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Les espèces marines animales et végétales dans le bassin Artois ...

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Crassostrea gigas (Thunberg, 1793)<br />

SYNONYMES (liste non exhaustive)<br />

Crassostrea angulata (Lamarck, 1819)<br />

Ostrea gigas Thunberg, 1793<br />

NOMS VERNACULAIRES<br />

Huître creuse, huître japonaise, huître du Pacifique, huître portugaise (F)<br />

Japanese oyster, giant pacific oyster, immigrant oyster, pacific cupped oyster,<br />

Portuguese oyster (A)<br />

Japanse oester, portugese oester (NL)<br />

TAXONOMIE<br />

Phylum Mollusca<br />

Classe Bivalvia Linnaeus, 1758<br />

Sous-classe Pteriomorpha Beur<strong>le</strong>n, 1944<br />

Ordre<br />

Ostreoida<br />

Super-famil<strong>le</strong> Ostreoidea<br />

Famil<strong>le</strong> Ostreidae Rafinesque, 1815<br />

Genre Crassostrea Sacco, 1897<br />

Espèce Crassostrea gigas<br />

© Flora Salvo<br />

Non invasive <strong>dans</strong> notre région<br />

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• DESCRIPTION<br />

Coquil<strong>le</strong> épaisse <strong>et</strong> très rugueuse, de forme variab<strong>le</strong>, habituel<strong>le</strong>ment<br />

allongée <strong>et</strong> ova<strong>le</strong>. Inéquivalve, la valve gauche est plus creuse que la<br />

droite. <strong>Les</strong> stries de croissance sont proéminentes. Présence de 6<br />

côtes é<strong>le</strong>vées en forme de dents de scie sur <strong>le</strong> bord. La coquil<strong>le</strong> est<br />

blanche, jaune ou encore b<strong>le</strong>u-grise avec souvent des taches<br />

pourpres. La surface interne des deux valves est nacrée, blanche<br />

tirant parfois au b<strong>le</strong>uâtre. L'empreinte du musc<strong>le</strong> adducteur est<br />

distincte, b<strong>le</strong>ue violacée ou brune. El<strong>le</strong> mesure en général 80 à 200<br />

mm de long, certains spécimens peuvent atteindre 400 mm.<br />

• ECOLOGIE/BIOLOGIE<br />

Biotope : el<strong>le</strong> se fixe sur tout substrat dur <strong>dans</strong> des eaux abritées.<br />

Bien que <strong>dans</strong> son aire native, el<strong>le</strong> soit plutôt fixée sur des rochers,<br />

on la trouve aussi sur des fonds sab<strong>le</strong>ux <strong>et</strong> vaseux, ou sur d'autres<br />

bivalves. On la trouve en zones intertida<strong>le</strong> <strong>et</strong> subtida<strong>le</strong> jusqu'à 20-40<br />

m de profondeur. <strong>Les</strong> prédateurs connus sont <strong>le</strong>s filtreurs <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />

cnidaires pour la phase larvaire, <strong>le</strong>s étoi<strong>le</strong>s de mer, crabes <strong>et</strong> certains<br />

gastéropodes comme Urosalpinx cinerea pour la phase adulte.<br />

Espèce euryhaline, eurytherme <strong>et</strong> tolérante à une large gamme de pH<br />

(6 à 9,2).<br />

Mode de nutrition : filtreur suspensivore.<br />

Cyc<strong>le</strong> de vie : des individus sont hermaphrodites <strong>et</strong> d'autres<br />

hermaphrodites protandres. La fécondation est externe. La ponte a<br />

lieu <strong>dans</strong> une eau de 18 à 26°C, avec une salinité comprise entre 20<br />

<strong>et</strong> 35 psu. Chaque individu peut relâcher 100 millions d'œufs par<br />

ponte. <strong>Les</strong> larves méroplanctoniques recrutent 11 à 30 jours après la<br />

ponte, c'est-à-dire pour une tail<strong>le</strong> de 290 µm environ. La maturité<br />

sexuel<strong>le</strong> est atteinte dès la première année.<br />

Durée de vie : jusqu'à 30 ans.<br />

• UTILISATION<br />

Cultivée <strong>dans</strong> de nombreux pays du monde. Avant <strong>le</strong>s années 70, el<strong>le</strong><br />

était cultivée sous <strong>le</strong> nom de C. angulata que l'on pensait être une<br />

espèce à part entière, <strong>et</strong> depuis 1970 sous <strong>le</strong> nom de C. gigas. La<br />

production de 2006 estimée par la FAO était de 4,6 tonnes.<br />

• DISTRIBUTION<br />

Origine : Japon. L'espèce synonyme C. Angulata a longtemps été<br />

considérée comme native du Portugal. Des études sur la<br />

différenciation génétique ont montré qu'il s'agissait en fait de la<br />

même espèce, native du Japon.<br />

Introduction : introduite aux Etats-Unis, Canada, Angl<strong>et</strong>erre,<br />

France, Corée, Chine, Nouvel<strong>le</strong>-Zélande, Australie, Afrique du Sud,<br />

Amérique du Sud. El<strong>le</strong> a tout d'abord été introduite sous <strong>le</strong> nom de<br />

Crassostrea angulata depuis <strong>le</strong> Portugal d'où on pensait qu'el<strong>le</strong> était<br />

native : en 1868 <strong>dans</strong> l'estuaire de la Gironde, au 19 ème sièc<strong>le</strong> aux<br />

Pays-Bas, en 1913-1914 <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s Wadden en Al<strong>le</strong>magne, en 1926 en<br />

Angl<strong>et</strong>erre <strong>dans</strong> l'estuaire de la Blackwater <strong>et</strong> enfin après la seconde<br />

guerre mondia<strong>le</strong> <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s estuaires de l'Escaut <strong>et</strong> de la Meuse. Ces<br />

populations ont été décimées par l'iridovirus. C'est c<strong>et</strong>te extinction<br />

qui est à l'origine de l'introduction de Crassostrea gigas. El<strong>le</strong> a d'abord<br />

été introduite en 1912-1913 au Canada <strong>et</strong> en Colombie britannique,<br />

en 1922 côté Pacifique à Washington. El<strong>le</strong> a ensuite été introduite en<br />

Tasmanie en 1947-1948 dont une partie a été transportée en Australie<br />

en 1969. En parallè<strong>le</strong>, en 1965, C. gigas est introduite en Angl<strong>et</strong>erre à<br />

Cowny (Wa<strong>le</strong>s) <strong>et</strong> en 1969 en Belgique à Ostende. C'est entre 1971 <strong>et</strong><br />

1975 qu'el<strong>le</strong> est introduite en France (en Méditerranée, <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>bassin</strong><br />

d'Arcachon, à Marennes-Oléron, à La Rochel<strong>le</strong>, en Vendée <strong>et</strong> en<br />

Br<strong>et</strong>agne Nord <strong>et</strong> Sud). El<strong>le</strong> a été introduite en 1972 en Tunisie, mais<br />

pour <strong>le</strong> reste de l'Afrique il y a peu de documentation. On sait<br />

cependant qu'el<strong>le</strong> est cultivée depuis environ 30 ans en Afrique du<br />

Sud. C'est ensuite en Irlande qu'el<strong>le</strong> a été introduite en 1980 <strong>dans</strong> la<br />

baie de Cork. <strong>Les</strong> dernières introductions datent d'il y a une vingtaine<br />

d'années en Amérique du Sud à la fois <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Pacifique (Chili <strong>et</strong><br />

Pérou) <strong>et</strong> l'Atlantique (Brésil <strong>et</strong> Argentine).<br />

Distribution régiona<strong>le</strong> : c<strong>et</strong>te espèce est fréquente <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

ports de Dunkerque ouest <strong>et</strong> Calais.<br />

Distribution globa<strong>le</strong> : C. gigas est présente sur tous <strong>le</strong>s<br />

continents.<br />

• MODES D’INTRODUCTION ET DE DISPERSION<br />

Crassostrea gigas a été introduite volontairement à des fins<br />

commercia<strong>le</strong>s, pour remplacer <strong>le</strong>s espèces natives éteintes. En France,<br />

par exemp<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> a été introduite pour pallier la diminution des stocks<br />

en huître plate indigène Ostrea edulis <strong>et</strong> remplacer l’huître portugaise<br />

Crassostrea angulata après son déclin. Ses larves méroplanctoniques<br />

perm<strong>et</strong>tent ensuite une dispersion par <strong>le</strong>s courants autour des<br />

nombreuses zones d'introduction.<br />

• IMPACTS<br />

Sur l'habitat <strong>et</strong> <strong>le</strong>s espèces natives : Compétition possib<strong>le</strong><br />

avec d'autres espèces. Dans l'Escaut occidental, el<strong>le</strong> a montré ses<br />

grandes capacités reproductives. Il est possib<strong>le</strong> que d'ici une vingtaine<br />

d'années el<strong>le</strong> devienne prédominante, entraînant la régression des<br />

mou<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des coques <strong>dans</strong> c<strong>et</strong> estuaire. La biodéposition des fèces <strong>et</strong><br />

pseudo-fèces peut entraîner un envasement.<br />

Sur l'homme <strong>et</strong> ses activités : <strong>le</strong>s récifs sauvages<br />

peuvent être une entrave à la navigation.<br />

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