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LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...

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Ce 22 avril, avec les autres on m'a fait coucher par terre et les militaires m'ont amarré. J'ai été<br />

libéré par l'ancien sergent Iréné qui passait dans la zone. J'ai vu de mes yeux, Diékivlé tué d'une<br />

balle par les militaires. J'ai vu Ménard et deux autres militaires exécuter Ti Claude.<br />

Ce 22 avril on a démoli tous mes effets. Parmi les militaires je connais seulement le capitaine<br />

Ménard.<br />

ILIODA LONGCHAMP: 20 ans, rue Paul Prompt # 1, commerçante, catholique.<br />

Ce 22 avril, il était 4 heures a.m quand les militaires sont venus frapper à ma porte. Après l'appel<br />

de mon mari, je sortais et j'ai vu mon beau-père Rony Jean-Noël, Paul Emile Amisial, Blaise<br />

Vaillant, Jolis Auguste, Fritz Désir, tous amarrés ensemble.<br />

On battait les femmes qui étaient dans la cour telles Gracieuse, ma grande soeur Mirlène<br />

Longchamp, ma mère Guerda et moi qui étais enceinte. Ma grand-mère est morte par la suite de<br />

ce qu'elle a vu. Les militaires ont écrasé tous nos effets. C'est l'ex-soldat Madsen Saint-Val qui<br />

m'a battue. Avec lui, il y avait Eliancy, Amazan, Jean Pierre Tatoune, Manzoune. Je ne connais<br />

pas le nom des autres. Un ex-sergent pensionnaire Iréné Michel est témoin des faits.<br />

MIRLENE LONGCHAMP: 22 ans, rue Paul Prompt # 01, pas de profession, catholique.<br />

Le 22 avril, les militaires m'ont battue et m'ont forcée à quitter ma maison, sur la plage, j'ai vu un<br />

jeune garçon décédé, c'est Ti Claude. Parmi eux, je connais Jean Tatoune, Ménard, Norélus<br />

Mondélus, Amazan. Ils ont brisé tous mes effets.<br />

OFRANCE CHÉRY: # 24, 29 ans, ruelle Camayolle # 49 bis, pêcheur, pas de religion<br />

Pour échapper aux assauts, j'ai été contraint de m'enfuir vers la mer. Je suis monté à bord d'un<br />

canot qui avait d'autres habitants du quartier en fuite notamment Henri-Claude Élismé, François<br />

Sanon, Rosiane ainsi que Déborah. Sous les feux de la mitraille, les deux jeunes filles sont<br />

grièvement blessées par balles. Nous sommes arrêtés en pleine mer par les militaires et conduits<br />

à l'avant poste du warf. Nous avons reçu 25 coups de bâton. Après, un militaire calmement<br />

passait et cassait la tête de chacun d'entre nous . Plus tard, nous sommes conduits aux casernes<br />

Toussaint Louverture dans une jeep pilotée par Wilbert Morisseau. Aux casernes, j'ai subi un<br />

interrogatoire musclé conduit par le capitaine Castera Cénafils. J'ai passé huit jours dans la<br />

prison des Gonaïves sans être déféré devant aucun juge.<br />

CÉLONY SÉRAPHIN: 34 ans, rue Liberté # 236, pêcheur, catholique<br />

Le 21 avril 1994, mon frère se rendant à Pointe Demangles a disparu. Lorsque je me suis rendu<br />

au bord de la mer, j'ai pu remarquer son canot couvert de sang. Je ne l'ai retrouvé que le 28 avril<br />

à la Hatte Rocher ligoté avec Charité Cadet, tous deux assassinés. On ne m'avait pas autorisé à<br />

prendre le cadavre, ce qui prouve que sa mort est due au massacre des militaires le 22 avril, le<br />

fait a été constaté par le greffier Jude Cajuste. Des militaires en vert olive, armés, l'ont enterré,<br />

mais je n'ai pas pu les identifier. Je réclame justice pour mon frère et dommages intérêts de $<br />

50.000.<br />

ÉLIGENE ÉLISMÉ: 55 ans, demeurant à Raboteau, pêcheur, catholique<br />

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