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LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...

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MARIE DENISE FLEURY: 56 ans, rue Anténor Firmin Raboteau, couturière, catholique.<br />

Le 18 avril 1994 vers les 9 heures du matin, j'ai entendu des bruits dans le quartier, je sortis sur<br />

la galerie. Là, j'ai vu venir auprès de moi une fille qui me disait: "Tante Marie, on vient de brûler<br />

la maison de Cubain à la rue du Quai et on a tout écrasé. Tout de suite j'ai vu arriver 3 militaires<br />

en kaki jaune et 4 FRAPH parmi lesquels Jean Tatoune et Louisnock. Je les ai vus avec en<br />

main des effets de Cubain. Arrivé dans un garage appartenant à un nommé "l' Homme", ils y<br />

rentraient. Ils sont rentrés chez une dame du nom Marie Vera puis ils filent vers la rue Anténor<br />

Firmin. Comme j'ai des parents dans la zone, je quitte la galerie, je longe la rue Camayole, je<br />

rentre dans les cités et j'allais m'abriter au coin d'une maison pour contrôler. Le premier à<br />

frapper Valcius Valcin aveugle depuis 27 ans, est Louisnock. Il a donné (2 coups dans le dos du<br />

vieillard). L'un d'eux a dit: " C'est le père de Cubain". Et Valcius, à la première protestation fut<br />

assailli de coups de crosse de fusil et finalement il s'est renversé sur la chaise.<br />

Le fait a eu lieu le lundi 18 avril et Valcius est décédé le 19 à 5 heures du matin. On a tellement<br />

frappé les habitants de Raboteau ce 18 avril que je n'imagine pas que les militaires allaient<br />

retourner ce 22 avril. Je dois dire que les militaires avaient refusé de donner l'autorisation pour la<br />

veillée et c'est en secret qu'on a mis le vieillard en terre. Aussi, beaucoup d'habitants de<br />

Raboteau avaient laissé la zone ce 18 avril.<br />

ROUBENS DESRAVINES: 20 ans, rue Abattoir # 50, aucune activité, protestant.<br />

Le 22 avril, je dormais chez ma mère. Les militaires étaient venus frapper à la porte. On nous<br />

faisait coucher à plat ventre et on nous battait. Il y a eu Amazan, Norélus Mondélus, Chéry ainsi<br />

connu et quelques hommes du FRAPH. A dix heures, une bonne dame appelée Mireille nous a<br />

fait lever.<br />

JOLIS <strong>AU</strong>GUSTE: 47 ans, demeurant rue Paul Prompt # 1 bis, pêcheur, de religion Baptiste.<br />

Ce 22 avril, très tôt les militaires ont envahi Raboteau. Ils m'ont forcé à sortir et je commençai à<br />

recevoir des coups de fusil, des coups de pieds et des giffles. Ils m'ont amaré avec une corde et<br />

m'ont violemment bousculé au sol. Madsen St-Val sans pitié avec un bâton a frappé ma fille. Je<br />

fuis conduit par devant Castera et Timo. J'ai vu au carrefour de la rue du Quai et Paul Prompt,<br />

des hommes comme Paul Emile Amisial, Fritz Désir, Blaise Vaillant amarrés avec un fil de<br />

courant électrique. Les militaires battaient ces messieurs. J'ai également vu qu'on frappait<br />

Antoniel et Jalma. A côté des militaires, il y a eu des attachés Lionel Adéclat alias Ti Pic.<br />

EMMANUEL MAJEUNE: 22 ans demeurant rue Jean-Jacques # 184 Raboteau, Menuisier de<br />

profession et libre pêcheur.<br />

Le 22 avril 1994 pendant que je dormais, à 4 heures du matin, je suis réveillé par des rafales<br />

d'armes. Au même moment on frappait la porte avec fracas et les militaires dont Ménard<br />

Michel-Ange accompagnés par des civils armés ont pénétré et m'ont réclamé la licence de la<br />

maison d'affaires où je dormais. Comme j'éxécutais cet ordre, Ménard m'a fait tomber par terre<br />

dans un canal rempli d'eau nauséabonde. Là, j'ai passé 7 heures. Koukou un civil armé<br />

accompagnait le commando. Je réclame $ 9.000 pour les dommages subis.<br />

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