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LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...

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chirugien orthopédiste m'a opérée le 24 avril 1994. Il a extrait une balle au niveau du genou<br />

gauche. Peu de temps après, soeur Anne Camille a du me ramener à Marchand et me cacher chez<br />

des amis parce que les militaires en uniforme kaki des forces armées d'Haïti se sont présentés à<br />

l'hopital à la recherche de blessés par balles. J' ai passé sept mois en marronage.<br />

N.B. Un certificat de lésion a été dressé par le Docteur Auguste Sajous.<br />

ROSIANE PROFIL: 20 ans, rue Anténor Firmin, pas de profession, catholique.<br />

Le 22 avril je dormais chez Déborah quand j'ai entendu tirer des balles dans la zone. Nous avons<br />

pris la fuite ver la mer. Dans le canot je fus atteinte de deux balles à la jambe et de deux autres<br />

au pied gauche. Les militaires qui nous poursuivaient nous ont arrêtées et grâce à l'intervention<br />

du Juge Dorismond à Castera et Timo on nous a conduit à l'hopital. Le docteur Pierre-Louis m'a<br />

opéré à l'hopital "La Providence". Dans le canot nous étions plusieurs Henry Claude, Michelin,<br />

Ofrance, Déborah...Puis à Port-au-Prince, j'ai été soigné par le docteur Alex Larsène.<br />

JOSEPH HOREL: 60 ans, demeurant à Raboteau, pêcheur et catholique<br />

Le vendredi 22 avril à 3 heures du matin pendant que je revenais de la pêche avec des pêcheurs,<br />

un commando dirigé par le capitaine Castera nous a contraints de coucher à plat ventre. Après<br />

nous avoir interrogés, le Capitaine Castera nous a ordonné d'écraser une maison appartenant à<br />

Ramong Jean-Louis. Puis ils nous ont battus, frappés. Nous avons détruit la maison à mains<br />

nues. Puis, j'ai vu Ti Claude tombé sous les balles assassines des militaires. Nous étions environ<br />

12 pêcheurs. Les militaires étaient plusieurs mais je connais seulement le capitaine Castera.<br />

Castera qui portait un bout de pantalon blanc, un maillot blanc, une paire de tenis blanc. Il avait<br />

un peu de cheveux blancs devant sa tête. Au moment de la destruction, mon petit doigt a reçu un<br />

choc et depuis ce jour, je suis infirme. J'ai reconnu Jean Tatoune, Oléus, Yofou ainsi connu<br />

avec les militaires ce jour-là.<br />

MARIE JEANNE JEAN: 28 ans, rue Jean Jacques-Dessalines # 228, pas de profession et<br />

aucune religion.<br />

Femme et mère des deux enfants de Michel Pierre alias Jamèdodo. Quand les militaires ont<br />

envahi le quartier, Pierre Michel alias Jamèdodo a quitté la maisonnete pour s'enfuir vers la mer.<br />

Son cadavre a été retrouvé quatre jours plus tard. J'ai pu reconnaître mon mari Pierre Michel car<br />

il portait un maillot le jour du massacre. Les chiens et les cochons du quartier l'ont déterré.<br />

Aidée par ma soeur Foufoune, j'ai enterré son bras plus profondément, plus tard, on lui a fait une<br />

tombe au bord de la mer. Elle a accusé Jean Tatoune, Castera, Walner, Caporal Walny,<br />

Cariétane, Amazan.<br />

CHARITEUSE CADET: 28 ans, rue Liberté # 236, commerçante, Baptiste.<br />

Le 25 avril n'ayant pas vu Charité Cadet qui était parti pêcher, Célony est allé à sa recheche à<br />

pointe Desmangles. Célony a découvert le corps de Charité amarré par la chemise avec un autre<br />

homme du nom de Luckner Antoine, le corps flottait sur l'eau mais il n'a pu approcher du<br />

cadavre car les militaires le menaçaient. Le lendemain Célony alla au bord de la mer et a trouvé<br />

le canot de Charité couvert de sang.<br />

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