y en a moins
qu’avant. Ca devient très dur, tu regardes partout, t’es stressée… Ma pire expérience est un viol horrible avec un client.
C’est le pire souvenir de ma vie, je croyais mourir.
Même si la vie est dure ici, c’est quand même mieux qu’en Afrique. Et puis, il faut penser aux autres, à la famille. Moi,
j’ai 4 frères et sœurs, il faut que je m’en occupe sinon, personne ne le fera.
Mon principal problème, c’est d’être malade et je ne crois pas beaucoup en l’avenir.
On estime la file active de l’ensemble des programmes à près de 1 000 personnes.
La population est très majoritairement composée de femmes, âgées de 20 à 40 ans, elle est également composée de transgenres,
d’hommes et parfois de mineurs.
Les personnes rencontrées sont majoritairement originaires d’Europe de l’Est, d’Afrique subsaharienne et de Chine populaire
; soit détentrices de visas de tourisme, soit en demande d’asile, soit en situation irrégulière, parfois victimes de trafic.
Extrait du rapport d’activité du Lotus Bus, programme mené auprès des femmes chinoises se prostituant à Paris
L’équipe a rencontré environ 350 personnes, établit 5 251 contacts, lors de 185 permanences sur le bus. Le Caso a enregistré
290 passages de femmes, pour lesquelles 323 actes (consultations médicales, sociales, instruction des dossiers CMU
ou AME, …) ont été réalisés.
Afin de favoriser l’accès aux soins et aux droits et la protection de la santé des femmes chinoises se prostituant, l’équipe
effectue au Caso des permanences en mandarin et y orientent les femmes sans couverture maladie, depuis le bus.
PROFIL DES FEMMES CHINOISES REÇUES AU CASO 90
Les résultats présentés ci-dessous concernent 90 personnes.
Comme en 2004, la majorité des femmes (près de 40 %) est âgée de 40 à 44 ans, les moins de 30 ans restent minoritaires
(juste un peu plus de 10 %). Nous constatons une augmentation des femmes âgées de 45 à 49 ans (le pourcentage double :
10,9 % en 2004 vs 20,5 % en 2005). Nous relevons également la présence de quelques femmes de plus de 50 ans, ce qui
n’était pas le cas en 2004.
La majorité des femmes ressent son logement comme étant fixe, normalement peuplé et sain. Seules 8 femmes considèrent
leur logement comme néfaste pour la santé. Par ailleurs, nous n’avons reçu aucune demande d’aide par rapport au
logement sur l’antenne mobile.
La plupart des femmes que nous rencontrons au Caso est venue seule en France, en laissant, en Chine, leur enfant (souvent
un seul, conséquence de la politique de l’enfant unique) et éventuellement leur conjoint.
Concernant la situation économique, toutes les femmes ayant répondu à cette question (87 personnes) ont annoncé des
ressources mensuelles déclarables inférieures à 700 euros. Près de 70 % d’entre elles ont affirmé travailler sans être déclarées.
Le reste des femmes ayant des revenus déclarables concerne principalement des personnes percevant l’allocation
d’insertion destinée aux demandeurs d’asile.Très peu de femmes ont pu obtenir un titre de séjour leur permettant de travailler
régulièrement.
90. Données recueillies à partir d’un dossier social, renseigné pour toute personne ayant besoin d’une consultation médicale.
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