Chapelin for ever - Magazine Sports et Loisirs

CHAPLIN
for ever
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7 e ART
RÉTROSPECTIVE M.E.L.
Magaly Mavilia
Une rétrospective
en noir et blanc
On croyait tout connaître de Charlie
Chaplin, avoir tout vu, tout lu et
tout entendu. L’exposition que lui
consacre le Musée de l’Elysée nous
démontre le contraire en présentant
pour la première fois au public de
nombreux documents d’archives bien
loin d’être poussiéreux.
Charles Chaplin pose dans le costume de
Charlot, vers 1915
© Bubbles Inc., courtesy NBC Photographie, Paris
Albums photos et documents uniques,
projections et archives, l’exposition
Chaplin en images est à découvrir
pendant tout l’été au Musée de l’Elysée,
à Lausanne. Cette balade en
noir et blanc dans les coulisses d’un
mythe éternel est la première exposition
majeure réalisée à partir des
archives de la famille Chaplin. Surprises
et exclusivités, les amateurs
en resteront bouche bée!
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Charles Chaplin, Charlot Boxeur (The Champion), 1915
© From the Archives of the Roy Export Company Establishment, courtesy NBC Photographie, Paris

Ainsi de ces «home movies», gracieusement
mis à disposition par la
famille où l’on découvrira un Chaplin
grisonnant qui, entouré de ses
enfants pour seul public, rejoue les
gags qui l’ont rendu célèbre.
Ainsi encore de ces 120 albums de
presse que Chaplin, fort soucieux
de son image, a soigneusement
constitué en créant un bureau de
presse chargé de collecter et d’assembler
dans de volumineux albums
toutes les coupures de presse parues
dans le monde entier. Totalement
inédits et précieusement conservés
par les Archives de Montreux,
quelques-uns de ces albums sont
présentés pour la première fois au
grand public.
Autre exclusivité, l’album photos
qui retrace les histoires des trentecinq
premiers courts-métrages dans
lesquels Chaplin joua jusqu’en 1914.
L’album Keystone, du nom de la
maison de production où Chaplin
fit ses débuts, n’avait en effet jamais
été exposé jusqu’alors et tout l’intérêt
de cet objet unique et original
réside dans la découverte de la mise
en place progressive du personnage
de Charlot, tout juste âgé de 25 ans.
Charles Chaplin, Charlot veut se marier (A Jitney Elopement), 1915
© From the Archives of the Roy Export Company Establishment, courtesy NBC Photographie, Paris
Image + Image = Film
Mais une exposition sur Charlie Chaplin
ne pourrait se concevoir sans ces
répétitions d’images qui font le
cinéma. Ainsi, afin d’établir un vrai
dialogue entre l’image fixe et l’image
animée, dix-sept écrans et huit
projections présentent, sous la forme
d’extraits ou de montages, des morceaux
choisis de l’œuvre de Chaplin.
On y découvrira, notamment,
un «making of», réalisé sur le tournage
du Dictateur par son frère,
Sydney ou encore un How To Make
Movies, jamais sorti à l’époque (1918)
et qui nous dévoile les coulisses du
studio Chaplin.
Construction des Studios Chaplin. Premier coup
de pelle par Charles Chaplin, novembre 1917
© Roy Export Company Establishment, courtesy NBC
Photographie, Paris
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Charlot patine (The Rink), 1916, photographie de studio
© Bubbles Inc., courtesy NBC Photographie, Paris

Charles Chaplin, Charlot
et l’usurier (The Pawnshop),
1916
© From the Archives of the Roy
Export Company Establishment,
courtesy NBC Photographie, Paris
Le personnage de Charlot
Charlot devint l’une des références
des mouvements qui, dès
les années 1910-1920, avaient
décidé d’ébranler la vieille citadelle
de l’art. Charlot fascinait les
artistes, de Fernand Léger à Erwin
Blumenfeld, pour ne citer que les
plus célèbres.
A travers les photographies et les
extraits de films, le visiteur pourra
reconstituer la mise en place progressive
du personnage de Charlot.
Car Charlot ne fut pas toujours
le petit vagabond mélancolique,
solitaire et profondément
humaniste ancré dans la mémoire
collective. Au contraire, le premier
Charlot, celui qui apparaît
sur les écrans en 1914, est un personnage
antipathique, sournois
et coquin. Séduire la femme de
son voisin, dérober en douce ses
compères, tours pendables et
coups de pied par derrière comptent
au nombre de ses situations
favorites. Il faudra attendre
quelques années et notamment
Le Kid, en 1921, pour que Charles
Spencer Chaplin devienne le
Charlot qui nous a tous charmé et
continuera de le faire... for ever.
Charles Chaplin boxe avec Mack Swain,
arbitrés par Kid McCoy, 1923-1925
© Roy Export Company Establishment, courtesy NBC
Photographie, Paris
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Charles Chaplin, Les Lumières de la Ville, 1931
© Roy Export Company Establishment, courtesy NBC Photographie, Paris

Les grands moments de la vie d’un clown pas comme les autres
Charles Chaplin sur le tournage des Temps Modernes, 1936
© Roy Export Company Establishment, courtesy NBC Photographie, Paris
Charles Spencer Chaplin (1889-1977)
1889 Charles Spencer Chaplin
naît le 16 avril dans la banlieue de
Londres.
1909 Il a à peine 20 ans lorsqu’il
part en tournée avec la célèbre
troupe pantomime de Fred Karno
aux Etats-Unis. C’est la rencontre
avec Mack Sennett, patron du
studio Keystone.
1914 Chaplin apparaît pour la
première fois à l’écran dans
Making a Living. La même année,
dans son deuxième film, Charlot
Kid Auto Races at Venice, il se
dévoile sous les traits de Charlot.
1914 Une des périodes les plus
productives de Chaplin débute
et il tournera, jusqu’en 1923, plus
de 70 courts et moyens-métrages.
Il travaille avec la Keystone, Essanay
et la First National, avant de
créer, en 1919, la United Artists
Film Corporation aux côtés de
Mary Pickford, Douglas Fairbanks
et D. W. Griffith.
1925 Dès la réalisation de La Ruée
vers l’or (The Gold Rush), Chaplin
ralentit la fréquence de ses
apparitions et ne se consacre plus
qu’à des longs-métrages.
1928 Entre 1928 et 1967, Chaplin
ne réalisera que huit films:
Charles Chaplin, Les Temps Modernes, 1936
© Roy Export Company Establishment, courtesy NBC Photographie, Paris
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Charles Chaplin, Le Dictateur, 1940
© Roy Export Company Establishment, courtesy NBC Photographie, Paris

Le Cirque (The Circus, 1928), Les
Lumières de la ville (City Lights, 1931),
Les Temps modernes (Modern Times,
1936), Le Dictateur (The Great Dictator,
1940), Monsieur Verdoux (1947), Les
Feux de la rampe (Limelight, 1952), Un
Roi à New York (A King in New York,
1957), et La Comtesse de Hong Kong (A
Countess from Hong Kong, 1967).
Acteur à ses débuts, Chaplin endosse
désormais tous les rôles: il devient réalisateur,
producteur et compositeur de
la musique de ses films.
1943 Il épouse Oona O’Neill et c’est le
début d’un autre mythe, celui de la tribu
Chaplin avec ses huit enfants.
1947 Victime du maccarthysme, Chaplin
est assigné à comparaître devant le
Comité des activités anti-américaines.
L’audience sera ajournée par trois fois
avant d’être finalement annulée.
1952 Toujours citoyen britannique, Chaplin
apprend, sur le bateau qui le
conduit vers Londres pour assister à la
première des Feux de la rampe, que
son visa a été annulé.
C’est l’exil en Suisse, où il vivra avec sa
femme et ses enfants.
1972 Pour la première fois depuis vingt
ans, Chaplin retourne aux Etats-Unis. A
Hollywood, il reçoit un Oscar spécial,
tandis que le festival du film de Venise
lui décerne, quelques mois plus tard, le
Lion d’or.
1977 Charles Spencer Chaplin s’éteint
à Corsier-sur-Vevey le 25 décembre.
Charles Chaplin et son équipe sur le tournage des Temps Modernes, 1936
© Roy Export Company Establishment, courtesy NBC Photographie, Paris
15 Charles Chaplin, Le Dictateur, 1940
Charles Chaplin et Buster Keaton, Les Feux de la Rampe, 1952
© Roy Export Company Establishment, courtesy NBC Photographie, Paris
Chaplin en images, Musée de l’Elysée, Lausanne. Du 22 juin au 24 septembre 2006. Renseignements: 021 316 99 11 www.elysee.ch
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