Le secteur bancaire suisse - Association suisse des banquiers

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25.12.2014 Views

Sociétés d’audit : le bras armé de la FINMA Le système suisse de surveillance du secteur bancaire repose sur la séparation des tâches entre la FINMA – l’autorité de surveillance étatique – d’une part, et les sociétés d’audit privées agréées par la FINMA d’autre part. Ce système de surveillance dualiste permet de confier les audits sur site aux sociétés d’audit ( en tant qu’organe de révision au sens de la LB ) agréées par la FINMA, alors que la haute surveillance et les mesures de contrainte éventuelles restent du ressort de cette dernière. Les sociétés d’audit agréées par la FINMA sont dans une relation contractuelle de droit privé avec les établissements dont elles assurent l’audit. L’étendue de l’activité d’audit est par contre fixée pour l’essentiel par le droit public. Les sociétés d’audit exercent leur surveillance en tant que bras armé des autorités de surveillance au travers d’audits réguliers annuels des établissements à contrôler. Si elles remplissent une tâche publique, elles ne disposent d’aucun pouvoir étatique, mais sont tenues d’informer la FINMA des résultats de leurs audits. Les coûts de la révision sont supportés intégralement par les établissements audités. Les contrôles par les sociétés d’audit constituent un élément important de la protection de la clientèle des banques. Toutes les entreprises de révision et fiduciaires suisses peuvent prétendre au rôle de sociétés d’audit. Elles doivent être indépendantes de leur mandataire et disposer des compétences nécessaires. Elles sont soumises au contrôle et à l’obtention d’une autorisation de la FINMA. 60 Le secteur bancaire suisse Chaque année, la société d’audit vérifie que les comptes annuels correspondent sur le fond et la forme aux prescriptions réglementaires et statutaires, que les dispositions prudentielles ont été respectées ( lois, ordonnances, etc. ) et que les exigences de l’autorisation restent satisfaites. Le rapport d’audit est destiné à l’organe responsable de la haute direction, de la surveillance et du contrôle, c’est-à-dire au Conseil d’administration ou, dans le cas des banques cantonales, au Conseil de la banque qui le transmet à la FINMA. Le rapport d’audit permet à la FINMA de connaître en détail la situation de la banque. La FINMA peut aussi demander des informations et documents supplémentaires à la banque ou à l’organe de révision mais aussi ordonner des audits extraordinaires. Autoréglementation et règles de comportement Aux actes juridiques fondamentaux que sont la LB, la LBVM et la LBA s’ajoute tout un ensemble de règles de comportement destinées à garantir la mise en œuvre concrète de la législation. Les règles de comportement font partie intégrante de l’autoréglementation des banques et des négociants en valeurs mobilières. Elles reposent sur une longue tradition et jouent un rôle important dans le secteur financier en Suisse. Les avantages fondamentaux de l’autoréglementation résident dans la proximité avec la pratique, les compétences techniques, la meilleure acceptation ainsi que la motivation à l’égard de son application. Autres points positifs : la souplesse de l’autoréglementation ainsi que la vitesse avec laquelle elle peut être introduite ou adaptée. On distingue entre autoréglementation libre ou autonome, autoréglementation reconnue comme standard minimum et autoréglementation obligatoire. L’autoréglementation libre ou autonome est strictement privée et ne suppose aucune intervention de l’Etat. En vertu de la LFINMA, la FINMA peut reconnaître des normes

d’autoréglementation comme ayant valeur de standard minimum ( cf. circulaire FINMA 2008/10 « Normes d’autorégulation reconnues comme standards minimaux » ). L’ASB édicte des autoréglementations et des règles de comportement reconnues et mises en œuvre comme standards prudentiels minimaux par la FINMA. Du fait de cette application étatique, ces règles de comportement de l’ASB valent pour l’ensemble des banques en Suisse ( force obligatoire générale ). La FINMA considère le respect en tout temps des règles de comportement comme indispensable pour « garantir l’exercice d’une activité irréprochable » et donc une condition sine qua non à l’autorisation d’exercer. Ces règles de comportement « privées » ont ainsi acquis le statut de norme légale et les infractions sont réprimées dans le cadre du système de sanctions prévu par la LB. Une liste des autoréglementations reconnues est fournie en annexe à la circulaire de la FINMA « Normes d’autorégulation reconnues comme standards minimaux ». L’autoréglementation obligatoire repose sur un mandat légal de régler tout problème par l’autoréglementation. L’art. 37h de la LB ( garantie des dépôts ) et l’art. 25 de la LBA ( concrétisation des obligations de diligence ) notamment sont des exemples de tels mandats de réglementation. Principales règles de comportement de l’ASB Convention relative à l’obligation de diligence des banques ( CDB ). Obligation faite aux banques de vérifier l’identité des cocontractants et d’identifier les ayants droit économiques; interdiction de participer activement à la fuite illicite de capitaux et à la soustraction fiscale. Directives visant à garantir l’indépendance de l’analyse financière. Prévention des conflits d’intérêt dans le domaine de l’analyse financière. Recommandations en matière de Business Continuity Management ( BCM ). Méthode visant à garantir le maintien ou le rétablissement rapide des fonctions critiques en cas de crise interne ou externe. Directives concernant l’information des investisseurs sur les produits structurés. Obligation des banques de rédiger un prospectus pour les produits structurés proposés au public. Convention relative à la garantie des dépôts. Protection des créanciers ( déposants ) par un remboursement rapide de leurs avoirs en cas de faillite de la banque. Règles de conduite pour négociants en valeurs mobilières. Règles fondamentales devant être respectées par tous les négociants en valeurs mobilières assujettis à la LBVM, en vue de satisfaire à leurs obligations en matière d’information, de diligence et de loyauté. Directives applicables à la gestion du risque-pays. Exigences minimales imposant aux banques de créer des structures et des procédures internes afin de déterminer le risque-pays. Directives concernant le mandat de gestion de fortune. Principes relatifs à la gestion de fortune pour le compte de clients privés. Directives relatives au traitement des avoirs sans nouvelles. Prévention en la matière, rétablissement du contact avec le client, obligations des banques en cas d’avoirs non réclamés, procédures de recherche. Directives d’attributions concernant le marché des émissions. Directives relatives à l’attribution de valeurs mobilières liées aux fonds propres lors de placements publics en Suisse 61 Le secteur bancaire suisse

Sociétés d’audit : le bras armé de la FINMA<br />

<strong>Le</strong> système <strong>suisse</strong> de surveillance du <strong>secteur</strong> <strong>bancaire</strong> repose sur la séparation <strong>des</strong><br />

tâches entre la FINMA – l’autorité de surveillance étatique – d’une part, et les<br />

sociétés d’audit privées agréées par la FINMA d’autre part. Ce système de surveillance<br />

dualiste permet de confier les audits sur site aux sociétés d’audit ( en tant<br />

qu’organe de révision au sens de la LB ) agréées par la FINMA, alors que la haute<br />

surveillance et les mesures de contrainte éventuelles restent du ressort de cette<br />

dernière.<br />

<strong>Le</strong>s sociétés d’audit agréées par la FINMA sont dans une relation contractuelle de<br />

droit privé avec les établissements dont elles assurent l’audit. L’étendue de l’activité<br />

d’audit est par contre fixée pour l’essentiel par le droit public. <strong>Le</strong>s sociétés<br />

d’audit exercent leur surveillance en tant que bras armé <strong>des</strong> autorités de surveillance<br />

au travers d’audits réguliers annuels <strong>des</strong> établissements à contrôler. Si<br />

elles remplissent une tâche publique, elles ne disposent d’aucun pouvoir étatique,<br />

mais sont tenues d’informer la FINMA <strong>des</strong> résultats de leurs audits. <strong>Le</strong>s coûts de<br />

la révision sont supportés intégralement par les établissements audités.<br />

<strong>Le</strong>s contrôles par les sociétés d’audit constituent un élément important de la protection<br />

de la clientèle <strong>des</strong> banques. Toutes les entreprises de révision et fiduciaires<br />

<strong>suisse</strong>s peuvent prétendre au rôle de sociétés d’audit. Elles doivent être indépendantes<br />

de leur mandataire et disposer <strong>des</strong> compétences nécessaires. Elles sont<br />

soumises au contrôle et à l’obtention d’une autorisation de la FINMA.<br />

60<br />

<strong>Le</strong> <strong>secteur</strong> <strong>bancaire</strong> <strong>suisse</strong><br />

Chaque année, la société d’audit vérifie que les comptes annuels correspondent sur<br />

le fond et la forme aux prescriptions réglementaires et statutaires, que les dispositions<br />

prudentielles ont été respectées ( lois, ordonnances, etc. ) et que les exigences<br />

de l’autorisation restent satisfaites.<br />

<strong>Le</strong> rapport d’audit est <strong>des</strong>tiné à l’organe responsable de la haute direction, de la<br />

surveillance et du contrôle, c’est-à-dire au Conseil d’administration ou, dans le cas<br />

<strong>des</strong> banques cantonales, au Conseil de la banque qui le transmet à la FINMA. <strong>Le</strong><br />

rapport d’audit permet à la FINMA de connaître en détail la situation de la banque.<br />

La FINMA peut aussi demander <strong>des</strong> informations et documents supplémentaires à<br />

la banque ou à l’organe de révision mais aussi ordonner <strong>des</strong> audits extraordinaires.<br />

Autoréglementation et règles de comportement<br />

Aux actes juridiques fondamentaux que sont la LB, la LBVM et la LBA s’ajoute tout<br />

un ensemble de règles de comportement <strong>des</strong>tinées à garantir la mise en œuvre<br />

concrète de la législation. <strong>Le</strong>s règles de comportement font partie intégrante de<br />

l’autoréglementation <strong>des</strong> banques et <strong>des</strong> négociants en valeurs mobilières. Elles<br />

reposent sur une longue tradition et jouent un rôle important dans le <strong>secteur</strong><br />

financier en Suisse. <strong>Le</strong>s avantages fondamentaux de l’autoréglementation résident<br />

dans la proximité avec la pratique, les compétences techniques, la meilleure acceptation<br />

ainsi que la motivation à l’égard de son application. Autres points positifs :<br />

la souplesse de l’autoréglementation ainsi que la vitesse avec laquelle elle peut être<br />

introduite ou adaptée.<br />

On distingue entre autoréglementation libre ou autonome, autoréglementation<br />

reconnue comme standard minimum et autoréglementation obligatoire. L’autoréglementation<br />

libre ou autonome est strictement privée et ne suppose aucune intervention<br />

de l’Etat. En vertu de la LFINMA, la FINMA peut reconnaître <strong>des</strong> normes

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