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Les espèces marines animales et végétales dans le bassin Artois ...

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• Des espèces se fixent sur des obj<strong>et</strong>s flottants d’origine<br />

anthropique <strong>et</strong> dérivent : <strong>le</strong> cirripède Megabalanus<br />

tintinnabulum (cf. p 52) a été observé à plusieurs reprises sur<br />

des bouées <strong>le</strong> long de la côte belge.<br />

• Le transport de sab<strong>le</strong>s <strong>et</strong> de graviers (matériaux de<br />

construction) peut aussi disséminer de nombreuses espèces.<br />

<strong>Les</strong> facteurs favorisant la naturalisation d’une espèce <strong>dans</strong> un milieu<br />

<strong>Les</strong> zones susceptib<strong>le</strong>s d’être envahies par une espèce introduite<br />

sont caractérisées par :<br />

• la présence d’une niche écologique disponib<strong>le</strong><br />

• un faib<strong>le</strong> nombre d’espèces natives<br />

• l’absence de prédateurs <strong>et</strong>/ou de parasites <strong>dans</strong> la zone<br />

d’accueil<br />

• une stabilité du climat, de la salinité <strong>et</strong> de l’habitat<br />

• une forte influence anthropique (pollution, aquaculture,<br />

substrats rocheux artificiels, <strong>et</strong>c)<br />

• <strong>le</strong>s estuaires, <strong>le</strong>s ports, <strong>le</strong>s voies fluvia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s chantiers navals,<br />

<strong>le</strong>s routes internationa<strong>le</strong>s du trafic maritime sont probab<strong>le</strong>ment<br />

plus ouvertes aux invasions à l’image des baies de San Francisco<br />

ou de Chesapeake...<br />

Caractéristiques biologiques des espèces introduites<br />

Beaucoup d’espèces montrent une forte capacité pour envahir<br />

une zone en dehors de <strong>le</strong>ur aire native. El<strong>le</strong>s sont caractérisées par :<br />

• une forte abondance <strong>dans</strong> <strong>le</strong>ure aire d’origine<br />

• la possibilité de survivre lors du processus d’introduction<br />

• une grande tolérance aux facteurs abiotiques, spécia<strong>le</strong>ment à la<br />

température <strong>et</strong> à la salinité<br />

• la possibilité de tolérer une large gamme d’habitats<br />

• des préférences alimentaires non spécifiques<br />

• un taux de croissance végétatif important<br />

• une croissance plus précoce que cel<strong>le</strong> des espèces natives<br />

• <strong>le</strong> potentiel d’occuper une «niche écologique»<br />

• connu comme « invasif » <strong>dans</strong> d’autres zones<br />

• un haut potentiel à remplacer <strong>le</strong>s espèces indigènes<br />

• un long stade larvaire<br />

• la production de stades de repos (cystes, cellu<strong>le</strong>s dormantes,<br />

bourgeons)<br />

• une reproduction végétative ou hermaphrodite (une population<br />

peut se former avec un unique spécimen)<br />

• une résistance aux brouteurs/prédateurs <strong>dans</strong> la zone native. La<br />

cau<strong>le</strong>rpe, Cau<strong>le</strong>rpa taxifolia, est par exemp<strong>le</strong> toxique (terpènes)<br />

pour la faune qui la consomme.<br />

La concomitance de certaines de ces caractéristiques suffit à la<br />

réussite de l’introduction de l’espèce.<br />

<strong>Les</strong> impacts<br />

Ils sont de deux types :<br />

Environnementaux<br />

On peut observer à la suite d’une introduction d’espèce(s) un<br />

changement <strong>dans</strong> la compétition pour <strong>le</strong>s ressources (nourriture,<br />

espace, zone de pontes), <strong>dans</strong> l’habitat (chimique, physique ou<br />

biologique) ou une limitation des ressources comme l’oxygène.<br />

L’introduction d’un nouveau groupe fonctionnel peut créer un<br />

préjudice à la chaîne trophique.<br />

Certaines espèces introduites peuvent véhicu<strong>le</strong>r une toxine, une<br />

maladie, un parasite qui peuvent être nocifs pour <strong>le</strong>s espèces<br />

indigènes non résistantes. L’iridovirus, qui a décimé <strong>le</strong>s populations<br />

de Crassostrea virginica fut probab<strong>le</strong>ment introduit par un transport<br />

non officiel d’huîtres en provenance du Japon en 1966.<br />

L’hybridation génétique, la perte de génotypes natifs peuvent<br />

aussi être une conséquence néfaste de l’introduction d’espèces.<br />

<strong>Les</strong> populations d’espèces natives peuvent subir des réductions<br />

drastiques d’effectifs voire disparaître. L’impact économique peut<br />

être important <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas où l’espèce menacée est une espèce<br />

commercia<strong>le</strong> ou une ressource alimentaire importante pour une<br />

espèce commercia<strong>le</strong>.<br />

Une espèce introduite peut aussi se révé<strong>le</strong>r comme un hôte<br />

intermédiaire <strong>dans</strong> <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de vie d’un parasite.<br />

Économiques<br />

<strong>Les</strong> eff<strong>et</strong>s des espèces du « fouling » sur <strong>le</strong>s constructions <strong>marines</strong><br />

(ports, ponts, bateaux, quais, digues) sont nombreux. <strong>Les</strong> procédures<br />

de n<strong>et</strong>toyage <strong>et</strong> l’application de mesures préventives (peinture<br />

« antifouling ») sont onéreuses.<br />

L’arrivée massive de coquil<strong>le</strong>s vides <strong>et</strong>/ou la présence d’odeurs<br />

peuvent causer des désagréments au tourisme. Une croissance rapide<br />

de la végétation <strong>dans</strong> des baies de faib<strong>le</strong> profondeur peut m<strong>et</strong>tre des<br />

baigneurs en difficulté (eg Sargassum muticum).<br />

Sur <strong>le</strong>s côtes israéliennes, la méduse Rhopi<strong>le</strong>ma nomadica<br />

empêche <strong>le</strong>s bains de mer. <strong>Les</strong> symptômes ressentis par <strong>le</strong>s baigneurs<br />

vont d’une simp<strong>le</strong> piqûre à une brûlure avec cloque laissant une<br />

cicatrice rémanente. L’installation de fil<strong>et</strong>s de protection contre<br />

l’arrivée massive de ces méduses s’est révélée inopérante.<br />

Teredo navalis a causé des dégâts irrémédiab<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s coques<br />

des bateaux en bois au cours du 19 ème <strong>et</strong> du 20 ème sièc<strong>le</strong>.<br />

<strong>Les</strong> bénéfices de ces introductions<br />

<strong>Les</strong> introductions d’espèces n’ont pas toutes des eff<strong>et</strong>s négatifs,<br />

certaines peuvent être considérées comme profitab<strong>le</strong>s.<br />

Bénéfices environnementaux<br />

<strong>Les</strong> espèces introduites robustes vont enrichir <strong>le</strong> stock en<br />

colonisant des milieux perturbés <strong>et</strong> ainsi maintenir <strong>le</strong> réseau<br />

trophique. Ces espèces peuvent être une ressource alimentaire<br />

supplémentaire pour <strong>le</strong>s espèces natives, comme c'est <strong>le</strong> cas avec <strong>le</strong><br />

couteau américain Ensis directus (cf. p 96).<br />

La plupart des invasions conduisent initia<strong>le</strong>ment à une<br />

augmentation de la biodiversité loca<strong>le</strong> (bénéfice aussi économique<br />

<strong>dans</strong> <strong>le</strong> cas d’une espèce commercia<strong>le</strong>). <strong>Les</strong> espèces fouisseuses<br />

augmentent la bioturbation, ce qui élève la quantité d’oxygène <strong>dans</strong><br />

<strong>le</strong> milieu. <strong>Les</strong> espèces dotées d’une haute capacité de filtration<br />

augmentent la clarté de l’eau. La mou<strong>le</strong> zébrée, Dreissena<br />

polymorpha, en est un bel exemp<strong>le</strong> en eau douce. <strong>Les</strong> coquil<strong>le</strong>s <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />

algues peuvent servir d’abri ou de substrat. Certaines espèces<br />

augmentent la consolidation des habitats comme <strong>le</strong>s rhizomes des<br />

algues.<br />

Economiques<br />

L’introduction de certaines espèces a permis de créer ou de<br />

maintenir des activités économiques. L’introduction de l’huître<br />

Crassostrea gigas (cf. p 95) à l’illustre parfaitement. De même, <strong>le</strong><br />

crabe royal, Paralithodes camtschaticus introduit en Russie en 1960,<br />

fait actuel<strong>le</strong>ment l’obj<strong>et</strong> d’un commerce florissant jusque sur <strong>le</strong>s côtes<br />

norvégiennes, mais <strong>le</strong>s impacts sur l’environnement commencent à<br />

être inquiétants. En Israël, <strong>le</strong>s poissons introduits par <strong>le</strong> canal de Suez<br />

représentent actuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> tiers des prises.<br />

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