29.11.2014 Views

adaptation a un handicap acquis : les blesses ... - wheelchair.ch

adaptation a un handicap acquis : les blesses ... - wheelchair.ch

adaptation a un handicap acquis : les blesses ... - wheelchair.ch

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Adaptation à <strong>un</strong> <strong>handicap</strong> <strong>acquis</strong> ; exemple de la paraplégie.<br />

JF.CAUX et F.DELAHOCHE<br />

La perte d’<strong>un</strong>e capacité motrice au niveau des membres inférieurs peut être identifiée comme<br />

la perte d’<strong>un</strong> objet en zone pro<strong>ch</strong>e du fantasme fondamental.<br />

Dans <strong>un</strong> premier temps, l’individu né avec <strong>un</strong> parfait état de fonctionnement de ces membres<br />

va apprendre à vivre, va évoluer, va faire des projets, va se construire, jusqu’à ce qu’<strong>un</strong><br />

incident survienne (voir la partie sur <strong>les</strong> remaniements identitaires).<br />

Durant toutes ses années de vie avec ses pleines capacités, rares sont <strong>les</strong> moments où il s’est<br />

posé la question de savoir si quoique se soit <strong>ch</strong>ez lui ne lui permettrait pas d’effectuer ne<br />

serait-ce qu’<strong>un</strong>e activité quotidienne. Celui-ci vivait sa vie paisiblement car <strong>les</strong> différentes<br />

aptitudes qui le caractérisaient aller de soi dans son esprit, mar<strong>ch</strong>er, nager, monter <strong>les</strong><br />

escaliers, aller au cinéma,…. Toutes ces activités « bana<strong>les</strong> » sont inscrites dans la « réalité<br />

psy<strong>ch</strong>ique de l’individu désormais <strong>handicap</strong>é. Il lui faudra faire le deuil d’<strong>un</strong>e grande partie<br />

de ce qui lui était facilement accessible antérieurement. Le plus difficile est de faire le deuil<br />

de « la maîtrise d’<strong>un</strong>e partie de soi-même »(Nadeau, 2002).<br />

Il sera question pour la personne du « désinvestissement d’<strong>un</strong>e partie de soi d’<strong>un</strong> point de vue<br />

à la fois physique et psy<strong>ch</strong>ologique »(Oppenheim-Gluckman, 2006). L’image de l’individu<br />

s’en trouve ébranlée. Cela va provoquer <strong>un</strong>e grande remise en question d’ordre identitaire.<br />

Etant donné le <strong>ch</strong>emin que doit parcourir la personne <strong>handicap</strong>ée, le travail de deuil va<br />

s’étendre sur <strong>un</strong> continuum temporel plus ou moins important. La durée de cette période de<br />

deuil va dépendre de confrontations antérieures de l’individu à diverse épreuves de la vie à la<br />

fois au travers du vécu conscient et à la fois au travers du vécu inconscient. Puis voir si <strong>un</strong>e<br />

correspondance pourrait être faite entre ses histoires et le vécu du <strong>handicap</strong>, dans l’espoir d’y<br />

trouver <strong>un</strong> support facilitant le deuil ou dans la crainte d’y découvrir <strong>un</strong>e nuisance (cette<br />

activité est en grande partie inconsciente).<br />

Vouloir pousser l’individu à accélérer l’évolution de son deuil peut provoquer de graves<br />

conséquences sur l’état de santé psy<strong>ch</strong>ique de l’individu. « En effet tant que le sujet n’est pas<br />

assuré d’<strong>un</strong>e continuité psy<strong>ch</strong>ique et moïque, tant que l’accident ébranle trop ses fondements<br />

narcissiques, tant qu’il n’a pas pu intégrer cet évènement dans son espace psy<strong>ch</strong>ique, la<br />

confrontation au <strong>handicap</strong> risque de le faire basculer dans la mélancolie dans la mesure ou la<br />

perte concerne le moi lui-même »(Freud, 1917).<br />

« Le travail de deuil serait le passage d’<strong>un</strong> savoir de connaissance sur la maladie ou<br />

l’accident » (2,a) « à <strong>un</strong> savoir éprouvé avec intégration dans son système propre de<br />

représentation et dans ses fantasmes inconscients de la perte et du manque liés à l’accident et<br />

ses conséquences » (2,b), (Oppenheim-Gluckman, 2006, p 174).<br />

25

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!