Magazine Vivre à Genève no 48 - Ville de Genève

P O R T R A I T
Martine Girardin Sauvin : « J’essaie d’accompagner
les familles et d’être accessible ».
Martine Girardin Sauvin, directrice
de l’établissement Vollandes-Montchoisy
Martine Girardin Sauvin, directrice de l’établissement
scolaire Vollandes-Montchoisy, est
responsable de l’enseignement dispensé à 370
élèves du quartier des Eaux-Vives. En dehors
du temps scolaire strict, elle est impliquée
dans la communauté éducative qui propose
un repas aux enfants qui mangent au restaurant
scolaire. Durant l’hiver, une centaine de
personnes en situation précaire dorment dans
l’abri PC installé par la Ville de Genève dans
les sous-sols de « son » école. Portrait d’une
femme souriante, qui n’a pas peur d’élargir son
champ d’action professionnel pour s’ouvrir aux
réalités actuelles.
La réalité genevoise, c’est la mixité sociale et
culturelle. Une mixité qu’elle a choisi de vivre
au quotidien en demandant de diriger une
école « populaire ». Un quartier de prédilection
? « Que les écoles soient à proximité d’une
ligne de tram ou de bus », répond Madame
Girardin Sauvin, dont on découvre en même
temps la passion pour les transports publics,
la marche en ville et les courses de montagne.
C’est ainsi qu’elle arrive aux Vollandes, il y a
cinq ans. « J’essaie d’accompagner les familles
et d’être accessible ». Son bureau est en effet
largement ouvert aux parents. « Ils viennent
spontanément et je les reçois. Il y a tout type de
famille, certaines de milieu aisé et d’autres dont
le niveau de vie est précaire. Je veille à faire
tout ce qui est possible pour que chaque élève
trouve sa place au sein de l’établissement. »
Les sujets qui rassemblent
La directrice sait trouver les sujets qui rassemblent
: la nourriture en est un. Grâce au budget
participatif proposé par la Ville de Genève, elle
a mis en place, avec l’équipe enseignante et le
Service Santé Jeunesse, un projet autour des
collations saines à la récréation. De nombreux
parents se sont impliqués. « Un père d’élève
m’a même promis d’apprendre le français pour
pouvoir ensuite participer au Conseil d’établissement
» : un bel exemple d’intégration.
Quand il faut formaliser les choses, Martine
Girardin Sauvin sait aussi le faire. Elle a mis
en place une charte d’école élaborée par les
enseignants en collaboration étroite avec les
animatrices du parascolaire. Cette démarche a
permis de réfl échir ensemble aux valeurs partagées,
dans le respect des rôles de chacun.
La précarité, une réalité
L’abri PC sous l’école ? Un problème ? « Une réalité
», répond-elle. « La précarité est présente
en ville et au sein de certaines familles dont
l’enfant fréquente l’école. » Depuis plusieurs
années, la Ville organise une visite de l’abri
pour les classes de 7P. « Malgré leur jeune âge,
les enfants sont assez mûrs pour comprendre
et être sensibilisés à cette réalité qui est présente
aux portes de notre établissement. »
10 VIVRE À GENÈVE N°48