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« Comédienne Prostituée oui ! » Aux outrages verbaux viennent s’ajouter les violences physiques : un corps traîné sur
des barbelés, et les menaces : « si tu rentres, je te crève un œil » ;
Fatouma a résumé sa vie comme on respire, et pour respirer aussi peut-être.
Revenant au problème de santé qui l’amène, une hépatite C doublée d’une syphilis, j’évoque avec elle le dépistage VIH.
Elle connaît, même si elle ne sait pas qu’en France il est possible d’en bénéficier gratuitement. Là-bas, c’était son cadeau
d’anniversaire : « chaque année, pour mon anniversaire, je m’offrais un dépistage, c’est normal, avec mon mari… »
La vie en France Fatouma conclut notre rencontre sur ces mots : « Ici, on nous aide, mais il faut nous élargir la route
pour que les sans-papiers, ils puissent se faire soigner sans peur. Il faut forger le respect et non la peur. On se cache
comme si on était des bêtes ».
L’état de santé des étrangers en situation administrative précaire
Vaccinations et statuts sérologiques
Le niveau de vaccination des personnes en situation administrative précaire est faible, ceci sans grande différence avec les
autres patients d’origine étrangère.
Notons que 16 à 18 % d’entre eux sont protégés contre la diphtérie, la polio et le tétanos, 8 % contre l’hépatite B.
La seule différence entre les patients en situation administrative précaire et les autres étrangers est leur plus faible niveau
de protection contre la tuberculose (12.2 % vs 14.3 %).
Notons enfin que les taux de non réponses aux items concernant les vaccinations sont sensiblement plus élevés chez les étrangers
en situation administrative précaire que chez les autres patients étrangers (72 à 75 % de non réponses vs 58 à 60 %).
Peu de patients de nationalité étrangère, nous l’avons vu au début de ce rapport, connaissent leur situation vis-à-vis du VIH
et de l’hépatite C.
Les patients en situation administrative précaire ne font pas exception dans la mesure où 17 % connaissent leur sérologie
vis-à-vis de l’hépatite C, 21 % pour le VIH (tableau 92).
On observe cependant des taux de dépistage significativement plus élevés dans ce groupe de patients que parmi les étrangers
en situation régulière, probablement parce qu’ils résident en France depuis plus longtemps.
Les prévalences calculées sur les sérologies connues indiquent d’autre part des taux de séropositivité sensiblement moins
élevés parmi les patients en situation administrative précaire.
Ces résultats sont toutefois à nuancer dans la mesure où l’on observe, comme pour les vaccinations, des taux de non réponses
plus élevés concernant les sérologies chez les patients en situation administrative précaire (69 % vs 54 %).
Tableau 92 : Statuts sérologiques des patients étrangers selon leur situation au regard du séjour
VHC
VIH
ETRANGERS EN SITUATION
ADMINISTRATIVE PRÉCAIRE
AUTRES PATIENTS ÉTRANGERS
% n % n
Sérologie connue 16.9 573 11.3 289
Résultat positif 5.2 30 10.4 30
Sérologie connue 21.3 746 13.8 356
Résultat positif 2.0 15 6.5 23
Plus que la situation administrative au regard du séjour, l’ancienneté du séjour en France des patients de nationalité étrangère
apparaît comme un facteur lié à l’état des vaccinations et au dépistage sérologique (tableau 93).
On observe ainsi que la proportion de patients à jour de leurs vaccinations croît de façon modérée mais significative au
fur et à mesure que la durée de séjour se prolonge, la différence la plus nette se situant au-delà de 10 années passées
en France.
De la même façon, la part des patients étrangers connaissant leur statut sérologique augmente régulièrement pour atteindre
26 à 29 % après 10 années passées en France.
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