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Les espèces marines animales et végétales dans le bassin Artois ...

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Crepidula fornicata (Linnaeus, 1758)<br />

SYNONYMES (liste non exhaustive)<br />

Patella fornicata Linnaeus, 1758<br />

NOMS VERNACULAIRES<br />

Crépidu<strong>le</strong> (F)<br />

Slipper limp<strong>et</strong>, slipper shell, oyster-pest, common Atlantic slippersnail (A)<br />

Muiltje, slippertje, gewoon muiltje (NL)<br />

TAXONOMIE<br />

Phylum Mollusca<br />

Classe Gastropoda Cuvier, 1797<br />

Sous-classe Caenogastropoda<br />

Ordre<br />

Littorinomorpha<br />

Super-famil<strong>le</strong> Calyotraeoidae<br />

Famil<strong>le</strong> Calyotraeidae Blainvil<strong>le</strong>, 1824<br />

Genre Crepidula Lamarck, 1799<br />

Espèce Crepidula fornicata<br />

© Céci<strong>le</strong> Massé<br />

Non invasive <strong>dans</strong> notre région<br />

! Invasive en Atlantique <strong>et</strong> en Manche occidenta<strong>le</strong><br />

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• DESCRIPTION<br />

Coquil<strong>le</strong> asymétrique, mince, de cou<strong>le</strong>ur brune, longue de 4 à 5 cm,<br />

légèrement spiralée. El<strong>le</strong> possède un septum (cloison calcaire)<br />

séparant <strong>le</strong>s viscères du pied. Une particularité comportementa<strong>le</strong> de<br />

c<strong>et</strong>te espèce est que <strong>le</strong>s individus vivent empilés <strong>le</strong>s uns sur <strong>le</strong>s<br />

autres. <strong>Les</strong> chaînes peuvent atteindre une dizaine d'individus, du plus<br />

âgé au plus jeune, de la base fixée de l'empi<strong>le</strong>ment vers l'extrémité.<br />

• ECOLOGIE/BIOLOGIE<br />

Biotope : vit <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s eaux superficiel<strong>le</strong>s entre l'estran <strong>et</strong> une<br />

profondeur de 10-20 m. Tout substrat dur <strong>et</strong> lisse est favorab<strong>le</strong> à sa<br />

fixation mais el<strong>le</strong> peut de se développer sur <strong>le</strong>s substrats meub<strong>le</strong>s aux<br />

plus grandes profondeurs. On la r<strong>et</strong>rouve sur <strong>le</strong>s coquil<strong>le</strong>s d'autres<br />

mollusques (phorésie) : Mytilus edulis, Ostrea edulis, Pecten maximus<br />

par exemp<strong>le</strong>. El<strong>le</strong> a de faib<strong>le</strong>s exigences écologiques (euryhaline <strong>et</strong><br />

eurytherme). <strong>Les</strong> populations se développent <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s zones<br />

protégées comme <strong>le</strong>s baies, <strong>le</strong>s estuaires. Ses prédateurs sont l'étoi<strong>le</strong><br />

de mer, la pourpre, la limande ainsi que <strong>le</strong>s crabes <strong>et</strong> des oiseaux.<br />

Mode de nutrition : suspensivore ou déposivore. Malgré une<br />

forte adhésion de la coquil<strong>le</strong> <strong>et</strong> du manteau au substrat, des siphons<br />

inhalant <strong>et</strong> exhalant ressortent.<br />

Cyc<strong>le</strong> de vie : hermaphrodite protandre. <strong>Les</strong> jeunes individus sont<br />

mâ<strong>le</strong>s <strong>et</strong> deviennent femel<strong>le</strong>s en vieillissant. <strong>Les</strong> femel<strong>le</strong>s sont donc<br />

<strong>dans</strong> la partie inférieure des empi<strong>le</strong>ments. La femel<strong>le</strong> est en général<br />

fécondée par <strong>le</strong> mâ<strong>le</strong> situé au-dessus mais l'auto-fertilisation est<br />

possib<strong>le</strong>. La fécondation est interne. Chaque femel<strong>le</strong> fécondée<br />

dépose sur <strong>le</strong> substrat une dizaine de capsu<strong>le</strong>s contenant chacune<br />

120 à 250 œufs. Après une incubation de 3 à 4 semaines, <strong>le</strong>s larves<br />

planctoniques éclosent <strong>et</strong> restent 4 à 5 semaines <strong>dans</strong> la colonne<br />

avant recrutement. Dans notre région, <strong>le</strong> recrutement a lieu<br />

principa<strong>le</strong>ment en mai.<br />

Durée de vie : ± 10 ans.<br />

• UTILISATION<br />

Une tentative de valorisation culinaire a échoué<br />

• DISTRIBUTION<br />

Origine : côte est de l'Amérique du Nord, du Canada jusqu'aux<br />

Caraïbes.<br />

Introduction : Angl<strong>et</strong>erre : El<strong>le</strong> a été observée pour la première<br />

fois en Europe <strong>dans</strong> la baie de Liverpool, mais <strong>le</strong>s populations de c<strong>et</strong>te<br />

zone n'existent plus. El<strong>le</strong> a ensuite été observée <strong>dans</strong> l'Essex entre<br />

1887 <strong>et</strong> 1895. Belgique : Deuxième pays européen où la crépidu<strong>le</strong> a<br />

été signalée, en 1911 à Ostende sur des huîtres. Pays-Bas : C'est en<br />

1922 que <strong>le</strong> premier individu est signalé, en 1929 une dizaine<br />

d'individus <strong>et</strong> en 1930 une centaine. France : <strong>Les</strong> premières chaînes de<br />

C. fornicata ont été trouvées en 1949 <strong>dans</strong> <strong>le</strong> Calvados à Hermanvil<strong>le</strong><br />

<strong>et</strong> <strong>dans</strong> la rade de Brest. En 1959, une vingtaine d'individus est<br />

trouvée sur la plage de Vil<strong>le</strong>rs-sur-Mer à l'Est de Ouistreham. Entre<br />

1962 <strong>et</strong> 1965, el<strong>le</strong> est signalée à Boulogne-sur-Mer, en Br<strong>et</strong>agne nord<br />

(Paimpol <strong>et</strong> baie de Morlaix), en Br<strong>et</strong>agne sud (baie de Quiberon <strong>et</strong><br />

Golfe du Morbihan) <strong>et</strong> en Vendée (baie de Bourgneuf), en 1969-1970,<br />

en Charente Maritime <strong>et</strong> en Méditerranée <strong>dans</strong> la rade de Toulon <strong>et</strong><br />

en 1982, <strong>dans</strong> l'étang de Thau.<br />

Distribution régiona<strong>le</strong> : l'espèce est aujourd'hui bien installée<br />

en Manche occidenta<strong>le</strong>, contrairement à la Manche orienta<strong>le</strong>, où <strong>le</strong>s<br />

densités sont aujourd'hui toutefois en constante augmentation.<br />

Distribution globa<strong>le</strong> : côtes est <strong>et</strong> ouest d’Amérique du Nord,<br />

Japon, Sici<strong>le</strong>, Uruguay.<br />

• MODES D’INTRODUCTION ET DE DISPERSION<br />

Son introduction en Angl<strong>et</strong>erre au 19 ème sièc<strong>le</strong> a été involontaire, par<br />

l'intermédiaire de l'introduction de l'huître Crassostrea virginica. En<br />

France, el<strong>le</strong> a tout d'abord été introduite sur <strong>le</strong>s côtes normandes <strong>et</strong><br />

br<strong>et</strong>onnes par <strong>le</strong>s bateaux du débarquement où el<strong>le</strong>s étaient fixées.<br />

Une deuxième arrivée a eu lieu avec l'introduction de l'huître<br />

Crassostrea gigas du Japon, C. fornicata y étant déjà introduite. Il est<br />

éga<strong>le</strong>ment probab<strong>le</strong> qu'el<strong>le</strong> ait été introduite à l'état larvaire depuis<br />

des eaux de ballast. Des populations maintenant éteintes avaient été<br />

introduites en association avec la palourde américaine Mercenaria<br />

mercenaria. Le succès de son expansion est probab<strong>le</strong>ment dû au<br />

manque de prédateurs, à son mode de reproduction, <strong>et</strong> à son stade<br />

larvaire pélagique perm<strong>et</strong>tant une dispersion par <strong>le</strong>s courants. Son<br />

expansion est limitée vers <strong>le</strong> Nord par <strong>le</strong>s températures trop froides<br />

en hiver.<br />

• IMPACTS<br />

Sur l'habitat <strong>et</strong> <strong>le</strong>s espèces natives : compétition avec<br />

d'autres invertébrés suspensivores pour l'espace <strong>et</strong> <strong>le</strong>s ressources.<br />

El<strong>le</strong> rej<strong>et</strong>te <strong>dans</strong> <strong>le</strong> milieu de très grandes quantités de fèces <strong>et</strong><br />

pseudo-fèces, d’où un envasement des fonds <strong>et</strong> une augmentation de<br />

la turbidité de l’eau. Des expériences in situ ont montré qu'el<strong>le</strong><br />

pouvait parfois diminuer la diversité benthique. En rade de Brest, el<strong>le</strong><br />

exerce un contrô<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s populations de phytoplancton, <strong>et</strong><br />

notamment sur <strong>le</strong>s diatomées toxiques par rétention de la silice<br />

biogénique <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s sédiments (par biodéposition).<br />

Sur l'homme <strong>et</strong> ses activités : considérée comme une<br />

« peste » <strong>dans</strong> l'industrie des huîtres, des mou<strong>le</strong>s, dont el<strong>le</strong> est un<br />

compétiteur trophique, <strong>et</strong> des coquil<strong>le</strong>s Saint-Jacques, sur <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s<br />

el<strong>le</strong>s se fixent sur la valve supérieure, rendant plus diffici<strong>le</strong><br />

l’ouverture.<br />

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