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Malgré ce qu’il a vécu, Monsieur S. voit sa demande rejetée, et il doit quitter le foyer qui l’héberge.Aujourd’hui, Monsieur
S., vit à la rue. Il tente certains soirs d’obtenir un hébergement par le 115, mais la plupart du temps, il dort dehors.
Monsieur S. est malade, il a une hépatite C. Un traitement a été mis en œuvre, mais a dû être interrompu parce qu’il
était incompatible avec la vie à la rue. Cette vie de galère, la rencontre de compagnons d’infortune, l’impression d’une
vie sans issue ont conduit Monsieur S. à un comportement addictif. Il a là encore commencé un début de traitement
de substitution au Subutex ® . Ce traitement vient aujourd’hui s’ajouter à la prise de produits, à une hépatite C non soignée
et à une ancienne tuberculose.
Monsieur S vit en France, sans papiers et sans toit. Il fait partie de cette population orpheline que personne ne veut
voir, et qui est jugée illégitime jusque dans l’accès aux droits les plus fondamentaux.
Modes de contacts et motifs de recours
Les modes de contacts des étrangers concernés par une demande d’asile ne recouvrent pas exactement ceux des autres
patients étrangers. Ils ont été beaucoup plus fréquemment orientés vers Médecins du Monde par l’intermédiaire d’une autre
association (27 % vs 6 %) et se sont présentés moins souvent spontanément (53 % vs 80 %).
Leurs motifs de recours sont largement dominés par le souhait de bénéficier d’une consultation médicale (80 % des demandeurs
d’asile vs 63 % des autres étrangers) et/ou de rencontrer un travailleur social (18 % vs 14 %).
Situation administrative, accès aux droits et aux soins
Outre l’attribution d’une place en centre d’accueil, ou de l’allocation d’insertion, la qualité de demandeur d’asile (à partir
du moment où la demande est effectivement déposée) ouvre droit à la Couverture Maladie Universelle, ceci sans durée
préalable de séjour.
Dans les faits, 81 % des demandeurs d’asile ayant déjà déposé leur demande ne bénéficiaient d’aucune couverture maladie
lorsqu’ils se sont présentés à Médecins du Monde (tableau 80).
On observe également qu’une petite partie des demandeurs d’asile disposant d’une couverture maladie est couverte au
titre de l’AME alors même qu’ils devraient bénéficier de la CMU.
Tableau 80 : Répartition des demandeurs d’asile et des autres patients étrangers selon leur situation au regard de la couverture
maladie (% en ligne)
DROITS OUVERTS
ONT LA CMU
DROITS OUVERTS
ONT L’AME
AUCUN DROIT OUVERT
% n % n % n
ETRANGERS CONCERNÉS PAR UNE DEMANDE D’ASILE
demande d’asile non déposée 3.0 21 2.3 16 94.6 652
demande d’asile déposée 14.6 376 4.4 115 81.0 2 098
Ensemble des étrangers concernés
par une demande d’asile
12.1 397 4.0 131 83.9 2 750
Interrogés sur les principaux obstacles à l’accès aux soins, les patients concernés par une demande d’asile, comme les autres
patients étrangers, mettent en avant tout d’abord l’obstacle financier (37 %) ainsi que leurs difficultés à s’orienter dans notre
système médico-social (28 %).
Ils sont cependant plus nombreux que les autres patients étrangers à citer des difficultés administratives (23 % vs 16 %) et
la barrière linguistique (28 % vs 12 %).
Rappelons enfin que l’absence de domiciliation constitue de loin le premier frein à l’accès aux soins des étrangers, mais les
demandeurs d’asile sont moins fréquemment concernés par ce problème que les autres patients étrangers, qui eux se heurtent
massivement à l’obstacle de la domiciliation. En effet, car pour déposer l’asile, il faut déjà une domiciliation.
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