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LIBERTE EGALITE FRATERNITE REPUBLIQUE D'HAITI AU NOM ...

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Le G4 est chargé du "budget, de l'approvisionnement, du logement, de la paye, de la sécurité<br />

sociale, des armes, des munitions et équipements des FADH" (2.5-e). Selon nous, il est hors de<br />

doute que celui qui fournit les moyens matériels permettant la perpétration d'un crime, en porte<br />

aussi la responsabilité.<br />

L'Adjudant Général, agent de transmission des ordres du Commandant aux Unités d'Exécution<br />

(2-7), ne pouvait pas non plus ignorer le caractère illégal de certains des ordres qu'il transmettait;<br />

dès lors, il est aussi, selon nous responsable.<br />

MOTIF ET MOBILE<br />

Attendu que la position officielle du Haut-Commandement est de faire en sorte de présenter<br />

l’affaire comme étant le fruit d’une action isolée commise par un groupe d’individus qui ont agi<br />

en dehors des règles.<br />

Attendu que par contre l’analyse de l’enquête a révélé qu’à la faveur des circonstances qui ont<br />

marqué l’année 1994, l’armée a mis à exécution un plan conçu de longue date. La<br />

« justification » avancée pour ces forfaits était aussi préparée depuis des années. Les événements<br />

des 18 et 22 avril 1994 à Raboteau peuvent être analysés comme un massacre autorisé par les<br />

membres du Haut Commandement des Forces Armés d’Haïti qui sont responsables du résultat<br />

illicite, au titre d’auteurs intellectuels sinon de responsables d’une omission coupable.<br />

Attendu que c’est en plaçant seulement les faits dans le contexte général qu’on arriverait à<br />

découvrir les vrais motifs et mobiles du Massacre à Raboteau.<br />

Attendu que pendant l’année 1994, la volonté du régime militaire issu du coup d’état du 30<br />

septembre 1991 est de faire taire toute manifestation d’opposition ce qui a eu pour résultat un<br />

nombre impressionnant d’exécutions extrajudiciaires.<br />

Attendu que les chiffres recensés par la Commision Interaméricaine des droits de l’homme, en<br />

coopération avec les missions d’observation internationales et les organismes de défense des<br />

droits de l’homme haïtiens justifient la version de crime systématique dans le pays à l’époque<br />

des faits à Raboteau. Tant à Martissant, au Borgne, à Chantal, à Cité Soleil, à Bassin-Caïman,<br />

Carrefour-Feuilles… tous ces lieux ont été le théâtre d’épisodes sanglants pour anéantir toute<br />

revendication populaire favorable à un retour du Président Constitutionnel Jean Bertrand<br />

ARISTIDE au pays.<br />

Attendu que dans un contexte général la tragédie de Raboteau peut être vue comme une<br />

entreprise criminelle collective, résultat d’une association de malfaiteurs contituée au sein des<br />

Forces Armées et du Fraph pour la perpétration de nombreux crimes dans tout le pays tels des<br />

fits sanglants énumérés dans le dossier de Raboteau : assassinat, tentative de meurtre, destruction<br />

de biens, tortures corporelles, abus d’autorité, arrestations arbitraires, voies de fait…<br />

Attendu que d’après les éléments de l’enquête, le système de répression mis en oeuvre par les<br />

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