Le secteur bancaire suisse - Association suisse des banquiers
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5 5 Modèles d’affaires<br />
La Suisse peut se targuer d’une tradition profondément ancrée en matière de gestion<br />
de fortune. Elle doit notamment cette longue tradition aux conditions-cadres<br />
politiques et monétaires favorables du pays. A cela s’ajoutent <strong>des</strong> collaborateurs<br />
hautement qualifiés, parfaitement formés pour répondre à la spécialisation croissante<br />
de la profession. De plus, les banques <strong>suisse</strong>s ne se satisfont pas d’un modèle<br />
d’affaires unique et le paysage <strong>bancaire</strong> helvétique est particulièrement hétérogène.<br />
Un petit nombre de prestataires financiers globaux y côtoient un nombre élevé de<br />
prestataires hautement spécialisés. De ce fait, les modèles d’affaires adoptés pour<br />
développer les activités varient fortement ( origine et composantes du chiffre d’affaires,<br />
stratégie bénéficiaire, etc. ), surtout en fonction de la taille <strong>des</strong> établissements.<br />
<strong>Le</strong> modèle d’affaires dit intégré ( banque universelle ) est généralement réservé<br />
aux gran<strong>des</strong> banques. Celles-ci couvrent toutes les activités <strong>bancaire</strong>s, allant<br />
de la banque de détail ( Retail Banking ) à la gestion de fortune en passant par les<br />
opérations <strong>des</strong>tinées aux entreprises.<br />
Pour leur part, les petites banques opèrent selon un modèle d’affaires basé sur la<br />
spécialisation ou sur une stratégie de niche. Elles se concentrent sur leurs compétences<br />
clés et externalisent les activités qui ne doivent pas impérativement être<br />
réalisées en interne (analyse et services informatiques p. ex. ). Il est intéressant de<br />
noter l’émergence d’un nouveau modèle d’affaires, celui <strong>des</strong> banques qui se positionnent<br />
entre les établissements hautement spécialisés et les prestataires financiers<br />
globaux. Il est donc possible de distinguer une nouvelle catégorie, celle <strong>des</strong> établissements<br />
de taille moyenne qui se sont établis sur le marché depuis quelques années.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>secteur</strong> <strong>bancaire</strong> <strong>suisse</strong><br />
On constate que les établissements proposent de plus en plus leurs services au niveau<br />
local ( onshore ), notamment dans les pays émergents d’Asie. <strong>Le</strong> bien-fondé <strong>des</strong><br />
opérations transfrontalières reste cependant intact car <strong>des</strong> conditions-cadres politiques<br />
et monétaires telles que la stabilité monétaire et gouvernementale jouent un<br />
rôle prépondérant.<br />
<strong>Le</strong> <strong>secteur</strong> de la gestion de fortune est en constante évolution et l’acteur majeur<br />
qu’est la place financière <strong>suisse</strong> n’y échappe pas. En raison <strong>des</strong> exigences de rendement<br />
croissantes et de la propension <strong>des</strong> investisseurs à retirer leurs capitaux en cas<br />
d’insatisfaction, la pression concurrentielle se renforce dans la gestion de fortune<br />
institutionnelle. On peut notamment y observer une pression accrue sur les marges<br />
<strong>des</strong> gérants de fortune. Par ailleurs, les connaissances toujours plus pointues <strong>des</strong><br />
investisseurs privés entraînent <strong>des</strong> exigences toujours plus élevées pour les sociétés<br />
privées de gestion de fortune.<br />
Etant donné que toutes les places financières importantes ont, comme la Suisse,<br />
adopté l’article 26 du Modèle de convention fiscale de l’OCDE en vue d’éviter les<br />
doubles impositions ( cf. chapitre 9.2 ), il ne devrait pas en découler de conséquences<br />
négatives graves pour la place financière <strong>suisse</strong>. Cette harmonisation <strong>des</strong> conditions<br />
de concurrence renforcera les facteurs de succès de la Suisse tels que la stabilité du<br />
franc. A l’avenir, le modèle reposant sur la gestion d’avoirs déclarés s’imposera.