Le secteur bancaire suisse - Association suisse des banquiers

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25.12.2014 Views

Débat fiscal et pression sur le secret professionnel du banquier Les nombreux programmes de sauvetage et de relance conjoncturelle ont considérablement alourdi la dette des pays concernés. Bon nombre d’entre eux sont maintenant obligés de réduire les dépenses ou de trouver de nouvelles sources de revenus. Pour générer de nouvelles recettes, ils s’efforcent notamment de rapatrier dans leur giron des patrimoines transfrontaliers, gérés aujourd’hui par de petites places financières compétitives. La place financière suisse est particulièrement visée du fait de son importance en matière de gestion de fortune internationale. La pression de l’Union européenne ( UE ), des Etats-Unis et de l’Organisation de coopération et de développement économiques ( OCDE ) sur notre pays a augmenté. Les conventions de double imposition ( CDI ) conclues par la Suisse avec d’autres pays comportant une réserve vis-à-vis de l’article 26 du Modèle de convention de l’OCDE, la Suisse a été menacée début 2009 d’être inscrite avec d’autres places financières sur la liste noire des Etats non coopératifs en matière fiscale. Le Conseil fédéral est parvenu à éviter une telle inscription en décidant le 13 mars 2009 d’abandonner cette réserve envers l’article 26 et de conclure de nouvelles CDI. Après leur ratification par le Parlement, la Suisse fournira l’entraide administrative non seulement en cas de fraude fiscale mais aussi de soustraction fiscale. 12 Le secteur bancaire suisse La pression est toutefois maintenue et certains représentants de l’UE exigent que la Suisse participe à l’échange automatique de renseignements tel que le prévoit la norme des pays de l’UE. Mais comme le Luxembourg et l’Autriche, la Suisse s’oppose à un tel échange automatique de renseignements. La protection de la sphère privée des clients bancaires doit en effet rester garantie, la confiance et le respect entre citoyens et Etat constituant une caractéristique fondamentale de la conception suisse de l’Etat. La place financière suisse poursuit néanmoins une stratégie de repositionnement visant à assurer sa future croissance essentiellement par l’acquisition de patrimoines dits tax compliant. Les patrimoines étrangers problématiques sur le plan fiscal doivent être régularisés dans leur pays d’origine sans nécessairement faire l’objet d’un rapatriement. Il faut tout mettre en œuvre pour encourager l’honnêteté fiscale des clients. Dans cette optique, la Suisse propose aussi de garantir une meilleure imposition des capitaux étrangers et de leurs revenus. L’Association suisse des banquiers ( ASB ) envisage ainsi, conjointement avec la Confédération, d’introduire une retenue à la source libératoire. Les Etats étrangers pourraient bénéficier de la sorte d’un substrat fiscal bienvenu en période de déficits budgétaires records. Parallèlement, cette solution permettrait de préserver la sphère privée des clients honnêtes. La place financière suisse veut également assurer l’accès au marché européen pour les prestataires de services financiers opérant à partir de la Suisse. Notre place financière se distingue par son ouverture envers l’étranger et un encadrement réglementaire exemplaire. Dans ce sens, et en particulier dans le sillage de l’adoption du standard international de l’OCDE en matière d’entraide administrative, des discriminations unilatérales entre partenaires commerciaux étroitement liés sont inacceptables et doivent être supprimées.

1 2 Importance économique Contribution à la création de valeur Avec une création de valeur brute de CHF 62,8 milliards, soit quelque 11,6 % du PIB, le secteur financier faisait encore partie en 2008 des principaux secteurs d’activité en Suisse. Le segment bancaire a contribué à la création de valeur à hauteur de CHF 41,3 milliards, ce qui équivaut à 7,6 % du PIB. Pour le secteur de l’assurance, les chiffres correspondants étaient de CHF 21,5 milliards et 4 %. La création de valeur du secteur bancaire se répartit sur la banque de détail ( Retail Banking ), la gestion de fortune ( Wealth Management ), la gestion d’avoirs ( Asset Management ) et l’Investment Banking : Création de valeur brute des secteurs de la banque et de l’assurance ( 2008 ) ( CHF milliards ) % PIB (541,8) Gestion de fortune ( 18,2 ) 3,3 % Banque de détail ( 14,6 ) 2,7 % Gestion d’avoirs ( 4,9 ) 0,9 % Investment Banking ( 3,6 ) 0,7 % Secteur de la banque ( 41,3 ) 7,6 % Secteur de l’assurance ( 21,5 ) 4 % Sources : calculs de l’ASB, SECO La création de valeur des activités liées au secteur du crédit et de l’assurance ( NOGA 67 ) est répartie proportionnellement. L’importance majeure du secteur financier pour le pôle économique suisse devient encore plus nette si on tient compte des prestations directes et indirectes des autres branches de l’économie. Cela concerne par exemple les services fournis par des entreprises non financières au secteur financier ou des effets positifs indirects tels qu’une entreprise du bâtiment qui construit un immeuble pour une banque ou un client étranger de Private Banking qui prolonge un séjour d’affaires en Suisse par des vacances. Les entreprises financières soutiennent aussi la croissance d’autres entreprises avec leurs produits, par exemple par des crédits pour la construction ou l’extension de sites de production ou par des assurances couvrant le risque d’interruptions d’exploitation. 13 Le secteur bancaire suisse Le secteur financier suisse est aussi très important en comparaison internationale. Sa contribution à la création de valeur globale est deux à trois fois plus élevée que dans les autres pays européens, à l’exception du Luxembourg.

Débat fiscal et pression sur le secret professionnel du banquier<br />

<strong>Le</strong>s nombreux programmes de sauvetage et de relance conjoncturelle ont considérablement<br />

alourdi la dette <strong>des</strong> pays concernés. Bon nombre d’entre eux sont maintenant<br />

obligés de réduire les dépenses ou de trouver de nouvelles sources de revenus.<br />

Pour générer de nouvelles recettes, ils s’efforcent notamment de rapatrier<br />

dans leur giron <strong>des</strong> patrimoines transfrontaliers, gérés aujourd’hui par de petites<br />

places financières compétitives. La place financière <strong>suisse</strong> est particulièrement visée<br />

du fait de son importance en matière de gestion de fortune internationale.<br />

La pression de l’Union européenne ( UE ), <strong>des</strong> Etats-Unis et de l’Organisation de<br />

coopération et de développement économiques ( OCDE ) sur notre pays a augmenté.<br />

<strong>Le</strong>s conventions de double imposition ( CDI ) conclues par la Suisse avec<br />

d’autres pays comportant une réserve vis-à-vis de l’article 26 du Modèle de convention<br />

de l’OCDE, la Suisse a été menacée début 2009 d’être inscrite avec d’autres<br />

places financières sur la liste noire <strong>des</strong> Etats non coopératifs en matière fiscale. <strong>Le</strong><br />

Conseil fédéral est parvenu à éviter une telle inscription en décidant le 13 mars<br />

2009 d’abandonner cette réserve envers l’article 26 et de conclure de nouvelles<br />

CDI. Après leur ratification par le Parlement, la Suisse fournira l’entraide administrative<br />

non seulement en cas de fraude fiscale mais aussi de soustraction fiscale.<br />

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<strong>Le</strong> <strong>secteur</strong> <strong>bancaire</strong> <strong>suisse</strong><br />

La pression est toutefois maintenue et certains représentants de l’UE exigent que<br />

la Suisse participe à l’échange automatique de renseignements tel que le prévoit la<br />

norme <strong>des</strong> pays de l’UE. Mais comme le Luxembourg et l’Autriche, la Suisse s’oppose<br />

à un tel échange automatique de renseignements. La protection de la sphère<br />

privée <strong>des</strong> clients <strong>bancaire</strong>s doit en effet rester garantie, la confiance et le respect<br />

entre citoyens et Etat constituant une caractéristique fondamentale de la conception<br />

<strong>suisse</strong> de l’Etat.<br />

La place financière <strong>suisse</strong> poursuit néanmoins une stratégie de repositionnement<br />

visant à assurer sa future croissance essentiellement par l’acquisition de patrimoines<br />

dits tax compliant. <strong>Le</strong>s patrimoines étrangers problématiques sur le plan<br />

fiscal doivent être régularisés dans leur pays d’origine sans nécessairement faire<br />

l’objet d’un rapatriement. Il faut tout mettre en œuvre pour encourager l’honnêteté<br />

fiscale <strong>des</strong> clients. Dans cette optique, la Suisse propose aussi de garantir une<br />

meilleure imposition <strong>des</strong> capitaux étrangers et de leurs revenus. L’<strong>Association</strong><br />

<strong>suisse</strong> <strong>des</strong> <strong>banquiers</strong> ( ASB ) envisage ainsi, conjointement avec la Confédération,<br />

d’introduire une retenue à la source libératoire. <strong>Le</strong>s Etats étrangers pourraient<br />

bénéficier de la sorte d’un substrat fiscal bienvenu en période de déficits budgétaires<br />

records. Parallèlement, cette solution permettrait de préserver la sphère privée<br />

<strong>des</strong> clients honnêtes.<br />

La place financière <strong>suisse</strong> veut également assurer l’accès au marché européen pour<br />

les prestataires de services financiers opérant à partir de la Suisse. Notre place<br />

financière se distingue par son ouverture envers l’étranger et un encadrement réglementaire<br />

exemplaire. Dans ce sens, et en particulier dans le sillage de l’adoption<br />

du standard international de l’OCDE en matière d’entraide administrative, <strong>des</strong><br />

discriminations unilatérales entre partenaires commerciaux étroitement liés sont<br />

inacceptables et doivent être supprimées.

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