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Tableau 79 : Flux de demandeurs d’asile en France de 2000 à 2005 et places dans le dispositif national d’accueil<br />
ANNÉES 2000 2001 2002 2003 2004 2005<br />
Premières demandes* 38 747 47 291 51 087 52 204 50 514 42 578<br />
Réexamens 1 028 1 369 1 790 2 225 7 085 9 488<br />
Mineurs accompagnants _ _ 7 900 7 564 7 907 7 155<br />
TOTAL 39 775 48 660 60 777 61 993 65 506 59 221<br />
Capacités des Cada** 4 711 6 782 10 230 12 170 15 470 17 500<br />
COUVERTURE DES BESOINS 12 % 14 % 17 % 20 % 23 % 30 %<br />
Source : *Ofpra ; **OMI, Etat <strong>du</strong> Dispositif National d’Accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés, Direction des Populations et des migrations<br />
Couverture des besoins = capacité des Cada / nombre total de demandeurs d’asile X 100<br />
Des milliers de demandeurs d’asile restent en attente d’une éventuelle place en Cada, alors que les statistiques montrent<br />
que les demandeurs d’asile qui y sont hébergés obtiennent proportionnellement beaucoup plus souvent le statut que ceux<br />
qui ne bénéficient pas de ces structures d’accueil et de l’aide qui leur y est ainsi apportée.<br />
Dépourvus d’autorisation de travail, les demandeurs d’asile sont environ 9 sur 10 à se trouver sans emploi alors que certains<br />
(8 %) ont recours pour subsister à un travail non déclaré.<br />
Le niveau des ressources déclarables par conséquent est nul pour 95 % des étrangers demandeurs d’asile, proportion comparable<br />
à celle relevée chez les autres patients étrangers (96 %).<br />
S’ils ne veulent ou ne peuvent être hébergés en Cada, les demandeurs peuvent, une fois la demande formelle enregistrée,<br />
bénéficier d’une allocation dite « d’insertion » de 280 euros par a<strong>du</strong>lte, versée mensuellement. Cette allocation ne prend<br />
pas en compte la composition familiale. Le versement est interrompu au bout d’une année, même si aucune décision n’est<br />
prise sur le fond de la demande. Le faible montant de l’allocation ne permet pas le paiement des frais de tra<strong>du</strong>ction des<br />
documents, le recours éventuel à un avocat, le déplacement pour un entretien.<br />
En octobre 2003, M. De Villepin, alors ministre des affaires étrangères, avait reconnu que « le dispositif est en crise », que « les<br />
associations et agents de l’Etat se découragent » ; il avait mentionné « la longue précarité des réfugiés et les délais de traitement<br />
trop longs, les centres d’accueil saturés » et confirmé « que les demandeurs d’asile vivent dans l’angoisse d’une longue attente et<br />
dans la précarité qui expose à toutes les dérives » 62 .<br />
Certes, l’Etat a consacré ces dernières années des sommes plus importantes pour l’accueil social et a consenti des moyens<br />
supplémentaires à l’Ofpra ou la Commission des Recours, avec une volonté ferme d’accélérer les procé<strong>du</strong>res d’examen,<br />
mais on est loin des conditions d’accueil dignes.<br />
La volonté d’accélérer les procé<strong>du</strong>res d’asile peut con<strong>du</strong>ire à des situations dramatiques.<br />
Notre équipe de Lyon témoigne :<br />
Monsieur S. est ukrainien, d’origine arménienne. Du fait de cette origine, il a été l’objet de sévices graves dans son pays<br />
de la part des autorités. Il a donc quitté l’Ukraine pour la France afin de venir chercher une protection. Bien qu’isolé<br />
sans enfant, il a pu, <strong>du</strong> fait de son état de santé, bénéficier d’un hébergement en foyer le temps de la procé<strong>du</strong>re. Il a<br />
en revanche effectué seul les démarches administratives. Non francophone, Monsieur S. a beaucoup de difficultés à se<br />
repérer dans les méandres de la procé<strong>du</strong>re d’asile. .../...<br />
62. Examen <strong>du</strong> projet de loi sur l’asile au Sénat, le 23 octobre 2003.<br />
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