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Les espèces marines animales et végétales dans le bassin Artois ...

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Ficopomatus enigmaticus (Fauvel, 1923)<br />

SYNONYMES<br />

Mercierella enigmatica Fauvel, 1923<br />

Phycopomatus enigmaticus (Fauvel, 1923)<br />

NOMS VERNACULAIRES<br />

Mercierel<strong>le</strong> (F)<br />

Australian tubeworm, tube worm (A)<br />

Tromp<strong>et</strong>kalkkokerworm (NL)<br />

TAXONOMIE<br />

Phylum Annelida Lamarck, 1802<br />

Classe Plycha<strong>et</strong>a Grube, 1850<br />

Sous-classe Canalipalpata<br />

Ordre<br />

Sabellida<br />

Famil<strong>le</strong> Serpulidae Johnston, 1865<br />

Genre Ficopomatus Southern, 1921<br />

Espèce Ficopomatus enigmaticus<br />

© Yves Mül<strong>le</strong>r<br />

Non invasive <strong>dans</strong> notre région<br />

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• DESCRIPTION<br />

Corps p<strong>et</strong>it (jusqu'à 2 cm) <strong>et</strong> cylindrique se rétrécissant<br />

progressivement jusqu'au pygidium (conique avec deux p<strong>et</strong>its lobes<br />

arrondis). Entre 70 <strong>et</strong> 120 sétigères dont 7 thoraciques. <strong>Les</strong><br />

tentacu<strong>le</strong>s partent de deux lobes latéraux : entre 5 <strong>et</strong> 9 tentacu<strong>le</strong>s du<br />

lobe gauche <strong>et</strong> entre 7 <strong>et</strong> 10 du droit. L'opercu<strong>le</strong> est sans rebord<br />

distal mais avec des épines courbées intérieurement, chitineuses <strong>et</strong><br />

foncées. L'espèce ne possède pas d'yeux. Présence sur son premier<br />

sétigère de soies arquées <strong>et</strong> dentelées. Le mâ<strong>le</strong> est verdâtre <strong>et</strong> la<br />

femel<strong>le</strong> plutôt rouge-orangée. <strong>Les</strong> branchies sont verdâtres avec des<br />

zébrures brunes. L'opercu<strong>le</strong> est marron avec un cerne blanc ou jaune.<br />

Ce ver se construit un tube cylindrique de 1 à 3mm de diamètre avec<br />

un orifice évasé <strong>et</strong> des bourrel<strong>et</strong>s, vestiges des précédents orifices.<br />

Ce tube calcaire est blanchâtre. Le tube est d'abord sinueux sur <strong>le</strong><br />

substrat puis se relève presque droit.<br />

• ECOLOGIE/BIOLOGIE<br />

Biotope : c<strong>et</strong>te espèce vit <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s estuaires, ports, marais<br />

maritimes, canaux, lagunes, c'est-à-dire essentiel<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s<br />

zones à faib<strong>le</strong> courant où l'eau est turbide, riche en matière<br />

organique. Le fait de vivre <strong>dans</strong> ces zones semi- fermées lui perm<strong>et</strong><br />

de maintenir <strong>le</strong>s larves au voisinage des colonies adultes, <strong>et</strong> <strong>le</strong>s fortes<br />

variations de salinité limitent <strong>le</strong> nombre de compétiteurs. <strong>Les</strong><br />

colonies forment des concrétions calcaires sur tout substrat dur<br />

(rochers, bois...) en zone intertida<strong>le</strong> <strong>et</strong> en zone subtida<strong>le</strong> peu<br />

profonde. Il peut survivre à des salinités océaniques mais préfère des<br />

plus basses salinités : entre 10 <strong>et</strong> 30 psu, surtout pour se reproduire.<br />

Mode de nutrition : filtreur suspensivore<br />

Cyc<strong>le</strong> de vie : il se reproduit <strong>dans</strong> une eau à 18°C <strong>et</strong> 10-30 psu de<br />

salinité, c'est à dire en période estiva<strong>le</strong>. 97% des individus sont<br />

gonochoriques <strong>et</strong> 3% hermaphrodites protandres. La fécondation est<br />

externe. <strong>Les</strong> larves nageuses se développent pendant 20-25 jours<br />

puis se fixent sur <strong>le</strong>s colonies déjà installées <strong>et</strong> sécrètent <strong>le</strong>ur propre<br />

tube, ce qui alimente <strong>le</strong>s concrétions pouvant atteindre plusieurs<br />

décimètres d'épaisseur.<br />

Durée de vie : de 4 à 8 ans.<br />

• UTILISATION<br />

Inconnue<br />

• DISTRIBUTION<br />

Origine : L'origine de c<strong>et</strong>te espèce n'est pas claire. El<strong>le</strong> a<br />

probab<strong>le</strong>ment été introduite d'Australie, mais il n'est pas certain<br />

qu'el<strong>le</strong> en soit native. Cependant, il est certain qu'el<strong>le</strong> est originaire de<br />

l'hémisphère sud, probab<strong>le</strong>ment de l'océan Indien ou du Pacifique<br />

Ouest.<br />

Introduction : en Europe, il a été observé pour la première fois en<br />

1921 à Caen en Normandie, puis <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s docks de Londres en 1922. Il<br />

a ensuite été signalé en 1931 en Espagne, en 1950 à Ostende en<br />

Belgique, en 1953 au Danemark, au Pays de Gal<strong>le</strong>s <strong>et</strong> en<br />

Méditerrannée, en 1968 aux Pays-Bas <strong>et</strong> en 1973 en Irlande.<br />

Ficopomatus enigmaticus a éga<strong>le</strong>ment été introduit sur <strong>le</strong> continent<br />

américain : <strong>dans</strong> la baie de San Francisco en 1921, en Uruguay en 1937<br />

<strong>et</strong> en Argentine en 1943. Enfin, c<strong>et</strong>te espèce a été observée en 1937 à<br />

Hawaii, en 1952 en Afrique du Sud, en 1967 en Nouvel<strong>le</strong>-Zélande <strong>et</strong> en<br />

1976 au Japon.<br />

Distribution régiona<strong>le</strong> : présente en France sur tout <strong>le</strong> littoral<br />

Atlantique jusqu'en Manche orienta<strong>le</strong>, <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s milieux estuariens,<br />

portuaires, <strong>le</strong>s marais maritimes <strong>et</strong> exceptionnel<strong>le</strong>ment <strong>dans</strong> des<br />

milieux ouverts.<br />

Distribution globa<strong>le</strong> : Australie, Argentine, Asie, mer Baltique,<br />

Danemark, France, Belgique, Al<strong>le</strong>magne, Irlande, Italie, Japon,<br />

Méditerranée, Pays-Bas, Nouvel<strong>le</strong>-Zélande, Afrique du Sud, Espagne,<br />

Royaume-Uni, Etats-Unis, Uruguay.<br />

• MODES D’INTRODUCTION ET DE DISPERSION<br />

Probab<strong>le</strong>ment introduit par <strong>le</strong>s salissures des coques de bateaux, ou<br />

bien au stade larvaire par <strong>le</strong>s eaux de ballast. Sa dispersion peut être<br />

due aux salissures des coques des bateaux de plaisance, au commerce<br />

des bivalves, ou enfin par dérive larvaire, ses larves<br />

méroplanctoniques pouvant être entrainées par <strong>le</strong>s courants. Son<br />

installation est favorisée par sa tolérance à une large gamme de<br />

salinité, à sa fécondité é<strong>le</strong>vée <strong>et</strong> à sa capacité à construire très<br />

rapidement <strong>le</strong>s tubes calcaires.<br />

• IMPACTS<br />

Sur l'habitat <strong>et</strong> <strong>le</strong>s espèces natives : <strong>le</strong>s concrétions<br />

calcaires qu'el<strong>le</strong> construit peuvent avoir un impact positif sur l'habitat.<br />

En eff<strong>et</strong>, el<strong>le</strong> peut être considérée comme organisme ingénieur d'une<br />

part car <strong>le</strong>s concrétions créent un refuge pour des espèces indigènes,<br />

d'autre part car el<strong>le</strong> modifie <strong>le</strong>s interactions entre <strong>le</strong>s espèces<br />

préexistantes <strong>et</strong> change <strong>le</strong>s conditions physiques de l'environnement.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, il est signalé que c<strong>et</strong>te espèce réduit la concentration en<br />

matières en suspension, améliorant l'oxygénation <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s <strong>bassin</strong>s<br />

fermés où la qualité de l'eau est mauvaise.<br />

Sur l'homme <strong>et</strong> ses activités : <strong>le</strong>s concrétions calcaires<br />

peuvent avoir un impact négatif car el<strong>le</strong>s peuvent atteindre de très<br />

grandes tail<strong>le</strong>s (en Argentine, un récif de 7 m de long pour 50 cm de<br />

hauteur a été observé), mais aussi être mal placées. Aux Pays-Bas, <strong>le</strong>s<br />

colonies ont bouché <strong>et</strong> empêché <strong>le</strong> bon fonctionnement des écluses.<br />

En Nouvel<strong>le</strong>-Zélande, <strong>le</strong>ur développement trop important est une<br />

nuisance <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s tuyaux d'admission des centra<strong>le</strong>s <strong>et</strong> sur <strong>le</strong>s coques<br />

des bateaux. En France <strong>et</strong> notamment en Br<strong>et</strong>agne, el<strong>le</strong> cause de<br />

nombreuses perturbations : salissures des coques, blocage d'hélices...<br />

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