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Ce travail nous permet de rencontrer des patients que nous ne verrions pas autrement, au mieux fréquentent-ils quelques
associations caritatives. La santé reste pour eux une préoccupation assez lointaine et les institutions sanitaires paraissent
plus lointaines encore…
Nous pouvons alors leur assurer quelques soins et une écoute, de même nous proposons des produits d’hygiène et des
duvets quand nous en avons.
Nous représentons aussi pour ces personnes une première marche vers l’accès aux soins (si tant est qu’il puisse être réalisable)
: elles ont souvent des représentations assez négatives des structures sanitaires et sociales. C’est en allant vers elles
que peut être ces représentations peuvent évoluer. L’approche de proximité, le bas seuil d’exigence que nous tentons de
développer dans toutes nos actions prennent ici tout leur sens.
La présence médicale nous paraît tout à fait nécessaire : elle permet la délivrance de médicaments, et le diagnostic posé
permet lorsque c’est nécessaire et accepté par le patient, une orientation vers le secteur hospitalier.
Mais avant tout, ces sorties constituent une première approche de ces publics très fortement marginalisés que nous pouvons
alors tenter de soutenir par un travail d’écoute qui est un premier pas vers le soin.
RÉSULTATS DE L’ACTIVITÉ
Nous avons effectué 1 569 consultations pour près de 800 personnes différentes. Cette année a connu une baisse de notre
activité (- 20 %) liée à la suppression de la tournée du lundi.
Tableau 120 : Nombre de consultations en 2003, 2004 et 2005
2003 2004 2005
Nombre de consultations 1 481 1 965 1 569
Le public rencontré est majoritairement masculin (90 %).
Les proportions des classes d’âge sont stables, 40 % des personnes rencontrées ont entre 25 et 40 ans, 40 % entre 41 et
60 ans. Les jeunes de 16-25 ans représentent 13 % de la population. Nous n’avons vu qu’un enfant de moins de 16 ans qui
était accompagné par son père.
C’est dans la rue que nous rencontrons le plus de français (36 %) ; ce sont des personnes très marginalisées, certains perçoivent
le RMI ou l’AAH.
Un quart provient de pays européens hors Union Européenne. Ils sont en majorité de nationalité roumaine. La part de ressortissants
de pays de l’Union Européenne n’a pas évolué depuis l’année dernière. Ils sont près de 20 %, principalement
polonais ou allemands. Près de 2 personnes sur 10 sont originaires du Maghreb.
Logiquement, une très grande majorité des personnes que nous rencontrons est sans logement ou en logement précaire
(souvent des squats aménagés). Quelques personnes ont un logement fixe mais des revenus trop peu élevés pour se nourrir
une fois le loyer payé ; elles sont souvent isolées et le contact avec les bénévoles des associations leur permet de parler
et de garder une forme de relation sociale.
Nous essayons de connaître la situation au regard de la couverture maladie des personnes que nous rencontrons. Dans
37 % des cas, nous n’avons aucun renseignement.
Seuls 0,5 % des patients que nous rencontrons disent avoir une couverture de base et une complémentaire ; et 2,8 % déclarent
avoir une AME.
Nous ne rencontrons donc que 3,3 % de personnes ayant une couverture maladie totale.
10 % déclarent seulement avoir une couverture de base.
Ainsi, outre les difficultés d’ordre psychologique que chacun d’entre eux rencontre pour s’inscrire dans un parcours de soins,
il existe un réel problème d’accès à la couverture maladie souvent lié à la difficulté à fournir les justificatifs nécessaires.
Comme les autres années, les pathologies les plus fréquemment rencontrées sont la dermatologie et les affections ORL
dans des proportions qui restent stables (respectivement 19.6 % et 15.2 %).
La douleur est un motif fréquent de consultation, les souffrances physiques sont authentiques, souvent sérieuses quant au
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