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Le secteur bancaire suisse - Association suisse des banquiers

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9 Coopération internationale en matière fiscale<br />

et pénale<br />

9 1 Réglementations <strong>suisse</strong>s diverses<br />

Secret professionnel du banquier<br />

<strong>Le</strong> secret professionnel du banquier vise à protéger la sphère privée, au sens de la<br />

Constitution et de la législation <strong>suisse</strong>s. Selon l’art. 13 de la Constitution fédérale<br />

de la Confédération <strong>suisse</strong> : « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et<br />

familiale. » <strong>Le</strong> revenu et la situation patrimoniale tombent sous cette loi, et ce<br />

contrairement aux abus, en particulier de nature criminelle. Depuis toujours, le<br />

secret professionnel du banquier est ainsi levé à la demande <strong>des</strong> autorités de poursuite<br />

pénale. La banque est alors tenue de leur fournir <strong>des</strong> informations sur les<br />

clients. De nouveaux délits au sens pénal ont donné lieu au fil du temps à de nouvelles<br />

obligations de renseigner, du délit d’initié ( 1988 ) au blanchiment d’argent<br />

( 1990 ). Cela s’applique également aux autorités de poursuite pénale étrangères,<br />

par le biais <strong>des</strong> procédures d’entrai<strong>des</strong> administrative et judiciaire.<br />

<strong>Le</strong> secret professionnel du banquier <strong>suisse</strong> est ancré à l’article 47 de la LB, qui est<br />

entrée en vigueur le 8 novembre 1934. Cet article stipule que celui qui agit en sa<br />

qualité d’organe, d’employé, de mandataire, ou de liquidateur d’une banque, ou<br />

encore d’organe ou d’employé d’une société d’audit, n’a pas le droit de révéler une<br />

information dont il a eu connaissance dans le cadre de sa fonction. <strong>Le</strong> même principe<br />

s’applique aux Bourses et aux négociants en valeurs mobilières, comme le<br />

stipule l’article 43 de la LBVM du 24 mars 1995.<br />

Bien que la loi parle de « secret <strong>bancaire</strong> », il convient de préciser que ce devoir de<br />

discrétion ne vise pas la protection de la banque mais bien celle du client. En ce<br />

sens, le terme de « secret professionnel du banquier » est beaucoup plus adapté. <strong>Le</strong><br />

droit <strong>suisse</strong> garantit aussi le respect du secret professionnel dans d’autres domaines<br />

tel que celui du médecin ou de l’avocat par exemple. Il s’agit de protéger la sphère<br />

privée, un droit fondamental ancré dans la Constitution <strong>suisse</strong> ( art. 13 ).<br />

L’obligation de discrétion du banquier envers la clientèle n’est pas absolue et aucune<br />

protection n’est accordée aux criminels. <strong>Le</strong> devoir de fournir <strong>des</strong> informations<br />

existe notamment dans les cas suivants :<br />

• procédures de droit civil ( succession ou divorce p. ex. ) ;<br />

• droit de poursuites et faillites ;<br />

• procédures pénales ( blanchiment d’argent, participation à une organisation<br />

criminelle, vol, fraude fiscale, chantage etc. ) ;<br />

• procédures d’entraide judiciaire internationale.<br />

69<br />

<strong>Le</strong> <strong>secteur</strong> <strong>bancaire</strong> <strong>suisse</strong><br />

Distinction entre soustraction fiscale et fraude fiscale<br />

<strong>Le</strong> droit <strong>suisse</strong> distingue entre la soustraction fiscale et la fraude fiscale. Cette<br />

distinction se base sur le concept de l’auto-déclaration et vise à protéger le citoyen.<br />

Si celui-ci commet <strong>des</strong> erreurs lors de l’auto-déclaration de son revenu et de sa<br />

fortune et remplit sa déclaration d’impôt de manière incorrecte ou lacunaire, cela<br />

peut être considéré comme de la soustraction fiscale. Il ne s’agit pas là d’un délit<br />

pénal en Suisse même si une telle pratique peut entraîner <strong>des</strong> amen<strong>des</strong> allant<br />

jusqu’à plusieurs fois le montant soustrait. Par contre, il y a fraude fiscale lorsque<br />

le contribuable falsifie <strong>des</strong> documents. La fraude fiscale constitue un délit relevant<br />

du droit pénal et entraîne <strong>des</strong> poursuites pénales. La distinction entre soustraction

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