LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...
LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ... LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...
Attendu que cette note de presse du Secrétariat de l'État Major en datant les événements de Raboteau de la nuit du 24 avril au 25 avril au lieu de la nuit du 21 et 22 laisse planer une suspicion sur la complicité de l'armée à vouloir frauder les dates exactes des événements: "Le Commandement Général des Forces Armées d'Haïti informe que dans la nuit du 24 au 25 avril 1994 des opérations de police ont été conduites à Raboteau, banlieue des Gonaïves, en vue de contrecarrer l'action de certains individus armés qui, selon des renseignements, se préparaient à saboter les installations publiques et attaquer le Quartier général du Département Militaire de l'Artibonite. Il rappelle en outre que les démarches similaires tentées précédemment pour destabiliser l'État telles: a) La situation à Chantal dans le Sud b) La situation au Borgne dans le Nord c) L'établissement de réseaux de malfaiteurs à Carrefour Marin, à Carrefour-feuilles et à Thomassin d) Les récents incendies et les tentatives d'incendie tant à la capitale que dans les villes de province e) Assassinats et disparitions de militaires et de paisibles citoyens Sont les réalisations des étapes du plan conçu au cours de la réunion tenue à l'Hotel Lothan de Washington le 21 novembre 1993, réunion à laquelle prirent part certains ministres du gouvernement démissionnaire. L'institution militaire renouvelle sa détermination de garantir l'ordre et la paix publics et sa ferme volonté de freiner les actions de tous ceux qui sont dénués du sens de l'État, des institutions et de l'harmonie devant exister dans la famille haïtienne..."(signé: Secrétariat de l'État Major). Attendu qu'en prenant cette position il est tout à fait clair que le Haut-Commandement de l'armée d'Haïti loin de désavouer l'action des militaires aux Gonaïves cherche plutôt à justifier le bien fondé de l'attaque opérée le 22 avril 1994 sur la population de Raboteau. Attendu que par cette attitude, le Haut Commandement s'est montré responsable des faits reprochés. Par là, reconnait la culpabilité des membres du Haut État Major des Forces armées d'Haïti qui cherchent à couvrir les militaires des Gonaïves. Sur la Version des Faits 82
Attendu que ces faits du 18 et 22 avril 1994 à Raboteau ont déclenché une forte réaction dans la population et les secteurs les plus influents de la société haïtienne. De nombreuses personnalités tant civiles que religieuses se sont prononcées sur la question, et il y a lieu de souligner: a) cette déclaration publique faite par l'évêque des Gonaïves Mgr Emmanuel Constant au lendemain du massacre, le 25 avril 1994: "A Raboteau, le sang a coulé. Des haïtiens comme nous, jeunes et moins jeunes, ont été tirés par balles, sans procès, sans interrogatoire, sans aucune procédure légale. Des hommes, des femmes ont été blessés, toujours par balles, au moment où ils fuyaient sans trop savoir ce qui se passait. Seul le hasard ou la Providence a voulu qu'ils soient encore en vie! Combien de morts Combien de blessés Nous ne le savons pas avec exactitude. Mais le fait est là, il y a des morts et des blessés: des témoins oculaires ou des victimes ont témoigné. Que dire des autres ceux qui ne sont ni morts, ni blessés Leurs maisons ont été, pour la plupart, saccagées et pillées. Beaucoup ont abandonné le quartier de Raboteau en y laissant toutes leurs affaires. Un exode engendrant de nouveaux sans abri et un flot de migrants à l'intérieur de leur propre pays ! La souffrance est grande". b) D'autres rapports importants sur les faits qui font l'objet de l'enquête ont été rendus par: - La Commission interaméricaine des droits de l'homme de l'OEA; "Rapport sur la situation des droits de l'homme en Haïti" 1995. - L'Assemblée générale des Nations Unies, dans son document intitulé "Situation des droits de l'homme en Haïti, 10 mai 1999. - Les conclusions de la Mission Civile Internationale en Haïti OEA/ONU (MICIVIH) sur le massacre de Raboteau ainsi résumées: 1- « Le massacre de Raboteau est le résultat d'une opération qui semble avoir été menée avec le soutien et la participation de civils armés et du Fraph, sous le commandement du Colonel Bellony Groshommes, Commandant du Département militaire de l' Artibonite, au cours de laquelle des habitants du quartier ciblé ont été arbitrairement tués ou blessés. Les responsabilités individuelles pour les meurtres et les autres infractions pénales commises lors de ce massacre devront être établies par voie judiciaire. 2- Les événements du lundi 18 et du vendredi 22 avaient vraissemblablement le même objectif; capturer ou tuer les principaux dirigeants populaires du Bas Raboteau dont la présence, après leur retour de marronage, avait été détectée par les militaires, en particulier celle d'Amio Métayer. 3- La cible de l'agression est clairement indiqué par le fait que les assaillants attaquèrent la maison d'Amio Métayer et qu'ils poursuivirent seulement les personnes fuyant en la direction de la mer, où d'autres individus armés attendaient sur un bateau pour piéger les fugitifs. Pris entre deux feux, les fugitifs ont été atteints sur la plage ou dans les canots qui leur servaient habituellement de refuge ou de moyen de s'échapper. 83
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1- « Le massacre de Raboteau est le résultat d'une opération qui semble avoir été menée avec le<br />
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Bellony Groshommes, Commandant du Département militaire de l' Artibonite, au cours de<br />
laquelle des habitants du quartier ciblé ont été arbitrairement tués ou blessés. Les<br />
responsabilités individuelles pour les meurtres et les autres infractions pénales commises lors<br />
de ce massacre devront être établies par voie judiciaire.<br />
2- Les événements du lundi 18 et du vendredi 22 avaient vraissemblablement le même objectif;<br />
capturer ou tuer les principaux dirigeants populaires du Bas Raboteau dont la présence, après<br />
leur retour de marronage, avait été détectée par les militaires, en particulier celle d'Amio<br />
Métayer.<br />
3- La cible de l'agression est clairement indiqué par le fait que les assaillants attaquèrent la<br />
maison d'Amio Métayer et qu'ils poursuivirent seulement les personnes fuyant en la direction<br />
de la mer, où d'autres individus armés attendaient sur un bateau pour piéger les fugitifs. Pris<br />
entre deux feux, les fugitifs ont été atteints sur la plage ou dans les canots qui leur servaient<br />
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