LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...

LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ... LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...

25.12.2014 Views

Gonaïves, rue Egalité; militaire de profession et catholique de religion, assisté de Me Nathan Dorsainvil, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 22 mai 1997 et entendu au Cabinet d'Instruction le 22 janvier 1998 a déposé comme suit: A l'époque du massacre de Raboteau, je n'étais même pas aux Gonaïves. J'étais transféré aux Cayes. J'ai été transféré en août 1993. Avant ce transfert, j'ai été dans la compagnie dirigée par le Capitaine Castera. Pendant mon transfert, je n'étais jamais retourné aux Gonaïves. Le massacre de Raboteau, je l'ai appris dans les nouvelles, j'étais en prison. k) Jude Saint-Val, âgé de 37 ans, né en 1961 demeurant et domicilié aux Gonaïves, rue Liberté # 13, cultivateur, catholique assisté du témoin Jude Cajuste, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 27 avril 1998 et entendu le 28 avril 1998 a déposé comme suit: J'ai entendu parler du massacre à la radio. Sergent, j'ai fait le service de clerc. J'étais le secrétaire du sous-lieutenant Anatin Voltaire qui était dans la 10 e compagnie. A mon côté, au secrétariat, il y avait Joseph Jacquelin, Saint Clair Jean. Je n'étais au courant de rien. Dès la fermeture à quatre heures, je me rendais chez moi. Je n'étais pas au courant que des individus armés attaquaient l'Avant-poste de Raboteau. Il y a avait une seule compagnie la 10 e commandée par Castera Cénafils. Je ne connaissais pas la 21 e compagnie. l) Dorvil Sulien âgé de 38 ans, demeurant et domicilié aux Gonaïves, Avenue des Dattes # 14, cultivateur de profession et franc-maçon de religion assisté de Me Jude Cajuste, témoin désigné par le prévenu, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves du 15 octobre 1997 et entendu au Cabinet d'Instruction le 20 novembre 1997 a déposé comme suit: Depuis le 21 juillet 1993, j'étais responsable de la prison des Gonaïves. Je n'ai jamais été présent lors des opérations effectuées par l'armée. Je ne savais rien de ce qui se passait à Raboteau le 22 avril. D'alleurs, depuis le 20 avril 1994, j'étais allé à Port-au-Prince et je suis revenu le 27 avril. Je travaillais dans la 10 e compagnie. Apprenant la nouvelle, dès mon retour le 27, j'étais allé voir si mon fils n'a pas été victime de ces événements. Je ne savais pas ce qui se passait à Raboteau le 18 avril. J'étais au courant qu'il y a eu des morts à Raboteau par le biais de certains. Nous étions trois comme responsable de la prison: Emmanuel Jean, Lindor Joseph et moi. m) Léant Oreste Agnos âgé de 34 ans, né en 1964, demeurant et domicilié à la rue Clercine # 17 Port-au-Prince, électricien comme profession et catholique de religion assisté de Me Guy Jacob Latortue, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instrution du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 24 mai 1997 et entendu au Cabinet d'Instruction le 26 mai 1998 a déposé comme suit: Caporal dans l'armée. Depuis 1986 je suis affecté aux Gonaïves. C'est un ami du nom de "Dodo" administrateur de l'hôpital des Gonaïves, propriétaire d'Express Dry, qui m'a appelé 12

pendant que je passais en moto et il m'a mis au courant des faits survenus à Raboteau. Il était entre 10 heures et 11 heures du matin. J'étais affecté à la 10 e compagnie dirigée par le capitaine Castera Cénafils. Le 1 er sergent s'appelait Jean Sainclair, le lieutenant Marilien, le lieutenant Casséus, le caporal Dorvil Sulien. De 1986 à juin 1995 j'étais affecté aux Gonaïves aux casernes Toussaint Louverture. Après en 1995 on m'a transféré à Petit-Goâve. Le 22 avril 1994, j'étais dans la 10 e compagnie au service de la circulation. J'ignore si l'Avant-Poste était attaqué mais on me dit que c'étaient des militaires qui étaient à Raboteau. Moi, jamais je ne suis allé à Raboteau, simple caporal, je ne puis participer seul car ce qu'on m'a appris, un simple caporal ne peut rien faire de lui-même, il fonctionne aux ordres de son chef hiérarchique. n) Joseph Pierre dit D'jo Lucy âgé de 41 ans né en 1957 demeurant et domicilié aux Gonaïves, Maçon de profession et catholique de religion assisté du sieur Yves Darice témoin désigné, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 12 janvier 1998 et entendu au Cabinet d'Instruction le 14 mai 1998 On m'a impliqué par rancune dans l'affaire de Raboteau uniquement parce que j'étais un bon ami de Jean Tatoune. Comme Jean se trouvait en prison, j'ai l'habitude de donner une peu d'argent à sa femme et les autres employés qui travaillaient avec moi sur le wharf m'ont dénoncé pour ce seul fait. A savoir Robin, Dieujuste, Abdallah. Je suis innoncent dans cette histoire de massacre à Raboteau. Je n'ai été ni militaire, ni Fraph, je suis même une victime. Castera avait procédé à mon arrestation et il m'avait donné 30 coups de bâton. J'ai eu ma libération grâce à une intervention de Jean Tatoune. L'affaire du 22 avril, je l'ai su le lendemain dans la matinée, quand j'ai vu les gens qui abandonnaient la zone et se dirigeaient vers la localité "grand-Mont". Je suis descendu à Raboteau et je n'ai vu presque personne. Effectivement, j'ai entendu des tirs très tôt dans la matinée du 22 avril 1994. J'ai appris que Ti Claude et Jamèdodo ont perdu la vie. o)Pierre Joseph âgé de 51 ans, né en 1947, demeurant et domicilié à Bassin Magnant, maçon, catholique assisté de Me. Jacob Latortue, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 12 mai 1998 et entendu au Cabinet d'Instruction le 14 mai 1998 . Je ne savais rien de l'affaire de Raboteau. Le 22 avril 1994, j'étais à St-Marc. Je travaillais comme agent de sécurité de Monsieur Roland Dupiton ex-délégué départemental de l'Artibonite. Comme le délégué était malade, j'ai passé 3 mois en dehors des Gonaïves. J'ai entendu les nouvelles du massacre par voie de presse et j'ai informé le délégué. Il s'est exclamé: oh kòman nèg yo fè travay sa après une quinzaine de jours, il était rentré aux Gonaïves. Je n'ai été ni millitaire, ni Fraph. Parfois et avec le délégué, je fréquentais les casernes. C'est tout. p) Jeanty Louisnock âgé de 22 ans, né en 1977 demeurant et domicilié à la rue Anténor Firmin, Gonaïves, mécanicien de profession, pas de religion assisté de Me Tessier Jussomme, détenu à partir d'un mandat de dépôt au Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 6 juin 1997 et entendu au Cabinet d'Instruction le 17 novembre 1997 a déposé comme suit: 13

pendant que je passais en moto et il m'a mis au courant des faits survenus à Raboteau. Il était<br />

entre 10 heures et 11 heures du matin. J'étais affecté à la 10 e compagnie dirigée par le capitaine<br />

Castera Cénafils. Le 1 er sergent s'appelait Jean Sainclair, le lieutenant Marilien, le lieutenant<br />

Casséus, le caporal Dorvil Sulien. De 1986 à juin 1995 j'étais affecté aux Gonaïves aux casernes<br />

Toussaint Louverture. Après en 1995 on m'a transféré à Petit-Goâve. Le 22 avril 1994, j'étais<br />

dans la 10 e compagnie au service de la circulation. J'ignore si l'Avant-Poste était attaqué mais on<br />

me dit que c'étaient des militaires qui étaient à Raboteau. Moi, jamais je ne suis allé à Raboteau,<br />

simple caporal, je ne puis participer seul car ce qu'on m'a appris, un simple caporal ne peut rien<br />

faire de lui-même, il fonctionne aux ordres de son chef hiérarchique.<br />

n) Joseph Pierre dit D'jo Lucy âgé de 41 ans né en 1957 demeurant et domicilié aux Gonaïves,<br />

Maçon de profession et catholique de religion assisté du sieur Yves Darice témoin désigné,<br />

détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance<br />

des Gonaïves daté du 12 janvier 1998 et entendu au Cabinet d'Instruction le 14 mai 1998<br />

On m'a impliqué par rancune dans l'affaire de Raboteau uniquement parce que j'étais un bon ami<br />

de Jean Tatoune. Comme Jean se trouvait en prison, j'ai l'habitude de donner une peu d'argent à<br />

sa femme et les autres employés qui travaillaient avec moi sur le wharf m'ont dénoncé pour ce<br />

seul fait. A savoir Robin, Dieujuste, Abdallah. Je suis innoncent dans cette histoire de massacre<br />

à Raboteau. Je n'ai été ni militaire, ni Fraph, je suis même une victime. Castera avait procédé à<br />

mon arrestation et il m'avait donné 30 coups de bâton. J'ai eu ma libération grâce à une<br />

intervention de Jean Tatoune. L'affaire du 22 avril, je l'ai su le lendemain dans la matinée, quand<br />

j'ai vu les gens qui abandonnaient la zone et se dirigeaient vers la localité "grand-Mont". Je suis<br />

descendu à Raboteau et je n'ai vu presque personne. Effectivement, j'ai entendu des tirs très tôt<br />

dans la matinée du 22 avril 1994. J'ai appris que Ti Claude et Jamèdodo ont perdu la vie.<br />

o)Pierre Joseph âgé de 51 ans, né en 1947, demeurant et domicilié à Bassin Magnant, maçon,<br />

catholique assisté de Me. Jacob Latortue, détenu à partir d'un mandat de dépôt du Cabinet<br />

d'Instruction du Tribunal de Première Instance des Gonaïves daté du 12 mai 1998 et entendu au<br />

Cabinet d'Instruction le 14 mai 1998 .<br />

Je ne savais rien de l'affaire de Raboteau. Le 22 avril 1994, j'étais à St-Marc. Je travaillais<br />

comme agent de sécurité de Monsieur Roland Dupiton ex-délégué départemental de l'Artibonite.<br />

Comme le délégué était malade, j'ai passé 3 mois en dehors des Gonaïves. J'ai entendu les<br />

nouvelles du massacre par voie de presse et j'ai informé le délégué. Il s'est exclamé: oh kòman<br />

nèg yo fè travay sa après une quinzaine de jours, il était rentré aux Gonaïves. Je n'ai été ni<br />

millitaire, ni Fraph. Parfois et avec le délégué, je fréquentais les casernes. C'est tout.<br />

p) Jeanty Louisnock âgé de 22 ans, né en 1977 demeurant et domicilié à la rue Anténor Firmin,<br />

Gonaïves, mécanicien de profession, pas de religion assisté de Me Tessier Jussomme, détenu à<br />

partir d'un mandat de dépôt au Cabinet d'Instruction du Tribunal de Première Instance des<br />

Gonaïves daté du 6 juin 1997 et entendu au Cabinet d'Instruction le 17 novembre 1997 a déposé<br />

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