FRANCK LOZAC'H ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION

18.12.2014 Views

Arpèges sur le beau Le beau n’a pas besoin de s’associer à la vérité pour exister. Il n’est pas même un soupçon de cette vérité, il peut se situer en dehors. Le vrai est parfois beau. L’essence du vrai, c’est le Principe avant toute application, avant toute vérification de sa certitude. Le Principe peut donc concevoir dans le beau, il peut concevoir uniquement du beau, alors il est Art avec lois et techniques et maîtrise. Le Principe peut être vrai. S’il est faux, il ne peut résister à l’usure du temps. Car les générations le soumettront à rude exigence, à vérifications. La critique sait le ruiner et cherche à réduire son influence. S’il est vrai et fort, il résiste, - il est - sinon, il s’en retourne à l’état de Néant. La Pensée peut être pure, chercher le Beau dans son Essence, dans son application, mais parfois être décevante dans sa réalisation. Le beau doit charmer la conscience, la séduire. S’il étonne, c’est qu’il possède une charge autre, et ce sont peut-être ses techniques et ses méthodes que l’on cherche à découvrir. Si le Beau a communiqué son apparence externe, c’est qu’il est en osmose avec la conscience de l’autre. 74

Le Beau habille l’Idée, il est l’épiderme superficiel de la pensée. Le beau s’associe à la forme, quand la forme vise le concept de l’art. La logique rationnelle appliquant son système de vérification n’est pas toujours l’instrument adopté à la détermination du Beau. Le Beau n’a pas à être soumis à l’analyse, il se reçoit dans son ensemble, et l’entendement s’opère de manière globale, d’un bloc. La décomposition du Beau peut engendrer le mépris ou l’indifférence. Un tableau, une œuvre de sculpture se reçoivent dans leur ensemble, et le Beau “ fouette la gueule ” comme une révélation. La perception doit être unifiée, car la décomposition de l’œuvre casse l’élan général. Si le beau n’est pas libre, s’il ne peut imposer ses propres exigences, s’il est limité par l’entendement et la commande d’autrui, sa réalité devient objective, et il y perd en sensibilité. Si l’exécution du Beau doit être libre, on comprendra que son essence elle-même qui trouve naissance à l’intérieur est plus libre encore. Le beau se nourrit de l’énergie du créateur, de sa technique et de son inspiration. Il prélève des éléments dans la nature et dans le savoir des hommes. Si le beau est objectif, son 75

Arpèges sur le beau<br />

Le beau n’a pas besoin de s’associer à la vérité pour<br />

exister. Il n’est pas même un soupçon de cette vérité, il peut se<br />

situer en dehors. Le vrai est parfois beau. L’essence du vrai, c’est<br />

le Principe avant toute application, avant toute vérification de sa<br />

certitude. Le Principe peut donc concevoir dans le beau, il peut<br />

concevoir uniquement du beau, alors il est Art avec lois et<br />

techniques et maîtrise. Le Principe peut être vrai. S’il est faux, il<br />

ne peut résister à l’usure du temps. Car les générations le<br />

soumettront à rude exigence, à vérifications. La critique sait le<br />

ruiner et cherche à réduire son influence. S’il est vrai et fort, il<br />

résiste, - il est - sinon, il s’en retourne à l’état de Néant. La Pensée<br />

peut être pure, chercher le Beau dans son Essence, dans son<br />

application, mais parfois être décevante dans sa réalisation.<br />

Le beau doit charmer la conscience, la séduire. S’il<br />

étonne, c’est qu’il possède une charge autre, et ce sont peut-être<br />

ses techniques et ses méthodes que l’on cherche à découvrir. Si le<br />

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osmose avec la conscience de l’autre.<br />

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