26.12.2014 Views

Télécharger - Médecins du Monde

Télécharger - Médecins du Monde

Télécharger - Médecins du Monde

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Données sociodémographiques<br />

Plus de la moitié (51.5 %) des jeunes de 16-24 ans est de sexe féminin, proportion plus élevée que parmi les autres patients<br />

de Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> (48.5 %).<br />

On compte également une part plus élevée de français chez les jeunes que parmi les autres consultants (15.7 % vs 9.8 %).<br />

Quatre jeunes sur dix environ sont âgés de 18 à 21 ans, la moitié a entre 22 et 24 ans et moins de 1 sur 10 sont mineurs.<br />

Les français, en proportion, sont plus nombreux que les étrangers parmi les 18-21 ans et en revanche moins représentés<br />

parmi les 22-24 ans.<br />

Les jeunes patients étrangers sont originaires le plus souvent d’un pays d’Europe hors Union Européenne (40 % vs 27 %<br />

chez les autres patients étrangers) ou d’Afrique subsaharienne (30.4 % vs 30.0 %), parfois <strong>du</strong> Maghreb (19.5 % vs 31.4 %).<br />

Leur présence en France est récente, 1.3 ans en moyenne contre 2.5 ans chez les autres consultants étrangers.<br />

La distribution des différentes nationalités au sein des jeunes de 16-24 ans recouvre en partie celle que l’on connaît pour<br />

les autres patients de Médecins <strong>du</strong> <strong>Monde</strong> avec cependant quelques différences : la part des roumains, première nationalité<br />

représentée chez les jeunes, est deux fois plus importante que parmi les autres patients (20.5 % sont de nationalité roumaine<br />

vs 11.7 %), les algériens au contraire sont trois fois moins nombreux (5.2 % vs 17.5 %).<br />

Les français enfin, comme nous l’avons vu, sont plus souvent représentés chez les 16-24 ans (15.7 % vs 9.8 %).<br />

La situation des jeunes patients concernant le logement ne varie pas significativement de celle des autres consultants : 38 %<br />

déclarent disposer d’un logement fixe, 43 % vivent dans un logement précaire et 19 % environ vivent à la rue.<br />

Nous avons vu dans la partie qui leur est consacrée que les patients français sont proportionnellement deux fois plus nombreux<br />

que les étrangers à ne disposer d’aucun logement, même précaire. Cette caractéristique se vérifie également chez<br />

les jeunes français qui sont plus de 37 % à vivre à la rue contre environ 15 % des jeunes étrangers.<br />

Comme chez les patients plus âgés, 7 jeunes sur 10 (72 %) sont sans emploi alors que 22 % environ (essentiellement des<br />

jeunes étrangers) ont recours au travail non déclaré.<br />

En conséquence, la quasi-totalité des jeunes de 16-24 ans (96 %) ne dispose d’aucune ressource et ceci encore plus fréquemment<br />

que les patients plus âgés (91 % n’ont aucun revenu).<br />

Privés <strong>du</strong> RMI en raison de leur âge (à l’exception des jeunes ayant un ou plusieurs enfants à charge), les jeunes patients<br />

sont près de 38 % à avoir recours à des petits boulots, à l’aide de la famille ou d’associations, à la mendicité.<br />

L’équipe de Nice témoigne :<br />

Au cours de l’hiver 2005, nous recevons un jeune homme âgé de moins de 25 ans.<br />

Il travaillait hors département, et son contrat de travail saisonnier s’étant achevé, il est revenu à Nice où il n’a pas pu<br />

trouver de logement.<br />

Il attend de pouvoir percevoir ses allocations ASSEDIC . Il a une couverture maladie de base, n’a pas de mutuelle (trop<br />

chère) mais dépasse le plafond pour bénéficier de la couverture complémentaire.<br />

Il vient au centre pour honorer une ordonnance qui lui a été délivrée le matin même par l’hôpital.<br />

Il nous explique qu’il a chuté <strong>du</strong> deuxième étage, dans une cage d’ascenseur ; s’il est encore en vie, c’est grâce à son<br />

énorme sac à dos qui l’a protégé dans sa chute. Il souffre néanmoins terriblement.<br />

Il nous apprend ensuite, que dans l’attente de ses ressources, il dormait dans un squat qui a été muré le matin même ;<br />

il envisage donc, malgré ses douleurs, de passer une nuit à la rue, allongé sur un trottoir.<br />

Nous faisons une demande de SDU (le Schéma Départemental d’Urgence gère les hébergements) grâce à laquelle il<br />

pourra passer les deux prochaines semaines à l’abri et sur un matelas facilitant ainsi sa guérison.<br />

119

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!