Télécharger - Médecins du Monde
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Le niveau des ressources enfin, nul pour l’immense majorité des patients de Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> (92 %), ne varie pas sensiblement<br />
selon la situation <strong>du</strong> logement.<br />
Modes de contacts et motifs de recours<br />
Les personnes sans domicile, plus souvent que les autres patients, ont été orientées vers Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> par l’intermédiaire<br />
d’une autre association (27 % vs 10 %), la moitié s’est présentée sans orientation préalable (53 % vs 71 %).<br />
Leur demande, comme pour l’ensemble des patients mais de façon plus fréquente encore, est de bénéficier d’une consultation<br />
médicale (80 % vs 69 %) ou de rencontrer un travailleur social (17.6 % vs 15.5 %).<br />
Notons que les français sans domicile se distinguent de l’ensemble des autres patients par une demande sociale beaucoup<br />
plus fréquente (26 % veulent rencontrer un travailleur social contre environ 15 % des autres patients), ainsi que par le fait<br />
qu’ils sont plus nombreux à souhaiter bénéficier de soins infirmiers (4 % vs 0.6 %).<br />
Situation administrative, accès aux droits et aux soins<br />
Les patients étrangers sans logement sont en majorité concernés par une demande d’asile, situation deux fois plus fréquente<br />
que chez les autres patients étrangers (51.5 % vs 26 %). Parmi eux, la moitié (environ 500 personnes) est en attente<br />
d’une première convocation à l’Ofpra ou a déposé un recours et devrait donc bénéficier d’un logement en Cada.<br />
Les étrangers à la rue sont également en proportion moins nombreux à se trouver en situation administrative précaire<br />
(60.5 % vs 72 %), caractéristique probablement <strong>du</strong>e au fait qu’ils sont arrivés en France plus récemment et bénéficient<br />
encore de la solidarité familiale.<br />
On note enfin que les sans domicile, plus souvent que les autres patients (19 % vs 8 %), déclarent ne posséder aucun document<br />
d’identité et ce quelle que soit la nationalité.<br />
Sur le plan de la couverture sociale, 27 % seulement des sans domicile disposant de droits théoriques ont des droits effectivement<br />
ouverts à une couverture maladie, proportion cependant sensiblement plus élevée que chez les autres patients<br />
de Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> (16.4 % ont des droits ouverts).<br />
L’absence de domiciliation constitue logiquement l’un des tous premiers freins à l’accès aux soins des personnes sans logement.<br />
Les trois quarts des personnes sans logement sont concernés par une domiciliation 73 . Parmi ces patients, 57.5 % en<br />
sont dépourvus et tout particulièrement les étrangers : 60.3 % des étrangers sans logement n’ont pas de domiciliation vs 47 %<br />
des français sans logement.<br />
Les autres obstacles à l’accès aux soins cités par les personnes sans logement recouvrent globalement ceux évoqués par<br />
l’ensemble des patients : difficultés financières et méconnaissance des droits et des structures de prise en charge arrivent<br />
toujours en tête des freins à l’accès aux soins.<br />
Diagnostics médicaux et comportements de santé<br />
Etat des vaccinations et dépendances aux substances psychoactives<br />
Le tableau 103 présente l’état des vaccinations des patients selon leur situation vis-à-vis <strong>du</strong> logement, ainsi que la fréquence<br />
de l’usage abusif ou de la dépendance aux principales substances psychoactives.<br />
Ces deux caractéristiques (vaccinations et addictions) sont, comme nous l’avons vu, liées à de multiples facteurs et en particulier<br />
l’âge, le sexe et la nationalité. L’analyse a donc été effectuée, « toutes choses égales par ailleurs », afin de contrôler<br />
l’effet de ces différents paramètres.<br />
Les résultats concernant les vaccinations indiquent une couverture vaccinale systématiquement plus faible chez les patients<br />
sans domicile, ceci pour tous les antigènes et en particulier le ROR et la coqueluche chez les jeunes de 15 ans ou moins<br />
(couverture 4 à 5 fois plus faible).<br />
De la même façon, l’association entre l’absence de logement et l’usage abusif de substances psychoactives apparaît très clairement<br />
dans le sens d’une surconsommation systématique parmi les personnes sans domicile.<br />
73.Toutes les personnes sans logement devraient logiquement être concernées par la domiciliation. Nous pensons que les personnes ayant déclaré avoir déjà une<br />
domiciliation ont pu être codées « non concernées » au moment <strong>du</strong> remplissage <strong>du</strong> dossier.<br />
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