LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...

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25.12.2014 Views

Gonaïves. J'ai été faire livraison de nourriture aux environs des périphéries de la ville telles Bois-Marchand. C'est de retour qu'on m'a appris il y a eu des tirs à Raboteau. Je suis certes l'ami du capitaine Castera, nous nous sommes liés d'amitié pendant la période du coup d'État. Je n'étais ni Fraph, c'est par la radio que j'ai entendu dire que des militaires se faisaient accompagner par des civils à Raboteau. On m'a arrêté parce que je refusais de prendre part à une manifestation que Cubain et Dieujuste voulaient organiser. Ils m'ont invité, je n'étais pas tombé d'accord et sans oublié les rancoeurs pour les femmes. C'est certain que le colonel Groshomme et le capitaine Castera avaient donné leur aval pour l'opération. aa) Oléus Fragé, né en 1942, de profession cultivateur, demeurant aux Gonaïves, ruelle Abraham # 58, représenté par Me Arsène Dieujuste détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 29 décembre 1998 et entendu au Cabinet d'Instruction le 29 décembre 1999 a déposé comme suit: Je n'étais pas aux Gonaïves le 22 avril 1994. J'étais à Decossière 7 e section communale de Gros- Morne pour m'occuper de mes jardins. J'ai passé plus d'un mois. Je pense avoir passé au moins 8 jours à Descossière avant le 22 avril là, ma mère est décédée. C'était un après-midi du 9 avril 1994. On l'a mis en terre le lendemain dans l'après-midi du 10 avril. J'ai passé tout ce temps à Descossière pour régler les funérailles. J'ai passé 10 à 15 jours en compagnie de ma mère avant son décès. Une seule fois je suis descendu aux Gonaïves. Par contre, après le décès j'ai passé près d'un mois avant de me rendre aux Gonaïves. J'ai averti le sergent de Police Marilien de mon absence parce qu'il m'avait confié le rôle d'inspecteur pour la surveillance du marché. Marilien m'avait appelé pour occuper ce poste parce que j'étais un ancien commandant de Volmy. Marilien m'avait donné un papier qui certifie mon rôle d'inspecteur au marché de Raboteau. Je l'ai égaré, ce papier. Inspecteur, j'assurais la surveillance de nuit pour contrer l'action des voleurs. Surpris, je les conduis aux casernes ou à l'Avant-Poste de Raboteau. Je n'ai rien touché pour faire ce travail. J'avais un bâton comme arme. A côté de Marilien, je connais plusieurs autres militaires le caporal Rony, Thamar, Walmy, Sylvio. Je connais le sergent Cherenfant qui m'avait fait placer en prison pour une question de véhicule. Je n'étais pas membre du groupe Fraph. J'avais passé environ 9 années comme commandant milicien parce que je pensais quand on a une autorité, on est protégé. Ma vérité, je n'étais pas aux Gonaïves le 22 avril 1994. C'est à Descossière, dans la bouche des gens revenant du marché que j'ai appris les nouvelles. Arrivé aux Gonaïves, je n'ai jamais mis mes pieds à Raboteau parce que là je n'ai pas d'armis. Il est plus facile pour moi d'aller (lòt bò kanal) car j'ai des enfants là. J'ai une fille âgée de 20 ans. bb) Israël Dieubon, né en 1977, de profession chauffeur, demeurant aux Gonaïves rue Liberté bloc Raboteau, assisté de Me. Louis-Jean Charles, témoin détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 26 mars 1999 et entendu au Cabinet d'Instruction le 26 mars 1999. Le vendredi 22 avril 1994, je n'étais pas aux Gonaïves, mais plutôt à Desdunes travaillant la terre avec mon père. J'ai passé deux mois environ là-bas. J'ai entendu les rumeurs des événements du 18

22 avril 1994, mais je ne sais pas pour quelle raison on m'a impliqué dans cette affaire. Je ne connais personne parmi les gens en prison. J'ai entendu parler de Jean Tatoune parce qu'il fut un leader dans la zone, mais je ne l'ai jamais fréquenté. Je n'ai aucune appartenance au groupe Fraph. Non seulement je ne connais pas le Capitaine Castera, je n'ai jamais entendu parler de lui non plus. Je ne suis qu'un taximan qui travaille pendant les vacances aux Gonaïves. Je n'ai jamais eu de discussion avec les gens, aussi je devine mal que j'ai des ennemis dans la zone. cc) Léxima Thélusma né en 1955, de profession pêcheur, demeurant aux Gonaïves assisté de Me Arsène Dieujuste, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 27 avril 1999 et entendu au Cabinet d'Instruction le 22 février 1999 a déposé comme suit: J'ignore tout de l'affaire de Raboteau. Depuis le 8 avril 1994, j'étais en traitement à Gros-Morne. C'est à mon retour le 24 ou 25 mai 1994, que j'entendais les gens parler de ces faits survenus à Raboteau le 22 avril 1994. J'avais une carte d'attaché mais cette carte je l'avais fait bien après le massacre au mois de juillet 1994. Je dois expliquer les raisons qui m'avaient poussé à avoir cette carte et à fréquenter l'Avant-Poste de Raboteau. Un soir revenant de la mer vers les 8 heures accompagné de Charitable Pierre et de trois autres camarades, en chemin nous avons rencontré deux militaires:"Amazan et Saddam" qui nous ont demandé d'où nous sortions J'ai répondu que nous revenions de la pêche. Amazan et Sadam nous ont donné l'ordre de rouler dans l'eau. Récalcitrant, l'un deux m'a frappé à l'oreille droite et jusqu'à présent je vis avec les séquelles. Après ce fait, j'ai réfléchi et j'ai pris la décision de me procurer une carte comme attaché dans le but de protéger ma personne. Comme j'habitais en face de l'Avant-Poste de Raboteau, bien souvent je rentrais et sortais, buvant quelques coups avec les militaires et c'est peut-être pourquoi les gens de Raboteau m'ont accusé d'avoir participé aux événements du vendredi 22 avril 1994. Comme attaché, une seule fois j'ai prêté mon concours au sergent Marilien qui menait une bataille contre les voleurs dans la zone du marché. Je connais Jean Tatoune mais nous ne nous fréquentons pas parce que ses contacts ne sont pas les miens. Si j'étais dans la classe zéro, Jean Tatoune était dans la classe quinze. Je connais Manzoune dit Ludovic Adolphe qui avait un autre surnom "Amateur". J'ai l'habitude d'aller à la pêche avec lui. J'ai rencontré Amazan et Saddam après le 22 avril 1994 puisque si je me rappelle bien j'avais déjà huit (8) jours aux Gonaïves revenant de Gros-Morne exactement à la fin du mois de juin 1994. Je suis sûr de cette réponse. Je n'avais jamais entendu dire qu'il y a eu des personnes décédées. C'est en prison que j'ai entendu citer Jamèdodo, Dyekivle et bien d'autres. Fin décembre 1994, j'ai laissé Gonaïves pour me rendre à Port-au-Prince que je sais que j'avais une carte comme attaché. Cette carte je l'ai jetée dans une toilette à Gros-Morne. Les blancs sont arrivés dans le pays en septembre 1994, en octobre j'ai laissé Gonaïves pur me réfugier à Gros- Morne et De là je partais pour Port-au-Prince. 19

22 avril 1994, mais je ne sais pas pour quelle raison on m'a impliqué dans cette affaire. Je ne<br />

connais personne parmi les gens en prison. J'ai entendu parler de Jean Tatoune parce qu'il fut un<br />

leader dans la zone, mais je ne l'ai jamais fréquenté. Je n'ai aucune appartenance au groupe<br />

Fraph. Non seulement je ne connais pas le Capitaine Castera, je n'ai jamais entendu parler de lui<br />

non plus. Je ne suis qu'un taximan qui travaille pendant les vacances aux Gonaïves. Je n'ai<br />

jamais eu de discussion avec les gens, aussi je devine mal que j'ai des ennemis dans la zone.<br />

cc) Léxima Thélusma né en 1955, de profession pêcheur, demeurant aux Gonaïves assisté de<br />

Me Arsène Dieujuste, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Tribunal de Première Instance des<br />

Gonaïves daté du 27 avril 1999 et entendu au Cabinet d'Instruction le 22 février 1999 a déposé<br />

comme suit:<br />

J'ignore tout de l'affaire de Raboteau. Depuis le 8 avril 1994, j'étais en traitement à Gros-Morne.<br />

C'est à mon retour le 24 ou 25 mai 1994, que j'entendais les gens parler de ces faits survenus à<br />

Raboteau le 22 avril 1994.<br />

J'avais une carte d'attaché mais cette carte je l'avais fait bien après le massacre au mois de juillet<br />

1994. Je dois expliquer les raisons qui m'avaient poussé à avoir cette carte et à fréquenter<br />

l'Avant-Poste de Raboteau. Un soir revenant de la mer vers les 8 heures accompagné de<br />

Charitable Pierre et de trois autres camarades, en chemin nous avons rencontré deux<br />

militaires:"Amazan et Saddam" qui nous ont demandé d'où nous sortions <br />

J'ai répondu que nous revenions de la pêche. Amazan et Sadam nous ont donné l'ordre de rouler<br />

dans l'eau. Récalcitrant, l'un deux m'a frappé à l'oreille droite et jusqu'à présent je vis avec les<br />

séquelles. Après ce fait, j'ai réfléchi et j'ai pris la décision de me procurer une carte comme<br />

attaché dans le but de protéger ma personne.<br />

Comme j'habitais en face de l'Avant-Poste de Raboteau, bien souvent je rentrais et sortais,<br />

buvant quelques coups avec les militaires et c'est peut-être pourquoi les gens de Raboteau m'ont<br />

accusé d'avoir participé aux événements du vendredi 22 avril 1994. Comme attaché, une seule<br />

fois j'ai prêté mon concours au sergent Marilien qui menait une bataille contre les voleurs dans la<br />

zone du marché. Je connais Jean Tatoune mais nous ne nous fréquentons pas parce que ses<br />

contacts ne sont pas les miens. Si j'étais dans la classe zéro, Jean Tatoune était dans la classe<br />

quinze. Je connais Manzoune dit Ludovic Adolphe qui avait un autre surnom "Amateur". J'ai<br />

l'habitude d'aller à la pêche avec lui.<br />

J'ai rencontré Amazan et Saddam après le 22 avril 1994 puisque si je me rappelle bien j'avais<br />

déjà huit (8) jours aux Gonaïves revenant de Gros-Morne exactement à la fin du mois de juin<br />

1994. Je suis sûr de cette réponse. Je n'avais jamais entendu dire qu'il y a eu des personnes<br />

décédées. C'est en prison que j'ai entendu citer Jamèdodo, Dyekivle et bien d'autres. Fin<br />

décembre 1994, j'ai laissé Gonaïves pour me rendre à Port-au-Prince que je sais que j'avais une<br />

carte comme attaché. Cette carte je l'ai jetée dans une toilette à Gros-Morne. Les blancs sont<br />

arrivés dans le pays en septembre 1994, en octobre j'ai laissé Gonaïves pur me réfugier à Gros-<br />

Morne et De là je partais pour Port-au-Prince.<br />

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