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Les Rroms<br />

Victimes de discrimination raciale et de pauvreté dans leur pays d’origine, les Rroms vivent dans des conditions<br />

déplorables en France, en bidonvilles ou en squats. Les expulsions répétées les fragilisent toujours un<br />

peu plus et rendent leur vie encore plus précaire, aggravant leur accès aux droits fondamentaux et retardant<br />

ou mettant en échec le travail des équipes médico-sociales intervenant auprès d’eux.<br />

Le premier programme de Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> auprès des Rroms migrants a été créé en 1992 en Ile de France.Aujourd’hui,<br />

Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> intervient auprès des Roms en Ile de France, à Lyon, à Nantes, et à Strasbourg.<br />

Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> se rend sur les lieux de vie des Rroms dans l’objectif de leur faciliter l’accès aux soins et aux droits<br />

(CMU et AME). Cette veille sanitaire vise notamment l’é<strong>du</strong>cation et la promotion de la santé, la scolarisation des enfants,<br />

l’aide à l’accès à l’eau potable et l’amélioration de la santé materno-infantile.<br />

Pour plus de 90 % des Rroms migrants vivant en France, les conditions de vie et d’hygiène sont misérables, dans des bidonvilles<br />

où ils s’entassent dans des caravanes délabrées ou des cabanes faites de matériaux de récupération.<br />

Le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope 85 , créé par Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> et regroupant 12 associations et 10<br />

comités de soutien, fait état dans sont rapport 2005 de quelques initiatives de collectivités locales ayant permis d’apporter<br />

des réponses originales à certaines familles qui vivaient sur leur territoire.<br />

Le Conseil régional Ile de France a tenté d’être incitatif dans le domaine de l’habitat des personnes précaires en visant explicitement<br />

les Rroms. Plusieurs rencontres auxquelles participaient des représentants de Romeurope ont préparé un projet<br />

intitulé « éradication des bidonvilles » pour lequel un budget d’un million d’euros a été voté le 23 juin 2005.<br />

Il s’agit d’une aide à l’investissement pour les Communes, intercommunalité ou Conseils généraux qui présenteraient un<br />

projet permettant à un groupe de 80 à 100 personnes de quitter un bidonville pour s’installer dans des conditions conformes<br />

à des normes minimales en termes d’habitat et d’équipements indivi<strong>du</strong>els. Il est précisé qu’un budget d’accompagnement<br />

social peut être négocié en complément.<br />

Malgré cette incitation, les communes ont hésité à s’engager et aucun projet n’a été déposé en 2005.<br />

Sur Nantes, à l’initiative des associations de soutien auprès des familles Rroms, la Mairie de Nantes et le Conseil Général<br />

de Loire Atlantique a accepté de conventionner l’accompagnement de familles régulières dans un premier temps, puis l’aménagement<br />

d’un terrain pour 18 familles. Cet aménagement permettait l’éradication d’un site. Reprenant les propos de<br />

Madame l’Adjointe aux affaires sociales de Nantes « cette initiative, si elle est positive, ne règle pas la question des Rroms en<br />

France, ni celle des Rroms à Nantes ».<br />

Citons pour autre exemple, l’intervention de la mission squats auprès des Rroms à Lyon qui s’est ren<strong>du</strong>e sur 16 sites en<br />

2005 et a rencontré près de 350 personnes, dont 56 % de femmes 86 . La moyenne d’âge est de 21 ans pour les femmes et<br />

20 ans pour les hommes. Notons que 43 % des personnes rencontrées ont moins de 15 ans. Une moitié est originaire de<br />

Roumanie, un quart est originaire de la Serbie Monténégro, 20 % de Moldavie. Près de 62 % des personnes rencontrées<br />

n’ont aucune couverture maladie.<br />

Les principaux problèmes de santé sont d’ordre ORL (11,6 %) ou pneumologiques (7 %). Les pathologies sont aggravées<br />

par les conditions de vie, par le retard dans l’accès aux soins et par les traumatismes psychologiques engendrés par les<br />

expulsions répétées. Les médecins ont repéré des signes évocateurs de souffrance psychique dans près de 10 % des cas.<br />

On sait à quel point cette souffrance psychique est sous-estimée. La santé des femmes est également une des préoccupations<br />

de l’équipe lors des visites médicales sur les terrains. C’est ainsi que les questions d’ordre gynécologique ou obstétricales<br />

sont souvent abordées. Il ne s’agit pas de pathologies en tant que telles, hormis certains cas d’infection par exemple, mais<br />

surtout des problèmes de contraception, des demandes d’IVG ou des suivis de grossesses.<br />

85. Créé en octobre 2000 à Paris, le CNDH Romeurope a pour objectif d’améliorer l’accès aux droits fondamentaux des Rroms migrants sur le territoire français<br />

et de lutter contre les discriminations et violations des droits de l’homme dont ils sont victimes en France. Ses membres participent tous localement à des actions<br />

concrètes de soutien auprès de familles Rroms vivant généralement dans des conditions précaires et indignes dans des squats et bidonvilles. Ils entretiennent en<br />

permanence le lien avec les Rroms, leur rapportant les activités <strong>du</strong> CNDH Romeurope et s’inspirant des souhaits des Rroms pour proposer des initiatives et<br />

organiser des activités.Veille, alerte, information, échange d’expérience, interpellations sont les principales activités <strong>du</strong> CNDH Romeurope.<br />

86. Extrait <strong>du</strong> rapport d’activité 2005 de la mission squats auprès des Rroms de Lyon.<br />

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