Typologie des demeures traditionnelles au Liban

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Deir el Qamar (Le Monde illustré, 1860)<br />

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<strong>Typologie</strong> <strong>des</strong> <strong>demeures</strong><br />

<strong>traditionnelles</strong> <strong>au</strong> <strong>Liban</strong><br />

Deux gran<strong>des</strong> « familles » d'habitations caractérisent les<br />

paysages urbains et rur<strong>au</strong>x du <strong>Liban</strong>. Elles participent de<br />

deux logiques résidentielles différentes.<br />

- Les unités à habitation qui intègrent <strong>des</strong> espaces<br />

extérieurs (cour, enclos, terrasse, surface dégagée) avec<br />

lesquels elles fonctionnent en totale symbiose en termes<br />

d’utilisation domestiques, de circulation et d’usages<br />

soci<strong>au</strong>x. Elles sont constituées d'un ou de plusieurs corps<br />

de logis associés à <strong>des</strong> espaces à ciel ouvert. L’habitat le<br />

plus caractéristique de cette famille est la maison à cour.<br />

Mais on peut mentionner encore la maison élémentaire et<br />

la maison à iwan ou à riwaq par exemple, toutes installées<br />

sur une terrasse ou dans un champs où se pratique une<br />

grande partie de la vie domestique.<br />

- Les unités résidentielles « compactes », <strong>des</strong> maisonsblocs<br />

où l'espace habité est entièrement construit, l'activité<br />

domestique s'effectuant à l'intérieur. Les espaces ouverts<br />

(balcon, jardin, arrière-cour...) qui peuvent y être associés ne<br />

jouent pas <strong>des</strong> rôles fondament<strong>au</strong>x. L’archétype de cette<br />

famille d’habitations est la maison à hall central.<br />

Dans les paysages urbains et rur<strong>au</strong>x du <strong>Liban</strong>, les deux cas<br />

d'espèces se lisent, ainsi qu'une gamme de formules<br />

intermédiaires et de nombreuses variantes. Toutefois, peu de<br />

maisons <strong>traditionnelles</strong> survivent dans leur état originel,<br />

encore que la plupart d’entre elles fut modifiée plus d'une fois.<br />

maison ottomane moderne ayant intégré <strong>des</strong> structures<br />

préexistantes. C’est en effet l’habitat centré qui a<br />

essentiellement guidé les choix, quelle que soit la période.<br />

C'est pourquoi <strong>des</strong> modèles composites se rencontrent en<br />

abondance. Ils combinent <strong>des</strong> éléments <strong>des</strong> deux genres,<br />

intégrés, réinterprétés ou superposés, et sont <strong>au</strong>jourd'hui,<br />

dans la majorité <strong>des</strong> cas, eux-mêmes modifiés de fond en<br />

comble. Ces modèles composites participent néanmoins de<br />

la deuxième logique résidentielle.<br />

La grande révolution qui est intervenue dans<br />

l'organisation de l'espace domestique <strong>au</strong> <strong>Liban</strong>, c'est<br />

lorsqu'on introduisit, après la Seconde Guerre mondiale, <strong>des</strong><br />

plans avec une nette séparation entre jour et nuit. Le plan<br />

centré de la maison traditionnelle a quand même perduré<br />

dans de nombreuses habitations et même dans <strong>des</strong><br />

immeubles <strong>au</strong> style international <strong>des</strong> années 1960. Ce qui a<br />

sonné le glas <strong>des</strong> anciens types de constructions fut la<br />

disparition <strong>des</strong> arcs, conséquence de l'introduction du<br />

béton. Ce qui a permis l'élaboration d'<strong>au</strong>tres types<br />

d’ouvertures dans les faça<strong>des</strong>.<br />

Les modèles fondament<strong>au</strong>x :<br />

classification et morphologie<br />

Huit types princip<strong>au</strong>x caractérisent les unités<br />

résidentielles qui intègrent <strong>des</strong> espaces extérieurs dans<br />

leur fonctionnement.<br />

L’histoire<br />

Jusqu'à la moitié du XIXe siècle environ, les habitations<br />

de la première famille étaient les plus fréquentes, mais les<br />

spécimens qui ont survécu en l'état sont rares. La plupart a<br />

été détruite, sinon transformée de fond en comble, par<br />

remplissage <strong>des</strong> espaces ouverts, ajout d'étages et<br />

obturations de toutes sortes. Les origines de certaines de<br />

ces maisons sont très lointaines : <strong>des</strong> spécimens de la<br />

maison à cour remontant <strong>au</strong> IIe millénaire sont attestés en<br />

Mésopotamie, en Syrie et en Palestine ; <strong>des</strong> spécimens de<br />

la maison élémentaire à pote<strong>au</strong>x, datés de l’Âge du<br />

Bronze, ont été trouvés à Jbeil (Byblos).<br />

Le second genre d’habitations prit corps durant la<br />

deuxième moitié du XIXe siècle. Il est représentatif de la<br />

modernité ottomane. Durant le mandat français, plus<br />

précisément dans les années 1940, il a passé de mode.<br />

Comme dans le cas précédent, la plus grande partie <strong>des</strong><br />

exemplaires de ce genre d'habitation a été transformée par<br />

une restructuration intérieure et extérieure, et souvent par<br />

<strong>des</strong> ajouts d'étages. Le schéma centré sur une salle est lui<br />

<strong>au</strong>ssi très ancien. De toute apparence, il remonte <strong>au</strong> IIe<br />

millénaire. Mais la filiation entre ces maisons et l’archétype<br />

ottoman qui est apparu <strong>au</strong> XIXe siècle n’est pas claire, et il<br />

serait plus judicieux de parler de réintroduction.<br />

Ces deux logiques constructives fondamentales ne<br />

traduisent cependant pas <strong>des</strong> phénomènes culturels<br />

radicalement différents. Une continuité de la répartition et<br />

de l’utilisation <strong>des</strong> espaces domestiques a été notée, la<br />

Choueir<br />

- La maison élémentaire<br />

Cette typologie est appelée bayt en arabe. Elle existe <strong>au</strong><br />

<strong>Liban</strong> sous deux variantes :<br />

La maison monocellulaire qui se présente comme un bloc<br />

parallélépipède bas, constitué d’une grande pièce<br />

d’habitation fermée sur l’extérieur et construite d’un seul<br />

tenant. Selon sa dimension et le lieu de son implantation,<br />

cette maison <strong>au</strong> plan rectangulaire comporte <strong>des</strong> pote<strong>au</strong>x<br />

comme à Boueida par exemple, <strong>des</strong> piliers comme dans les<br />

pays de Jbeil et de Batroun, <strong>des</strong> arca<strong>des</strong> entrevues à<br />

Qaouzah. Dans certains cas, elle comprend <strong>au</strong>ssi <strong>des</strong> voûtes.<br />

La maison monocellulaire est une structure constituée. Elle<br />

ne peut s’agrandir en l’état. Elle appartient <strong>au</strong> monde rural.<br />

On la rencontre habituellement en spécimen individuel sur la<br />

côte, comme en montagne et dans la Békaa. C’est<br />

l’habitation <strong>des</strong> gens humbles.<br />

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<strong>Typologie</strong> <strong>des</strong> <strong>demeures</strong> <strong>traditionnelles</strong> <strong>au</strong> <strong>Liban</strong><br />

Elle comporte généralement une petite porte unique<br />

donnant sur l’espace extérieur, généralement une terrasse<br />

ou un enclos. Ses fenêtres sont de dimension réduite. Des<br />

objets mobiles (armoires, ride<strong>au</strong>x) dressés entre les piliers<br />

ou les pote<strong>au</strong>x subdivisent son espace intérieur et en<br />

déterminent les usages (se réch<strong>au</strong>ffer, s’abriter, abriter les<br />

anim<strong>au</strong>x domestiques...).<br />

La maison pluricellulaire est composée d’une ou de<br />

plusieurs pièces d’habitation généralement cubiques, et<br />

alignées ou superposées et quelques fois décalées. Ces<br />

pièces s’ouvrent chacune sur l’extérieur. Elles communiquent<br />

rarement entre elles.<br />

Cette construction peut se développer à volonté, en<br />

surface comme en h<strong>au</strong>teur : c’est un système ouvert et<br />

spontané. Elle appartient surtout <strong>au</strong> monde rural, mais on la<br />

trouve encore dans les agglomérations, groupée à d’<strong>au</strong>tres<br />

typologies. C’est la maison <strong>des</strong> p<strong>au</strong>vres et <strong>des</strong> humbles. Sa<br />

fonction est triple : logis, atelier et abri pour les bêtes.<br />

Sa morphologie varie selon les milieux et les<br />

matéri<strong>au</strong>x. D’où les formes suivantes : la maison basse et<br />

en terre de la Békaa ; la maison linéaire et en pierre de la<br />

montagne et <strong>des</strong> f<strong>au</strong>bourgs urbains ; la maison-tour en<br />

pierre du métayer dans les banlieues agricoles <strong>des</strong> villes,<br />

comme à Sin el Fil et à Hazmieh ; l’immeuble collectif<br />

divisé en chambres de louage dans le cœur historique <strong>des</strong><br />

agglomérations urbaines.<br />

- La maison à iwan<br />

La maison à iwan est désignée <strong>au</strong>ssi par bayt. C’est une<br />

structure tripartite, composée de deux pièces d’habitation<br />

qui flanquent une pièce centrale ouverte sur l’extérieur par<br />

une grande arcade appelée iwan. Un vestibule remplace<br />

quelquefois la pièce centrale. Les pièces latérales s’ouvrent<br />

sur ce iwan qui sert d’espace de distribution.<br />

La maison à iwan est typique du monde rural où elle est<br />

habituellement disposée en spécimen individuel sur une<br />

terrasse ou dans un champs. C’est une maison polyvalente,<br />

servant à la fois de logis, de local artisanal et de stockage.<br />

Elle peut <strong>au</strong>ssi servir d’abri pour les anim<strong>au</strong>x domestiques,<br />

grâce à la présence du iwan.<br />

- La maison à riwaq<br />

Elle est constituée de plusieurs pièces alignées ou<br />

décalées et associées à un riwaq ou galerie d’arca<strong>des</strong>. Le<br />

riwaq occupe toute la façade. Sinon, il est installé sur un<br />

angle. Dans certains cas, il flanque la pièce centrale.<br />

La maison à riwaq est observée partout <strong>au</strong> <strong>Liban</strong>, dans<br />

la montagne comme sur le littoral. Elle est soit implantée<br />

en spécimen individuel soit groupée à d’<strong>au</strong>tres typologies.<br />

Cette habitation est monofonctionnelle. Elle sert<br />

principalement de logis, le riwaq traduisant une certaine<br />

aisance <strong>au</strong> plan matériel de la famille qui l’occupe.<br />

- La maison à cour<br />

Cette maison est constituée de pièces adjacentes bordant<br />

les côtés d’une cour aménagée comprenant souvent un<br />

bassin. Cette habitation comprend un corps de logis<br />

principal, comportant habituellement un iwan, comme à<br />

Saïda et à Tripoli, ou un riwaq, comme à Sour. Le iwan (ou<br />

le riwaq) donne sur la cour. Il est flanqué d’une pièce arrière<br />

et de deux pièces symétriques latérales, appelées<br />

mourabbat. D’<strong>au</strong>tres corps de logis peuvent occuper les<br />

<strong>au</strong>tres côtés de la cour. L’étage, peut comporter <strong>des</strong> pièces<br />

supplémentaires. Ce schéma est localement dit Tarz chami ,<br />

ou modèle syrien, en référence à la Grande Syrie<br />

géographique où a historiquement prédominé la maison à<br />

cour.<br />

Cette maison à cour est appelée dar. C’est la maison<br />

patricienne par excellence <strong>des</strong> villes côtières et <strong>des</strong> bourgs<br />

de la montagne. Elle porte toujours le patronyme d’un<br />

lignage. Certains spécimens associent iwan et riwaq. Dans<br />

les riches <strong>demeures</strong>, la maison est dotée d’une salle de<br />

réception, en forme de T renversé et décorée à la manière<br />

de Damas. Cette salle est appelée qaat. Certains spécimens<br />

comprennent deux cours.<br />

Ce type d’habitat est apte à s’agrandir. C’est un système<br />

ouvert. Il se développe par exemple en harat ou en hawch.<br />

Ceux-ci sont formés de plusieurs corps de logis entourant la<br />

cour et habités par <strong>des</strong> familles parentes ou de même origine<br />

géographique. Ce type d’habitat est donc en I, en L, en U ou<br />

en O selon le nombre de côtés occupés de la cour. De<br />

manière générale, la maison à cour est implantée dans un<br />

zouqaq, une impasse privative. Mais on les trouve encore<br />

installée à même le souk, sur ou derrière les boutiques.<br />

- L’abri du berger<br />

C’est un habitat saisonnier, composé de pièces de<br />

forme ronde, recouvertes de branchages et d’épineux. Ces<br />

pièces accolées ou espacées forment un ensemble associé<br />

à un enclos, comprenant une bergerie. Cet habitat se<br />

trouve surtout en h<strong>au</strong>te montagne dans les zones de<br />

pâturage, principalement <strong>au</strong> Hermel, <strong>au</strong> nord de la Békaa.<br />

- L’habitat troglodytique<br />

Il ne s’agit pas d’une habitation à proprement parler,<br />

mais d’un refuge, d’un abri ou d’un ermitage construit à<br />

l’intérieur <strong>des</strong> cavernes de la montagne libanaise.<br />

- La tente du nomade<br />

Une tente en poils de chèvre, de grande dimension constitue<br />

l’élément de base d’un campement de noma<strong>des</strong>. Ces derniers<br />

appartiennent à un lignage patriarcal et nomadisent dans la<br />

plaine de la Békaa ou pratiquent la transhumance dans les<br />

h<strong>au</strong>teurs du Mont <strong>Liban</strong> et de l’Anti <strong>Liban</strong>.<br />

Beyrouth (Le tour du monde, 1882)<br />

- La maison <strong>au</strong>x trois arcs<br />

C’est une habitation de forme généralement cubique, à<br />

un ou deux étages et portant un toit de tuiles de Marseille.<br />

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Beyrouth<br />

L’archétype est habituellement installé dans un jardin<br />

privatif. Il est composé de plusieurs pièces agencées<br />

symétriquement sur trois côtés d’une grande salle centrale<br />

portant une triple arcade vitrée donnant sur un étroit<br />

balcon. C’est le salon, appelé dar.<br />

La maison <strong>au</strong>x trois arcs est un modèle constitué. Il ne<br />

peut se développer en l’état, ni en surface ni en h<strong>au</strong>teur. À<br />

l’arrière de la salle centrale se trouve une pièce caractéristique :<br />

le liwan. Celui-ci est généralement construit en saillie, pour<br />

avantager l’aération et la lumière. L’originalité de cette<br />

habitation par rapport <strong>au</strong>x modèles qui l’ont précédée est<br />

l’intégration d’une salle de bain, le hammam.<br />

La maison <strong>au</strong>x trois arcs est l’habitat type <strong>des</strong> familles<br />

bourgeoises <strong>des</strong> villes et <strong>des</strong> bourgs de la montagne de la fin<br />

du XIXe et du début du XXe siècles ottomans. Elle est appelée<br />

bayt, un terme généralement associé <strong>au</strong> nom d’un lignage<br />

urbain. Les versions monumentales sont <strong>des</strong> qasr, ou palais.<br />

La nouvelle loi ottomane du bâti a régularisé les gabarits<br />

de ce modèle qui a été adopté dans une version concise par<br />

la petite bourgeoisie, et dans <strong>des</strong> versions plus complexes par<br />

la moyenne et la h<strong>au</strong>te bourgeoisie, avec murs et plafonds<br />

décorés de peintures, et boiserie, fer forgé et vitrerie <strong>au</strong>x<br />

modules standardisés grâce à l’industrialisation <strong>des</strong> métiers.<br />

Mais l’aristocratie urbaine l’a surchargée de décorations<br />

intérieures en stuc, de colonnes, de galeries, et d'<strong>au</strong>tres<br />

décors extérieurs excentriques d’inspiration baroque,<br />

gothique ou m<strong>au</strong>resque : loggias, kiosques, tours d’angle...<br />

Les spécimens à quatre étages sont appelé harat, et<br />

ceux qui comprennent deux appartements par étage,<br />

wikalat. Certains spécimens ont par ailleurs un plan en T ou<br />

en croix : ils gardent une organisation symétrique et une<br />

distribution axiale.<br />

Les processus de transformation<br />

Les spécimens de ces typologies qui nous sont parvenus<br />

en l’état sont excessivement rares. Ils ont tous été transformés<br />

lentement, naturellement et d’une manière ou d’une <strong>au</strong>tre,<br />

selon les besoins ponctuels <strong>des</strong> habitants.<br />

On peut toutefois identifier deux grands moments de<br />

changement essentiels : la deuxième moitié du XIXe siècle,<br />

le temps <strong>des</strong> réformes ottomanes ou tanzimat ; et les<br />

décennies 1950-60, <strong>au</strong> moment de l’introduction du<br />

Mouvement moderne <strong>au</strong> <strong>Liban</strong>.<br />

Durant la première période, les maisons <strong>traditionnelles</strong><br />

ont commencé à se transformer de l’intérieur comme de<br />

l’extérieur, pour s’adapter <strong>au</strong> nouve<strong>au</strong> mode de vie et de<br />

l’habiter : utilisation de meubles de type européen,<br />

intégration de salles à manger et de salles de bains,<br />

éclairage électrique, cellule familiale et non plus lignage<br />

patriarcal... Dans les villes, les maisons devaient encore se<br />

plier <strong>au</strong>x nouve<strong>au</strong>x règlements de l’urbanisme ottoman et<br />

s’adapter <strong>au</strong>x percées effectuées par les municipalités, elles<br />

mêmes de création récente.<br />

La maison à hall central s’est alors lentement élaborée; elle<br />

devint le modèle à la mode. Dans les cœurs historiques <strong>des</strong><br />

agglomérations, les maisons à cour furent invariablement<br />

surélevées d’un étage <strong>au</strong> moins, et les cours souvent<br />

recouvertes pour former un salon. Ce modèle fit également<br />

son apparition dans les villages, où les types anciens furent<br />

appelés à muter tout en l’imitant. Des maisons à iwan ou de<br />

simples maisons champêtres se sont alors agrandies en surface<br />

de manière à former un hall central classique, en T ou en croix.<br />

Mais le schéma centré <strong>des</strong> habitations a perduré,<br />

répondant sans doute à <strong>des</strong> contraintes sociales encore<br />

lour<strong>des</strong>.<br />

Dans les années 1950, l’introduction du Mouvement<br />

moderne <strong>au</strong> <strong>Liban</strong> in<strong>au</strong>gure la deuxième grande période de<br />

changement. Avec ses principes de tabula rasa historique,<br />

son style international, ses nouve<strong>au</strong>x matéri<strong>au</strong>x de<br />

construction et ses mo<strong>des</strong> de transport, il fut nocif tant <strong>au</strong><br />

plan de l’esthétique architecturale et urbaine qu’à celui de<br />

l’organisation de la maisonnée.<br />

Baakline<br />

Tous les types de <strong>demeures</strong> patrimoniales en subirent<br />

les conséquences et spécialement l’élégante maison à<br />

hall central, qui avait entre-temps évolué en la maison du<br />

mandat, son héritière <strong>au</strong>x décors Style nouve<strong>au</strong> et Art<br />

déco et <strong>au</strong>x couleurs chatoyantes. Obturation <strong>des</strong><br />

ouvertures, ajouts d’étages sans style et divisions<br />

intérieures sans respect du cadre ancien, adjonction de<br />

garages et construction d’annexes de toutes sortes en<br />

parpaings de béton dans les espaces libres <strong>des</strong> maisons,<br />

construction d’immeubles modernes dans les jardins :<br />

<strong>au</strong>tant d’opérations qui ont fini par briser l’harmonie<br />

volumétrique <strong>des</strong> agglomérations et le paysage naturel<br />

de la montagne <strong>au</strong> <strong>Liban</strong>. L'absence de politique<br />

patrimoniale publique et de réglementation de<br />

s<strong>au</strong>vegarde de l’architecture domestique fit le reste. La<br />

menace de disparition du riche patrimoine architectural<br />

du <strong>Liban</strong> est toujours d'actualité.<br />

<strong>Typologie</strong> <strong>des</strong> <strong>demeures</strong> <strong>traditionnelles</strong> <strong>au</strong> <strong>Liban</strong><br />

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<strong>Typologie</strong> <strong>des</strong> <strong>demeures</strong> <strong>traditionnelles</strong> <strong>au</strong> <strong>Liban</strong><br />

L’abri du berger<br />

Troglodyte<br />

La tente du nomade<br />

La maison élémentaire<br />

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<strong>Typologie</strong> <strong>des</strong> <strong>demeures</strong> <strong>traditionnelles</strong> <strong>au</strong> <strong>Liban</strong><br />

La maison à iwan<br />

La maison à riwaq<br />

La maison à cour<br />

La maison <strong>au</strong>x trois arcs<br />

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